POURQUOI NE VOULONS-NOUS PAS RÉÉCRIRE LA CONSTITUTION ? 24 « Qu’est-ce qui manque à cette idée forte, cette CAUSE COMMUNE de l’humanité, pour se répandre plus rapidement ? »

16/06/2017 | 44 commentaires

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Ah, qu’est-ce qu’ils bossent bien ! Ces jeunes gens d’Inform’Ac­tion, à Tou­louse, sont en train de nous fabri­quer un bien beau mon­tage de notre ren­contre et de nos réflexions. Voi­ci la deuxième par­tie. C’é­tait le 20 mai der­nier. Un chouette moment, vous allez voir 🙂

Vous aus­si, si vous trou­vez bonne cette idée (si on veut une vraie consti­tu­tion, il faut nous entraî­ner à l’é­crire nous-mêmes), dites-moi ce qui, au fond, vous conduit à ne pour­tant pas (encore) orga­ni­ser vos propres ateliers.

Bon cou­rage à tous, bande de virus 🙂

Étienne.

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44 Commentaires

  1. joss
  2. etienne
    • etienne

      Noam Chom­sky : « c’est très cohé­rent, très sys­té­ma­tique. Tout ce qui peut être utile aux gens ordi­naires, aux tra­vailleurs, aux gens de la classe moyenne, aux gens dans la rue, tous les pro­grammes allant dans ce sens doivent être anéan­tis. Tout ce qui ajoute à la richesse et au pou­voir ou qui aug­mente l’utilisation de la force, tout cela nous le poursuivons. »

      Réponse
    • etienne

      NOAM CHOMSKY : « En fait, il y a eu un son­dage assez inté­res­sant à ce sujet [l’Obamacare] il y a quelques jours, qui deman­dait sim­ple­ment aux gens ce qu’ils pré­fé­raient. La pro­po­si­tion des Répu­bli­cains cor­res­pon­dait à la réponse la moins choi­sie. Je pense qu’à peu près 15 pour cent de la popu­la­tion étaient prêts à l’accepter. Un peu plus choi­si était le sys­tème exis­tant, qu’on appelle l’Obamacare. Et à ce pro­pos, ça vaut la peine de se rap­pe­ler que beau­coup de gens ne savent pas que l’Obamacare et la loi sur les Soins Abor­dables sont la même chose. Donc, on a des opi­nions néga­tives vis-à-vis de l’Obamacare, résul­tat de beau­coup de pro­pa­gande, mais des opi­nions plus posi­tives à l’égard de la Loi sur les Soins Abor­dables, en rai­son de ce que les gens voient.

      Le plus popu­laire de tous les items, pour plus de la moi­tié des gens, était l’option dite publique, un pro­gramme de pro­tec­tion de la san­té garan­ti par le gou­ver­ne­ment, ce qui est assez remar­quable car per­sonne ne prône publi­que­ment cela. Mais depuis des décen­nies, il y a des résul­tats de son­dages cohé­rents qui montrent que lorsqu’on demande aux gens ce qu’ils veulent, ils indiquent que c’est ce qu’ils veulent. Et, effec­ti­ve­ment, c’est à peu près la seule pro­po­si­tion qui ait un sens. Le sys­tème de san­té amé­ri­cain est un scan­dale inter­na­tio­nal. Il coûte gros­so modo le double par habi­tant de celui des pays com­pa­rables, et est l’un de ceux qui pro­duit les pires résul­tats, prin­ci­pa­le­ment parce qu’il est pri­va­ti­sé, extrê­me­ment inef­fi­cace, bureau­cra­ti­sé, beau­coup de paie­ments sur fac­tures, beau­coup de fonc­tion­naires, des tonnes d’argent gas­pillé, le sys­tème de soins est entre les mains d’établissements qui recherchent le pro­fit et qui ne sont pas des éta­blis­se­ments de san­té, bien sûr. Et depuis des décen­nies, les gens pré­fé­re­raient ce que tous les autres pays ont, d’une manière ou d’une autre : soit des soins de san­té natio­naux directs, soit des soins de san­té for­te­ment régle­men­tés par l’État comme, par exemple, en Suisse. Par­fois, le sou­tien est éton­nam­ment éle­vé. Ain­si, à la fin des années Rea­gan, par exemple, envi­ron 70 pour cent de la popu­la­tion pen­saient que les soins de san­té garan­tis devraient être une garan­tie consti­tu­tion­nelle, parce que c’est un desi­de­ra­tum si évident. Et envi­ron 40 p. 100 pen­saient que c’était déjà dans la Consti­tu­tion. La Consti­tu­tion étant cette col­lec­tion sacrée de tout ce qui est rai­son­nable, donc cela devait y être.

      Mais ça ne compte tout sim­ple­ment pas ce que les gens pensent. Quand Oba­ma a mis en place son propre pro­gramme, je pense que l’option publique était sou­te­nue par presque les deux tiers de la popu­la­tion, mais on l’a sim­ple­ment tuée. Quand c’est – par­fois, c’est dis­cu­té dans la presse, le New York Times et d’autres jour­naux. Et ils le men­tionnent. Ils disent que c’est une pos­si­bi­li­té, mais qu’elle est poli­ti­que­ment impos­sible, ce qui est cor­rect si cela signi­fie que vous ne pou­vez pas la mettre en place avec les socié­tés phar­ma­ceu­tiques et les ins­ti­tu­tions finan­cières. C’est poli­ti­que­ment pos­sible dans ce qu’on appelle la démo­cra­tie. Par­fois, on parle de « manque de sou­tien poli­tique », ce qui signi­fie manque de sou­tien par les ins­ti­tu­tions qui comptent vrai­ment. Il y a une par­tie de la popu­la­tion sur le côté, mais nous pou­vons les igno­rer, oui. »

      Réponse
    • etienne

      Noam Chom­sky, à pro­pos de l’interférence sup­po­sée de la Rus­sie dans les élec­tions américaines : 

      « C’est un fait plu­tôt remar­quable que – avant toute chose, C’EST UNE PLAISANTERIE. La moi­tié du monde est écrou­lée de rire. Les États-Unis ne se contentent pas d’interférer dans des élec­tions. Ils ren­versent des gou­ver­ne­ments qui ne leur plaisent pas, ins­ti­tuent des dic­ta­tures mili­taires. Dans le seul cas de la Rus­sie – c’est le moindre des exemples – le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain, sous Clin­ton, est inter­ve­nu de manière fla­grante et ouverte, avant d’essayer de le cacher, pour pro­mou­voir son homme, Elt­sine, de toutes les manières pos­sibles. Alors, tout cela, comme je le disais, est consi­dé­ré – fait des États-Unis, à nou­veau, la risée du monde entier.

      Alors, pour­quoi les Démo­crates se foca­lisent-ils là-des­sus ? En fait, pour­quoi se foca­lisent-ils autant sur le seul élé­ment du pro­gramme de Trump qui soit plu­tôt rai­son­nable, le seul rayon de lumière dans ces ténèbres : ten­ter de réduire les ten­sions avec la Rus­sie ? C’est – les ten­sions aux fron­tières russes sont extrê­me­ment sérieuses. Elles pour­raient dégé­né­rer en une guerre majeure, ultime. Les efforts pour les réduire devraient être applau­dis. Il y a deux jours, l’ancien ambas­sa­deur amé­ri­cain en Rus­sie, Jack Mat­lock, a affir­mé publi­que­ment qu’il ne pou­vait pas croire qu’on porte une telle atten­tion aux efforts pré­su­més de l’administration entrante pour éta­blir des liens avec la Rus­sie. Il a dit : « Bien sûr, c’est exac­te­ment ce qu’ils avaient à faire. » »

      Réponse
    • etienne

      Noam Chom­sky :

      « Les manœuvres de l’OTAN se déroulent à quelques cen­taines de mètres de la fron­tière russe. Les avions à réac­tion russes bour­donnent autour des avions amé­ri­cains. Ceci – quelque chose pour­rait leur échap­per très faci­le­ment. Les deux par­ties, en atten­dant, ren­forcent leurs forces mili­taires, en ajou­tant – les États-Unis le font – une chose qui pré­oc­cupe beau­coup les Russes est l’installation par les États-Unis de soi-disant mis­siles anti-balis­tiques à proxi­mi­té de la fron­tière russe, pré­ten­du­ment pour pro­té­ger l’Europe contre des mis­siles ira­niens inexis­tants. Per­sonne ne croit cela sérieu­se­ment. C’est inter­pré­té comme une menace de pre­mière frappe. Ce sont des pro­blèmes graves. Des gens comme William Per­ry, qui a une car­rière exem­plaire de stra­tège nucléaire et n’est pas du tout un alar­miste, dit que nous sommes reve­nus à l’un des plus graves moments de la guerre froide, si ce n’est pire. C’est vrai­ment grave. Et des efforts pour ten­ter de cal­mer cela seraient vrai­ment bien­ve­nus. Et nous devons gar­der à l’esprit que c’est la fron­tière russe. Ce n’est pas la fron­tière mexi­caine. Il n’y a pas de manœuvres du Pacte de Var­so­vie en cours au Mexique. Et c’est une fron­tière sur laquelle, plu­tôt rai­son­na­ble­ment, les Russes sont assez chatouilleux.

