Guillemin : les gens de droite s’appellent toujours « les libéraux »

21/05/2017 | 35 commentaires

On ne se lasse pas de ce cher Guillemin.
Il change la vie. 

Les »libé­raux« sont sou­vent des escrocs : libé­raux pour eux mais escla­va­gistes pour les autres ; ils se servent de l’É­tat en pré­ten­dant le servir.

Rap­pel : lire Dome­ni­co Losur­do, « contre-his­toire du libé­ra­lisme », ça pique.

On devrait apprendre l’his­toire à l’é­cole en pas­sant du Guille­min aux enfants.

Chaque matin, avec un peu de Guille­min, on est en forme jus­qu’au lendemain 🙂

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Pour ceux qui ne connaissent pas, voyez ce billet (accom­pa­gné d’une longue liste « inté­grale de Guillemin » ) : 

Hen­ri Guille­min explique Robes­pierre et les « Révo­lu­tions Fran­çaises » : la fausse de 1789 (les nou­veaux riches prennent le pou­voir aux anciens) et la vraie de 1792 (le peuple est enfin défen­du, pen­dant deux ans) :
http://​etienne​.chouard​.free​.fr/​E​u​r​o​p​e​/​f​o​r​u​m​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​2​0​1​2​/​0​5​/​0​4​/​2​1​8​-​h​e​n​r​i​-​g​u​i​l​l​e​m​i​n​-​e​x​p​l​i​q​u​e​-​r​o​b​e​s​p​i​e​r​r​e​-​e​t​-​l​e​s​-​r​e​v​o​l​u​t​i​o​n​s​-​f​r​a​n​c​a​i​s​e​s​_​l​a​-​f​a​u​s​s​e​-​e​t​-​l​a​-​v​r​aie

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Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​5​2​5​4​3​1​9​2​1​2​317

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Étienne

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35 Commentaires

    • Ronald

      Très inté­res­sant, je n’a­vais pas vu pas­ser ces ateliers.
      Pour la dif­fé­rence avec les ate­liers consti­tuants, c’est expli­qué dans la page de vue d’ensemble :
      « L’A­te­lier des lois consiste en des ate­liers coopé­ra­tifs de rédac­tion en textes de loi du pro­gramme L’A­ve­nir en com­mun et des livrets thématiques.
      Des réunions sont orga­ni­sées en région, aux­quelles sont invi­tés des asso­cia­tions, des expert·e·s, et les insoumis·es, ain­si que des spé­cia­listes de l’é­du­ca­tion popu­laire, des animateur·trice·s et rap­por­teurs des livrets thé­ma­tiques, et des groupes d’ap­pui, et de juristes béné­voles qui apportent leur aide à l’é­la­bo­ra­tion des textes de loi. »

      C’est donc une « mise en forme » juri­dique des pro­po­si­tion du pro­gramme de la FI, pour les trans­for­mer en article de lois. mais au lieu que ce tra­vail est habi­tuel­le­ment fait pas des pro­fes­sion­nels, il doit être ici fait par des ama­teurs assis­tés. Et c’est exact que dans une vraie démo­cra­tie, c’est une étape néces­saire, mais je ne pen­sais pas qu’on irait si vite.
      Ils ne réima­ginent pas le pro­gramme, puisque par exemple pour la com­po­si­tion de l’as­sem­blée consti­tuante, c’est un copier-col­ler de ce qu’a­vait déjà expli­qué Char­lotte Girard dans la pré­sen­ta­tion du programme.

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    • majax

      Ce qui me gêne avec la France Insou­mise, ce sont ses cadres, dont un en par­ti­cu­lier. Je salue la démarche des adhé­rents lamb­da, mais je n’ar­rive pas à aller au-delà de mon dégoût pour leurs cadres. J’ai essayé mais rien n’y fait. Je me lan­guis du jour où ils par­ti­ront, mais cela risque d’être dans un moment.

      Réponse
  1. Ana Sailland

    Dif­fé­rence entre les ate­liers consti­tuants et les ate­liers FI ?

    Lais­sons de côté la ques­tion de l’antériorité 😉

    Les ate­liers consti­tuants n’ont pas pour voca­tion de pondre un pro­duit fini mais ils visent à « nous » faire prendre conscience de notre com­pé­tence à ce faire, à faire des nous, en esprit-com­pé­tence-volon­té des « citoynes consti­tuants », cela sans pour l’heure viser le pou­voir phy­sique. Ou bien pas ?

    Réponse
  2. Ana Sailland

    Dans libé­ral, on entend liber­té, mais il s’a­git de la liber­té de prendre, bap­ti­sée liber­té d’entreprendre.

    Les libé­raux, qui prônent le moins d’État, TRICHENT, puis­qu’ils visent le pou­voir éta­tique, afin, depuis cette posi­tion domi­nante, de faire valoir leur liber­té, de prendre, à tra­vers des lois écrites par eux et pour eux.

    Réponse
    • beo

      Ils sont tout de suite moins libé­raux lors­qu’il s’a­git de défendre les liber­tés col­lec­tives, comme la liber­té d’un peuple à mutua­li­ser ses dépenses de san­té via la sécu­ri­té sociale.

      Réponse
  3. Johann

    Je pro­fite du fait que les com­men­taires abordent les ate­liers consti­tuants pour poser 2 petites ques­tions à ce propos :

    1. J’ai bien com­pris que leur fina­li­té était avant tout de créer du lien entre citoyens, de les sen­si­bi­li­ser à l’exer­cice et de démon­trer par la-même la fai­sa­bi­li­té de la chose. Soit. La ques­tion que je me pose, c’est : est-ce que la tran­si­tion est quand même envi­sa­gée. Et si oui, com­ment ? On est tous d’ac­cord pour dire que jamais le sys­tème poli­tique pro­fes­sion­nel ne lais­se­ra la pos­si­bi­li­té d’une consti­tuante citoyenne. Dans quel cadre peut-on donc en envi­sa­ger l’a­vè­ne­ment ? La révo­lu­tion ou le grand-soir. Certes. Mais, existe-t’il des pistes de tran­si­tions moins radi­cales ? Le RIP, peut-être ?

    2. Je suis tout à fait convain­cu que, dans un cadre ité­ra­tif, le tirage au sort est le meilleur sys­tème repré­sen­ta­tif qui soit. La répé­ti­tion per­met­tant de limi­ter le bruit inhé­rent aux tech­niques de Monte-Car­lo. Main­te­nant, dis­po­ser d’un col­lège repré­sen­ta­tif n’est pas sans poser de pro­blème puisque toutes les dis­cri­mi­na­tions et inéga­li­tés propres à la socié­té repré­sen­tée y seront inévi­ta­ble­ment repor­tées. Existe-t’il des pro­cé­dures pour limi­ter les effets de domi­na­tion au sein de la consti­tuante ? Doit-on envi­sa­ger une consti­tuante pour la consti­tuante ? J’ai bien conscience de pinailler sur ce der­nier point, car une bonne repré­sen­ta­ti­vi­té serait déjà à des années lumières de ce qui existe actuel­le­ment, mais je pense néan­moins que c’est une pro­blé­ma­tique importante.

