[Prétendu « complotisme » de nos meilleurs lanceurs d’alerte] Remarquable réponse de Peter Dale Scott à l’article de Marianne sur le concept « d’État profond »

14/01/2018 | 12 commentaires

Je repro­duis ici inté­gra­le­ment le remar­quable droit de réponse de Peter Dale Scott au jour­nal Marianne, qui l’a trai­té de « conspi­ra­tion­niste » pour ses études (abso­lu­ment for­mi­dables) sur l’É­tat pro­fond amé­ri­cain. Je recom­mande d’ailleurs cha­leu­reu­se­ment tous les livres de Peter Dale Scott, tous très soli­de­ment docu­men­tés et lit­té­ra­le­ment bouleversants.

On com­mence à voir clai­re­ment 1) que l’ac­cu­sa­tion-même de « com­plo­tisme » n’est qua­si­ment plus uti­li­sée que par des col­la­bos du sys­tème de domi­na­tion, dont le sale bou­lot est d’empêcher qu’on puisse même dési­gner l’op­pres­seur, et 2) que les cibles de cette accu­sa­tion de « com­plo­tisme » sont sou­vent les plus valeu­reux résis­tants. « Com­plo­tiste » et « conspi­ra­tion­niste » deviennent ain­si pro­gres­si­ve­ment une sorte de légion d’hon­neur des vrais résistants.

Bon cou­rage à tous les intré­pides (et indis­pen­sables) dénon­cia­teurs de com­plots, par­tout sur terre.

Étienne.

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Réponse de Peter Dale Scott à l’article de Marianne sur le concept « d’Etat profond »

Source : Marianne : https://​www​.marianne​.net/​d​e​b​a​t​t​o​n​s​/​t​r​i​b​u​n​e​s​/​r​e​p​o​n​s​e​-​d​e​-​p​e​t​e​r​-​d​a​l​e​-​s​c​o​t​t​-​n​o​t​r​e​-​a​r​t​i​c​l​e​-​s​u​r​-​l​e​-​c​o​n​c​e​p​t​-​d​-​e​t​a​t​-​p​r​o​f​ond

Peter Dale Scott (avec Maxime Chaix) :

J’ai été récem­ment déni­gré sur Marianne, et les accu­sa­tions portent gra­ve­ment atteinte à mon hon­neur ain­si qu’à ma répu­ta­tion. Je suis donc tenu d’exercer mon droit de réponse. En effet, selon Marianne, « le concept [d’État pro­fond] séduit aus­si les conspi­ra­tion­nistes et plus par­ti­cu­liè­re­ment l’auteur cana­dien Peter Dale Scott » – une affir­ma­tion qui ne peut que me dis­cré­di­ter. M’assimilant à tort à l’extrême droite, votre maga­zine rap­pelle ensuite qu’un ancien conseiller de Marine Le Pen avait évo­qué mes tra­vaux lors d’une inter­view. Homme de gauche et défen­seur de la non-vio­lence, j’ai œuvré pen­dant des décen­nies pour dif­fu­ser les idées huma­nistes de Jür­gen Haber­mas, d’Han­nah Arendt, de Mario Savio ou de Czesław Miłosz. Au demeu­rant, je peine à com­prendre com­ment l’on peut me repro­cher le fait qu’un géo­po­li­ti­cien – qui a depuis rom­pu avec le FN et que je ne connais pas per­son­nel­le­ment –, ait appré­cié mes écrits.

Marianne m’attribue ensuite une défi­ni­tion de l’État pro­fond qui n’est pas la mienne, expli­quant que je por­te­rais « la vision, beau­coup plus com­plo­tiste, “d’un État dans l’État” », une notion que je cri­tique pour­tant dans mon der­nier livre. J’ai donc deman­dé à mon édi­teur de publier le second cha­pitre de cet ouvrage paru en 2015. J’espère que cette démarche contri­bue­ra à enri­chir le débat sur cette ques­tion, et qu’elle prou­ve­ra à vos lec­teurs que j’écris non pas des diva­ga­tions com­plo­tistes, mais des ana­lyses rigou­reuses et soli­de­ment docu­men­tées. D’ailleurs, puisque ma cré­di­bi­li­té est mise en cause, je me dois de rap­pe­ler que de nom­breux experts ont mis en avant la qua­li­té de mes recherches.

En effet, mon livre La Route vers le nou­veau désordre mon­dial a été vive­ment recom­man­dé par le géné­ral d’armée Ber­nard Nor­lain, qui l’a recen­sé en 2011 alors qu’il diri­geait la pres­ti­gieuse Revue Défense Natio­nale. Au vu de sa car­rière, nul ne peut soup­çon­ner ce géné­ral 5 étoiles d’être un « conspi­ra­tion­niste », bien au contraire. À la suite de cette recen­sion, mon ouvrage a été conseillé par le géné­ral Alain Lam­balle (Le Milieu des Empires), et par l’École mili­taire spé­ciale de Saint-Cyr. Ce livre est éga­le­ment dis­po­nible à la biblio­thèque de Sciences Po Paris, un ins­ti­tut où j’ai étu­dié en 1950, et il a été recom­man­dé par le géo­po­li­ti­cien Jean-Marie Col­lin – qui vient d’ailleurs de rem­por­ter un prix Nobel de la paix à titre col­lec­tif pour son tra­vail au sein du réseau ICAN. Ce livre a aus­si été recen­sé posi­ti­ve­ment dans le maga­zineDiplo­ma­tie, et il a fait l’objet d’une cri­tique élo­gieuse de la part de Jean-Loup Feltz dans la revue Afrique contem­po­raine, qui dépend de l’Agence Fran­çaise de Déve­lop­pe­ment. Ayant recom­man­dé mes tra­vaux, ces experts sont-ils, eux aus­si, des « conspi­ra­tion­nistes » ? On peut légi­ti­me­ment en douter.

Inti­tu­lé La Machine de guerre amé­ri­caine et publié en 2012, mon second ouvrage tra­duit en fran­çais a connu le même suc­cès chez les spé­cia­listes. En effet, le géné­ral Nor­lain l’a vive­ment conseillé dans la Revue Défense Natio­nale, puis le lieu­te­nant-colo­nel et his­to­rien Rémy Porte l’a recen­sé posi­ti­ve­ment. Ce livre fut éga­le­mentrecom­man­dé par Daniel Ells­berg – le pré­cur­seur des lan­ceurs d’alerte actuels –, etL’Humanité l’a chro­ni­qué favo­ra­ble­ment, à l’instar du maga­zine Diplo­ma­tie qui l’a mis en avant à l’occasion d’une nou­velle inter­view. Comme le pré­cé­dent et le sui­vant, ce livre est dis­po­nible à la biblio­thèque de Sciences Po Paris. Par ailleurs, ma concep­tion de l’État pro­fond expli­ci­tée dans cet ouvrage a été reprise par le com­mis­saire divi­sion­naire, ex-offi­cier de la DST et cri­mi­no­logue Jean-Fran­çois Gay­raud. Ain­si, réduire ma vision du sys­tème de l’État pro­fond à une « nou­velle marotte du FN souf­flée par Trump » me semble un peu léger.