      Ils ont été qua­si­ment détruits plu­sieurs fois au siècle der­nier dans cette région précisément. »

      Réponse
    • etienne

      JUAN GONZÁLEZ : De manière com­pa­rable avec la menace crois­sante liée aux armes nucléaires qui vous pré­oc­cupe, il y a les manœuvres au large des côtes de la Corée et les mots que nous avons enten­dus du pré­sident Trump ces der­niers jours, que si la Chine ne s’occupe pas de la Corée du Nord, les États-Unis le feront. Pou­vez-vous déjà nous par­ler de cette poli­tique qui se déve­loppe vis-à-vis de la Corée et vis-à-vis de la Chine ?

      NOAM CHOMSKY : Eh bien, il est inté­res­sant d’examiner le dos­sier. L’affirmation est « Bien, nous ayons tout essayé. Rien ne fonc­tionne. Par consé­quent, nous devons uti­li­ser la force ». Est-il vrai que rien n’a fonc­tion­né ? Je veux dire, il y a un dos­sier, après tout. Et si vous regar­dez le dos­sier, c’est intéressant.

      En 1994, Clin­ton a fait, a éta­bli ce que l’on a appe­lé l’Accord-cadre avec la Corée du Nord. La Corée du Nord met­trait fin à ses efforts pour déve­lop­per des armes nucléaires. Les États-Unis rédui­raient les actes hos­tiles. Cela fonc­tion­nait plus ou moins. Aucun des deux camps ne res­pec­taiit tota­le­ment l’accord, mais, jusqu’en 2000, la Corée du Nord n’avait pas pour­sui­vi ses pro­grammes d’armes nucléaires. George W. Bush est arri­vé et a immé­dia­te­ment lan­cé une attaque contre la Corée du Nord – vous savez, « l’axe du mal », les sanc­tions et ain­si de suite. La Corée du Nord s’est tour­née vers la pro­duc­tion d’armes nucléaires. En 2005, il y a eu un accord entre la Corée du Nord et les États-Unis, un accord assez judi­cieux. La Corée du Nord a accep­té de mettre fin à son déve­lop­pe­ment d’armes nucléaires. En retour, elle deman­dait un pacte de non-agres­sion. Donc, arrêt des menaces hos­tiles, allè­ge­ment de la sévé­ri­té des sanc­tions et mise en place d’un sys­tème pour four­nir à la Corée du Nord de l’uranium fai­ble­ment enri­chi à des fins médi­cales et autres, c’était la pro­po­si­tion. George Bush l’a immé­dia­te­ment mise en pièces. En quelques jours, les États-Unis impo­saient – essayaient de per­tur­ber les tran­sac­tions finan­cières nord-coréennes avec d’autres pays par Macao et autres. La Corée du Nord a recu­lé, a recom­men­cé à construire des armes nucléaires. Je veux dire, peut-être que vous pou­vez pen­ser que c’est le pire régime de l’histoire, ou ce que vous vou­lez, mais ils suivent une poli­tique assez ration­nelle de prê­té pour un rendu.

      Et pour­quoi déve­loppent-ils des armes nucléaires, fina­le­ment ? Je veux dire, l’économie est en mau­vais état. Ils pour­raient cer­tai­ne­ment uti­li­ser autre­ment les res­sources. Tout le monde com­prend que c’est dis­sua­sif. Et ils ont une pro­po­si­tion en fait. Il y a une pro­po­si­tion sur la table. La Chine et la Corée du Nord ont pro­po­sé que la Corée du Nord mette fin à son déve­lop­pe­ment des armes nucléaires. En contre­par­tie, les États-Unis devraient arrê­ter de mener des manœuvres mili­taires mena­çantes avec la Corée du Sud juste sur sa fron­tière. Ce n’est pas une pro­po­si­tion dérai­son­nable. Elle est tout sim­ple­ment igno­rée. En fait, Oba­ma l’avait igno­rée éga­le­ment. Il est pos­sible de prendre des mesures pour atté­nuer ce qui pour­rait être une crise extrê­me­ment grave. Je veux dire, si les États-Unis ont déci­dé d’utiliser la force contre la Corée du Nord, une réac­tion immé­diate, selon les sources mili­taires dis­po­nibles, est que Séoul, la ville de Séoul, serait sim­ple­ment anéan­tie par l’artillerie de masse nord-coréenne qui la cible. Et qui sait vers quoi nous irions, après cela ? Mais la pos­si­bi­li­té de pro­duire – d’avancer vers un accord diplo­ma­tique négo­cié ne semble pas si far­fe­lue. Je veux dire, cette pro­po­si­tion sino-nord-coréenne mérite vrai­ment d’être sérieu­se­ment prise en consi­dé­ra­tion, je pense.

      Et ça vaut la peine de gar­der à l’esprit que la Corée du Nord a de la mémoire. Ils ont été pra­ti­que­ment détruits par des bom­bar­de­ments par­mi les plus inten­sifs de l’histoire. Le bom­bar­de­ment, vous devriez, ça vaut la peine de le lire. Peut-être que vous devriez lire, les gens, l’histoire offi­cielle de l’Air Force sur le bom­bar­de­ment de la Corée du Nord. C’est bou­le­ver­sant. Je veux dire, ils avaient apla­ti le pays. Il ne res­tait plus de cibles. Donc, ils ont déci­dé, eh bien, nous allons atta­quer les bar­rages, ce qui est un crime de guerre, bien sûr. Et la des­crip­tion de l’attaque des bar­rages est – sans le libel­lé exact, je déteste la para­phrase. Vous devriez vrai­ment le lire : sim­ple­ment, ils exal­taient, dans les his­toires offi­cielles, Air Force Quar­ter­ly et d’autres – la pers­pec­tive magni­fique de voir cette énorme quan­ti­té d’eau défer­ler sur la Corée du Nord en balayant les cultures. Pour les Asia­tiques, les cultures de riz sont leur vie. Cela les détrui­ra. Ce sera magni­fique. Les Nord-Coréens en vivaient. Et avoir des B‑52 équi­pés de bombes nucléaires qui sur­volent leur fron­tière n’est pas une blague.

      Mais, de manière plus signi­fi­ca­tive, il y a un bilan de suc­cès par­tiel dans les ini­tia­tives diplo­ma­tiques, l’échec total des sanc­tions et des mou­ve­ments durs, et les options sur la table qui pour­raient être sui­vies. Au lieu de se tra­cas­ser sur le fait que quelqu’un ait par­lé aux Russes, c’est le genre de chose qui devrait être – qui devrait être pour­sui­vie très sérieu­se­ment. C’est à cela que les Démo­crates ou ceux qui espèrent une forme de paix et de jus­tice devraient travailler.

      Réponse
    • etienne

      JUAN GONZÁLEZ : Noam Chom­sky, je vou­lais vous deman­der : les gens de gauche ont l’habitude de consi­dé­rer glo­ba­le­ment le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain comme étant au ser­vice de la classe capi­ta­liste, les poli­ti­ciens. De temps en temps, on a eu un Rocke­fel­ler ou un membre véri­table de la classe capi­ta­liste qui entre au gou­ver­ne­ment. Mais main­te­nant, avec cette admi­nis­tra­tion Trump, c’est un nombre extra­or­di­naire de per­sonnes extrê­me­ment riches qui sont de fait entrées direc­te­ment au gou­ver­ne­ment. Et pour­tant, on voit cette his­toire qu’ils reçoivent le sou­tien de la classe ouvrière blanche du pays. Pour­riez-vous par­ler de cela, les capi­ta­listes qui prennent le contrôle direct du gouvernement ?