    Mer­ci

    Réponse
  4. etienne

    [Fascisme unioneuropéen] Les Européens continuent de mettre la Grèce au supplice

    23 mai 2017 par Mar­tine ORANGE (Media­part)

    Une nou­velle fois, la Grèce repart les mains vides de Bruxelles. Les diri­geants euro­péens ont déci­dé de jouer encore la montre dans l’espoir que l’Allemagne et le FMI trouvent un ter­rain d’entente sur la restruc­tu­ra­tion de la dette de la Grèce, alors que le pays conti­nue de s’effondrer. 

    Une nou­velle fois, la Grèce repart les mains vides de Bruxelles. Au terme d’une réunion de huit heures, les par­ti­ci­pants de l’Eurogroupe se sont sépa­rés, dans la nuit du 22 au 23 mai, en consta­tant leur désac­cord, avec comme seule pro­messe de se revoir le 15 juin. « Il y avait encore un fos­sé entre ce qui pou­vait être fait et ce que cer­tains d’entre nous pen­saient qui devrait être fait », a expli­qué le pré­sident de l’Eurogroupe, Jeroen Dijs­sel­bloem. « Nous avons besoin de plus de temps pour nous accor­der sur la façon de trou­ver plus de visi­bi­li­té sur les mesures concer­nant la dette. Cela ne devrait pas être au-delà de la sagesse humaine de trou­ver un com­pro­mis », a com­men­té le ministre des finances grec, Euclide Tsa­ka­lo­tos, ten­tant de rela­ti­vi­ser l’échec.

    Le ministre grec des finances Euclide Tsa­ka­lo­tos, le com­mis­saire fran­çais Pierre Mos­co­vi­ci, et le pré­sident de l’Eu­ro­groupe Jeroen Dijs­sel­bloem, lun­di 20 mars 2017 à Bruxelles © Reuters

    Athènes reste donc sus­pen­due au bon vou­loir de ses créan­ciers. Le gou­ver­ne­ment grec attend tou­jours le déblo­cage d’une ligne de cré­dit de 7,5 mil­liards d’euros, pré­vue dans le cadre du troi­sième plan de sau­ve­tage de 86 mil­liards d’euros signé en juillet 2015. Sans cet argent, il ne peut faire face au paie­ment de 7 mil­liards dû en juillet pour rem­bour­ser ses créan­ciers, au pre­mier rang des­quels figurent la Banque cen­trale euro­péenne (BCE) et le FMI. Il ne peut pas non plus se refi­nan­cer direc­te­ment sur les mar­chés : sans accord, les dettes de la Grèce ne sont pas éli­gibles auprès de la BCE, et ne béné­fi­cient donc d’aucune garantie.

    Cela fait désor­mais près de deux ans que les Euro­péens sont à la recherche de la « sainte tri­ni­té », comme le dit le ministre grec des finances. L’Allemagne, sou­te­nue par les pays d’Europe du Nord, condi­tionne sa par­ti­ci­pa­tion finan­cière au plan de sau­ve­tage à la pré­sence du FMI. Mais l’institution inter­na­tio­nale, qui regrette amè­re­ment d’être deve­nue par­tie pre­nante à la crise de l’euro, met comme préa­lable à sa par­ti­ci­pa­tion au nou­veau plan une restruc­tu­ra­tion de la dette grecque, qu’elle juge insou­te­nable : celle-ci atteint désor­mais 179 % du PIB. Ber­lin s’oppose à cette restruc­tu­ra­tion, consi­dé­rée comme un cadeau aux Grecs.

    Plus le temps passe, plus le ministre alle­mand des finances, Wolf­gang Schäuble, qui s’est fait tordre le bras en juillet 2015 – il mili­tait alors pour une sor­tie de la Grèce de la zone euro – semble rai­dir sa posi­tion. Les cir­cons­tances le poussent encore moins à cher­cher un com­pro­mis. Alors que les élec­tions légis­la­tives sont pré­vues en sep­tembre en Alle­magne, le ministre des finances, et toute la direc­tion de la CDU der­rière lui, n’a aucune inten­tion de faire la moindre conces­sion sur le sujet grec, deve­nu un repous­soir dans l’opinion alle­mande. D’autant que les libé­raux alle­mands se sont aus­si empa­rés du sujet de l’Europe pour la cam­pagne légis­la­tive. Ils riva­lisent dans la sur­en­chère pour dénon­cer les fai­néants du l’Europe du Sud. Ce « Club Med » qui coûte de plus en plus cher aux « ver­tueux » Alle­mands, selon eux. 

    Avant même le début de l’Eurogroupe, le ministre alle­mand avait d’ailleurs don­né l’issue de la réunion : il n’y avait pas grand-chose, sinon rien, à attendre. Un accord ne peut être fina­li­sé, selon lui, qu’après les conclu­sions d’un rap­port per­met­tant de véri­fier que le gou­ver­ne­ment grec a bien mis en œuvre toutes les réformes qu’il a accep­tées. Le pré­sident de l’Eurogroupe, Jeroen Dijs­sel­bloem, avait ajou­té en écho : « Nous avons tou­jours dit que la déci­sion concrète finale sur les mesures sup­plé­men­taires pour l’allégement de la dette grecque serait prise à la fin du pro­gramme. C’est-à-dire l’année pro­chaine. » Autant dire aux calendes grecques. […]

    Lire la suite :
    https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​i​n​t​e​r​n​a​t​i​o​n​a​l​/​2​3​0​5​1​7​/​l​e​s​-​e​u​r​o​p​e​e​n​s​-​c​o​n​t​i​n​u​e​n​t​-​d​e​-​m​e​t​t​r​e​-​l​a​-​g​r​e​c​e​-​a​u​-​s​u​p​p​l​i​c​e​?​o​n​g​l​e​t​=​f​ull

    Source : Mediapart

    Réponse
  5. etienne

    Jacques Sapir : Les cauchemars idéologiques de l’Institut Montaigne et la sortie de l’Euro

    « L’institut Mon­taigne s’est fen­du d’une réponse à ma note du 27 février[1], ini­tia­tive que je salue car elle pour­rait mon­trer, pour une fois, une réelle volon­té de débat[2]. Mais, ce débat est biai­sée par la par­ti­ci­pa­tion de cette ins­ti­tut à une cam­pagne visant à peser sur les résul­tats de l’élection pré­si­den­tielle à venir en affo­lant la popu­la­tion. C’est cela que l’on appelle le « pro­jet Peur », un pro­jet qui s’est déployé une pre­mière fois au sujet du Brexit. L’Institut Mon­taigne, en fait, refuse le débat et nous construit un cau­che­mar idéologique

    Le fond de cette réponse se réduit à une cita­tion d’une agence de nota­tion : « « Il n’y a pas d’ambiguïté (…) Si un émet­teur ne res­pecte pas les termes du contrat pas­sé avec ses cré­di­teurs, y com­pris la devise dans laquelle les paie­ments sont effec­tués, nous décla­re­rions une situa­tion de défaut », disait récem­ment Moritz Krae­mer, direc­teur des notes sou­ve­raines chez Stan­dard & Poors. On peut igno­rer les agences de nota­tion, il n’en reste pas moins que leurs avis sur le risque de cré­dit (donc de défaut) sont indis­pen­sables à une bonne ges­tion du risque par les inves­tis­seurs ins­ti­tu­tion­nels (assu­rances, fonds de pen­sion, banques). »

