La fin de [la prétendue] Union européenne : une bonne recension (par Claude Rochet) d’un très bon livre (de Coralie Delaume et David Cayla, 2017)

2/11/2017 | 10 commentaires

Oli­vier Ber­ruyer nous signale sur son pré­cieux blog plu­sieurs bonnes cri­tiques d’un excellent livre, publié début 2017 par Cora­lie Delaume et David Cay­la et inti­tu­lé « La fin de l’U­nion euro­péenne ». Je trouve la recen­sion de Claude Rochet par­ti­cu­liè­re­ment pertinente :

La fin de l’Union européenne

L’U­nion euro­péenne va-t-elle sur­vivre, ou est-elle condam­née, comme l’URSS, à l’im­plo­sion par inco­hé­rence interne de ses poli­tiques et de son fonc­tion­ne­ment ? Deux auteurs de la nou­velle géné­ra­tion, la talen­tueuse polé­miste à la plume acé­rée Cora­lie Delaume et David Cay­la, qui assure la relève d’une géné­ra­tion d’é­co­no­mistes, nous livrent un ouvrage aus­si com­plet que pertinent.

Le livre de Cora­lie Delaume et de David Cay­la mérite d’être lu. Non seule­ment parce qu’il annonce une bonne nou­velle – la fin de l’Union euro­péenne – mais aus­si et sur­tout parce qu’il est bien écrit, ce qui mérite d’être sou­li­gné pour un ouvrage trai­tant d’un sujet aus­si ennuyeux et aus­si sou­mis aux pon­cifs que sont les ques­tions européennes.

On salue­ra le tra­vail des deux auteurs qui sont magni­fi­que­ment par­ve­nus à une uni­té de plume. Les approches de Cora­lie Delaume, dont on connaît la plume acé­rée, et de l’économiste David Cay­la sont par­fai­te­ment inté­grées. Tout juste recon­naît-on le talent pour les for­mules assas­sines de Cora­lie Delaume dans cette des­crip­tion de Fran­çois Hol­lande « l’homme qui a éle­vé la vacui­té consen­suelle au rang de dis­ci­pline olym­pique ».

L’ouvrage traite des ques­tions poli­tiques et éco­no­miques : il com­mence par la des­crip­tion de la pali­no­die des réfé­ren­dums euro­péens où l’on doit revo­ter jusqu’à ce qu’on vote oui, et où les élec­teurs, selon l’injonction de Jean-Claude Jun­cker – l’homme qui parle avec les diri­geants d’autres planètes‑, se doivent de voter oui indé­pen­dam­ment de la ques­tion posée. Il se ter­mine par l’impossibilité de la démo­cra­tie euro­péenne et les pos­si­bi­li­tés de construire une coopé­ra­tion entre pays d’Europe une fois que le Levia­than aura ren­du l’âme.

Mais la force et l’intérêt de cet ouvrage est qu’il n’est pas un ouvrage d’économie ni encore moins de bavarde science poli­tique. C’est un livre d’histoire. Une his­toire contem­po­raine, celle que nous vivons qui est racon­tée comme un témoi­gnage pour l’avenir. Le mérite de ce livre c’est qu’on le lira avec pro­fit dans quelques décen­nies comme on lit les ouvrages sur l’implosion de l’URSS. Pas de théo­ries alam­bi­quées, mais le récit de l’enchaînement des faits, de nom­breuses études de cas sur la Grèce, la Fin­lande et l’Irlande, avec une part de lion natu­rel­le­ment réser­vée à l’Allemagne. Les mani­pu­la­tions sta­tis­tiques et finan­cières qui font du Luxem­bourg (qui n’a plus d’usines) une puis­sance indus­trielle alors qu’il n’est qu’une les­si­veuse à blan­chi­ment fis­cal, ou qui font de l’Irlande une grande puis­sance expor­ta­trice avec une crois­sance extra­or­di­naire du PIB avec des mar­chan­dises qui ne cir­culent que sur le papier et un niveau de vie qui stagne déses­pé­ré­ment, sont clai­re­ment expo­sées et démontées.

Un livre d’histoire qui nous ren­voie à l’histoire de l’économie et du déve­lop­pe­ment des pays d’Europe. Le cha­pitre sur la pola­ri­sa­tion du déve­lop­pe­ment créé par l’industrialisation en régime de libre-échange, qui fait réfé­rence à l’industrialisation de l’Angleterre au XVIII° siècle puis au rat­tra­page par l’Allemagne au XIX°, puis de la France, se réfère aux tra­vaux de Paul Bai­roch et bien sûr de Frie­drich List et nous rap­pelle cette dyna­mique du déve­lop­pe­ment : l’industrialisation appelle l’industrialisation. C’est ce qu’on appelle les syner­gies entre acti­vi­tés qui créent les ren­de­ments crois­sants – lais­sant les régions péri­phé­riques dans un moindre déve­lop­pe­ment, voire un sous-déve­lop­pe­ment quand les acti­vi­tés péri­phé­riques sont aspi­rées par le pôle cen­tral, entraî­nant la déser­ti­fi­ca­tion des pays. Tout cela avait été théo­ri­sé et expo­sé par L. Von Thü­nen au début du XIX°.