      NOAM CHOMSKY : Eh bien, comme vous dites, ils l’ont tou­jours eu. Les indi­ca­tions simples, rien que le finan­ce­ment de la cam­pagne, une indi­ca­tion simple comme celle-là, est un pré­dic­teur très fiable, non seule­ment de la vic­toire élec­to­rale, mais même de la poli­tique ensuite. C’est vrai depuis un siècle. Et si on regarde l’analyse des attentes popu­laires – un sujet majeur de la science poli­tique uni­ver­si­taire com­pare les attentes popu­laires et les poli­tiques publiques. C’est plu­tôt simple. La poli­tique publique, vous pou­vez la voir. Les atti­tudes popu­laires, nous en connais­sons beau­coup à par­tir de son­dages appro­fon­dis. Et les résul­tats sont assez sur­pre­nants. Il s’avère qu’environ 70 pour cent des votants, soit peut-être la moi­tié du corps élec­to­ral, envi­ron 70 pour cent des élec­teurs sont lit­té­ra­le­ment des lais­sés-pour-compte, les 70 pour cent infé­rieurs de l’échelle des reve­nus, c’est à dire que leurs propres repré­sen­tants ne font pas atten­tion à leurs attentes et pré­fé­rences. Si vous vous dépla­cez vers le haut de l’échelle des reve­nus, vous obte­nez un peu plus de cor­ré­la­tion, plus, un peu plus d’influence. Le plus haut, qui est pro­ba­ble­ment une frac­tion de 1 pour cent, si vous pou­viez obte­nir les don­nées, c’est là que la poli­tique se défi­nit. L’administration Trump est une sorte de cari­ca­ture de cela. C’est tou­jours très vrai. Mais ici, c’est comme s’ils ten­taient d’étaler le fait que ce pays est géré par Gold­man Sachs et les mil­liar­daires, et que per­sonne d’autre ne compte.

      JUAN GONZÁLEZ : Wil­bur Ross, Bet­sy DeVos.

      NOAM CHOMSKY : Oui, tous. Je veux dire, c’est presque comme une paro­die cho­quante, comme s’ils essayaient de mon­trer : « Ouais, ce que nous savons tous est vrai, c’est pro­fon­dé­ment vrai, et nous allons vous le montrer. »

      L’intéressant – une ques­tion inté­res­sante, celle que vous sou­le­vez, est : com­ment font-ils pour gar­der le sou­tien des gens qu’ils sont en train de cogner au visage ? Ce n’est pas inin­té­res­sant. Et si vous exa­mi­nez cela, il y a plu­sieurs fac­teurs. Tout d’abord, beau­coup des élec­teurs de Trump, des élec­teurs de la classe ouvrière blanche, beau­coup d’entre eux ont voté pour Oba­ma en 2008. Si vous remon­tez à la cam­pagne d’Obama, les mots frap­pants étaient « espoir » et « chan­ge­ment ». Je ne suis géné­ra­le­ment pas d’accord avec Sarah Palin, mais quand elle a deman­dé : « Où est ce bidule « d’esperage-changeage » (« Where’s this hopey-chan­gey stuff ») ? », elle ne disait pas une insa­ni­té. Il est vite deve­nu clair qu’il n’y avait pas d’espoir et qu’il n’y avait pas de chan­ge­ment. Et les tra­vailleurs ont vrai­ment per­du leurs illu­sions. Vous pou­vez le voir au Mas­sa­chu­setts, où, lorsque Ken­ne­dy est mort, vous savez, le « lion libé­ral ». Il se trouve qu’il y a eu un vote pour le rem­pla­cer, en 2010. Éton­nam­ment, c’est un Répu­bli­cain qui a gagné, dans le Mas­sa­chu­setts démo­crate, le siège de Ken­ne­dy. Et les élec­teurs syn­di­qués n’ont pas voté pour les Démo­crates. Ils étaient très en colère d’avoir été trom­pés, ils le sen­taient, à juste titre, par la cam­pagne de pro­messes de Oba­ma. Et ils se sont tour­nés vers leur pire enne­mi de classe, qui au moins dit les choses. Les Répu­bli­cains ont acquis la tech­nique de par­ler comme s’ils étaient des types ordi­naires, vous savez, le genre de gars que vous ren­con­trez dans un bar, ce genre de choses. Cela remonte à Rea­gan et à ses bon­bons à la gelée, et à Bush, vous savez, les mots mal pro­non­cés, etc., et ain­si de suite. C’est un jeu joué d’avance. Et c’est un jeu de cons. Mais en l’absence d’opposition, ça marche.

      Et qu’arrive-t-il quand il y a une oppo­si­tion ? C’est très frap­pant. Le fait le plus éton­nant de la der­nière élec­tion, qui est la réus­site de San­ders, c’est une rup­ture d’un siècle d’histoire poli­tique amé­ri­caine. Comme je l’ai dit, vous pou­vez pré­dire très bien les résul­tats élec­to­raux, grâce au seul finan­ce­ment des cam­pagnes. D’autres fac­teurs l’intensifient. Voi­ci San­ders, quelqu’un dont per­sonne n’a jamais enten­du par­ler. Aucun sou­tien des riches, aucun sou­tien des entre­prises. Les médias l’ont igno­ré ou déni­gré. Il a même uti­li­sé un mot effrayant, « socia­liste ». Il est sor­ti de nulle part. Il aurait rem­por­té la nomi­na­tion du Par­ti démo­crate s’il n’y avait pas eu les magouilles des chefs de par­ti Oba­ma-Clin­ton qui l’ont empê­ché d’entrer. Il aurait pu être le pré­sident. A par­tir de rien. C’est une rup­ture incroyable. Cela montre ce qui peut arri­ver lorsqu’on pro­pose des poli­tiques qui répondent aux pré­oc­cu­pa­tions géné­rales, qui concernent une grande par­tie de la population.

      AMY GOODMAN : Pen­sez-vous qu’il pour­rait encore gagner s’il se lan­çait à nouveau ?

      NOAM CHOMSKY : Eh bien, il y a eu un son­dage de Fox News, il y a quelques jours, Fox News, deman­dant qui est le – essayant de deman­der qui est votre per­son­nage poli­tique pré­fé­ré. San­ders était lar­ge­ment en avance, loin devant, sans aucun sou­tien vocal et arti­cu­lé dans cette concen­tra­tion de pou­voir – les médias, les entre­prises, ailleurs.

      Réponse
  3. Romain

    Bon­jour, je reviens sur la vidéo « pour­quoi ne vou­lons-nous pas réécrire la consti­tu­tion ? » en espé­rant pour­voir appor­ter une contri­bu­tion à l’aug­men­ta­tion du nombre d’adhé­rents à ce beau projet.

    Je ne pense pas faire par­tie de la caté­go­rie de citoyens que vous nom­mez les « adultes poli­tique », et j’i­ma­gine donc faci­le­ment ce que peuvent res­sen­tir les « non ini­tiés » lors­qu’ils entendent par­ler d’un pro­jet citoyen de ré écri­ture de la constitution : 

    -Flou
    ‑Abs­trait
    ‑Com­pli­qué à com­prendre et très fastidieux
    ‑Sans aucune consé­quence poli­tique directe
    ‑cela demande du temps et de l’in­ves­tis­se­ment per­son­nel pour des résul­tats dif­fi­ci­le­ment mesurables…

    J’é­mets donc une idée simple :
    Pour­quoi ne pren­driez-vous pas les articles les plus cho­quants et sujets à polé­miques un par un en les pos­tant chaque semaine sur les réseaux sociaux et en deman­dant aux inter­nautes ce qu’ils y changeraient?(en inci­tant les ins­crits à votre page à relayer votre article pour atteindre le plus de monde) ? 

    Puis, il serait assez simple de faire un conden­sé des meilleures réponses pour, de nou­veau, pos­ter ce même article quelques jours plus tard, mais modifié.

    Je pense que cela pour­rait per­mettre à beau­coup d’hé­si­tants de mettre le pied à l’étrier.

    De plus, le fait que cela soit fait direc­te­ment sur inter­net et sur un seul article à la fois ren­drait le processus :
    ‑Clair
    ‑Concret
    ‑Facile et Rapide
    ‑Ne néces­si­tant que de peu de temps et d’in­ves­tis­se­ment personnel
    ‑L’im­pact de leur contri­bu­tion sera mesu­rable via le nombre de likes et de par­tages qu’en­gen­dre­ra l’ar­ticle modifié.

    Voi­là, ce n’est qu’une simple idée, mais selon moi il est très com­pli­qué de faire pas­ser quel­qu’un de non enga­gé à un membre actif d’une com­mu­nau­té de citoyens qui se ren­drait régu­liè­re­ment à des assem­blées constituantes.

    Il peut donc sem­bler utile de créer un « pre­mier palier » d’in­ves­tis­se­ment per­son­nel, qui per­met­tra ensuite aux convain­cus de pas­ser le cap ! 