Der­nier livre de la tri­lo­gie, L’État pro­fond amé­ri­cain résume, selon Daniel Ells­berg, « plus de quatre décen­nies de recherches « , qua­li­fiant cette ana­lyse de  » méti­cu­leuse, brillante et magis­trale. » Ancien spé­cia­liste au Penta­gone et à la RAND Cor­po­ra­tion, M. Ells­berg est décrit comme un pion­nier par Edward Snow­den et d’autres lan­ceurs d’alerte. Sou­li­gnons éga­le­ment que mon livre a été recom­man­dé dans le numé­ro 100 de la Revue Inter­na­tio­nale et Stra­té­gique de l’IRIS, qui nous en offre un per­ti­nent résu­mé. Il a éga­le­ment été conseillé dans Paris Match par le grand repor­ter Fran­çois de Labarre, qui a jugé mon ouvrage suf­fi­sam­ment cré­dible pour le recen­ser favo­ra­ble­ment en tant que « livre de la semaine ».

Vous en convien­drez, les experts, auteurs, jour­na­listes, maga­zines, revues et jour­naux pré­ci­tés ne sont aucu­ne­ment « conspi­ra­tion­nistes ». J’espère donc que ma réponse per­met­tra de laver mon hon­neur, et de cla­ri­fier uti­le­ment ma défi­ni­tion de l’État pro­fond. Bien enten­du, libre à qui­conque de la cri­ti­quer, mais je pré­fé­re­rais qu’on le fasse après l’avoir étu­diée sérieu­se­ment, sans m’associer à des idées extré­mistes que je com­bats depuis des décennies.

Peter Dale Scott.

——

Vous pou­vez feuille­ter ci-des­sous le pré­cieux cha­pitre 2 du livre L’É­tat pro­fond amé­ri­cain, cha­pitre offert par les Édi­tions Demi-Lune (très cou­ra­geux éditeur) :

Peter Dale Scott, L’É­tat pro­fond amé­ri­cain, cha­pitre 2

Fichier pdf à télé­char­ger ici :
http://www.editionsdemilune.com/media/extraits/l‑etat-profond-americain/EDL-EPA-Chapitre‑2.pdf


Voi­ci donc les trois pré­cieux bou­quins cités dans ce droit de réponse, trois livres que vous devriez tous avoir chez vous, à la fois pour les lire et pour les faire connaître autour de vous. Ces livres sont pa-ssio-nnants :


http://​www​.edi​tions​de​mi​lune​.com/​l​a​-​r​o​u​t​e​-​v​e​r​s​-​l​e​-​n​o​u​v​e​a​u​-​d​e​s​o​r​d​r​e​-​m​o​n​d​i​a​l​-​p​-​3​6​.​h​tml



http://​www​.edi​tions​de​mi​lune​.com/​l​a​-​m​a​c​h​i​n​e​-​d​e​-​g​u​e​r​r​e​-​a​m​e​r​i​c​a​i​n​e​-​p​-​4​5​.​h​tml



http://​www​.edi​tions​de​mi​lune​.com/​l​e​t​a​t​-​p​r​o​f​o​n​d​-​a​m​e​r​i​c​a​i​n​-​p​-​5​8​.​h​t​m​l​?​z​e​n​i​d​=​a​2​1​2​b​3​d​8​2​2​7​3​2​b​5​3​c​d​7​4​c​b​c​2​5​a​6​d​6​118


Rap­pel du billet que j’a­vais publié sur ce der­nier livre en juillet 2015 : 

[Passionnant et important] Peter Dale Scott, « L’État profond américain. La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle ».

https://​www​.chouard​.org/​2​0​1​5​/​0​7​/​1​8​/​p​a​s​s​i​o​n​n​a​n​t​-​e​t​-​i​m​p​o​r​t​a​n​t​-​p​e​t​e​r​-​d​a​l​e​-​s​c​o​t​t​-​l​e​t​a​t​-​p​r​o​f​o​n​d​-​a​m​e​r​i​c​a​i​n​-​l​a​-​f​i​n​a​n​c​e​-​l​e​-​p​e​t​r​o​l​e​-​e​t​-​l​a​-​g​u​e​r​r​e​-​p​e​r​p​e​t​u​e​l​le/


Enfin, je vous recom­mande cette très inté­res­sante vidéo où Peter Dale Scott explique (en fran­çais !) son tra­vail à l’é­quipe de Thinkerview :

Peter Dale Scott, pro­fes­seur émé­rite de Lit­té­ra­ture anglaise à l’U­ni­ver­si­té de Ber­ke­ley, Cali­for­nie. Il a tra­vaillé durant quatre ans (1957−1961) pour le ser­vice diplo­ma­tique cana­dien. Expert dans les domaines des opé­ra­tions secrètes et du tra­fic de drogue inter­na­tio­nal. Il est connu pour ses posi­tions anti-guerre et ses cri­tiques à l’en­contre de la poli­tique étran­gère des États-Unis.

Salut à tous, bande de virus 🙂

Étienne.

 


Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​5​9​4​1​6​9​3​0​6​2​317

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Étienne

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12 Commentaires

  1. etienne

    Signa­lé par Slo­bo­dan Despot : 

    BIG BROTHER | Les vraies origines de Google

    Vous sou­ve­nez-vous d’Archie ? D’Alta Vis­ta ? De Lycos ? De Yahoo ! Non ? C’est que vous êtes trop jeunes. Au début de l’internet, ces outils se par­ta­geaient le « mar­ché » des annuaires de recherche. Puis Google a débar­qué et ils ont tous dis­pa­ru, comme des dino­saures, et avec la même mys­té­rieuse rapidité.

    Google est peut-être « né dans un garage » comme le répète méca­ni­que­ment la légende dorée de l’internet. Mais on s’est peu pen­ché sur les vrais spon­sors du garage en ques­tion. Et puis aus­si sur les rai­sons et la manière dont l’algorithme de Page et Brin a réus­si à effa­cer aus­si défi­ni­ti­ve­ment la concur­rence (un peu comme Face­book quelques années plus tard). Sa per­for­mance et sa qua­li­té ? Sans doute. Mais les étu­diants à swea­ter de Stan­ford ont aus­si reçu un petit coup de pouce venant des mes­sieurs à cra­vate noire.