    Rap­pe­lons qu’une longue juris­pru­dence de droit inter­na­tio­nal, datant de l’entre-deux guerres, dit expli­ci­te­ment qu’un pays a le droit de chan­ger sa mon­naie et que, dans ce cas les dette libel­lées dans l’ancienne mon­naie sont re-libel­lées dans la nou­velle mon­naie, ce que l’on appelle la Lex Mone­tae. Que M. Krae­mer affecte de l’ignorer est son affaire. Que M. Cha­ney prenne cette décla­ra­tion pour argent comp­tant, si l’on peut s’exprimer ain­si, est plus qu’étonnant. Nul n’ignore que cer­taines banques, cer­taines com­pa­gnies d’assurances et cer­taines agences ont inté­rêt au main­tien de la mon­naie unique. Ceci est par­fai­te­ment leur droit, mais implique de prendre avec des pin­cettes les décla­ra­tions de leurs diri­geants. Admet­tons qu’en cas de sor­tie de l’Euro, l’agence Stan­dard & Poors décide de décla­rer un « défaut » de la France, elle ne sera pas sui­vie par d’autres agences, et sur­tout elle ne pour­ra trou­ver aucun tri­bu­nal de sta­ture inter­na­tio­nal pour faire vali­der sa déci­sion. Car, les juristes savent bien que ce qui s’est pas­sé en 1999 se rejoue­rait alors. Per­sonne ne s’est posé le pro­blème de la conver­sion des dettes émises en droit fran­çais du Franc à l’Euro, jus­te­ment parce que l’on savait que c’était le droit le plus évident, le plus strict, de la France en tant qu’Etat sou­ve­rain. Il en sera de même si nous sor­tons de l’Euro.

    Il n’aura pas échap­pé aux lec­teurs que des ins­ti­tu­tions autre­ment plus res­pec­tables qu’une agence de nota­tion se sont lar­ge­ment décré­di­bi­li­sée à pro­pos du Brexit. La Banque d’Angleterre (BoA) avait émis avant le vote réfé­ren­daire des avis abso­lu­ment apo­ca­lyp­tique, pour recon­naître, par la suite, l’exagération de ses pro­pos. Elle ne fut pas la seule à être prise « la main dans le sac » comme l’on dit encore dans le « pro­jet Peur » (ou « pro­ject Fear »)qui consiste à vou­loir affo­ler les élec­teurs avant un scru­tin où les inté­rêts de ces ins­ti­tu­tions sont mena­cés. En un sens, c’est très exac­te­ment ce que fait M. Krae­mer, mais aus­si l’Institut Mon­taigne et relayant, de manière a‑critique ses pro­pos. Je main­tiens donc dans leur tota­li­té les pro­pos que j’ai expri­més dans la note du 27 février.

    Dès lors, faut-il s’étonner que l’Institut Mon­taigne inti­tule sa réponse à mes objec­tions « A pro­pos du monde ima­gi­naire de ceux qui prônent une sor­tie de l’euro », et fasse semblent d’oublier que nous avons vécu de longues, et par­fois heu­reuses, années hors de l’Euro ?

    Cela pose le pro­blème tant de l’objectivité des rédac­teurs des notes de l’Institut Mon­taigne, que de leur façon d’instruire sys­té­ma­ti­que­ment « à charge ». Car, sur le point sou­le­vé par la cita­tion de M. Krae­mer, ils auraient pu aller inter­ro­ger d’autres per­sonnes, par exemple tra­vaillant dans des banques spé­cia­li­sées. C’est d’ailleurs ce que l’on avait fait en 2013, lors de la pré­pa­ra­tion de la note de la Fon­da­tion ResPu­bli­ca inti­tu­lée Les Sce­na­rii de la Dis­so­lu­tion de l’Euro[3] en allant inter­ro­ger des ban­quiers spé­cia­li­sés. Or, ces der­niers nous avaient confir­més qu’il n’y aurait pas de pro­blèmes légaux et qu’une sor­tie de l’Euro, avec redé­no­mi­na­tion de la dette (émise en droit fran­çais) ne pou­vait nul­le­ment être assi­mi­lée à un défaut.

    Nous savons, de plus, que les agences de nota­tion comme Stan­dard and Poors émettent des juge­ments qui sont très poli­ti­sés. Ce fait est d’ailleurs recon­nu par de nom­breux pays, dont ceux com­po­sants l’Union euro­péenne, la Chine et la Rus­sie, puisque tous entendent créer leurs propres agences de nota­tion. Quelle est donc la fia­bi­li­té de la décla­ra­tion de M. Krae­mer ? Elle est très proche de zéro. Ce n’est pas un pro­blème spé­ci­fique, mais il eut été bon que M. Cha­ney en informe ses lec­teurs. Ce qu’il n’a pas fait. On com­prend alors que cette réponse n’en est pas une. Le débat est tou­jours refu­sé par ceux qui pré­tendent avoir la science infuse et ce quand bien même une longue liste de scien­ti­fiques avec titres et patentes (et même Prix Nobel) les contre­dit (Voir Annexe). Le nombre de textes por­tant sur la faillite de l’Euro et la néces­si­té de sor­tir de cette zone, et de la dis­soudre, s’enrichit de mois en mois[4]. Cer­tains de ces papiers traitent expli­ci­te­ment des points sou­le­vés par M. Krae­mer, mais de cela les lec­teurs de M. Cha­ney n’en sau­ront rien. Car tel est bien la situa­tion actuelle où n’importe qui depuis une posi­tion de pré­émi­nence auto-affir­mée peut lan­cer les infor­ma­tions les plus bis­cor­nues et les plus fausses sans prendre la peine d’informer ses lec­teurs de l’existence de tra­vaux scien­ti­fiques les démen­tant. Si, du moins, M. Cha­ney avait eu le cou­rage de dire à ses lec­teurs « Je suis contre la sor­tie de l’euro et n’attendez pas de moi d’observations objec­tives », cela serait admis­sible. Ce qui ne l’est pas c’est qu’il se couvre du nom d’un ins­ti­tut de recherches (pri­vé par ailleurs…) pour expri­mer ses idées. Il faut avoir le cou­rage de ses opi­nions, qui sont par prin­cipe hono­rables. Mais cher­cher à les faire pas­ser pour « véri­té » scien­ti­fique alors qu’elles sont démen­ties par tant de tra­vaux est une faute grave.

    Le titre de cette « réponse » nous en indi­quait la cou­leur idéologique. » […]

    Lire la suite :
    http://​rus​seu​rope​.hypo​theses​.org/​5​790

    […] Annexe : Liste des 166 éco­no­mistes (dont 6 « Prix Nobel ») ayant des posi­tions cri­tiques que l’euro […]

    Source : http://​rus​seu​rope​.hypo​theses​.org/

    Réponse
  6. etienne
  7. etienne

    Evo Morales libère la Bolivie de la banque Rothschild :

    Réponse
  8. etienne

    [Rouages essen­tiels de l’Union-européenne-des-voleurs]

    DOSSIER : MALTE, UN PARADIS FISCAL AU CŒUR DE L’EUROPE

    Media­part et l’Eu­ro­pean Inves­ti­ga­tive Col­la­bo­ra­tions (EIC) ont eu accès à 150 000 docu­ments confi­den­tiels sur Malte, para­dis fis­cal au cœur de l’Eu­rope. Toutes nos enquêtes et révé­la­tions sur les grands secrets d’une petite île. 