    En espé­rant vous avoir été utile, 

    Bonne conti­nua­tion !

    Réponse
  4. FLORES

    Bon­jour,

    Après avoir regar­dé la vidéo 24 j’ai sen­ti le besoin pour quelque uns d’a­voir une échéance, une date, un but pour les ate­liers constituants.

    Et bien pour­quoi ne serait-ce pas la sim­ple­ment nou­velle consti­tu­tion elle même ? Ce serait la consti­tu­tion écrite par le peuple pour le peuple. Même si ce n’est qu’une mino­ri­té qui la écrite c’est tout de même le peuple… Une fois ce docu­ment fini on aura une bonne base fac­tuelle et consul­table pour tous.

    Vous vou­lez une nou­velle vie des nou­velle loi, et bien voi­là lisez et com­pa­rez… En plus c’est le peuple qui pour­ra la changer. 

    Cela per­met­trait de démon­trer que cela fonc­tionne et bien. 

    Même si ce sera long, au moins il y a un but ! Je dirai même une arme.

    Cdlt
    R.Flores

    Réponse
  5. Chris Bros

    Je par­tage le désap­poin­te­ment de Tris­tan dans la vidéo sur l’absence de date et d’ob­jec­tif per­met­tant de main­te­nir une moti­va­tion. Pour palier à cela je pré­co­nise de pas­ser du mode entrai­ne­ment (ate­lier consti­tuant) au mode pro­jet (auto-consti­tu­tante). Il fau­drait que toi, Étienne (car tu est le fédé­ra­teur légi­time que tu le veuilles ou non) tu orga­nises-super­vise la fabri­ca­tion (on ne prend pas le pou­voir dans la démo­cra­tie, on la fait) d’une consti­tu­tion citoyenne, non mili­tante qui serait renou­ve­lée (ver­sion­née) chaque année. Pour cela il faut orga­ni­ser la consti­tu­tion d’un mini panel (échan­tillon repré­sen­ta­tif du peuple fran­çais) de 20 tirés au sort à qui on deman­de­ra de vali­der ou inva­li­der les pro­po­si­tions venant des ate­liers consti­tuants issus de volon­taires (mili­tants non repré­sen­ta­tifs). J’a­vais écrit cette note pour expli­ci­ter ce concept : Pro­ces­sus pour Ate­lier Consti­tuant Gui­dé par la Volon­té Géné­rale — https://​huit​.re/​n​d​acg

    Réponse
  6. Chris Bros

    Autre sujet, je m’intéresse depuis quelque temps à l’his­toire et aux pro­blèmes liés à la Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (et aus­si celle de 1793) qui fut écrite à l’o­ri­gine comme un objec­tif moral et phi­lo­so­phique et non pas comme une règle de droit appli­cable. Cette décla­ra­tion qui n’a JAMAIS été approu­vée par le peuple fran­çais, aus­si posi­tive soit-elle com­porte d’é­normes impré­ci­sions et ambi­guï­tés notam­ment sur la por­tée exacte de chaque article qui concernent au choix, tous les hommes ou seule­ment les citoyens fran­çais. C’est en 1971, quelques mois après la mort du Géné­ral de Gaulle (qui ne pou­vait plus pro­tes­ter) que les magis­trats non élu du conseil consti­tu­tion­nel déci­dèrent sans deman­der au peuple fran­çais que la DDHC ferait désor­mais par­ti du droit posi­tif et néces­si­tait l’a­dap­ta­tion pro­gres­sive de toutes les lois fran­çaises. On parle de cet évè­ne­ment comme du coup d’é­tat consti­tu­tion­nel de 1971. Ain­si, les lois de pré­fé­rences natio­nales votés en 1932 (gou­ver­ne­ment radi­cal socia­liste) puis ren­for­cée en 1936 (front popu­laire) devinrent illé­gale et furent pro­gres­si­ve­ment démem­brées per­met­tant à par­tir de 1975 de faire pas­ser les lois dites de regrou­pe­ment fami­liales qui lan­ça l’ère de l’im­mi­gra­tion de peu­ple­ment (par oppo­si­tion à l’im­mi­gra­tion de tra­vail pré­cé­dente). L’ar­ticle 1 de la DDHC qui évoque notam­ment cette inten­tion : « Les hommes naissent et demeurent libre et égaux en droit » a été inter­pré­tée par les magis­trats du conseil consti­tu­tion­nel comme s’a­dres­sant à tous les Hommes du monde et non pas aux seuls citoyens fran­çais. Ain­si à par­tir de 1971, tout Homme qui met­tait le pied en France dis­po­sait des mêmes droits éco­no­miques que les citoyens fran­çais (aides au loge­ment, aides fami­liales, aides au cho­mage, retraite, pas de prio­ri­té natio­nale sur le « mar­ché » du tra­vail, etc.). Le CC a néan­moins fait un excep­tion (qui contre­dit donc l’in­failli­bi­li­té de la DDHC) concer­nant le droit de vote qui reste réser­vé aux seul citoyens fran­çais. Je pense qu’il s’a­git la d’un débat essen­tiel sur l’é­cri­ture d’une nou­velle constitution.

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  7. etienne

    Rap­pel d’O­li­vier Berruyer :

    Réponse
  8. etienne

    Un vote au « jugement majoritaire » aurait placé Mélenchon devant Macron

    « Une étude menée par le CNRS, l’université de Paris-Dau­phine, l’École poly­tech­nique et LaPri​maire​.org explore ce nou­veau type de scru­tin, qui consiste à don­ner une appré­cia­tion à chaque can­di­dat plu­tôt qu’à glis­ser un bul­le­tin pour une per­sonne dans l’urne. »

    Lire la suite (for­mi­dable exer­cice pour vos pro­chains ate­liers consti­tuants per­son­nels et conta­gieux : écri­vez vous-même le ou les articles ins­ti­tuant le juge­ment majoritaire) : 

    http://​www​.regards​.fr/​w​e​b​/​a​r​t​i​c​l​e​/​u​n​-​v​o​t​e​-​a​u​-​j​u​g​e​m​e​n​t​-​m​a​j​o​r​i​t​a​i​r​e​-​a​u​r​a​i​t​-​o​p​p​o​s​e​-​m​a​c​r​o​n​-​a​-​m​e​l​e​n​c​hon

    Réponse
  9. etienne
  10. Ronald

    Dans la video, c’est pas bête l’i­dée de l’in­ter­ve­nant à 19′. Des ate­liers consti­tuants sur des places publiques ce serait pas mal. Il suf­fi­rait de dépla­cer ce qui se fait en salle en rue, et ça atti­re­rait des gens alen­tours par curio­si­té. Ca per­met­trait en tout cas de sor­tir du monde du web pour tou­cher les gens-de-la-vraie-vie. Dans une grande métro­pole pour ras­sem­bler un peu de monde pour com­men­cer ce serait jouable. Et puis s’il n’y a que 3–4 clam­pins, c’est suf­fi­sant pour faire un ate­lier (on n’a pas la contrainte de Nuit Debout où l’on visait des ras­sem­ble­ment de mil­lier de per­sonne pour faire trem­bler la Répu­blique). Seules contraintes me semble-t-il : faire la décla­ra­tion de mani­fes­ta­tion à la pré­fec­ture et appor­ter un mégaphone.

    Réponse
  11. etienne

    Lettre aux « républicains » « en marche » : 

    https://​blogs​.media​part​.fr/​j​e​r​o​m​e​-​a​n​t​o​i​n​e​/​b​l​o​g​/​0​2​0​6​1​7​/​l​e​t​t​r​e​-​a​u​x​-​r​e​p​u​b​l​i​c​a​i​n​s​-​e​n​-​m​a​r​che

     

    La France va mal. Dans les crèches, les écoles, les uni­ver­si­tés, les hôpi­taux, les mai­sons de retraite, les entre­prises, les agences Pôle Emploi, les com­mis­sa­riats ou la rue, entre autres, ça va par­fois même très mal. Il paraît que la France n’aurait plus les moyens de s’occuper digne­ment des siens. Soit, mais une ques­tion me taraude : avez-vous seule­ment déjà regar­dé le bud­get de l’État ?

    Voi­ci quelques ordres de gran­deur pour 2016 :

    eva-fiscale

    Le défi­cit public annuel s’élève donc à envi­ron 70 mil­liards d’euros, qu’il faut emprun­ter et ajou­ter à la dette de l’État (plus de 2000 mil­liards d’euros). Cette situa­tion n’étant évi­dem­ment pas tenable, elle sert de pré­texte à un objec­tif que vous mar­te­lez sans cesse : « il faut bais­ser les dépenses publiques ».