    C’est ce par­rai­nage qu’étudie Jeff Nes­bit dans un pas­sion­nant article publié sur Quartz et dont le titre fait office de résu­mé : « La véri­table ori­gine de Google réside en par­tie dans les sub­sides de recherche octroyés par la CIA et la NSA pour la sur­veillance de masse ».

    Théo­rie du com­plot ? Peut-être. Mais Jeff Nes­bit n’est pas n’importe qui. Roman­cier, direc­teur d’ONG et essayiste, il fut aus­si l’un des plus émi­nents man­da­rins du sys­tème de com­mu­ni­ca­tion amé­ri­cain sous les admi­nis­tra­tions Bush et Obama.

    Quel conspi­ra­tion­niste non agréé aurait osé, par exemple, écrire ceci :

    « L’histoire de la créa­tion déli­bé­rée de l’Etat de sur­veillance de masse moderne com­prend des élé­ments liés à l’origine sur­pre­nante, et lar­ge­ment mécon­nue, de Google. C’est une genèse un peu dif­fé­rente de celle dont le public a eu connais­sance, et elle explique ce que les cofon­da­teurs de Google, Ser­gey Brin et Lar­ry Page, ont entre­pris de construire et pourquoi.

    Mais ce n’est pas seule­ment la genèse de Google : c’est la genèse de l’Etat espion lui-même, et de ce qui l’a financé. »

    PS — Si vous ne tenez pas à être radio­gra­phiés jusqu’à votre der­nier recoin de vie pri­vée, vous pou­vez tou­jours faire tour­ner des moteurs de recherche plus pudiques, comme Duck­Duck­Go ou le fran­çais Qwant

    Slo­bo­dan Despot

    Source : http://​log​.anti​presse​.net/​p​o​s​t​/​b​i​g​-​b​r​o​t​h​e​r​-​l​e​s​-​v​r​a​i​e​s​-​o​r​i​g​i​n​e​s​-​d​e​-​g​o​o​gle

    Réponse
  2. etienne

    SAVOIR RECONNAÎTRE UNE DICTATURE

    Les jour­na­leux se lisent entre eux, pra­tiquent la « cir­cu­la­tion cir­cu­laire de l’information » (Bour­dieu) et font bien atten­tion à ne pas qua­li­fier de dic­ta­to­rial un régime théo­cra­tique où l’on déca­pite, lapide, voile les femmes, empri­sonne ou tue les opposants.

    Le mot juste est donc : ultra-conser­va­teur. La preuve :

    • Ouest France : Pays ultra­con­ser­va­teur, l’Arabie saou­dite était le seul au monde à inter­dire la conduite aux femmes.

    • Bour­so­ra­ma : En Ara­bie Saou­dite, un royaume ultra­con­ser­va­teur régi par une ver­sion rigo­riste de la loi islamique…

    • Le Pari­sien : Les femmes du royaume ultra-conser­va­teur sont désor­mais auto­ri­sées à…

    • Le Pro­grès : Mais les auto­ri­tés ultra-conser­va­trices pro­mettent tou­te­fois que si l’expérience s’avère…

    • CNEWS Matin : Cette annonce est un grand pas pour ce pays ultra­con­ser­va­teur où les femmes… 

    • France Info : Du jamais-vu dans ce royaume ultraconservateur.

    • LC I : … pre­miers pas d’une lente évo­lu­tion dans ce royaume ultraconservateur.… 

    • Libé­ra­tion : …une ouver­ture de plus dans ce royaume ultra­con­ser­va­teur musulman…

    • L’Obs : La publi­ci­té sera dif­fu­sée dans le royaume ultra-conser­va­teur qui vient tout juste d’autoriser les femmes à conduire…

    • 20 Minutes : Une femme élue pour la pre­mière fois dans le royaume ultra-conservateur…

    • L’Express : Le royaume ultra­con­ser­va­teur saou­dien de la pénin­sule arabique…

    • Etc.

    Pour nos médias, une dic­ta­ture se recon­nait à ce qu’elle orga­nise 25 élec­tions en 18 ans, que la presse est majo­ri­tai­re­ment dans l’opposition, que les femmes s’affichent dans la tenue qui leur plaît (pho­to, sur une plage du Vene­zue­la) et que le pré­sident s’appelle Nico­las Madu­ro et non pas Prince Moham­med ben Sal­mane (notre ami le).

    Théo­phraste R. (Auteur du roman « La ren­contre du sabre et des ver­tèbres, ou la démo­cra­tie princière »).

    Source : Le Grand Soir,
    https://​www​.legrand​soir​.info/​s​a​v​o​i​r​-​r​e​c​o​n​n​a​i​t​r​e​-​u​n​e​-​d​i​c​t​a​t​u​r​e​-​5​6​7​3​.​h​tml

    Réponse
  3. etienne

    Lu sur Facebook :
     » tiens, en par­lant de com­plo­tisme, nos médias ont omis de nous dire que Julian Assange à obte­nu la natio­na­li­té équa­to­rienne et les USA sont furieux sur­tout qu’il va en toute logique, dans quelques mois, obte­nir un poste diplo­ma­tique avec pas­se­port »

    Réponse
  4. BA

    Lun­di 15 jan­vier 2018 :

    Les riches, grands gagnants des pre­mières mesures de Macron, selon l’OFCE.

    D’après l’Observatoire fran­çais des conjonc­tures éco­no­miques, « les 5 % de ménages les plus aisés cap­te­raient 42 % des gains » liés aux réformes d’Em­ma­nuel Macron.

    Jeu­di 28 sep­tembre 2017 :

    Le Secours popu­laire face à « un raz-de-marée de la misère ».

    « Un raz-de-marée de la misère » : le pré­sident du Secours popu­laire par­ti­cu­liè­re­ment tou­ché par les retrai­tés qui demandent à manger.

    En marge de la mani­fes­ta­tion des retrai­tés contre la hausse de la CSG, Julien Lau­prêtre, pré­sident du Secours popu­laire, a témoi­gné jeu­di 28 sep­tembre sur fran­cein­fo du « drame » des per­sonnes âgées tou­chées par la pau­vre­té. Celui qui le touche « le plus ».