On sait aujourd’hui le modé­li­ser quand on étu­die le déve­lop­pe­ment urbain avec les lois de Tobler (« ce qui est plus proche se connecte plus avec ce qui est plus proche ») et de Zipf (« les grandes villes mangent les petites »). Ce qui per­met aux auteurs de nous rap­pe­ler que la crise des pays péri­phé­riques de l’Europe, élé­gam­ment appe­lés PIGS par les euro­crates (Por­tu­gal, Ita­lie, Grèce, Espagne) n’est pas liée à une quel­conque tare anthro­po­lo­gique et raciale, mais à une pour­suite de l’effet de pola­ri­sa­tion qui trouve sa source dans le déve­lop­pe­ment de l’Europe depuis le XVI° siècle, et que le libre-échange, comme l’avait clai­re­ment expli­qué Frie­drich List dans son irrem­pla­çable « Sys­tème Natio­nal d’Economie Poli­tique » de 1841, com­bi­né à la funeste et impé­ria­liste Théo­rie de avan­tages com­pa­ra­tifs de Ricar­do, ne fait qu’accroître. On ren­ver­ra à l’indispensable ouvrage de Erik Rei­nert « Com­ment les pays riches sont deve­nus riches et pour­quoi les pays pauvres res­tent pauvres ».

Nos anciens, pour défi­nir les poli­tiques de déve­lop­pe­ment qui ont fait la pros­pé­ri­té de l’Europe, ne se réfé­raient pas à une « théo­rie éco­no­mique » mais à l’histoire, ce que j’ai expo­sé dans mon His­toire de l’Etat stra­tège. La funeste science éco­no­mique ne naît que dans la pre­mière moi­tié du XIX° siècle  en Angle­terre et sur­tout en France avec sa ren­contre avec le posi­ti­visme, qui va vou­loir en faire une science exacte devant s’imposer à la poli­tique, celle-ci se résu­mant, comme l’avait écrit Auguste Comte « il faut consi­dé­rer la marche de la civi­li­sa­tion comme assu­jet­tie à une loi inva­riable fon­dée sur la nature des choses[1] » : la poli­tique se résu­mait à l’application de sup­po­sée lois de l’économie. Cahuc et Zyl­ber­berg ne disent pas autre chose aujourd’hui en appe­lant à la répres­sion en vers ceux qui refusent que l’économie soit une science exacte à laquelle le poli­tique doit se plier.

Un livre bien écrit, qui se lit faci­le­ment, comme un livre d’histoire, bien réfé­ren­cé, qui gagne­ra à être relu au fil des éve­ne­ments pour com­prendre com­ment nous en sommes arri­vés là.

Claude Rochet.

______

[1]  Auguste Comte, Opus­cule de phi­lo­so­phie sociale, 1819–1826, p. 111

Source : https://​blogs​.media​part​.fr/​r​o​c​h​e​t​-​c​l​a​u​d​e​/​b​l​o​g​/​3​0​0​8​1​7​/​l​a​-​f​i​n​-​d​e​-​l​u​n​i​o​n​-​e​u​r​o​p​e​e​nne

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Étienne

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10 Commentaires

  1. etienne

    Ne ratez pas l’im­mense bou­quin d’

    Erik Reinert : « Comment les pays riches sont devenus riches, pourquoi les pays pauvres restent pauvres » :


    http://​claude​-rochet​.fr/​c​o​m​m​e​n​t​-​l​e​s​-​p​a​y​s​-​r​i​c​h​e​s​-​n​o​t​e​-​d​e​-​l​e​c​t​u​re/

    Avec une longue et impor­tante et cap­ti­vante pré­face de l’a­mi Claude. Cette pré­cieuse pré­face est un livre en soi.

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  2. etienne

    On trouve dans le livre, par exemple, 36 pages pour ana­ly­ser en détail, et de façon très inté­res­sante, l’i­nu­tile et scan­da­leux (et pré­mo­ni­toire pour nous) MARTYR DES GRECS, vou­lu expli­ci­te­ment par « les créan­ciers », créan­ciers dont on rêve de les pendre un jour avec les tripes des action­naires et des ban­quiers. Keynes lui-même par­lait de l’ur­gence et de l’im­por­tance d’ « eutha­na­sier le ren­tier ».