    Il y aurait pour­tant une autre solu­tion : aug­men­ter les recettes. Com­ment ? En lut­tant effi­ca­ce­ment contre l’évasion fis­cale des mul­ti­na­tio­nales. Vous n’ignorez pas que ce fléau coû­te­rait envi­ron 80 mil­liards d’euros par an à l’État. Oui, 80 mil­liards, alors qu’il en manque 70 pour équi­li­brer nos comptes. Par consé­quent, je ne peux pas com­prendre com­ment il pour­rait sem­bler plus “nor­mal” ou “urgent” de sup­pri­mer des postes dans des hôpi­taux plu­tôt que de faire payer ses impôts, comme tout le monde (!), à une grande enseigne de fast-food. Une expli­ca­tion serait la bien­ve­nue, et sans langue de bois, car j’entends déjà cer­tains de vos arguments :

    « On lutte déjà ! »

    Sauf que l’un des prin­ci­paux archi­tectes de l’évasion fis­cale des mul­ti­na­tio­nales en Europe n’est autre que Jean-Claude Jun­cker, le pré­sident de la Com­mis­sion euro­péenne qui vient jus­te­ment de décla­rer que la France dépen­sait trop. La récente direc­tive euro­péenne sur le secret des affaires ne va d’ailleurs abso­lu­ment pas dans le sens d’une lutte contre les acti­vi­tés opaques de ces grands groupes. Cerise sur le gâteau, cer­tains lan­ceurs d’alertes sont pour­sui­vis ou condam­nés par la jus­tice, sans par­ler du manque de recon­nais­sance. La lutte est déjà enga­gée ? A d’autres.

    « La compétitivité ! »

    Non. Chaque mètre car­ré de sur­face com­mer­ciale acquis par une mul­ti­na­tio­nale éva­dée fis­cale génère moins de recettes fis­cales. Cela fait donc davan­tage repo­ser le poids de l’impôt sur les autres. Quand les mul­ti­na­tio­nales paient, en moyenne, moins de 10 % d’impôts sur leurs béné­fices, les petites et moyennes entre­prises, elles, décaissent les 33 % pré­vus par la loi. Or, si les mul­ti­na­tio­nales ces­sait l’évasion fis­cale, le taux d’impôt sur les socié­tés pour­raient méca­ni­que­ment bais­ser pour tout le monde. Quand vous dites “com­pé­ti­ti­vi­té”, j’entends “favo­ri­tisme”.

    « L’emploi ! »

    Qui peut vous croire ? Dans une éco­no­mie de plus en plus capi­ta­liste, le chô­mage est une condi­tion sine qua non à la maxi­mi­sa­tion du pro­fit. Il per­met de mettre les tra­vailleurs en concur­rence, et donc de tirer les condi­tions de tra­vail et les rému­né­ra­tions vers le bas. Une fois le chô­mage deve­nu trop éle­vé pour l’opinion publique, la créa­tion d’une classe de tra­vailleurs ultra-pré­caires appa­raît alors comme un moindre mal, pour le plus grand bon­heur des action­naires de mul­ti­na­tio­nales. Par contre, sans éva­sion fis­cale, et donc avec une baisse du taux de l’impôt sur les socié­tés pour tous, de l’emploi serait mas­si­ve­ment créé. Et sans « uberisation ».

    Res­tons donc sérieux.

    Il faut réa­li­ser l’ampleur du phé­no­mène : une jour­née d’évasion fis­cale, c’est plus de 200 mil­lions d’euros qui s’évaporent. Par consé­quent, après une jour­née sans éva­sion fis­cale, 200 hôpi­taux pour­raient tou­cher un mil­lion d’euros. Une autre jour­née sans éva­sion fis­cale, et c’est 2000 écoles qui pour­raient tou­cher 100 000 euros cha­cune. Je conti­nue ? La réa­li­té d’aujourd’hui, c’est que quelques grands groupes nous volent, à toutes et à tous, 80 mil­liards d’euros par an. Plus que le bud­get de l’Éducation natio­nale. Plus que le bud­get de la San­té. Vous qui pré­ten­dez vou­loir gou­ver­ner la France, j’ose espé­rer que vous n’ignoriez rien de l’énormité de ces chiffres.

    tweet-0306-copie

    Pen­dant votre cam­pagne élec­to­rale, pas un mot sur ce sujet. Exac­te­ment comme dans les grands médias appar­te­nant à de non moins grands indus­triels. Comme si ça n’existait pas. Le can­di­dat Macron et son équipe étaient d’ailleurs, et de loin, les cham­pions du conflit d’intérêts. Les liens étroits avec de nom­breuses mul­ti­na­tio­nales sont éta­blis. Pour­tant, vous n’hésitez pas à vous dire « en marche !». Très bien, mais vers quoi ? La défense de ce sys­tème néfaste et de ces pri­vi­lèges injustes ? Ça n’aurait aucun sens, c’est par­fai­te­ment indé­fen­dable. J’en arrive à me deman­der ce qui a bien pu vous détour­ner à ce point là de la réa­li­té et des notions d’intérêt géné­ral. La dés­in­for­ma­tion, l’égoïsme, ou les deux ?

    poster-me-dias-franc-ais-g

    Docu­men­ta­tion :

    Cré­dits bud­gé­taires pré­vus pour 2016 :http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2015/09/30/29006–20150930ARTFIG00344–quoi-servent-les-373-milliards-d-euros-du-budget-de-la-france.php

    Le rap­port « Ren­dez l’argent ! » de l’association Attac France (Offi­ciel) :https://​france​.attac​.org/​a​c​t​u​s​-​e​t​-​m​e​d​i​a​s​/​s​a​l​l​e​-​d​e​-​p​r​e​s​s​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​n​o​u​s​-​a​v​o​n​s​-​t​r​o​u​v​e​-​2​0​0​-​m​i​l​l​i​a​r​d​s​-​n​e​c​e​s​s​a​i​r​e​s​-​a​-​l​a​-​t​r​a​n​s​i​t​i​o​n​-​s​o​c​i​a​l​e​-et

    Jun­cker au centre d’un scan­dale fis­cal impli­quant 340 mul­ti­na­tio­nales, sur​Po​li​tis​.fr :https://​www​.poli​tis​.fr/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​2​0​1​4​/​1​1​/​j​u​n​c​k​e​r​-​a​u​-​c​e​n​t​r​e​-​d​u​n​-​s​c​a​n​d​a​l​e​-​f​i​s​c​a​l​-​i​m​p​l​i​q​u​a​n​t​-​3​4​0​-​m​u​l​t​i​n​a​t​i​o​n​a​l​e​s​-​2​8​9​07/

    L’évasion fis­cale expli­quée par Eva Joly :https://​www​.face​book​.com/​L​u​x​l​e​a​k​s​R​a​p​h​a​e​l​/​v​i​d​e​o​s​/​1​3​9​2​9​8​7​0​0​7​4​1​5​4​20/

    Le dos­sier éva­sion fis­cale de L’huile dans les rouages : https://​www​.face​book​.com/​l​h​u​i​l​e​d​a​n​s​l​e​s​r​o​u​a​g​e​s​/​p​o​s​t​s​/​1​8​6​1​3​1​0​6​2​7​4​5​4​375

    La liste des conflits d’intérêts des can­di­dats sur Mr Mon­dia­li­sa­tion :https://​mrmon​dia​li​sa​tion​.org/​l​a​-​l​i​s​t​e​-​d​e​s​-​c​o​n​f​l​i​t​s​-​d​i​n​t​e​r​e​t​s​-​d​e​s​-​c​a​n​d​i​d​a​ts/

    Une ques­tion de Raphaël HALET lan­ceur d’a­lerte Lux­leaks à Emma­nuel Macron :https://​www​.face​book​.com/​L​u​x​l​e​a​k​s​R​a​p​h​a​e​l​/​v​i​d​e​o​s​/​1​3​7​9​2​6​2​9​0​8​7​8​7​8​30/

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  12. majax

    Je repars sur l’i­dée de Romain et de ta sug­ges­tion Étienne de res­sor­tir les dis­cus­sions du forum.
    Ce forum est une mine d’in­for­ma­tion mais très her­mé­tique pour le tout venant qui ne sait pas par où com­men­cer, et le forum n’est pas tou­jours très ergonomique.
    Je crois qu’il fau­drait faire appel à un pro­fes­sion­nel qu’on pour­rait finan­cer grâce à un finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif pour créer une pla­te­forme moderne, sty­lée et ergo­no­mique pour tou­cher un plus large public.
    Je suis peut-être à côté de la plaque car il y a un moment que moi-même je n’ai pas mis le cur­seur dans le forum.
    Il y a quelques sites déjà exis­tant sur la consti­tu­tion mais celui-ci serait tou­jours celui d’Étienne.
    Puis­qu’É­tienne a déjà dit qu’il n’a­vait pas le temps de remettre le nez dans la concep­tion du site (ce qui est évident si on regarde son hyper­ac­ti­vi­té ces der­niers temps), que pen­sez-vous de cette idée de finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif et sur­tout qu’en penses-tu toi Étienne ? Je suis convain­cu qu’un appel à don sur une pla­te­forme pré­vue à cet effet ren­con­tre­rait un vif suc­cès (il est facile et rapide d’ar­ri­ver à plu­sieurs dizaines de mil­liers d’eu­ros, sur­tout avec la noto­rié­té, la rec­ti­tude et le devoue­ment d’É­tienne pour le bien commun).