    « Le nombre de per­sonnes âgées qui viennent deman­der de l’aide au Secours popu­laire fran­çais est en aug­men­ta­tion crois­sante, a‑t-il détaillé. L’année der­nière, nous avons aidé trois mil­lions de per­sonnes en France et il y avait par­mi elles de nom­breux retrai­tés. C’est un raz-de-marée de la misère. »

    « C’est le drame qui me touche le plus, voir des retrai­tés qui ont tra­vaillé toute leur vie et qui viennent deman­der à man­ger au Secours popu­laire, c’est vrai­ment douloureux. »

    http://​www​.fran​cet​vin​fo​.fr/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​r​e​t​r​a​i​t​e​/​u​n​-​r​a​z​-​d​e​-​m​a​r​e​e​-​d​e​-​l​a​-​m​i​s​e​r​e​-​l​e​-​p​r​e​s​i​d​e​n​t​-​d​u​-​s​e​c​o​u​r​s​-​p​o​p​u​l​a​i​r​e​-​p​a​r​t​i​c​u​l​i​e​r​e​m​e​n​t​-​t​o​u​c​h​e​-​p​a​r​-​l​e​s​-​r​e​t​r​a​i​t​e​s​-​q​u​i​-​d​e​m​a​n​d​e​n​t​-​a​-​m​a​n​g​e​r​_​2​3​9​3​2​3​6​.​h​tml

    Réponse
    • ève

      Je com­pa­tis vraiment !
      https://​www​.res​tos​du​coeur​.org/​c​h​i​f​f​r​e​s​-​c​l​es/
      Je leur sou­haite des jours bien meilleurs , sur­tout à ceux qui viennent aux deux endroits .… voir même la croix rouge en plus !
      Je pré­fère de loin le monde migra­toire , c’est plus franc !
      Ce que j’aime au secours popu­laire de ma ville , c’est sa foire aux livres annuelle ! Çà , c’est génial .…mais c’est comme le reste , quand c’est chouette , ça s’épuise !
      Mer­ci pour ce clin d’oeil aux assos

      Réponse
  5. etienne

    À pro­pos du com­plot per­ma­nent des riches contre la sécu­ri­té sociale : 

    Urgences sous tension : “ Du jamais vu ”


    https://​www​.lanou​vel​le​re​pu​blique​.fr/​a​c​t​u​/​u​r​g​e​n​c​e​s​-​s​o​u​s​-​t​e​n​s​i​o​n​-​d​u​-​j​a​m​a​i​s​-vu

    Mon com­men­taire : Le pro­blème c’est qu’il n’y a presque plus que des fake jour­na­listes (au ser­vice de 10 mil­liar­daires, qui haïssent la sécu­ri­té sociale et les coti­sa­tions sociales qui limitent leurs pro­fits) pour infor­mer la popu­la­tion, et donc per­sonne pour aider les gens à VOIR LE LIEN (direct) entre les baisses des « charges » sociales depuis des décen­nies et la dégra­da­tion des ser­vices publics qui leur sont rendus.

    Il a fal­lu hier des citoyens dignes de ce nom pour créer la sécu­ri­té sociale ; il fau­drait aujourd’­hui des citoyens dignes de ce nom pour empê­cher l’in­sé­cu­ri­té sociale.

    Voir le tra­vail essen­tiel (pour la mémoire des luttes) de Michel Etievent et de Ber­nard Friot.

    Étienne.

    Réponse
    • ève

      Bon­soir ,
      le flux migra­toire com­mence à prendre de l’am­pleur sur le mar­ché du travail !
      Signe que cer­tains font bien leur bou­lot .… Reste à savoir com­ment seront rem­plies les fiches de salaires et sur­tout com­ment elles seront com­prises ! C’est un par­cours de com­bat­tant que de l’expliquer !
      L’as­ser­vis­se­ment de ces jeunes couve sans pou­voir inter­ve­nir , les nou­veaux visages en place des ins­pec­teurs trices du tra­vail ont déjà prio­ri­té sur les choix des petits arti­sans pour court-cir­cui­ter d’é­ven­tuelles embauches colorées !
      Les bar­rières sont nom­breuses , mais sans se décourager .…

      Réponse
  6. etienne

    Des indices montrent « des fausses déclarations, la loi bafouée » dans la façon dont le FBI enquête sur les courriels de Clinton

    Par Tyler Dur­den – Le 2 jan­vier 2018 – Zero Hedge

    L’état pro­fond s’est pris un œil au beurre noir et Clin­ton un autre clou dans son cer­cueil. The Hill de John Solo­mon rap­porte que les Répu­bli­cains par­ti­ci­pant à cer­taines com­mis­sions du Congrès racontent qu’ils ont décou­vert de nou­velles irré­gu­la­ri­tés et contra­dic­tions dans le rap­port du FBI concer­nant Hil­la­ry Clin­ton et son ser­veur de courriels.

    « C’était une ten­ta­tive pour cacher la misère, cacher les conclu­sions » dit Matt Gaetz (R‑Fla.), un membre de la Com­mis­sion juri­dique du Congrès qui a assis­té à la séance d’information de McCabe [le direc­teur adjoint du FBI, NdT], avant les Fêtes. « Hil­la­ry Clin­ton a mani­fes­te­ment béné­fi­cié de l’aide d’individus pour s’assurer qu’elle ne soit pas tenue responsable. »

    Dans ce qui semble être une preuve claire confir­mant les craintes de favo­ri­tisme et de pré­ju­gés au sein du FBI, les légis­la­teurs ont dit à The Hill que, pour la pre­mière fois, ils ont trou­vé des preuves écrites mon­trant que le FBI pen­sait bien que les indices indi­quaient que cer­taines lois avaient été enfreintes lorsque l’ancienne secré­taire d’État et ses prin­ci­paux assis­tants ont trans­mis des infor­ma­tions clas­si­fiées par l’intermédiaire de son ser­veur de cour­riels pri­vé non sécurisé.

    Selon les légis­la­teurs ces preuves consistent en :

    1 – Des extraits des docu­ments du FBI indi­quant que le « volume consé­quent » d’informations clas­si­fiées qui cir­cu­laient dans les cour­riels non sécu­ri­sés de Clin­ton était la preuve d’une infraction ;

    2 – L’aveu par un témoin clé dans l’affaire d’avoir fait de fausses déclarations.

    Le nom du témoin est expur­gé des docu­ments du FBI, mais les légis­la­teurs ont décla­ré que c’était un employé d’une socié­té infor­ma­tique qui l’avait aidée à main­te­nir son ser­veur per­son­nel après qu’elle a quit­té sa fonc­tion de haut diplo­mate amé­ri­cain. Ce témoin a admis tar­di­ve­ment qu’il avait effa­cé défi­ni­ti­ve­ment les archives de ses mes­sages, en 2015, après qu’il avait été appe­lé à témoi­gner au Congrès.

