[Contrôle des pouvoirs, ici et maintenant] Les Affranchis : séance de TOURNAGE du Conseil municipal d’Aubenas de mardi 10 avril dernier

12/04/2018 | 7 commentaires

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« Tout chef sera un détes­table tyran si on le laisse faire. »
Alain

#tout­chef­se­raun­dé­tes­ta­ble­ty­ran­sion­le­lais­se­faire

« Tout pou­voir est méchant dès qu’on le laisse faire ; tout pou­voir est sage dès qu’il se sent jugé. »
Émile Char­tier dit « Alain », « Pro­pos », 25 jan­vier 1930.

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7 Commentaires

  1. etienne

    Les pou­voirs élus ne valent pas mieux que les autres ; on peut même sou­te­nir qu’ils valent moins. L’é­lec­teur ne sau­ra pas choi­sir le meilleur finan­cier, ni le meilleur poli­cier. Et qui pour­rait choisir ? 

    Dans le fait les chefs réels s’é­lèvent par un mélange de savoir, de ruse et de bonne chance, et aus­si par l’emportement de l’am­bi­tion. Les chefs sont des pro­duits de nature ; et l’on ne demande point s’il est juste qu’une pomme soit plus grosse qu’une autre. Un chef gros­sit et mûrit de même. Nous voyons par­tout des gros et des petits. Nous savons ce que peut faire un homme qui a beau­coup d’argent. Mais il serait absurde d’é­lire un homme riche, je veux dire de déci­der par des suf­frages que cet homme aura beau­coup d’argent. L’i­né­ga­li­té des hommes est de nature, comme celle des pommes. Et le pou­voir d’un géné­ral d’ar­tille­rie est de même source que celui d’un finan­cier. L’un et l’autre se sont éle­vés par un savoir-faire, par un art de per­sua­der, par un mariage, par des ami­tiés. Tous les deux peuvent beau­coup dans leur métier, et étendent sou­vent leur pou­voir hors de leur métier. Ce pou­voir n’est pas don­né par la masse, mais plu­tôt est subi et recon­nu par elle, sou­vent même accla­mé. Et il serait faible de dire qu’un tel pou­voir dépend du peuple et que le peuple peut le don­ner et le reti­rer. Dans le fait ces hommes gou­vernent. Et de tels hommes sont tou­jours grou­pés en fac­tions rivales, qui ont leurs agents subal­ternes et leurs fidèles sujets. C’est ain­si qu’un riche fabri­cant d’a­vions gou­verne une masse ouvrière par les salaires. Toute socié­té humaine est faite de tels pou­voirs entre­la­cés. Et cha­cun convient que les grands évé­ne­ments poli­tiques dépendent beau­coup des pou­voirs réels, et de leurs conseils secrets. Il y a une élite, et une pen­sée d’é­lite ; d’où dépendent trop sou­vent les lois, les impôts, la marche de la jus­tice et sur­tout la paix et la guerre, grave ques­tion en tous les temps, et aujourd’­hui suprême ques­tion, puisque toutes les familles y sont tra­gi­que­ment intéressées.

    Or, ce qu’il y a de neuf dans la poli­tique, ce que l’on désigne du nom de démo­cra­tie, c’est l’or­ga­ni­sa­tion de la résis­tance contre ces redou­tables pou­voirs. Et, comme on ne peut assem­bler tout le peuple pour déci­der si les pou­voirs abusent ou non, cette résis­tance concer­tée se fait par repré­sen­tants élus. Ain­si, l’o­pi­nion com­mune trouve pas­sage ; et tant que les repré­sen­tants sont fidèles et incor­rup­tibles, cela suf­fit. Le propre des assem­blées déli­bé­rantes, c’est qu’elles ne peuvent se sub­sti­tuer aux pou­voirs, ni choi­sir les pou­voirs, mais qu’elles peuvent refu­ser obéis­sance au nom du peuple. Un vote de défiance, selon nos usages poli­tiques, res­semble à une menace de grève, menace que les pou­voirs ne négligent jamais.

    D’a­près cette vue, même som­maire, on com­prend pour­quoi tous les pou­voirs réels sont oppo­sés à ce sys­tème ; pour­quoi ils disent et font dire que les repré­sen­tants du peuple sont igno­rants ou ven­dus. Mais la ruse prin­ci­pale des pou­voirs est de cor­rompre les repré­sen­tants par le pou­voir même. C’est très promp­te­ment fait, par ceci, qu’un ministre des Finances, ou de la Guerre, ou de la Marine, tombe dans de grosses fautes s’il ne se laisse conduire par les gens du métier, et se trouve alors l’ob­jet des plus humi­liantes attaques ; et qu’au contraire il est loué par tous les connais­seurs et sacré homme d’É­tat s’il prend le par­ti d’obéir. 

    C’est ain­si qu’un homme, excellent au contrôle, devient faible et esclave au poste de com­man­de­ment. On com­prend que les repré­sen­tants, sur­tout quand ils ont fait l’ex­pé­rience du pou­voir, montrent de l’in­dul­gence, et soient ain­si les com­plices des pou­voirs réels ; au lieu que ceux qui sont réduits à l’op­po­si­tion se trouvent sou­vent rois du contrôle, et fort gênants. 