    Lire le dossier :

    https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​d​o​s​s​i​e​r​/​d​o​s​s​i​e​r​-​m​a​l​t​e​-​u​n​-​p​a​r​a​d​i​s​-​f​i​s​c​a​l​-​a​u​-​c​o​e​u​r​-​d​e​-​l​e​u​r​ope

    Source : Fabrice Arfi, Mediapart

    Réponse
  9. majax

    J’aime que nos dic­ta­teurs euro­péens parlent sans langue de bois. Au pro­gramme de Maros SEFCOVIC (slo­vaque), com­mis­saire euro­péen char­gé des rela­tions inter-ins­ti­tu­tion­nelles et de l’ad­mi­nis­tra­tion (en 2010)
    – La Com­mis­sion euro­péenne fil­tre­ra les péti­tions des citoyens pour s’as­su­rer que les ini­tia­tives « stu­pides », comme par exemple l’a­bo­li­tion de l’UE, soient bloquées
    – Dis­cu­ter de la créa­tion d’un registre com­mun des lob­bies entre l’exé­cu­tif de l’UE et le Par­le­ment européen.

    https://​www​.eur​ac​tiv​.fr/​s​e​c​t​i​o​n​/​a​f​f​a​i​r​e​s​-​p​u​b​l​i​q​u​e​s​/​n​e​w​s​/​l​e​-​c​o​m​m​i​s​s​a​i​r​e​-​e​u​r​o​p​e​e​n​-​p​r​o​m​e​t​-​d​e​-​b​l​o​q​u​e​r​-​l​e​s​-​p​e​t​i​t​i​o​n​s​-​s​t​u​p​i​d​es/

    Source : eur​ac​tiv​.fr

    Réponse
  10. etienne

    Un prix nobel de médecine accuse : « guérir des maladies n’est pas rentable pour les laboratoires »

    « Le prix Nobel bri­tan­nique de méde­cine, Richard J. Roberts, a accu­sé les grands labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques de faire pas­ser leurs inté­rêts éco­no­miques avant la san­té des per­sonnes, en déte­nant le pro­grès scien­ti­fique dans le trai­te­ment des mala­dies car la gué­ri­son n’est pas rentable ».

    « Les médi­ca­ments qui gué­rissent ne sont pas ren­tables et ne sont donc pas déve­lop­pés par les labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques, qui paral­lè­le­ment déve­loppent des médi­ca­ments qui chro­ni­cisent les mala­dies et qui doivent être consom­més de manière inin­ter­rom­pue », Roberts a décla­ré dans une inter­view au maga­zine « PijamaSurf ».

    Cer­tains médi­ca­ments qui pour­raient gué­rir entiè­re­ment une mala­die ne sont pas déve­lop­pés. Cela est-il nor­mal que l’industrie de la san­té soit régie par les mêmes valeurs et prin­cipes que le mar­ché capi­ta­liste, les­quels res­semblent beau­coup à ceux de la mafia ? », demande le prix Nobel 1993 de méde­cine. (ndlr : ça fait du bien d’entendre ça de la part d’un prix Nobel de médecine).

    Le savant et cher­cheur accuse les labos d’oublier de ser­vir le peuple et de s’occuper uni­que­ment de la ren­ta­bi­li­té éco­no­mique. « J’ai vu com­ment, dans cer­tains cas des cher­cheurs qui dépen­daient de fonds pri­vés auraient pu décou­vrir des médi­ca­ments très effi­caces qui auraient pu com­plè­te­ment venir à bout de cer­taines mala­dies », a t‑il expliqué.

    Il ajoute que les entre­prises cessent d’enquêter, car « Les com­pa­gnies phar­ma­ceu­tiques sont davan­tage inté­res­sées à votre porte-mon­naie qu’à votre san­té, c’est pour­quoi les recherches, tout à coup, sont déviées vers la décou­verte de médi­ca­ments qui ne gué­rissent pas, mais qui rendent les mala­dies chro­niques per­met­tant aux malades de consta­ter des amé­lio­ra­tions qui dis­pa­raissent dès lors que l’on cesse de prendre le médicament ».

    En ce qui concerne les rai­sons pour les­quelles les hommes poli­tiques n’interviennent pas, Roberts affirme que « dans notre sys­tème, les poli­ti­ciens ne sont que des employés des gros capi­taux qui inves­tissent ce qui est néces­saire pour assu­rer la vic­toire à leurs pou­lains, et s’ils ne sortent pas vain­queurs, ils achètent les élus « . (Ndlr : Tout est dit, Oba­ma nous en a don­né un bon exemple avec Monsanto) ».

    A noter après quelques recherches que cet article res­semble beau­coup à un autre accor­dé en 2007 au jour­nal La Van­guar­dia et qui apportent plus de pré­ci­sions sur les mani­pu­la­tions des labos concer­nant les médicaments.

    Pour l’anecdote, Rus­sia Today a publié éga­le­ment un son­dage en bas de son article. Avez-vous confiance en l’industrie phar­ma­ceu­tique ? 86,9% des inter­nautes ont répon­du que non, comme ça c’est clair ! »

    http://​www​.zejour​nal​.mobi/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​/​n​e​w​s​/​s​h​o​w​_​d​e​t​a​i​l​/​1​1​7​72/

    Réponse
    • majax

      Oui cela fait plai­sir aux yeux ! Quand on parle méde­cine, je ne peux m’empêcher de me rap­pe­ler le témoi­gnage capi­tal de l’im­mense Dr Ger­nez, père fon­da­teur de la théo­rie cel­lu­laire moderne (il a quand même balayé par son génie plu­sieurs décen­nies de bêtises, dont on ne comble pas la perte sèche en matière de recherche). Dans un entre­tien le Dr Ger­nez nous livre plu­sieurs bombes comme celle que ordre est don­né d’en haut de ne pas cau­tion­ner les avan­cées dans la recherche contre le can­cer sinon cela ferait vivre les retrai­tés 7 ans de plus (si je n’ai pas encore Alz­hei­mer ) et bien sûr cela aurait un coût désastreux.

      https://​you​tu​.be/​9​b​U​A​t​j​6​A​Ao0

      Il faut éga­le­ment écou­ter cette ancienne ministre de la san­té fin­lan­daise Rau­ni-Lee­na Luu­ka­nen-Kilde qui dénonce acti­ve­ment la dan­ge­ro­si­té des vac­cins ain­si que son carac­tère rentable.

      https://youtu.be/S‑vvoaZgdTE

      La par­tie sur l’é­li­mi­na­tion consciente de la popu­la­tion est à prendre ou à lais­ser, mais des dizaines et des dizaines preuves vont dans ce sens et venant de la part de nos élites, cela ne serait même pas éton­nant. Quand on réflé­chit comme eux, il faut bien éli­mi­ner ces salauds de pauvres, et a mini­ma, s’ar­ran­ger pour que la retraite sonne le glas. Monstrueux.