    Ce sera une par­tie impor­tante de nos échanges demain et après-demain à Nice 🙂

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  3. etienne

    Je rap­pelle ce FAIT ESSENTIEL : « rem­bour­ser la dette publique » conduit FORCÉMENT à détruire des quan­ti­tés astro­no­miques de mon­naie, mon­naie QUI MANQUE ensuite méca­ni­que­ment à tout le corps social, et que cette poli­tique d’aus­té­ri­té imbé­cile et cri­mi­nelle se tra­duit donc TOUJOURS par une réces­sion majeure et des souf­frances indi­cibles pour les citoyens innocents.

    Lisez atten­ti­ve­ment ce réca­pi­tu­la­tif des 7 rem­bour­se­ments de la dette publique amé­ri­caine et des 7 crises sys­té­miques majeures qui en ont aus­si­tôt résulté :

    « À une brève excep­tion près, le gou­ver­ne­ment fédé­ral a été endet­té chaque année depuis 1776.
    • En jan­vier 1835, pour la pre­mière et seule fois de toute l’histoire des U.S.A., la dette publique fut éli­mi­née, et un sur­plus bud­gé­taire fut main­te­nu les deux années sui­vantes pour accu­mu­ler ce que le Secré­taire au Tré­sor Levi Wood­bu­ry appe­la « un fonds pour faire face aux futurs déficits. »
    • En 1837 l’économie s’effondra en une grande dépres­sion qui mit le bud­get en défi­cit, et le gou­ver­ne­ment a tou­jours été endet­té depuis. 

    Depuis 1776 il y eut exac­te­ment sept périodes de sur­plus bud­gé­taires sub­stan­tiels avec une réduc­tion signi­fi­ca­tive de la dette :
    1. De 1817 à 1821 la dette natio­nale bais­sa de 29 % ;
    2. de 1823 à 1836 elle fut éli­mi­née (les efforts de Jackson) ;
    3. de 1852 à 1857 elle chu­ta de 59 %,
    4. de 1867 à 1873 de 27 %,
    5. de 1880 à 1893 de plus de 50 %,
    6. et de 1920 à 1930 d’environ un tiers.
    7. Bien sûr, la der­nière fois que nous avions un sur­plus bud­gé­taire était durant les années Clinton. 

    Je ne connais pas de ménage qui fut capable d’avoir un bud­get en défi­cit pen­dant approxi­ma­ti­ve­ment 190 des 230 et quelques der­nières années, et d’accumuler des dettes vir­tuel­le­ment sans limite depuis 1837.

    Les États-Unis ont éga­le­ment connu six périodes de dépres­sion. Les dépres­sions commencèrent
    1. en 1819,
    2. en 1837,
    3. en 1857,
    4. en 1873,
    5. en 1893,
    6. et en 1929.
    (Ne remar­quez-vous rien ? Jetez un œil aux dates lis­tées au-dessus.) 

    À l’exception des sur­plus de Clin­ton, chaque réduc­tion signi­fi­ca­tive de la dette en cours fut sui­vie d’une dépres­sion, et chaque dépres­sion fut pré­cé­dée par une réduc­tion de dette significative. 

    Le sur­plus de Clin­ton fut sui­vi par la réces­sion de Bush, une eupho­rie spé­cu­la­tive, et main­te­nant l’effondrement dans lequel nous nous trou­vons. Le jury déli­bère encore pour savoir si nous pour­rions réus­sir à en faire une nou­velle grande dépression. 

    Bien qu’on ne puisse jamais élu­der la pos­si­bi­li­té d’une coïn­ci­dence, sept sur­plus sui­vis par six dépres­sions et demi (avec encore quelque pos­si­bi­li­té pour en faire la par­faite sep­tième) devrait faire haus­ser quelques sourcils. 

    Et, au pas­sage, nos moins graves réces­sions ont presque tou­jours été pré­cé­dées par des réduc­tions du bud­get fédéral.
    Je ne connais aucun cas de dépres­sion engen­drée par un sur­plus du bud­get des ménages. »

    — L. Ran­dall Wray

    Ne ratez pas ça : https://​fr​.wiki​pe​dia​.org/​w​i​k​i​/​C​h​a​r​t​a​l​i​sme

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  4. etienne

    Vous connais­sez la dif­fé­rence entre les ban­quiers et les oiseaux ? Les oiseaux, de temps en temps, s’ar­rêtent de voler.