    PS : je veux bien expli­quer les détails tech­niques si jamais.

    Réponse
  13. majax

    L’i­dée est sim­ple­ment de cen­tra­li­ser et de cla­ri­fier les infos conte­nues dans les dif­fé­rentes pla­te­formes citées par Étienne.
    Pour émettre une cri­tique construc­tive, je dirais que le pré­sent site est obso­lète dans sa forme ! Temps de char­ge­ment deve­nus par­fois inter­mi­nables, pas d’er­go­no­mie, la page chouard​.org est une page en construc­tion. Le curieux et non ini­tié s’at­tend à voir un site ergo­no­mique et clair, une belle charte gra­phique, des onglets qui redi­rige vers les pages les plus impor­tantes (telles que la syn­thèse des tra­vaux sur la constitution !!).
    Je pro­pose sim­ple­ment qu’on se paie un reloo­king total regrou­pant le blog, le forum et le wiki dans une inter­face claire et qui invite à la par­ti­ci­pa­tion, dans lequel Étienne res­te­rait le webmestre.
    Le pro­blème (sol­vable étant qu’un tel site coûte de l’argent à la mise en place). D’où l’i­dée du « crowd­foun­ding », finan­ce­ment participatif.

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  14. etienne

    Fran­çois Ruffin​​ est élu :

    Réponse
  15. majax

    Pro­to­cole sur l’interdiction ou la limi­ta­tion de l’emploi des armes incen­diaires du 10 octobre 1980 à géo­mé­trie variable…

    « LA COALITION ANTI-EI RECONNAÎT UTILISER DES MUNITIONS AU PHOSPHORE BLANC À MOSSOUL.

    La coa­li­tion anti-jiha­diste diri­gée par les États-Unis a admis, pour la pre­mière fois, uti­li­ser des muni­tions au phos­phore blanc à Mos­soul, où les forces ira­kiennes tentent de chas­ser l’État isla­mique (EI ou Daesh) depuis octobre 2016. Ce que plu­sieurs pho­to­gra­phies et vidéos, dif­fu­sées ces der­niers mois sur les réseaux sociaux, ten­daient à accréditer […] »

    Source : opex360​.com
    http://​www​.opex360​.com/​2​0​1​7​/​0​6​/​1​4​/​l​a​-​c​o​a​l​i​t​i​o​n​-​a​n​t​i​-​e​i​-​r​e​c​o​n​n​a​i​t​-​u​t​i​l​i​s​e​r​-​d​e​s​-​m​u​n​i​t​i​o​n​s​-​a​u​-​p​h​o​s​p​h​o​r​e​-​b​l​a​n​c​-​m​o​s​s​o​ul/

    Réponse
  16. alainr

    Pour­quoi ne vou­lons-nous pas réécrire la constitution ? 

    Peut-être que nous n’en voyons pas la fai­sa­bi­li­té, à l’é­chelle d’une Nation ? 

    Peut-être devrions-nous, nous les GV qui sommes convain­cus de l’in­té­rêt d’un tel objec­tif, nous l’ap­pli­quer à nous-mêmes, dans le cadre d’une *asso­cia­tion*, en nous dotant de sta­tuts et d’un fonc­tion­ne­ment *démo­cra­tique* cor­res­pon­dant à nos attentes, en réus­sis­sant *dura­ble­ment* à nous libé­rer des entraves de l’in­co­hé­rence col­lec­tive, du confort d’un meneur élu, de l’ins­ta­bi­li­té idéo­lo­gique, de l’é­loi­gne­ment géo­gra­phique, de la proxi­mi­té rela­tion­nelle, de la séduc­tion média­tique, de la ten­ta­tion nar­cis­sique de cer­tains ou de la para­noïa d’autres, etc. … 

    C’est tel­le­ment dur de se mettre d’ac­cord col­lec­ti­ve­ment sur un cadre de fonc­tion­ne­ment : quelles règles appli­quer ? com­bien de temps ? et sur­tout qui décide et com­ment ? Ce sont par­fois les moda­li­tés d’une prise de déci­sion toute simple qui font capo­ter toute une entre­prise commune… 

    Nous vou­lons que nos conci­toyens écrivent notre Constitution ?
    Prou­vons déjà que nous savons le faire à notre échelle, entre nous, dans un cadre associatif.

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    • etienne

      L’as­so­cia­tion Citoyens consti­tuants fait cela (uti­li­ser l’as­so­cia­tion comme labo­ra­toire démo­cra­tique avec démons­tra­tions pra­tiques des pro­po­si­tions théo­riques de l’as­so­cia­tion) depuis quelques années. Il fau­drait leur deman­der quels en sont les résultats.

      Il me semble que ce qui com­plique beau­coup l’ap­pli­ca­tion du tirage au sort dans une asso­cia­tion, c’est le petit nombre d’adhé­rents, et plus encore, le très petit nombre d’adhé­rents dévoués, prêts à se don­ner du mal et à don­ner du temps pour l’as­so­cia­tion : si on tire au sort les fonc­tions néces­saires par­mi ces adhé­rents-là (ceux qui sont volon­taires pour « le pou­voir », c’est-à-dire en l’oc­cur­rence le plus sou­vent pour les cor­vées), ils se retrouvent tou­jours au pou­voir parce qu’ils sont peu nom­breux et qu’on n’en a pas assez pour orga­ni­ser une rota­tion. Et si on tire au sort par­mi tous les adhé­rents, il y en a plein qui aban­donnent (car­ré­ment) l’as­so­cia­tion (!) parce qu’ils veulent bien s’as­so­cier mais ils ne veulent pas travailler 🙁

      http://​www​.les​ci​toyens​cons​ti​tuants​.org/

      Réponse
      • Ronald

        « Ils veulent bien s’associer mais ils ne veulent pas travailler »

        Bon­jour Etienne,

        Je vais pour­suivre sur ton sujet. Alainr évoque le même pro­blème un peu plus bas sur cette page. J’ai réflé­chi un peu à la ques­tion ce jour. Au départ, ça m’est venu de l’ « Affaire Tepa » qui a sur­gi récemment : 

        Il y a deux semaines, un « lan­ceur d’alerte » évoque un usage per­son­nel par Tepa de l’argent de l’association MetaTV :
        https://​you​tu​.be/​z​j​4​I​C​p​s​P​jAw

        Peu après, Tepa se défend dans une vidéo :
        https://​you​tu​.be/​c​P​9​u​x​4​N​p​P4s

        L’analyse qu’en fait Romain Jules Gué­rin est tout à fait exacte :
        https://​you​tu​.be/​t​l​V​J​V​c​P​B​td8

        Essayons de creu­ser un peu. Au départ, Tepa se joint à une quin­zaine d’amis qui veulent mettre sur pied un média alter­na­tif. Le groupe se struc­ture sous forme d’association loi de 1901. Les règles de fonc­tion­ne­ment, les rap­ports hié­rar­chiques et finan­ciers entre les membres ne semblent pas avoir été rigou­reu­se­ment éta­blis. Il a été sup­po­sé que l’amitié pou­vait sup­pléer aux règles, et l’enthousiasme à l’argent. Pré­ceptes que le vidéaste ci-des­sus désigne par « gauchisme ».

        Au départ, le groupe est plein d’allant. Puis, il se révèle que beau­coup ne sont pas très régu­liers, pas très com­pé­tents ou pas très moti­vés. De quinze per­sonnes, le groupe se réduit à Tepa et son pre­neur de vues. Le média se déve­loppe néanmoins.