      Ami­ca­le­ment,
      Sébastien

      Réponse
  11. BA

    Zbi­gniew Brze­zins­ki vient de mourir.

    Cette ordure était le plus impor­tant théo­ri­cien de notre époque.

    Ce fumier était le théo­ri­cien du « tittytainment ».

    Rap­pel, pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le « tittytainment » :

    Du 27 sep­tembre 1995 au 1er octobre 1995, à San Fran­cis­co, le grand hôtel Fair­mont accueille 500 membres de l’élite mon­diale : chefs d’Etat, hommes poli­tiques, diri­geants d’entreprises mul­ti­na­tio­nales, uni­ver­si­taires, cher­cheurs, etc. 

    Cette réunion du Fair­mont se déroule dans le cadre de la fon­da­tion de Mikhaïl Gor­bat­chev. Elle a une grande impor­tance his­to­rique. Elle fait inter­ve­nir George Bush père, George Schultz, Mar­ga­ret That­cher, Ted Tur­ner de l’entreprise CNN, John Gage de l’entreprise Sun Micro­sys­tems, des dizaines d’autres per­son­na­li­tés de tous les conti­nents … et bien sûr l’in­con­tour­nable Zbi­gniew Brze­zins­ki. Elle a pour thème « l’avenir du travail ».

    Lisez cet extrait :

    « L’avenir, les prag­ma­tiques du Fair­mont le résument en une frac­tion et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».

    Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la popu­la­tion active suf­fi­raient à main­te­nir l’activité de l’économie mon­diale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washing­ton Sycip. Un cin­quième des deman­deurs d’emploi suf­fi­ra à pro­duire toutes les mar­chan­dises et à four­nir les pres­ta­tions de ser­vices de haute valeur que peut s’offrir la socié­té mon­diale. Ces deux dixièmes de la popu­la­tion par­ti­ci­pe­ront ain­si acti­ve­ment à la vie, aux reve­nus et à la consom­ma­tion – dans quelque pays que ce soit. Il est pos­sible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux pour cent, admettent les débat­teurs, par exemple en y ajou­tant les héri­tiers fortunés.

    Mais pour le reste ? Peut-on envi­sa­ger que 80 % des per­sonnes sou­hai­tant tra­vailler se retrouvent sans emploi ? « Il est sûr, dit l’auteur amé­ri­cain Jere­my Rif­kin, qui a écrit le livre La Fin du tra­vail, que les 80 % res­tants vont avoir des pro­blèmes consi­dé­rables. » Le mana­ger de Sun, John Gage, reprend la parole et cite le direc­teur de son entre­prise, Scott McNea­ly : à l’avenir, dit-il, la ques­tion sera « to have lunch or be lunch » : avoir à man­ger ou être dévoré.

    Cet aréo­page de haut niveau qui était cen­sé tra­vailler sur « l’avenir du tra­vail » se consacre ensuite exclu­si­ve­ment à ceux qui n’en auront plus. Les par­ti­ci­pants en sont convain­cus : par­mi ces innom­brables nou­veaux chô­meurs répar­tis dans le monde entier, on trou­ve­ra des dizaines de mil­lions de per­sonnes qui, jusqu’ici, avaient plus d’accointances avec la vie quo­ti­dienne confor­table des envi­rons de la baie de San Fran­cis­co qu’avec la lutte quo­ti­dienne pour le sur­vie à laquelle doivent se livrer les titu­laires d’emplois pré­caires. C’est un nou­vel ordre social que l’on des­sine au Fair­mont, un uni­vers de pays riches sans classe moyenne digne de ce nom – et per­sonne n’y apporte de démenti.

    L’expression « tit­ty­tain­ment », pro­po­sée par ce vieux gro­gnard de Zbi­gniew Brze­zins­ki, fait en revanche car­rière. Ce natif de Pologne a été quatre années durant conseiller pour la Sécu­ri­té natio­nale auprès du pré­sident amé­ri­cain Jim­my Car­ter. Depuis, il se consacre aux ques­tions géos­tra­té­giques. Tit­ty­tain­ment, selon Brze­zins­ki, est une com­bi­nai­son des mots enter­tain­ment et tits, le terme d’argot amé­ri­cain pour dési­gner les seins. Brze­zins­ki pense moins au sexe, en l’occurrence, qu’au lait qui coule de la poi­trine d’une mère qui allaite. Un cock­tail de diver­tis­se­ment abru­tis­sant et d’alimentation suf­fi­sante per­met­trait selon lui de main­te­nir de bonne humeur la popu­la­tion frus­trée de la planète. » 

    Source :

    Hans-Peter Mar­tin, Harald Schu­mann, « Le piège de la mon­dia­li­sa­tion », Solin Actes Sud, page 12.

    Réponse
  12. joss

    Natacha Polony – Le dîner du Siècle – Le Groupe Bilderberg

    Réponse
  13. Berbère

    Nata­cha Polo­ny ‑entre­tien avec Phi­lippe Bilger

    Réponse
  14. majax

    Vla­di­mir Bou­kovs­ky, dis­si­dent sovié­tique, nous rap­pelle les simi­li­tudes entre le fonc­tion­ne­ment de l’URSS et celui de l’U.E et conclut par cette phrase choc :
    « I’ve lived in your future, and it didn’t work » (J’ai vécu votre futur et ça n’a pas marché).

    Réponse
  15. Jacques Racine

    « Pré­sident jupi­té­rien » (sic)

    « […] Sous le règne de Saturne, et dans les pre­mières années de celui de Jupi­ter, ces hommes étaient jugés vivants par des juges vivants, qui pro­non­çaient sur leur sort le jour même qu’ils devaient mou­rir. Aus­si ces juge­ments se ren­daient-ils mal. C’est pour­quoi Plu­ton et les gar­diens des îles for­tu­nées étant allés trou­ver Jupi­ter lui dirent qu’on lui envoyait des hommes qui ne méri­taient ni les récom­penses, ni les châ­ti­ments qu’on leur avait assi­gnés. Je ferai ces­ser cette injus­tice, répon­dit Jupi­ter. Ce qui fait que les juge­ments se rendent mal aujourd’­hui, c’est qu’on juge les hommes tout vêtus ; car on les juge lors­qu’ils sont encore en vie. […] »

    http://​remacle​.org/​b​l​o​o​d​w​o​l​f​/​p​h​i​l​o​s​o​p​h​e​s​/​p​l​a​t​o​n​/​e​n​f​e​r​s​.​htm

    Réponse
  16. Berbère

    Man­ches­ter… Qui sont les stra­tèges de la ter­reur glo­bale ? Réponse à Michel Drac – par JM Ver­no­chet et You­seff Hindi

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  17. Berbère

    « La démo­cra­tie », selon Pierre Desproges
    en 1975
    « Chro­niques de la haine ordi­naire » (1).

    « Est-il en notre temps rien de plus odieux, de plus déses­pé­rant, de plus scan­da­leux que de ne pas croire en la démocratie ?