    Frais bancaires : “des milliards” sur le dos des clients en difficulté

    par Del­phine Cuny

    L’enquête du maga­zine “60 Mil­lions de consom­ma­teurs” et de l’Unaf parle d’un “matra­quage” des clients en dif­fi­cul­té par une “cas­cade de frais” pour inci­dents de compte. Toutes les banques fac­turent le pla­fond légal, à l’exception de La Banque Pos­tale. (Cré­dits : 60 MC et Unaf)

    Selon une enquête de “60 Mil­lions de consom­ma­teurs” et de l’Union natio­nale des asso­cia­tions fami­liales (Unaf), les com­mis­sions pour inci­dents de paie­ment se mul­ti­plient et rap­portent 6,5 mil­liards d’euros par an aux banques fran­çaises. Un meilleur enca­dre­ment des frais est néces­saire car le pla­fon­ne­ment légal n’empêche pas les abus.

    À l’heure où les banques mul­ti­plient les dis­cours sur l’inclusion, la finance durable et soli­daire et leur enga­ge­ment citoyen, les conclu­sions de l’enquête réa­li­sée par le maga­zine “60 Mil­lions de consom­ma­teurs” (dans l’édition de ce jeu­di) et l’Union natio­nale des asso­cia­tions fami­liales (Unaf) risquent de por­ter un coup sévère à leur image. Le maga­zine édi­té par l’Institut natio­nal de la consom­ma­tion (INC) et l’Unaf ont éplu­ché « plu­sieurs cen­taines de rele­vés de compte de clients “lamb­da” et de clients en dif­fi­cul­tés finan­cières ponc­tuelles ou per­sis­tantes » et com­pa­ré les frais fac­tu­rés par les éta­blis­se­ments ban­caires en cas d’incident de paie­ment : chèque sans pro­vi­sion, rejet de pré­lè­ve­ment, agios, dépas­se­ment de décou­vert, etc.

    Une liste « impres­sion­nante » de com­mis­sions en tout genre et « régu­liè­re­ment, l’industrie ban­caire en invente de nou­velles », telle que la « lettre d’avertissement pour compte débi­teur non auto­ri­sé » d’un mon­tant de 12 à 20 euros qui s’est géné­ra­li­sée. Si ces frais sont pla­fon­nés depuis 2014, l’étude com­pa­ra­tive montre que les banques fac­turent toutes le maxi­mum auto­ri­sé par opé­ra­tion, « à l’exception notable de La Banque Postale. »

    En moyenne, ces frais, qui touchent plu­sieurs mil­lions de clients, coûtent au client “lamb­da” 34 euros par an.

    « Pour les clients en dif­fi­cul­té, la note flambe pour atteindre 296 euros », soit huit à neuf fois plus, relève l’enquête. « La vic­time type n’appartient pas for­cé­ment aux popu­la­tions les plus pauvres. Elle n’est pas sur­en­det­tée ni for­cé­ment béné­fi­ciaire des mini­ma sociaux », ce sont « le plus sou­vent des sala­riés du sec­teur pri­vé, fonc­tion­naires ou retraités. »

    Un foyer en dif­fi­cul­té sur cinq s’est même vu pré­le­ver plus de 500 euros de frais par an. L’enquête, qui s’appuie aus­si sur les cas concrets ren­con­trés par le réseau de l’Unaf, évoque celui d’un client de la BNP, un fonc­tion­naire qua­dra­gé­naire tom­bé dans le rouge après une sépa­ra­tion, qui s’est fait ponc­tion­ner de plus de 3.000 euros en 2016 ! D’où l’impression d’un « matra­quage » et d’un « pro­fit facile réa­li­sé sur le dos d’une per­sonne fragilisée. »

    https://​www​.les​-crises​.fr/​f​r​a​i​s​-​b​a​n​c​a​i​r​e​s​-​d​e​s​-​m​i​l​l​i​a​r​d​s​-​s​u​r​-​l​e​-​d​o​s​-​d​e​s​-​c​l​i​e​n​t​s​-​e​n​-​d​i​f​f​i​c​u​l​t​e​-​p​a​r​-​d​e​l​p​h​i​n​e​-​c​u​ny/

    Source : les​-crises​.fr, Oli­vier Berruyer

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  5. BA

    Hila­rant !

    38 ans de promesses d’Europe sociale.

    La vidéo dure 4 minutes 49 secondes.

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  6. claude saint-jarre

    Sur la fin de l’U­nion euro­péenne, une  » bonne chose » : je me rends compte d’une immense contra­dic­tion car Yanis Varou­fa­kis veut à tout prix la main­te­nir , sinon ce serait une catas­trophe. Je com­prend mal ou quoi?!!

    Réponse
  7. BA

    Un scoop du jour­nal alle­mand SPIEGEL : l’ar­mée alle­mande envi­sage la dés­in­té­gra­tion de l’U­nion Européenne.