    Les enquê­teurs ont éga­le­ment confir­mé que le FBI a com­men­cé à rédi­ger une décla­ra­tion dis­cul­pant Mme Clin­ton de tout crime alors que des élé­ments de preuve répon­dant aux cita­tions à com­pa­raître étaient encore en sus­pens et ceci avant même que les agents n’aient inter­ro­gé plus d’une dou­zaine de témoins clés.

    Par­mi ces témoins, on compte Clin­ton et l’employée de la firme infor­ma­tique qui a effa­cé défi­ni­ti­ve­ment ses archives de cour­riels quelques jours seule­ment après l’audition au Congrès, ont décla­ré les enquêteurs.

    En par­ti­cu­lier, les légis­la­teurs de la Com­mis­sion judi­ciaire de la Chambre des repré­sen­tants qui ont assis­té à une séance d’information à huis clos orga­ni­sée le 21 décembre par le direc­teur adjoint du FBI, Andrew McCabe, ont décla­ré que le fonc­tion­naire du FBI avait confir­mé que les déci­sions d’enquête et d’inculpation étaient contrô­lées par un petit groupe au siège de Washing­ton, plu­tôt que par le pro­ces­sus nor­mal consis­tant à per­mettre aux bureaux locaux d’enquêter.

    Le démo­crate Jer­rold Nad­ler (D‑N. Y.) a même recon­nu que la façon dont le FBI trai­tait le cas était unique mais a, bien sûr, décla­ré que les Répu­bli­cains poli­ti­saient le tra­vail de leur commission.

    Le répu­bli­cain Gaetz dit qu’il s’interroge de plus en plus sur le rôle que le dépar­te­ment de la Jus­tice d’Obama a joué dans cette affaire.

    « Je pense que nous avons plus de ques­tions que de réponses vu ce que nous avons appris » estime Gaetz.

    Un légis­la­teur répu­bli­cain du Congrès a décla­ré à The Hill que son per­son­nel avait éga­le­ment iden­ti­fié au moins une dou­zaine d’interrogatoires qui ont été menés après le début de la décla­ra­tion, y com­pris des per­sonnes ayant des infor­ma­tions clés sur la des­truc­tion pos­sible de preuves ou sur l’intention de le faire.

    Le per­son­nel de Chuck Grass­ley (R‑Iowa), pré­sident de la Com­mis­sion juri­dique du Sénat, avance un chiffre plus éle­vé : 17 témoins, dont Clin­ton, ont été inter­ro­gés alors que la déci­sion avait déjà été prise.

    « Le fait de tirer une conclu­sion avant d’interroger des témoins clés et le sus­pect lui-même viole le prin­cipe même d’une bonne enquête. On ne s’enferme pas dans une théo­rie avant d’avoir les faits. La preuve, qui n’est pas encore publique, montre qu’ils se sont enfer­més dans une théo­rie et ont ensuite négli­gé les faits qui la contre­disent » déclare ce légis­la­teur du Par­ti répu­bli­cain, ne par­lant que sous réserve de l’anonymat car les docu­ments n’ont pas encore été divulgués.

    Le pré­sident du Sénat a sou­le­vé une autre pré­oc­cu­pa­tion avant les vacances : le FBI n’a pas démar­ré d’enquête lorsque les archives des cour­riels de Clin­ton ont été défi­ni­ti­ve­ment sup­pri­mées de son ser­veur pri­vé quelques jours après qu’une assi­gna­tion à com­pa­raître eut été émise par une com­mis­sion du Congrès qui enquê­tait sur l’attaque de 2012 contre le com­plexe diplo­ma­tique des États-Unis à Benghazi.

    Cette sup­pres­sion d’archives a eu lieu le jour même où l’ancien chef de cabi­net de Mme Clin­ton et son avo­cat ont reçu un appel de la socié­té d’informatique qui s’est occu­pée de la sup­pres­sion de ces fichiers à l’aide d’un logi­ciel anti-récu­pé­ra­tion appe­lé Bleach­Bit, fait remar­quer Grassley.

    « Vous avez une confé­rence télé­pho­nique avec les avo­cats de la secré­taire d’État Clin­ton, le 31 mars 2015, et le même jour, ses cour­riels sont effa­cés à l’aide du logi­ciel spé­cial Bleach­Bit par quelqu’un qui était pré­sent lors de cette confé­rence télé­pho­nique, a décla­ré Grass­ley. Les cour­riels étaient des dos­siers du dépar­te­ment d’État sur assi­gna­tion du Congrès. »

    « Qu’a fait le FBI pour enquê­ter sur cette appa­rente obs­truc­tion à la jus­tice ? se demande Grass­ley. Selon les affi­da­vits dépo­sés à la Cour fédé­rale, abso­lu­ment rien. Le FBI ne s’est concen­tré que sur le trai­te­ment des infor­ma­tions classifiées. »

    Comme le note The Hill, les deux par­ties sont sus­cep­tibles d’en apprendre davan­tage au cours du pre­mier tri­mestre de 2018, lorsque l’inspecteur géné­ral du minis­tère de la Jus­tice aura publié les conclu­sions ini­tiales de ce qui est deve­nu une enquête appro­fon­die sur le trai­te­ment par le FBI de l’affaire des cour­riels de Clin­ton, ain­si que sur la ques­tion de savoir si ses agents et super­vi­seurs avaient des liens poli­tiques, des conflits éthiques ou des pré­ju­gés qui auraient influé sur leur travail.

    Tan­dis que la résis­tance tente de faire bas­cu­ler le récit vers Papa­do­pou­los, et s’éloigne du cas de Page et de Trump, il devient de plus en plus clair d’où la vraie cor­rup­tion émerge.