    Et pour­tant. Pourtant.

    Moi-même, quand on me demande : « Êtes-vous démo­crate ? », je me tâte. Atti­tude révé­la­trice, dans la mesure où, face à la gra­vi­té de ce genre de ques­tion, la décence vou­drait que l’on ces­sât plu­tôt de se tâter. Un ami roya­liste me fai­sait récem­ment remar­quer que la démo­cra­tie était la pire des dic­ta­tures parce qu’elle est la dic­ta­ture exer­cée par le plus grand nombre sur la mino­ri­té. Réflé­chis­sez une seconde : ce n’est pas idiot. Pensez‑y avant de reprendre incon­si­dé­ré­ment la Bas­tille. Alors que, en monar­chie abso­lue, la loi du prince refuse cette atti­tude dis­cri­mi­na­toire, puis­qu’elle est la même pour les pour et pour les contre. Vous me direz que cela ne jus­ti­fie pas qu’on aille dépous­sié­rer les bâtards d’Or­léans ou ramas­ser les débris de Bour­bon pour les poser sur le trône de France avec la cou­ronne au front, le sceptre à la main et la plume où vous vou­drez, je ne sais pas faire les bouquets.

    « A mort le foot », par Pierre Desproges

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    Mais conve­nez avec moi que ce mépris consti­tu­tion­nel des mino­ri­tés qui carac­té­rise les régimes démo­cra­tiques peut sur­prendre le pen­seur huma­niste qui som­meille chez tout cochon régi­cide. D’au­tant plus que, para­doxe, les intel­lec­tuels démo­crates les plus sin­cères n’ont sou­vent plus d’autre but, quand ils font par­tie de la majo­ri­té élue, que d’es­sayer d’ap­par­te­nir à une minorité.

    Dans les milieux dits artis­tiques, où le sou­ci que j’ai de refaire mes toi­tures me pousse encore trop sou­vent à sucer des joues dans des cock­tails suin­tants de faux amour, on ren­contre des bras­sées de démo­crates mili­tants qui pré­fé­re­raient cre­ver plu­tôt que d’être plus de douze à avoir com­pris le der­nier Godard. Et qui méprisent suprê­me­ment le trou­peau de leurs élec­teurs qui se pressent aux bel­mon­de­ries bou­le­var­dières. Parce que c’est ça aus­si, la démo­cra­tie. C’est la vic­toire de Bel­mon­do sur Fel­li­ni. C’est aus­si l’o­bli­ga­tion, pour ceux qui n’aiment pas ça, de subir à lon­gueur d’an­tenne le foot­ball et les embras­sades poi­lues de ces cro-magnons décé­ré­brés qu’on a vus s’é­cla­ter de rire sur le char­nier de leurs supporters.

    La démo­cra­tie, c’est aus­si la loi du Top 50 et des mar­nas glous­santes recon­ver­ties en don­dons tisa­nières. La démo­cra­tie, c’est quand Lubitsch, Mozart, René Char, Rei­ser ou les batailleurs de chez Polac, ou n’im­porte quoi d’autre qu’on puisse soup­çon­ner d’in­tel­li­gence, sont repor­tés à la minuit pour que la majo­ri­té puisse s’é­mer­veiller dès 20h30, en rotant son fro­mage du soir, sur le spec­tacle irréel d’un béat tren­te­naire figé dans un sou­rire défi­ni­tif de figue écla­tée, et offrant des auto­mo­biles clé en main à des pau­vresses arthri­tiques sans défense et dépour­vues de per­mis de conduire.

    « Non aux jeunes », par Pierre Desproges

    Cela dit, en cher­chant bien, on finit par trou­ver au régime démo­cra­tique quelques avan­tages sur les seuls autres régimes qui lui font vic­to­rieu­se­ment concur­rence dans le monde, ceux si sem­blables de la schlag en bottes noires ou du gou­lag rouge étoi­lé. D’a­bord, dans l’un comme dans l’autre, au lieu de vous aga­cer tous les soirs entre les oreilles, je fer­me­rais ma gueule en atten­dant la soupe dans ma cel­lule asep­ti­sée. Et puis, dans l’un comme dans l’autre, chez les dra­peaux rouges comme chez les che­mises noires, les chefs eux-mêmes ont rare­ment le droit de sor­tir tout seuls le soir pour aller au ciné­ma, bras des­sus, bras des­sous avec la femme qu’ils aiment.

    Les chefs des dra­peaux rouges et les chefs des che­mises noires ne vont qu’au pas cin­glant de leurs bottes guer­rières, le torse pris dans un cor­set de fer à l’é­preuve de l’a­mour et des balles. Ils vont, tra­giques et le flingue sur le cœur. Ils vont, métal­liques et la peur au ventre, vers les palais blin­dés où s’or­donnent leurs lois de glace. Ils marchent droits sous leurs cas­quettes, leurs yeux durs sous verre fumé, cer­nés de vingt gorilles pare-chocs qui sur­veillent les toits pour repé­rer la mort. Mais la mort n’est pas pour les chefs des dra­peaux rouges ni pour les chefs des che­mises noires. La mort n’est pas aux fenêtres des rideaux de fer. Elle a trop peur.

    La mort est sur Stock­holm. Elle signe, d’un trait rouge sur la neige blanche, son aveu d’im­puis­sance à tuer la liber­té des hommes qui vont au ciné­ma, tout seuls, bras des­sus, bras des­sous, avec la femme qu’ils aiment jus­qu’à ce que mort s’ensuive.

    Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pen­sée poli­tique, ça m’é­ton­ne­rait qu’il passe l’hiver. »

    ©Seuil
    http://​bibliobs​.nou​ve​lobs​.com/​a​c​t​u​a​l​i​t​e​s​/​2​0​0​8​0​4​1​6​.​B​I​B​1​1​5​1​/​c​h​r​o​n​i​q​u​e​s​-​d​e​-​l​a​-​h​a​i​n​e​-​o​r​d​i​n​a​i​r​e​-​l​a​-​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​.​h​tml

    Réponse
  18. etienne

    À pro­pos de nos der­nières expé­riences vécues du faux « suf­frage uni­ver­sel » et du sys­tème de domi­na­tion par­le­men­taire, une bonne syn­thèse de Bru­no Guigue :

    Avec les compliments du Cac40, de l’OTAN et de la Françafrique

    https://​www​.legrand​soir​.info/​a​v​e​c​-​l​e​s​-​c​o​m​p​l​i​m​e​n​t​s​-​d​u​-​c​a​c​4​0​-​d​e​-​l​-​o​t​a​n​-​e​t​-​d​e​-​l​a​-​f​r​a​n​c​a​f​r​i​q​u​e​.​h​tml

    Réponse
  19. etienne

    La rage raciste de l’extrême droite vénézuélienne

    « On croyait avoir tout vu de la part de l’extrême droite véné­zué­lienne (rha­billée en « com­bat­tante de la démo­cra­tie » par les médias fran­çais) : for­ma­tion par les para­mi­li­taires colom­biens, ter­ro­risme, atten­tats à l’explosif, des­truc­tions de centres de san­té et de mater­ni­tés, sous-trai­tance de vio­lences par la pègre, uti­li­sa­tion d’enfants-mercenaires, assas­si­nats et tor­tures (1).