    C’est pour­quoi le pro­blème fameux de la par­ti­ci­pa­tion au pou­voir est le vrai pro­blème, quoi­qu’on ne le traite pas encore à fond. La vraie ques­tion est de savoir si un dépu­té est élu pour faire un ministre, ou pour défaire les ministres par le pou­voir de refus. Ces rap­ports ne font encore que trans­pa­raître. On s’é­tonne que le Pré­sident suprême ait si peu de pou­voir. Mais n’est-il pas au fond le chef suprême du contrôle ? Ce serait alors un grand et beau pou­voir, devant lequel tous les pou­voirs trem­ble­raient. Ces choses s’é­clair­ci­ront, en dépit des noms anciens, qui obs­cur­cissent tout.

    Alain, « Pro­pos sur le pou­voir », novembre 1931, p 226.

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  2. etienne

    « Pour res­ter libre, il faut être sans cesse en garde contre ceux qui gou­vernent : rien de plus aisé que de perdre celui qui est sans défiance ; et la trop grande sécu­ri­té des peuples est tou­jours l’a­vant-cou­reur de leur servitude.

    Mais comme une atten­tion conti­nuelle sur les affaires publiques est au-des­sus de la por­tée de la mul­ti­tude, trop occu­pée d’ailleurs de ses propres affaires, il importe qu’il y ait dans l’État des hommes qui tiennent sans cesse leurs yeux ouverts sur le cabi­net, qui suivent les menées du gou­ver­ne­ment, qui dévoilent ses pro­jets ambi­tieux, qui sonnent l’a­larme aux approches de la tem­pête, qui réveillent la nation de sa léthar­gie, qui lui découvrent l’a­bîme qu’on creuse sous ses pas, et qui s’empressent de noter celui sur qui doit tom­ber l’in­di­gna­tion publique. Aus­si, le plus grand mal­heur qui puisse arri­ver à un État libre, où le prince est puis­sant et entre­pre­nant, c’est qu’il n’y ait ni dis­cus­sions publiques, ni effer­ves­cence, ni partis. 

    Tout est per­du, quand le peuple devient de sang-froid, et que sans s’in­quié­ter de la conser­va­tion de ses droits, il ne prend plus de part aux affaires : au lieu qu’on voit la liber­té sor­tir sans cesse des feux de la sédition. »

    Jean-Paul Marat, « Les chaînes de l’esclavage » (1774).

    Réponse
  3. etienne

    Marat, [pen­dant ces 7 années vécues en Angle­terre, de 1770 à 1777], a sui­vi tous ces évé­ne­ments [de l’affaire Wilkes] avec une atten­tion pas­sion­née. Il a lu quo­ti­dien­ne­ment les jour­naux d’op­po­si­tion, il a com­pris l’im­por­tance des Lettres de Junius, il est entré en contact avec les socié­tés poli­tiques de Londres et des com­tés du Nord, il a assis­té aux mee­tings et aux séances des clubs. Cette expé­rience, il sera le seul à la pos­sé­der par­mi les pro­ta­go­nistes de la Révo­lu­tion fran­çaise (Bris­sot ne vien­dra en Angle­terre que plus tard et y vivra en étran­ger). Elle lui fait com­prendre l’im­por­tance des clubs, et plus encore du jour­na­lisme : leçon qui ne sera pas per­due pour l’A­mi du peuple, pour celui qui méri­te­ra aus­si d’être appe­lé « le père des socié­tés fra­ter­nelles ». Davan­tage, elle grave en lui deux prin­cipes poli­tiques fondamentaux.
    Le pre­mier, c’est un pes­si­misme irré­duc­tible à l’é­gard du pou­voir exé­cu­tif. Pour les lea­ders de la Consti­tuante, admi­ra­teurs des liber­tés consti­tu­tion­nelles dont l’An­gle­terre donne l’exemple, tout est réso­lu par l’exis­tence d’un pou­voir légis­la­tif élu par les « élites », qui contrôle le pou­voir du monarque et des ministres. Mais Marat, lui, a vu de près com­ment un roi consti­tu­tion­nel pou­vait res­sai­sir dans la pra­tique le pou­voir qua­si abso­lu, en agis­sant par la cor­rup­tion, par les hon­neurs et les nomi­na­tions dont il dis­pose encore, en jouant de la divi­sion des clans et des clien­tèles. Pour lui, rien n’est jamais joué, et une méfiance jamais désar­mée reste de rigueur contre les démis­sions tou­jours pos­sibles du législatif.
    Le second prin­cipe est plus impor­tant encore : la sou­ve­rai­ne­té popu­laire ne peut jamais s’a­lié­ner en se délé­guant à ses dépu­tés. […] À l’é­gard du légis­la­tif, le pes­si­misme s’im­po­sait tout autant qu’à l’é­gard de l’exé­cu­tif, même constitutionnel.

    Jean Mas­sin, « Marat » (1960), p25.

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  4. philippe dumont

    Voi­ci une video a voir absolument 

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  5. Berbère
  6. Berbère

    Révé­la­tions sur qui orga­nise le vol de cen­taines de mil­liards d’euros aux peuples de l’UE…

    Réponse

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