    Tyler Dur­den

    Tra­duit par Wayan, relu par Cat pour Le Saker francophone.
    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​d​e​s​-​i​n​d​i​c​e​s​-​m​o​n​t​r​e​n​t​-​d​e​s​-​f​a​u​s​s​e​s​-​d​e​c​l​a​r​a​t​i​o​n​s​-​l​a​-​l​o​i​-​b​a​f​o​u​e​e​-​d​a​n​s​-​l​a​-​f​a​c​o​n​-​d​o​n​t​-​l​e​-​f​b​i​-​e​n​q​u​e​t​e​-​s​u​r​-​l​e​s​-​c​o​u​r​r​i​e​l​s​-​d​e​-​c​l​i​n​ton

    Réponse
  7. etienne

    Banque de France : la stupéfiante promotion de Sylvie Goulard

    17 jan­vier 2018 par Laurent MAUDUIT
    https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​1​7​0​1​1​8​/​b​a​n​q​u​e​-​d​e​-​f​r​a​n​c​e​-​l​a​-​s​t​u​p​e​f​i​a​n​t​e​-​p​r​o​m​o​t​i​o​n​-​d​e​-​s​y​l​v​i​e​-​g​o​u​l​ard

    Emma­nuel Macron a déci­dé de pro­mou­voir Syl­vie Gou­lard au poste de sous-gou­ver­neure de la Banque de France. Pour­tant, une cas­cade d’objections, de nature judi­ciaire, poli­tique ou éthique, aurait dû dis­qua­li­fier l’éphémère ministre des armées pour ce poste à la tête d’une ins­ti­tu­tion répu­tée indépendante.

    C’est une pro­mo­tion sans pré­cé­dent dans l’histoire de la Banque de France, qui risque de faire des vagues en France mais aus­si en Europe : au poste vacant de deuxième sous-gou­ver­neur de la Banque de France, Emma­nuel Macron a déci­dé, lors du conseil des ministres de ce mer­cre­di (le com­mu­ni­qué est ici), de nom­mer Syl­vie Gou­lard, l’éphémère ministre des armées, en rem­pla­ce­ment d’Anne Le Lorier. Pour­tant, une cas­cade d’objections, de nature judi­ciaire, poli­tique ou éthique, aurait dû la dis­qua­li­fier pour entrer à la tête d’une ins­ti­tu­tion qui, aux termes de la loi et des trai­tés euro­péens, est répu­tée indépendante.

    
Sylvie Goulard
    Syl­vie Goulard

    La pre­mière objec­tion coule de source. Nom­mée le 17 mai 2017 ministre des armées dans le gou­ver­ne­ment d’Édouard Phi­lippe, elle annonce un mois plus tard, le 20 juin, qu’elle renonce à ses fonc­tions pour démon­trer sa « bonne foi » dans l’affaire des assis­tants par­le­men­taires du MoDem au Par­le­ment euro­péen, une affaire qui conduit éga­le­ment Fran­çois Bay­rou (jus­tice) et Marielle de Sar­nez (affaires euro­péennes) à quit­ter le gou­ver­ne­ment et qui donne lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire.Si, au terme de cette juris­pru­dence, un diri­geant poli­tique sur lequel pèse un soup­çon d’emploi fic­tif, ne peut res­ter ministre et doit se tenir à l’écart d’une fonc­tion publique impor­tante, le temps que la jus­tice fasse son office, pour­quoi cela en serait-il autre­ment pour une fonc­tion aus­si impor­tante à la Banque de France ? Pour­quoi ce sou­ci d’exemplarité devrait-il jouer dans un cas, mais pas dans l’autre ? C’est inco­hé­rent. Cela l’est d’autant plus que la Banque de France pro­cède à l’agrément des ban­quiers de la place de Paris, et par­mi les cri­tères d’agrément, le pre­mier est« l’honorabilité ». La pre­mière ques­tion en génère donc immé­dia­te­ment une autre : com­ment la Banque de France pour­rait-elle faire pré­va­loir cette dis­po­si­tion du code moné­taire et finan­cier si, dans le même temps, elle s’exonère elle-même de ce principe.

    Il est pour le moins para­doxal qu’Emmanuel Macron se moque de ces règles, au moment même où il a don­né des ins­truc­tions à la ministre de la com­mu­ni­ca­tion pour deman­der à Mathieu Gal­let, condam­né pour favo­ri­tisme, d’abandonner ses fonc­tions de PDG de Radio France, dans un sou­ci pré­ci­sé­ment d’« exem­pla­ri­té ». À croire que Radio France doit être exem­plaire, mais pas la Banque de France ?

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    Plus de cent euro­dé­pu­tés ont des acti­vi­tés rému­né­rées en plus de leur man­dat d’é­luPAR LUDOVIC LAMANT

    Gou­lard ne sou­haite plus faire par­tie du gou­ver­ne­mentPAR AGENCE REUTERS

    Banque de France : la nomi­na­tion de Vil­le­roy de Gal­hau contes­tée par des éco­no­mistesPAR MARTINE ORANGE

    La pri­va­ti­sa­tion de postes clefs de la Répu­bliquePAR LAURENT MAUDUIT

    Autre pro­blème majeur : la loi fran­çaise, depuis la rati­fi­ca­tion par la France en 1992 du trai­té de Maas­tricht, sti­pule que la Banque de France est une ins­ti­tu­tion indé­pen­dante, comme l’est la Banque cen­trale euro­péenne. Depuis, jamais un diri­geant poli­tique, proche de sur­croît du chef de l’État, n’a fait son entrée au sein de la Banque de France. Le pro­fil recher­ché était plu­tôt celui des hauts fonc­tion­naires, du type ins­pec­teur des finances, qui pou­vait garan­tir (au moins en appa­rence) le carac­tère « trans­par­ti­san » de la banque, selon le jar­gon qu’affectionnait en son temps Jean-Claude Trichet.Or Syl­vie Gou­lard rompt avec cette tra­di­tion. Non seule­ment à cause de sa proxi­mi­té avec la majo­ri­té pré­si­den­tielle, mais aus­si des nom­breuses attaches qu’elle a long­temps entre­te­nues avec des lob­bys puissants.

    Dans une enquête publiée en octobre 2014 par Media­part, Ludo­vic Lamant détaillait ain­si la situa­tion des dépu­tés euro­péens qui avaient des acti­vi­tés rému­né­rées et il rele­vait que quatre élues fran­çaises figu­raient dans les dix pre­mières places de ce clas­se­ment. Syl­vie Gou­lard (UDI-MoDem), appa­rais­sant au sixième rang. Elle décla­rait ain­si tou­cher « plus de 10 000 euros brut » chaque mois, en tant que « conseillère spé­ciale » pour le think tank pro-euro­péen lan­cé par l’homme d’af­faires amé­ri­cain Nico­las Berg­gruen, aux côtés de Jacques Delors ou Mario Mon­ti. « Ce sont des sommes brut, hors charges sociales », insis­tait Syl­vie Gou­lard, jointe par Media­part. « Il s’a­git d’un think tank amé­ri­cain, qui ne dégage aucun pro­fit, et qui pra­tique effec­ti­ve­ment des rému­né­ra­tions à des niveaux com­pa­rables à ceux des cabi­nets d’avocats amé­ri­cains. Son but est de tra­vailler aux ques­tions de gou­ver­nance en Europe. »