        Étape sui­vante : Tepa menant l’aventure seule, et payant de sa per­sonne, finit par se consi­dé­rer comme le seul membre actif de l’association et uti­lise le compte de celle-ci comme le sien propre.
        Après plu­sieurs années, d’autre membres inac­tifs font leur réap­pa­ri­tion, demandent des comptes sur l’utilisation de l’argent, accusent Tepa de détour­ne­ment et réclament la part de ce qu’ils consi­dèrent comme leur dû.

        Com­ment abor­der cela ?

        Les indi­vi­dus sont mus par des « pas­sions ». Ils s’investissent dans des acti­vi­tés pour l’activité elle-même, et non pour une autre récom­pense qu’ils atten­draient en échange. Mais les pas­sions sont sou­vent éphé­mères, et nous nous illu­sion­nons sou­vent sur notre propre capa­ci­té à main­te­nir dans le temps le plai­sir tiré d’une acti­vi­té. Ce phé­no­mène de « satié­té » est en par­tie utile. Les indi­vi­dus qui ont une per­tur­ba­tion des méca­nismes de plai­sir et de satié­té sont à risque de déve­lop­per des patho­lo­gies telles que la toxi­co­ma­nie ou le jeu pathologique.

        Or, dans une socié­té com­plexe, il est néces­saire, pour mener à bien des pro­jets, que des indi­vi­dus, au savoir bien spé­ci­fique, se groupent pour effec­tuer une tâche orga­ni­sée et sur une longue période de temps. Mais je pense qu’il n’est pas pos­sible de construire un bar­rage hydro­élec­trique ou un sous-marin nucléaire uni­que­ment avec des béné­voles ama­teurs enthousiastes.

        Heu­reu­se­ment, pour ces tâches, nous avons l’argent. L’argent est une récom­pense qui a la pro­prié­té de ne déve­lop­per que très peu de phé­no­mène de satié­té. Aus­si, si une per­sonne effec­tue une acti­vi­té pour le plai­sir que cela lui pro­cure, elle ne la fera que pen­dant une durée limi­tée de temps, ou que par exemple quelques heures par semaine. Par contre, si on lui donne de l’argent en échange, on peut obte­nir qu’elle s’applique à une même tâche pen­dant qua­rante heures par semaine ou plus, pen­dant toute une vie. L’ « alié­na­tion » varie cepen­dant d’une per­sonne à l’autre : cer­tains gardent tou­jours un plai­sir intrin­sèque au tra­vail qu’ils effec­tuent, d’autres ne le font que pour la rétri­bu­tion moné­taire. C’est la seule manière de faire tra­vailler de manière coor­don­née des per­sonnes de dis­ci­plines diverses à un même pro­jet sur une longue durée.

        Il s’ensuit :

        1) Dans notre socié­té le « sala­riat » est néces­saire. C’est-à-dire qu’une ins­tance qui a un pro­jet donne une rému­né­ra­tion moné­taire à dif­fé­rents indi­vi­dus en échange d’une tâche qui par­ti­cipe à la réa­li­sa­tion de ce pro­jet. Ceci est valable pour l’ensemble des acti­vi­tés pour les­quelles on s’attend à ce que les gens ne tra­vaillent pas béné­vo­le­ment toute la jour­née pen­dant des années (à mon avis, seules les acti­vi­tés domes­tiques et fami­liales peuvent y échap­per). Très rares sont les per­sonnes qui gar­de­ront une pas­sion suf­fi­sante pour un tra­vail non rému­né­ré à long terme. Aus­si, le capi­ta­lisme reste néces­saire et ne dis­pa­raî­tra pas.

        2) Les sala­riés ne tra­vaillent plus pour le plai­sir de la tâche en elle-même, mais uni­que­ment pour la rému­né­ra­tion (Il faut aus­si rela­ti­vi­ser cela : la plu­part des per­sonnes que j’ai inter­ro­gées me disent qu’elles conservent un plai­sir à leur tra­vail. Même pour les exemple-types du poste alié­nant des idéo­logues de gauche que sont « la femme de ménage » et « la cais­sière de supermarché »).

        Cela entraîne une baisse de la créa­ti­vi­té, sur­tout lorsque l’entreprise uti­lise des méthodes oppres­sives pour arri­ver à ses fins. C’est l’un des pro­blèmes que se pose le mana­ge­ment actuel : main­te­nir chez les employés un inves­tis­se­ment envers l’entreprise et une créa­ti­vi­té, tout en sui­vant les pro­jets de la direc­tion. Le sys­tème capi­ta­liste est défaillant du côté de la créativité.

        3) Dans notre exemple, Tepa doit se dire que d’une part des grands médias offi­ciels peu créa­tifs gagnent infi­ni­ment plus que lui. Et que d’autre part, ses « asso­ciés » qui ne s’investissent par dans MetaTV réclament une part des béné­fices. Et lui-même, entre les deux, qui se dépense lit­té­ra­le­ment « sans comp­ter » (c’est-à-dire qu’il tra­vaille non pour la rému­né­ra­tion moné­taire mais pour le plai­sir de la tâche créa­trice en elle-même), il devrait mou­rir de faim. On voit immé­dia­te­ment l’injustice.

        C’est la théo­rie « des para­sites d’en haut et des para­sites d’en bas ». Tepa mérite une juste rému­né­ra­tion pour son acti­vi­té. D’où vien­dra-t-elle ? Dans le meilleur des mondes anar­chistes, du crowd­fun­ding. Chaque spec­ta­teur de MetaTV recon­naît l’utilité que lui apporte le média et paye sur base volon­taire la « créa­ti­vi­té » de Tepa. Mais on ne peut mal­heu­reu­se­ment pas s’attendre à ce que cha­cun repère les gens créa­tifs et les rému­nère pour leurs efforts passionnés. 

        Aus­si, je pense que c’est ici qu’entre en jeu le reve­nu de base. Outre sa fonc­tion d’égalisation des condi­tions, il doit per­mettre à cha­cun de déve­lop­per sa pas­sion à l’abri du besoin, et en dehors du sala­riat. Le revers est bien enten­du qu’il y aura du déchet : à côté des créa­tifs, il y a des gens dont la « pas­sion » sera de jouer à la Plays­ta­tion en fumant des joints.

        4) On peut extra­po­ler le pro­blèmes aux tâches ins­ti­tu­tion­nelles. Cer­taines per­sonnes gardent toute leur vie une pas­sion pour la vie poli­tique de la cité, qui les fait tra­vailler pour ce qui leur appa­raît comme le bien public sans en attendre d’autre récom­pense (on parle de « mili­tants »). Mais on ne peut pas attendre que l’ensemble de la popu­la­tion ait cette pas­sion. Pour cette vaste majo­ri­té, je pense qu’il faut une récom­pense pécu­niaire pour les acti­vi­tés civiques. C’est d’ailleurs ce qui se fai­sait dans l’Athènes antique, ou les par­ti­ci­pants à l’assemblée rece­vaient un dédom­ma­ge­ment finan­cier. Il fau­dra que, en régime démo­cra­tique, toutes les acti­vi­tés citoyennes un peu plus exi­geantes qu’un vote tous les cinq ans reçoivent une contre­par­tie suf­fi­sante pour main­te­nir un inves­tis­se­ment per­son­nel au long cours.

        Réponse
        • etienne

          Mer­ci Ronald, tou­jours passionnant.

          L’eu­phé­misme du jour : j’ai bien aimé « L’argent est une récom­pense qui a la pro­prié­té de ne déve­lop­per que très peu de phé­no­mène de satié­té. » 🙂

          Réponse
  17. Romain

    Je regarde avec appé­tit les vidéos d’in­for­mac­tion ! Mer­ci pour ce tra­vail de grande qualité. 

    Fervent défen­seur de la sto­cho­cra­tie, je cherche d’a­bord à l’ap­pli­quer à moi-même avant de l’ap­pli­quer aux autres. À Nuit Debout, nous avions une méthode inté­res­sante pour dési­gner la per­sonne qui modère un com­mis­sion : dési­gner la per­sonne qui modère en uti­li­sant le tirage au sort. Pour ce faire : Lan­cer dé/pièce, le nième (pile:1, face:2) indi­vi­du sur la gauche du lan­ceur devient la per­sonne qui modère. Relan­cer quand un tiers ou plus des per­sonnes lèvent le pouce ; la per­sonne qui modère devient la per­sonne qui lance.

    Je cherche des gens pour mon­ter un col­lec­tif (sur Paris) dont le comi­té de direc­tion serait tiré au sort. Créer un par­ti d’un genre nouveau.

    Réponse
  18. Nico

    Pour­quoi ne vou­lons-nous pas réécrire la constitution ?