    Etude secrète de l’ar­mée allemande :

    Les pla­ni­fi­ca­teurs mili­taires pensent que l’ef­fon­dre­ment de l’U­nion Euro­péenne est concevable.

    Selon une infor­ma­tion de SPIEGEL, pour la pre­mière fois la Bun­des­wehr a étu­dié les ten­dances sociales et poli­tiques jus­qu’en 2040. Les stra­tèges mili­taires pré­voient un scé­na­rio catastrophe. 

    L’ar­mée alle­mande estime que la fin actuelle de l’Oc­ci­dent dans les pro­chaines décen­nies est pos­sible. Ce sont des infor­ma­tions obte­nues par SPIEGEL au sujet de la « Pers­pec­tive Stra­té­gique 2040 », qui a été adop­tée fin février par le minis­tère de la Défense et qui a depuis été tenue secrète. 

    Pour la pre­mière fois de son his­toire, un docu­ment de 102 pages de l’ar­mée alle­mande montre com­ment les ten­dances sociales et les conflits inter­na­tio­naux pour­raient influen­cer la poli­tique de sécu­ri­té alle­mande dans les décen­nies à venir. 

    Cette étude défi­nit le cadre dans lequel l’ar­mée alle­mande du futur est sus­cep­tible d’é­vo­luer. Le docu­ment ne four­nit pas encore de conclu­sions concrètes sur l’é­qui­pe­ment et sur le matériel.

    Dans l’un des six scé­na­rios (« L’UE en dés­in­té­gra­tion et l’Al­le­magne en mode réac­tif »), les auteurs pré­voient une « confron­ta­tion mul­tiple ». Cette pro­jec­tion décrit un monde dans lequel l’ordre inter­na­tio­nal s’é­rode après des « décen­nies d’ins­ta­bi­li­té », dans lequel les sys­tèmes de valeur divergent dans le monde entier, et dans lequel la mon­dia­li­sa­tion prend fin.

    « A cause de l’é­lar­gis­se­ment de l’U­nion Euro­péenne et de la sor­tie d’autres États qui quit­te­ront l’U­nion, l’Eu­rope per­dra sa com­pé­ti­ti­vi­té mon­diale », écrivent les stra­tèges de l’ar­mée allemande :
    « Un monde de plus en plus désor­don­né, une évo­lu­tion chao­tique et conflic­tuelle chan­ge­ra l’en­vi­ron­ne­ment de sécu­ri­té de l’Al­le­magne et de l’Eu­rope de façon spectaculaire. » 

    Dans le cin­quième scé­na­rio (« D’ouest en est »), cer­tains États de l’Est de l’U­nion Euro­péenne para­lysent l’in­té­gra­tion euro­péenne, tan­dis que d’autres « rejoignent le bloc de l’Est ». 

    Dans le qua­trième scé­na­rio (« Concur­rence mul­ti­po­laire »), l’ex­tré­misme est en hausse lors des élec­tions et cer­tains membres de l’U­nion Euro­péenne « semblent même recher­cher une poli­tique selon le « modèle capi­ta­liste d’E­tat » de la Russie.

    Le docu­ment ne fait expres­sé­ment aucun pro­nos­tic, mais tous les scé­na­rios sont « plau­sibles à l’ho­ri­zon 2040 », écrivent les auteurs. Les simu­la­tions ont été déve­lop­pées par des scien­ti­fiques du Bureau de pla­ni­fi­ca­tion des forces armées fédérales.

    Cet article vient du nou­veau SPIEGEL – dis­po­nible same­di matin.

    Grâce au nou­veau SPIEGEL, vous rece­vrez tous les same­dis notre news­let­ter gra­tuite DIE LAGE, qui paraît six fois par semaine – com­pacte, ana­ly­tique, opi­niâtre, écrite par le rédac­teur en chef ou par les res­pon­sables de notre bureau de Berlin. 

    http://​www​.spie​gel​.de/​p​o​l​i​t​i​k​/​d​e​u​t​s​c​h​l​a​n​d​/​b​u​n​d​e​s​w​e​h​r​-​s​t​u​d​i​e​-​h​a​e​l​t​-​z​e​r​f​a​l​l​-​d​e​r​-​e​u​r​o​p​a​e​i​s​c​h​e​n​-​u​n​i​o​n​-​f​u​e​r​-​d​e​n​k​b​a​r​-​a​-​1​1​7​6​3​6​7​.​h​tml

    Réponse
  8. etienne

    Bruno Guigue : Un peu d’humilité à l’égard de la Chine, bon sang !

    L’affligeante nul­li­té des com­men­taires de la presse fran­çaise sur le 19ème congrès du par­ti com­mu­niste chi­nois (18−24 octobre) est élo­quente. Qu’avons-nous appris ?