    Hé bien non. On peut tou­jours faire mieux dans la bar­ba­rie. Avoir la peau trop fon­cée n’est pas conseillé si on veut par­ti­ci­per aux mani­fes­ta­tions des fils des beaux quar­tiers d’Altamira ou de Cha­cao (Est de Cara­cas): on peut être pris pour un « cha­viste infil­tré » (2).

    Ces pho­tos et cette vidéo montrent un des mani­fes­tants éloi­gner ses com­parses pour mettre le feu à Orlan­do Jose Figue­ra (21 ans) après l’avoir tabas­sé, jeté au sol et asper­gé de com­bus­tible. Ces faits ont eu lieu le 20 mai 2017. Images décon­seillées aux âmes sensibles. »

    Source : VENEZUELA INFOS

    https://​vene​zue​lain​fos​.word​press​.com/​2​0​1​7​/​0​5​/​2​4​/​l​a​-​r​a​g​e​-​r​a​c​i​s​t​e​-​d​e​-​l​e​x​t​r​e​m​e​-​d​r​o​i​t​e​-​v​e​n​e​z​u​e​l​i​e​n​ne/

    Signa­lée par Oli­vier Ber­ruyer, dans la (tou­jours pas­sion­nante et impor­tante) REVUE DE PRESSE DE Les-Crises
    http://​www​.les​-crises​.fr/​r​e​v​u​e​-​d​e​-​p​r​e​s​s​e​-​d​u​-​0​4​0​6​2​0​17/

    Réponse
  20. etienne

    VENEZUELA : TOUT COMPRENDRE SUR L’INFLATION ET LES PÉNURIES

     
    Dans deux récents articles nous avons étu­dié com­ment « Le Monde » d’avril et mai 2017 a fait pas­ser une insur­rec­tion de l’extrême droite au Vene­zue­la pour une « révolte popu­laire » et impu­té à ce qu’il appelle un « régime » les assas­si­nats com­mis par la droite (1). Ce média use de ce pro­cé­dé depuis le début des ten­ta­tives de désta­bi­li­sa­tion en 2013. Le men­songe corol­laire, tout aus­si gros, que pro­page « Le Monde » à l’unisson de la Sainte Alliance média­tique, c’est la « crise-huma­ni­taire-comme-faillite-de-la révo­lu­tion-boli­va­rienne ».

    La méthode est simple : faire pas­ser les effets pour les causes. Les images de files d’attente inter­mi­nables, de rayons vides dans les super­mar­chés, de manque de médi­ca­ments, d’inflation galo­pante, de mar­ché noir endé­mique… qui servent à la droite locale et inter­na­tio­nale de jus­ti­fi­ca­tion à une inter­ven­tion exté­rieure ne sont pas, en effet, la « faillite d’un modèle socia­liste » mais la consé­quence d’une guerre ouverte du sec­teur pri­vé – 80 % de l’économie – contre la révo­lu­tion boli­va­rienne. Une désta­bi­li­sa­tion sociale, éco­no­mique et poli­tique savam­ment orches­trée que le Chi­li de Sal­va­dor Allende a subie en 1973, et face à laquelle le Pré­sident Nico­las Madu­ro a décré­té l’état d’urgence éco­no­mique en mai 2016, comme le pré­voit la Constitution.

    A rebours de l’effet-pour-la-cause et des « décryp­tages » super­fi­ciels repris en boucle par les médias occi­den­taux, nous pro­po­sons une syn­thèse de l’analyse détaillée sur les causes des dif­fi­cul­tés éco­no­miques et sociales aux­quelles le Vene­zue­la Boli­va­rien est confron­té depuis 2003, réa­li­sée par Pas­qua­li­na Cur­cio Cur­cio, pro­fes­seure de sciences éco­no­miques à l’Université Simon Boli­var, et publiée dans un docu­ment inti­tu­lé « Pénu­ries et infla­tion au Vene­zue­la » (20÷12÷2015). Pré­ci­sons que depuis cette publi­ca­tion, la ten­dance est à l’amélioration pro­gres­sive de l’approvisionnement, bien que les prix des den­rées res­tent éle­vés. Cette hausse constante des prix par le sec­teur pri­vé est contrée de diverses manières par le gou­ver­ne­ment : par la hausse à répé­ti­tion du salaire mini­mum légal, un effort de pro­duc­ti­vi­té natio­nale dans l’agriculture et la dis­tri­bu­tion mas­sive d’aliments hau­te­ment sub­ven­tion­nés aux sec­teurs popu­laires à tra­vers le réseau natio­nal des CLAP (Comi­tés Locaux d’Approvisionnement et de Production).

    L’économiste Pas­cua­li­na Cur­cio Curcio

    LES PENURIES AU VENEZUELA : MYTHES ET REALITE

    Pas­qua­li­na Cur­cio Curcio

    Pour le dire sim­ple­ment, la théo­rie éco­no­mique admet qu’une pénu­rie sur­vient lorsque l’offre se contracte et n’arrive plus à faire face à la demande ou bien lorsque la demande aug­mente mais l’offre n’arrive pas à suivre ou pire encore lorsqu’on observe simul­ta­né­ment une contrac­tion de l’offre et une aug­men­ta­tion de la demande.

    Une contrac­tion de l’offre au Venezuela ?

    En théo­rie, une contrac­tion de l’offre peut s’expliquer tant par une baisse de la pro­duc­tion natio­nale que par une baisse des impor­ta­tions des biens que l’économie natio­nale n’est pas en mesure de pro­duire ; les deux fac­teurs peuvent là encore se com­bi­ner. Les pénu­ries recen­sées au Vene­zue­la peuvent-elles s’expliquer par ces facteurs ?

    Entre 2003 et 2013, le pays connaît une période de crois­sance éco­no­mique et de baisse du taux de chô­mage (pas­sant de 18% à 8%).

    On ne peut en outre éta­blir aucun lien de cor­ré­la­tion entre l’évolution du PIB et le niveau de pénu­ries puisqu’à titre d’exemple, on observe une forte hausse des pénu­ries sur la période 2006–2007 bien que la pro­duc­tion aug­men­tait sur cette même période et, au contraire, on note une dimi­nu­tion des pénu­ries entre 2008 et 2011 alors même que la pro­duc­tion chu­tait (période de réces­sion mon­diale). Les pénu­ries étant prin­ci­pa­le­ment ali­men­taires, on ne peut cepen­dant éta­blir aucun lien empi­rique entre Pro­duit Inté­rieur Brut Agri­cole et le niveau de pénu­rie puisque le PIBA est soit à la hausse soit stable sur la période observée.