    Je ne pense pas que les gens qui sont infor­més de ce pro­blème de Consti­tu­tion soient hos­tiles à l’i­dée. Moi qui suis tota­le­ment convain­cu, je m’a­per­çois autour de moi que sou­vent, les gens pré­fèrent nom­mer une per­sonne au-des­sus d’eux pour régler les pro­blèmes (leurs pro­blèmes ; nos pro­blèmes) plu­tôt que de se prendre en main, même si cette per­sonne est mau­vaise. Au moins, si ça marche pas, ils diront que c’est de sa faute, c’est un incom­pé­tent. En fait, les gens ont peur de se prendre en main, peur de l’in­con­nu. Je pense qu’ils pré­fèrent démis­sion­ner de la poli­tique plu­tôt que de s’y impliquer. 

    Le pro­blème est de savoir com­ment faire pour impli­quer les gens ; leur faire com­prendre que per­sonne ne peut mieux s’oc­cu­per de nos pro­blèmes que nous-même et que si nous vou­lons une vraie poli­tique, c’est à nous de la faire et pas 1 jour tous les 5 ans mais tous les jours ? Com­ment leur faire comprendre ?

    Réponse
  19. etienne

    Pou­tine se défend plu­tôt bien contre les calom­nies extra­va­gantes de l’Em­pire et de ses médias asser­vis qui nous poussent à nou­veau vers une guerre mondiale. 

    Ici, il a oublié de dire 1) que son pays n’en bom­barde aucun autre (pour lui impo­ser un chan­ge­ment de « régime » sans accord de l’O­NU) et 2) que c’est jus­te­ment son pays qui accueille et pro­tège les « dis­si­dents poli­tiques » comme Snow­den que l’Em­pire, lui, menace pré­ci­sé­ment d’emprisonner…

    Réponse
  20. alainr

    Dans tout col­lec­tif, seul un très petit nombre d’adhérents donnent du temps, c’est vrai… 

    Si un col­lec­tif compte 1000 per­sonnes, alors 100 per­sonnes vont don­ner un peu de temps, et 10 per­sonnes beau­coup de temps. 

    Si les 100 per­sonnes en ont marre et décident de virer les 900 qui ne font rien, alors le col­lec­tif se retrouve avec 100 per­sonnes en tout.
    Et rapi­de­ment, il n’y a plus que 10 per­sonnes qui donnent un peu de temps, 2 ou 3 qui donnent beau­coup de temps et 90 qui n’en donnent plus du tout. 

    Il faut admettre qu’un tel fonc­tion­ne­ment col­lec­tif est natu­rel, non ? 

    Et en plus, même dans les regrou­pe­ments comme les nôtres ou de type Nuit Debout, Pode­mos ou France Insou­mise, on a majo­ri­tai­re­ment besoin d’une incar­na­tion au pire sym­bo­lique, au mieux humaine : Étienne, ou Mélen­chon, ou Fré­dé­ric Lor­don, ou Ruffin …

    Un col­lec­tif nom­breux peut-il prendre plai­sir à s’or­ga­ni­ser, sans ni délé­guer ni s’in­car­ner ? C’est un tel fonc­tion­ne­ment convi­vial, durable et effi­cace dont nous avons à mon­trer la faisabilité.

    Réponse
  21. etienne

    DataGueule : « régime représentatif » ? Mais de quoi ?

    « Dans un gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif, l’idéal, c’est que les élus repré­sentent les citoyens. Or aujourd’hui, on en est encore loin. Forte abs­ten­tion, faible repré­sen­ta­tion des classes ouvrières, pari­té loin d’être atteinte, etc.
    Et au centre de la crise : le sys­tème de vote.
    Alors, n’est-ce pas le moment d’imaginer de nou­veaux fonc­tion­ne­ments pour remettre en marche notre démocratie ? »

    Mon com­men­taire :

    « QUI ÉCRIT ET IMPOSE aux humains les règles de l’é­lec­tion, mani­fes­te­ment contraires à une juste repré­sen­ta­tion ? Qui ravale les hommes au rang dégra­dant d’é­lec­teurs ? Qui empêche le peuple de déci­der lui-même de son sort ? Qui écrit la « constitution » ? »

    N’est-ce ce pas une bonne question ?

    Si on veut une vraie consti­tu­tion, il fau­dra apprendre à l’é­crire nous-mêmes.
    Pas de démo­cra­tie digne de ce nom sans citoyens constituants.

    Dis­cus­sion sur Facebook :
    https://​www​.face​book​.com/​D​a​t​a​G​u​e​u​l​e​O​f​f​i​c​i​e​l​/​v​i​d​e​o​s​/​4​8​2​0​5​6​9​7​8​8​0​2​4​02/

    Réponse
  22. Une citoyenne

    Bon­jour Etienne, 

    Il existe actuel­le­ment une ini­tia­tive via logi­ciel libre per­met­tant à tout citoyen lamb­da de voter les lois débat­tues à l’AN.

    https://​fra​ma​vox​.org/​g​/​a​S​o​9​p​Q​y​J​/​p​a​r​l​e​m​e​n​t​-​d​i​r​ect

    Pour­quoi ne pas contac­ter Fra­ma­soft et voir dans quelle mesure ils pour­raient appli­quer votre pro­jet d’a­te­liers consti­tuants citoyens sous forme de déve­lop­pe­ments infor­ma­tiques spé­ci­fiques ? Je crois éga­le­ment qu’il serait inté­res­sant, comme relais de com­mu­ni­ca­tion et d’ap­pui effi­cace, de vous rap­pro­cher des dépu­tés France Insou­mise fraî­che­ment élus autour d’une ini­tia­tive com­mune autour de ces ate­liers consti­tuants électroniques.

    Qu’en dites-vous ?

    Une citoyenne

    Réponse
    • fayz

      deman­der à un dépu­té de pro­po­ser le refe­ren­dum d ini­tia­tive popu­laire. Si ça ce réa­lise l’utiliser pour chan­ger de constitution.

      Réponse
  23. majax

    INTERVIEW DE JEAN MONNET (14 Oct. 1955)
    http://​www​.ina​.fr/​v​i​d​e​o​/​C​A​F​9​4​0​5​9​6​7​1​/​i​n​t​e​r​v​i​e​w​-​d​e​-​j​e​a​n​-​m​o​n​n​e​t​-​a​-​p​a​r​i​s​-​v​i​d​e​o​.​h​tml

    Eh oui cela fait 62 ans qu’on nous force à accep­ter les États-Unis d’Eu­rope, qu’on nous vend l’  »har­mo­ni­sa­tion sociale » (vers le bas), « la libre cir­cu­la­tion des mar­chan­dises et des indi­vi­dus » (pour le bien com­mun évi­dem­ment). Cet indi­vi­du nous explique éga­le­ment qu’il faut faire sau­ter les fron­tières et les nations (rien que ça) pour mettre en place l’élec­tri­ci­té (j’ai du mal à voir le rap­port) ayant pour ori­gine la « force ato­mique paci­fique » (tout le mer­dier que ça a occa­sion­né en Afrique est sans doute très pacifique).

    Ce char­mant grand-père à qui on don­ne­rait le bon Dieu sans confes­sion avait pour nous ce beau pro­jet pour « ne pas res­ter en arrière des États-Unis ». Quelle tra­hi­son quand on sait qu’il était alors un agent payé par la CIA (on connait même son salaire de l’é­poque, parait-il, cf docu­ments déclassifiés).

    🙁

    Réponse
  24. majax

    Un film bien fice­lé que je ne connais­sais pas et que vous connais­sez surement :

    Dette, crise, chô­mage : qui crée l’argent ?

    à dif­fu­ser à nos proches en priorité 🙂

    Réponse
    • majax

      Je réa­lise que je suis peut-être bar­bant avec mes postes sur un blog de conver­tis. Il serait peut-être plus judi­cieux de pos­ter sur face­book mais je refuse de m’y inscrire.
      Je viens de décou­vrir le réseau social Do4CHange créé jus­te­ment par l’au­teur du film : Dette, crise, chô­mage : qui crée l’argent ?

      Quel­qu’un connait-il ce réseau Do4CHange ?

      Ami­ca­le­ment.

      Réponse
      • joss

        Pareil, suis pas sur Face de bouc.
        Do4CHange, j’en ai enten­du par­lé. Gabriel Rah­bi y est lié, c’est le fils de Pierre Rah­bi (Les Colibris).

        Réponse
    • joss

      Une confé­rence récente avec le grand Gérard Fou­cher que je trouve très didac­tique sur gros­so modo le même sujet (on sent l’ex­pé­rience qui émane) :

      Je ne sais plus si elle a déjà été pos­tée sur ce site, si oui c’est un bon rappel 😉

      Réponse

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