    Qua­si­ment rien à vrai dire, sinon que la dic­ta­ture com­mu­niste est abo­mi­nable, que Xi Jin Ping a été déi­fié, que la Chine croule sous la cor­rup­tion, que son éco­no­mie est chan­ce­lante, son endet­te­ment abys­sal et son taux de crois­sance en berne. Enfi­lade de lieux com­muns et fausses évi­dences à l’appui, la vision fran­çaise de la Chine a brillé une fois encore par un sim­plisme nar­quois qui masque à peine une igno­rance crasse. Il suf­fit d’avoir enten­du une seule émis­sion de Vincent Her­vouët sur Europe 1 pour prendre la mesure de ce vide sidéral.

    Il faut dire que la Chine ne fait rien pour faci­li­ter les dis­tinc­tions tran­chées – dignes du lit de Pro­custe – et les caté­go­ries pré­éta­blies aux­quelles ce petit monde média­tique vou­drait la plier à tout prix. Com­mu­niste, capi­ta­liste, un peu des deux, ou autre chose encore ? Dans les sphères média­tiques, on y perd son chi­nois. Incons­ciem­ment, on le sent bien, nos com­men­ta­teurs aime­raient pou­voir dire que la Chine n’est plus com­mu­niste, ce serait tel­le­ment plus simple. Conver­tie au libé­ra­lisme, cette nation rebelle réin­té­gre­rait le droit com­mun. Retour à l’ordre des choses, cette capi­tu­la­tion idéo­lo­gique vali­de­rait la téléo­lo­gie de l’homo occi­den­ta­lis. Absor­bant la Chine, le capi­ta­lisme mon­dia­li­sé pour­rait enfin débou­cher le Champagne.

    Le sec­teur public demeure la colonne ver­té­brale de l’économie chinoise

    Mais voi­là, c’est une romance libé­rale, une de plus. Le PCC n’a nul­le­ment renon­cé à son rôle diri­geant dans la socié­té, et il four­nit son ossa­ture à un Etat qui tire sa force de sa sou­ve­rai­ne­té. Héri­té du maoïsme, l’Etat cen­tral conserve la maî­trise de la poli­tique moné­taire et contrôle le sec­teur ban­caire. Doté depuis les lois de 2008 d’une fis­ca­li­té moderne, d’un code du tra­vail et d’un sys­tème social – certes impar­faits -, il s’est fixé pour objec­tif numé­ro un l’élévation du niveau de vie de la popu­la­tion. Restruc­tu­ré dans les années 1990, le sec­teur public demeure la colonne ver­té­brale de l’économie chi­noise : avec 40% des actifs et 50% des pro­fits géné­rés par l’activité indus­trielle, il est pré­do­mi­nant dans la sidé­rur­gie, l’énergie et l’électricité.

    Aucun com­men­ta­teur ne l’a fait, mais il suf­fit de lire la réso­lu­tion finale du 19ème congrès pour mesu­rer l’ampleur des défis de la Chine contem­po­raine. Lorsque cette réso­lu­tion affirme que « le Par­ti doit s’unir pour rem­por­ter la vic­toire déci­sive de l’édification inté­grale de la socié­té de moyenne aisance, faire triom­pher le socia­lisme à la chi­noise de la nou­velle ère, et lut­ter sans relâche pour réa­li­ser le rêve chi­nois du grand renou­veau de la nation », il faut peut-être prendre ces décla­ra­tions au sérieux. Avec 89 mil­lions de membres, le PCC n’est pas en perte de vitesse. Mais il lui fau­dra sti­mu­ler la consom­ma­tion inté­rieure, réduire les inéga­li­tés sociales et jugu­ler la pol­lu­tion – un véri­table fléau -, s’il veut conser­ver l’appui d’une popu­la­tion en voie d’urbanisation accélérée.

    En Occi­dent, la vision de la Chine est obs­cur­cie par les idées reçues. On s’imagine que l’ouverture aux échanges inter­na­tio­naux et la pri­va­ti­sa­tion de nom­breuses entre­prises ont son­né le glas du « socia­lisme à la chi­noise ». Mais c’est faux. Pour les Chi­nois, cette ouver­ture est la condi­tion du déve­lop­pe­ment des forces pro­duc­tives, et non le pré­lude à un chan­ge­ment sys­té­mique. Les « zones d’exportation spé­ciale » ont dopé la crois­sance, mais cette inser­tion dans la mon­dia­li­sa­tion s’est effec­tuée aux condi­tions fixées par l’Etat. Pour Pékin, il fal­lait accu­mu­ler les capi­taux afin de pour­suivre les réformes. Elles ont per­mis de sor­tir 700 mil­lions de per­sonnes de la pau­vre­té, soit 10% de la popu­la­tion mon­diale. Il n’est pas éton­nant que le 19ème congrès ait réité­ré le choix d’une éco­no­mie mixte en insis­tant sur les défis de l’urbanisation et la néces­saire réduc­tion des inégalités.