    N’y a‑t-il donc pas un conflit d’intérêts à ce qu’une per­son­na­li­té ayant eu ces attaches rému­né­rées entre ensuite au som­met de la Banque de France ? Dans un billet de blog sur Alter­na­tives éco­no­miques, Jéza­bel Coup­pey-Sou­bey­ran, maî­tresse de confé­rences à l’université Paris I‑Panthéon Sor­bonne, va même plus loin : « Jusqu’à son entrée au gou­ver­ne­ment, elle avait été pen­dant huit ans dépu­tée euro­péenne. En tant que membre titu­laire de la com­mis­sion par­le­men­taire en charge des affaires éco­no­miques et moné­taires (ECON), elle a été (co-)rapporteure de nom­breux textes légis­la­tifs concer­nant notam­ment la super­vi­sion finan­cière (celle des banques et celle des assu­rances) et l’Union ban­caire. Les mau­vaises langues disent d’elle qu’il lui arri­vait de reco­pier tex­tuel­le­ment les amen­de­ments pro­po­sés par la Fédé­ra­tion ban­caire euro­péenne et la Fédé­ra­tion ban­caire fran­çaise. » Aucune preuve de cette asser­tion assas­sine n’est don­née, mais elle est véhi­cu­lée par beau­coup d’économistes.

    À toutes ces cri­tiques, l’économiste fran­çais Romain Ran­cière, pro­fes­seur à l’université de Cali­for­nie du Sud, ajoute celle qui a trait à la com­pé­tence. Il fait en effet valoir que si l’ex-députée à Stras­bourg connaît bien les ques­tions euro­péennes, ses com­pé­tences sont de nature diplo­ma­tique ou juri­dique, et pas éco­no­mique. Or la com­plexi­té de la poli­tique moné­taire, qui est de la com­pé­tence des banques cen­trales, ne s’improvise pas. C’est si vrai que des éco­no­mistes sont de plus en plus sou­vent choi­sis pour pilo­ter des banques cen­trales, par exemple en Irlande ou en Esto­nie. L’économiste fait encore valoir qu’un ban­quier cen­tral doit être neutre politiquement.

    Com­ment cer­tains pays, à com­men­cer par l’Allemagne, vont-ils réagir à cette nomi­na­tion ? Du temps où il offi­ciait à La Tri­bune – il nous a depuis rejoints à Media­part –, Roma­ric Godin avait racon­té dans une enquête l’histoire du gou­ver­neur de la banque cen­trale chy­priote, qui avait dû démis­sion­ner de ses fonc­tions en mars 2014 – ce qui éclaire notre inter­ro­ga­tion. Après un an de guerre de tran­chées avec le pré­sident Nikos Anas­ta­sia­dis, le gou­ver­neur de la banque cen­trale de Chypre (CBC), Pani­kos Dimi­tria­dis, avait dû jeter l’é­ponge. Nom­mé en mai 2012 par le pré­cé­dent pré­sident, le com­mu­niste Dimi­tris Khris­to­fias, Dimi­tria­dis était immé­dia­te­ment deve­nu la bête noire de la nou­velle admi­nis­tra­tion arri­vée au pou­voir en mars 2013, en pleine tem­pête finan­cière qui avait por­té le pays dans les bras de la troï­ka. Or dans la bataille qui avait conduit à mettre sur la touche le ban­quier cen­tral, Franc­fort avait aus­si pesé, n’appréciant guère ce gou­ver­neur par­ti­san d’une poli­tique favo­ri­sant la crois­sance. Preuve que l’Allemagne est tou­jours très sour­cilleuse sur l’indépendance des banques cen­trales – pour Ange­la Mer­kel, on ne plai­sante pas avec ces questions !

    Enfin, si la nomi­na­tion de Syl­vie Gou­lard risque d’alimenter la contro­verse, c’est aus­si parce qu’elle va for­mer un étrange atte­lage avec le gou­ver­neur de la Banque de France, Fran­çois Vil­le­roy de Gal­hau. En sep­tembre 2015, quand Fran­çois Hol­lande avait en effet por­té ce der­nier à cette fonc­tion, un col­lec­tif de 150 éco­no­mistes s’était insur­gé dans une tri­bune publiée par Le Monde, fai­sant valoir que l’intéressé avait fait une bonne par­tie de sa car­rière à BNP Pari­bas. « L’expérience de Fran­çois Vil­le­roy de Gal­hau lui confère à n’en pas dou­ter une excel­lente exper­tise du sec­teur ban­caire, au moins autant qu’elle l’expose à un grave pro­blème de conflit d’intérêts et met à mal son indé­pen­dance. Étant don­né les enjeux de pou­voir et d’argent qu’il véhi­cule, le sec­teur ban­caire est par­ti­cu­liè­re­ment pro­pice aux conflits d’intérêts. Il est tota­le­ment illu­soire d’affirmer qu’on peut avoir ser­vi l’industrie ban­caire puis, quelques mois plus tard, en assu­rer le contrôle avec impar­tia­li­té et en toute indé­pen­dance », remar­quaient-ils.

    Soit dit en pas­sant, au plus fort de ces contro­verses autour de Fran­çois Vil­le­roy de Gal­hau, Syl­vie Gou­lard avait pris la défense de l’ancien ban­quier de BNP Pari­bas. Dansune tri­bune publiée par Les Échos, le 17 sep­tembre 2015, elle s’é­tait indi­gnée du pro­cès qu’on lui fai­sait et lui avait appor­té son sou­tien : « Haro sur Fran­çois Vil­le­roy de Gal­hau, ins­pec­teur des finances, ancien diri­geant de BNP Pari­bas, can­di­dat au poste de gou­ver­neur de la Banque de France ! Des éco­no­mistes, des élus crient au conflit d’intérêts. Vu de Bruxelles, le débat a quelque chose de conster­nant », écri­vait-elle. Avec le recul, on se prend donc à pen­ser qu’il y a dans sa nomi­na­tion un petit air de ren­voi d’ascenseur. Et on a envie de lui ren­voyer aujourd’hui le com­pli­ment : tout cela a« quelque chose de consternant ».