    Depuis 40 ans, la Chine change à un rythme décon­cer­tant et brouille les repères habi­tuels. Un pays qui assure 30% de la crois­sance mon­diale et dont on juge que sa crois­sance « flé­chit » lorsqu’elle est à 6,5% mérite quand même le détour. On peut iro­ni­ser sur ce com­mu­nisme qui fait la part belle au capi­ta­lisme, ou encore évo­quer le spectre d’un capi­ta­lisme d’Etat, mais à quoi bon ? Les com­mu­nistes chi­nois se moquent bien des caté­go­ries dans les­quelles nos appa­reils idéo­lo­giques dési­gnent la réa­li­té chi­noise. Ils la connaissent mieux que nous, et ils savent que nous n’avons aucune prise sur notre propre réa­li­té. La puis­sance qui est la leur et l’impuissance qui est la nôtre suf­fisent à nous dis­qua­li­fier. Si seule­ment la France était un Etat sou­ve­rain, peut-être aurions-nous quelque chose à dire. Mais fran­che­ment, met­tez-vous à la place des Chi­nois. Allons, un peu d’humilité !

    Réponse
  9. etienne

    Le régime d’assurance maladie chinois remporte le Prix AISS des bonnes pratiques

    Publié(e) par thier­ry bour­din le 31 octobre 2012

    Le minis­tère chi­nois des Res­sources humaines et de la Sécu­ri­té sociale a reçu le Prix AISS 2012 des bonnes pra­tiques pour la région Asie et Paci­fique pour l’instauration par­ti­cu­liè­re­ment réus­sie et sans pré­cé­dent d’une cou­ver­ture mala­die universelle.

    Le Prix 2012 des bonnes pra­tiques pour la région Asie et Paci­fique a été décer­né au minis­tère chi­nois des Res­sources humaines et de la Sécu­ri­té sociale en recon­nais­sance de la rapi­di­té et du suc­cès avec les­quels il a per­mis à la popu­la­tion chi­noise d’avoir accès à une assu­rance mala­die de base uni­ver­selle, a annon­cé aujourd’hui l’Association inter­na­tio­nale de la sécu­ri­té sociale (AISS) à Séoul, en Répu­blique de Corée.

    Le Prix récom­pense le pro­jet inti­tu­lé « Exten­sion rapide de la cou­ver­ture d’assurance mala­die en Chine », et a été remis le 30 octobre à Séoul durant le Forum régio­nal de la sécu­ri­té sociale pour la région Asie et Paci­fique qui se tient sur une période de trois jours.

    « Le minis­tère des Res­sources humaines et de la Sécu­ri­té sociale a déployé des efforts remar­quables pour étendre la cou­ver­ture de l’assurance mala­die publique à l’ensemble de la popu­la­tion chi­noise », a décla­ré le Secré­taire géné­ral de l’AISS, Hans-Horst Kon­ko­lews­ky, à l’occasion de la remise du Prix.

    « Cette exten­sion sans pré­cé­dent de la sécu­ri­té sociale dans le pays le plus peu­plé du monde mérite une recon­nais­sance inter­na­tio­nale, en rai­son, à la fois de l’ampleur excep­tion­nelle des chan­ge­ments appor­tés au sys­tème de san­té et de la déter­mi­na­tion dont ont fait preuve les auto­ri­tés et l’institution qui ont mené ce pro­jet à bien », a‑t-il ajouté.

    L’extension et l’amélioration du régime chi­nois d’assurance mala­die, qui, fin 2011, cou­vrait 95 pour cent des sala­riés rési­dant en milieu urbain, des cita­dins sans acti­vi­té sala­riée et des rési­dents ruraux, ont été mises en œuvre grâce au ren­for­ce­ment du réseau d’établissements de soins locaux, à l’introduction d’un sys­tème d’information har­mo­ni­sé et d’une carte de sécu­ri­té sociale, à une meilleure inté­gra­tion des régimes d’assurance mala­die exis­tants et à l’amélioration de l’adéquation des pres­ta­tions et de la qua­li­té des services.

    Men­tions spé­ciales du jury

    Le jury indé­pen­dant, com­po­sé de spé­cia­listes inter­na­tio­naux de la sécu­ri­té sociale, a éga­le­ment attri­bué six Cer­ti­fi­cats de mérite avec men­tion spé­ciale aux bonnes pra­tiques suivantes :

    - Ins­ti­tu­tion de sécu­ri­té sociale, Jor­da­nie, pour la bonne pra­tique Effi­ca­ci­té admi­nis­tra­tive et opé­ra­tion­nelle du sys­tème de contrôle ;
    – Office coréen de pro­tec­tion et d’indemnisation des tra­vailleurs, Répu­blique de Corée, pour la bonne pra­tique Ser­vices inté­grés per­son­na­li­sés pour les tra­vailleurs vic­times d’accidents du tra­vail ou de mala­dies professionnelles ;
    – Office natio­nal des pen­sions, Répu­blique de Corée, pour la bonne pra­tique Conclu­sion de pro­to­coles d’accord en vue de faci­li­ter les pro­cé­dures de demande de pres­ta­tions pour les tra­vailleurs migrants ;
    – Auto­ri­té publique d’assurance sociale, Oman, pour la bonne pra­tique Pro­jet de modé­li­sa­tion actif-passif ;
    – Conseil d’administration du Fonds cen­tral de pré­voyance (minis­tère de la Main‑d’œuvre), Sin­ga­pour, pour la bonne pra­tique Mise en pra­tique des lignes direc­trices de l’AISS pour une bonne gou­ver­nance : l’instauration de normes de ser­vice pour les membres et les béné­fi­ciaires – L’expérience de Sin­ga­pour;- Office de sécu­ri­té sociale, Thaï­lande, pour la bonne pra­tique L’extension de la cou­ver­ture de la sécu­ri­té sociale aux tra­vailleurs du sec­teur infor­mel : l’expérience de la Thaïlande.

    Des Cer­ti­fi­cats de mérite ont éga­le­ment été attri­bués à des bonnes pra­tiques pré­sen­tées par l’Australie, la Chine, Fid­ji, l’Inde, l’Indonésie, la Répu­blique isla­mique d’Iran, la Jor­da­nie, la Malai­sie, la Nou­velle-Zélande, Oman, la Répu­blique de Corée, l’Arabie saou­dite et Sin­ga­pour. Au total, 41 bonnes pra­tiques, pré­sen­tées par 14 pays et 16 ins­ti­tu­tions, étaient en lice pour l’édition 2012 du Prix pour la région Asie et Pacifique.

    Lan­cé en 2008, le Prix des bonnes pra­tiques de l’AISS est orga­ni­sé sur une base régio­nale, dans le cadre d’un cycle de trois ans, et sus­cite désor­mais l’intérêt des ins­ti­tu­tions de sécu­ri­té sociale du monde entier.

    L’extension de la cou­ver­ture de la sécu­ri­té sociale est au cœur des prio­ri­tés de l’AISS. Depuis sa créa­tion, en 1927, le Secré­ta­riat de l’AISS est ins­tal­lé dans les locaux de l’Organisation inter­na­tio­nale du Tra­vail (OIT), à Genève. Les deux orga­ni­sa­tions ont récem­ment signé un pro­to­cole d’accord visant à coor­don­ner leurs efforts en matière d’extension de la cou­ver­ture de la sécu­ri­té sociale à l’échelle mondiale.

    Pour en savoir plus :

    Lau­réat du Prix 2012 des bonnes pra­tiques pour la région Asie et Pacifique :

    Minis­tère des Res­sources humaines et de la Sécu­ri­té sociale, Chi­neEx­ten­sion rapide de la cou­ver­ture d’assurance mala­die en Chine

    Base de don­nées sur les bonnes pra­tiques de la sécu­ri­té sociale http://​www​.issa​.int/​g​o​o​d​p​r​a​c​t​i​ces

    L’As­so­cia­tion inter­na­tio­nale de la sécu­ri­té sociale (AISS) est l’or­ga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale mon­diale prin­ci­pale qui ras­semble les admi­nis­tra­tions et les caisses natio­nales de sécu­ri­té sociale. L’AISS four­nit des infor­ma­tions, des plates-formes de recherche, de l’ex­per­tise pour ses membres afin de construire et de pro­mou­voir des sys­tèmes et des poli­tiques de sécu­ri­té sociale dyna­mique à tra­vers le monde. Fon­dée en 1927, l’AISS regroupe autour de 340 orga­ni­sa­tions membres dans plus de 150 pay

    Source :
    http://​ate​lier​.rfi​.fr/​p​r​o​f​i​l​e​s​/​b​l​o​g​s​/​l​e​-​r​-​g​i​m​e​-​d​-​a​s​s​u​r​a​n​c​e​-​m​a​l​a​d​i​e​-​c​h​i​n​o​i​s​-​r​e​m​p​o​r​t​e​-​l​e​-​p​r​i​x​-​a​i​s​s​-​des

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