    Après une nomi­na­tion contro­ver­sée, en voi­ci donc une seconde : la polé­mique sur l’indépendance de la Banque de France n’est pas près de s’éteindre. Et c’est le chef de l’État qui devra en assu­mer la responsabilité…

    Laurent MAUDUIT

    Source : Media­part : https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​1​7​0​1​1​8​/​b​a​n​q​u​e​-​d​e​-​f​r​a​n​c​e​-​l​a​-​s​t​u​p​e​f​i​a​n​t​e​-​p​r​o​m​o​t​i​o​n​-​d​e​-​s​y​l​v​i​e​-​g​o​u​l​ard

    Réponse
  8. BA

    Jeu­di 18 jan­vier 2018 :

    Les trois der­nières années sur Terre, les plus chaudes jamais enregistrées.

    Les trois der­nières années ont été les plus chaudes jamais enre­gis­trées sur la Terre, a aver­ti jeu­di l’O­NU en révé­lant des chiffres qui montrent un rythme « excep­tion­nel » du réchauf­fe­ment au regard des don­nées col­lec­tées depuis l’ère pré-industrielle.

    « Il est désor­mais confir­mé que les années 2015, 2016 et 2017 sont les trois années les plus chaudes jamais enre­gis­trées », a annon­cé l’Or­ga­ni­sa­tion météo­ro­lo­gique mon­diale (OMM), agence spé­cia­li­sée de l’ONU.

    Selon l’OMM, ces trente-six mois « s’ins­crivent clai­re­ment dans la ten­dance au réchauf­fe­ment sur le long terme cau­sée par l’aug­men­ta­tion des concen­tra­tions atmo­sphé­riques de gaz à effet de serre ».

    Toutes les ana­lyses montrent par ailleurs que les cinq années les plus chaudes dans les annales ont été enre­gis­trées depuis 2010, a pré­ci­sé la Nasa. 

    https://​www​.roman​die​.com/​n​e​w​s​/​Z​O​O​M​-​L​e​s​-​t​r​o​i​s​-​d​e​r​n​i​e​r​e​s​-​a​n​n​e​e​s​-​s​u​r​-​T​e​r​r​e​-​l​e​s​-​p​l​u​s​-​c​h​a​u​d​e​s​-​j​a​m​a​i​s​-​e​n​r​e​g​i​s​t​r​e​e​s​/​8​8​2​0​1​0​.​rom

    Réponse
  9. fanfan

    Peter Dale Scott : « La guerre de ter­reur des États-Unis : la CIA, le 11-Sep­tembre, l’Afghanistan et l’Asie centrale »
    Par Peter Dale Scott – Tra­duc­tion : Maxime Chaix • On 5 sep­tembre 2015 

    « Qua­torze ans après les tra­giques évé­ne­ments du 11-Sep­tembre – et tan­dis que l’ancien direc­teur de la CIA conseille au gou­ver­ne­ment des États-Unis de col­la­bo­rer avec des trans­fuges d’al-Qaïda pour lut­ter contre Daech (!) –, je repro­duis sur mon site un impor­tant cha­pitre du der­nier livre de mon ami et men­tor intel­lec­tuel Peter Dale Scott. Inti­tu­lé L’État pro­fond amé­ri­cain, cet ouvrage a été recen­sé posi­ti­ve­ment dans Paris Match en juin 2015. Le cha­pitre sui­vant était déjà paru sur Inter­net en 2012, mais je publie ici sa toute der­nière ver­sion, qui est plus que jamais d’actualité. En effet, n’en déplaise aux esprits confor­mistes, le 11-Sep­tembre reste un évé­ne­ment mys­té­rieux et irré­so­lu, dont les funestes consé­quences se font encore res­sen­tir à l’échelle glo­bale. D’avance, je vous remer­cie de lire cette enquête de Peter Dale Scott avec la plus grande atten­tion, et de la dif­fu­ser autour de vous si elle vous semble pertinente. »
    http://​maxi​me​chaix​.info/​?​p​=​7​8​0​#​m​o​r​e​-​780

    Maxime Chaix : « L’État pro­fond “fran­çais” » (DeDe​fen​sa​.org)
    By Maxime Chaix • On 23 juin 2015 • In Ana­lyses approfondies :
    http://​maxi​me​chaix​.info/​?​p​=66
    (mise à jour le 4 juillet 2015) : http://​maxi​me​chaix​.info/​?​p​=​352

    Peter Dale Scott : « Le réseau gou­ver­ne­men­tal occulte liant l’assassinat de JFK, le Water­gate, l’Irangate et le 11-Septembre »
    By Maxime Chaix • On 24 juin 2015 • In Ana­lyses approfondies
    http://​maxi​me​chaix​.info/​?​p​=​127

    Réponse
  10. Martin

    Bon­jour, j’ai lu un de vos articles où vous par­lez des « conspi­ra­tion­nistes ». En ce moment je me bats contre des poli­tiques pour une cause qui m’est tom­bée des­sus un peu par hasard… Je suis du genre tra­queur qui ne lache rien. Je les dérange, et j’ai décou­vert des choses inac­cep­tables, des arran­ge­ments pour des inté­rêts per­son­nels au détri­ment de la popu­la­tion. J’a­lerte les médias, mais ils sont blo­qués par ces mêmes poli­tiques, et on passe mon mes­sage de façon ultra édul­co­rée. J’ai une péti­tion qui repré­sente 15% des habi­tants de ma ville ! Ils refusent de dis­cu­ter, plus exac­te­ment, ils font comme si on n’exis­tait pas. Mais le sou­cis c’est que je suis du genre tenace, donc depuis hier, notre Maire a sor­ti un com­mu­ni­qué pour « mettre fin aux fausses infor­ma­tions ». C’est sor­ti dans tous les médias locaux en même temps. Désor­mais j’ai le sta­tut de conspi­ra­tion­niste (non sans fier­té !), et de col­por­teur de fake news. Mais quelle iro­nie quand on le vit ! Je me bats pour mes conci­toyens et uni­que­ment pour eux puisque non seule­ment je n’ai aucun inté­rêt (finan­cier) à le faire, mais en plus ça me nuit. Et ceux qui me disent com­plo­tiste sont jus­te­ment ceux qui nuisent à ceux que je veux aider, et ce à leurs pro­fits (finan­ciers, élec­to­rals, et autres arrangements)

    Le pro­pos n’est pas de me plaindre, je n’aime pas ça. Je sais que crier au conspi­ra­tion­niste est de bon ton en ce moment. Donc ça me fait dire que je suis dans le juste.
    En fait je sou­hai­te­rais vous deman­der un conseil, vous qui appa­rem­ment connais­sez cette attaque très Macronienne :

    Com­ment peut-on se parer, ou plu­tôt atté­nuer l’ef­fet de cette accusation ?

    Toute aide sera précieuse.

    Mer­ci.

    Réponse

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