    A ce stade, on peut donc dire que ce n’est pas une chute de la pro­duc­tion véné­zué­lienne qui explique les pénu­ries qui affligent le peuple et l’économie du Vene­zue­la. Les causes de ces pénu­ries seraient donc peut-être à cher­cher du côté des impor­ta­tions… Le Vene­zue­la n’ayant pas encore atteint l’autosuffisance dans de nom­breux domaines, il importe un grand nombre de biens et ser­vices. Mais là encore, l’indice des impor­ta­tions expri­mé en dol­lars US est en forte aug­men­ta­tion entre 2003 et 2013 et aucun lien de cor­ré­la­tion ne peut être éta­bli avec le niveau de pénu­rie. Par exemple, entre 2006 et 2007, on observe une hausse de 25% de l’indice de pénu­rie conco­mi­tante avec une hausse de 39% des impor­ta­tions ! Entre 2008 et 2009, une forte chute des impor­ta­tions coïn­cide en revanche avec une baisse des pénuries…

    Concer­nant les pro­duits ali­men­taires impor­tés, on obtient un résul­tat sur­pre­nant d’un point de vue théo­rique : on enre­gistre au même moment une aug­men­ta­tion des pénu­ries et une aug­men­ta­tion des impor­ta­tions de pro­duits ali­men­taires (expri­més en dol­lars US) et lorsque les impor­ta­tions baissent, les pénu­ries baissent ! Les pénu­ries des pro­duits tant ali­men­taires que non-ali­men­taires ne sont donc pas non plus liées à une baisse des importations !

    Étant don­nées ses carac­té­ris­tiques de pays mono-expor­ta­teur de pétrole, l’octroi de devises étran­gères de la part de l’État au sec­teur pri­vé impor­ta­teur est une nécessité.

    Une par­tie de l’opposition véné­zué­lienne reproche au gou­ver­ne­ment véné­zué­lien de ne pas mettre à dis­po­si­tion assez de devises étran­gères aux entre­prises pri­vées impor­ta­trices. Or, entre 2003 et 2013, c’est une aug­men­ta­tion de plus de 440% du nombre de devises étran­gères mises à dis­po­si­tion par l’État.

    Sur l’ensemble de la période étu­diée (2003−2013) et en dépit de la forte dimi­nu­tion entre 2009 et 2010 (réces­sion mon­diale), la mise à dis­po­si­tion de devises étran­gères au sec­teur pri­vé n’a jamais été infé­rieure à son niveau de 2004. Il est impor­tant de le rele­ver puisque 2004 cor­res­pond à l’année où l’on enre­gistre le niveau de pénu­rie le plus bas sur l’ensemble de la période 2003–2013 !

    Les pénu­ries n’ont donc pas grand-chose à voir non plus avec une mise à dis­po­si­tion insuf­fi­sante de devises étran­gères au sec­teur pri­vé impor­ta­teur de la part de l’État.

    A ce stade, voi­ci ce que l’on observe :

    – Les niveaux de pro­duc­tion mesu­rés par le PIB et le PIBA, ont aug­men­té en moyenne de 75% et 25% res­pec­ti­ve­ment entre 2003 et 2013 ;

    – Le total des impor­ta­tions expri­mées en dol­lars US et, plus spé­ci­fi­que­ment, les impor­ta­tions de den­rées ali­men­taires ont aug­men­té en moyenne d’un peu moins de 390% et d’un peu plus de 570% res­pec­ti­ve­ment entre 2003 et 2013 ;

    – Le nombre de devises étran­gères attri­buées au sec­teur pri­vé impor­ta­teur a aug­men­té en moyenne d’un peu plus de 440% entre 2003 et 2013 ;

    – L’indice de pénu­rie, quant à lui, a pour­tant aug­men­té en moyenne de 38% sur la même période.

    Ce n’est donc pas du côté de la contrac­tion de l’offre que l’on peut expli­quer les pro­blèmes de pénu­rie aux­quels le monde du tra­vail véné­zué­lien est confronté.

    Une explo­sion de la demande que l’offre n’arrive pas à juguler ?

    L’autre piste à étu­dier est donc l’hypothèse d’une explo­sion de la demande que l’offre ne serait pas en mesure de satis­faire. Il fau­drait, pour confir­mer cette hypo­thèse, véri­fier une hausse de la consom­ma­tion finale des ménages et de l’État plus forte que la hausse de la pro­duc­tion et des impor­ta­tions. Nous obser­vons bien une hausse de la consom­ma­tion tant inter­mé­diaire que finale entre 2003 et 2013 mais le taux de crois­sance moyen de l’indice de consom­ma­tion reste tou­jours infé­rieur au taux de crois­sance moyen de la pro­duc­tion et des importations.

    Mais même lors du pic de pénu­rie en 2006, la pro­duc­tion et les impor­ta­tions aug­mentent plus vite que la consom­ma­tion. Les pénu­ries ne trouvent mani­fes­te­ment pas leurs ori­gines ici non plus.

    A ce stade, il n’est pas pos­sible d’établir de lien entre le niveau de pénu­rie, le niveau de pro­duc­tion et des impor­ta­tions et l’indice de consom­ma­tion au Vene­zue­la. La ques­tion demeure entière : com­ment se fait-il que les biens pro­duits au Vene­zue­la ou impor­tés ne finissent pas dans les rayons des super­mar­chés véné­zué­liens ? On com­prend dès lors que les pénu­ries qu’endure un grand nombre de Véné­zué­liens s’expliquent par d’autres facteurs.

    Acca­pa­re­ment, impor­ta­tions fan­tômes et contre­bande : les vraies causes des pénuries

    Une ana­lyse plus fine des impor­ta­tions au Vene­zue­la nous montre très net­te­ment une aug­men­ta­tion des impor­ta­tions expri­mées en dol­lars US bien plus forte que l’augmentation des impor­ta­tions expri­mées en kilo­grammes bruts à par­tir de 2003. Entre 2003 et 2013, le Vene­zue­la importe moins de biens et ser­vices mal­gré un plus grand nombre de devises étran­gères mises à dis­po­si­tions du sec­teur pri­vé par l’État pour l’import.

    On observe d’ailleurs le même phé­no­mène concer­nant les seules impor­ta­tions de den­rées alimentaires…

    Si cet octroi crois­sant de devises étran­gères au sec­teur pri­vé impor­ta­teur ne sert donc pas à impor­ter davan­tage de biens et ser­vices et satis­faire la demande, où ces devises s’évaporent-elles ?

    Comme on l’a vu, le sec­teur pri­vé impor­ta­teur dis­pose de tou­jours plus de devises étran­gères pour impor­ter et qu’il importe tou­jours moins de biens et ser­vices, il est inté­res­sant de confron­ter ce phé­no­mène à l’évolution des stocks de numé­raire et dépôts à l’étranger du secteur.

    On observe bien une aug­men­ta­tion de plus de 230% du stock de numé­raire et dépôts déte­nus à l’étranger par le sec­teur pri­vé véné­zué­lien entre 2003 et 2013.

    On com­prend qu’une part crois­sante des devises étran­gères accor­dées par l’État pour l’import est en réa­li­té direc­te­ment pla­cée à l’étranger. On parle notam­ment d’importations « fan­tômes ». Fausses fac­tures, trans­fert d’argent liquide non décla­ré aux douanes et autres com­bines plus ou moins éla­bo­rées ne manquent pas. C’est une véri­table fuite de capitaux !

    Mais le pla­ce­ment à l’étranger d’une par­tie des devises étran­gères des­ti­nées à l’import ne peut expli­quer pas à lui seul, les pénu­ries. Cer­tains sec­teurs pri­vés se livrent en effet à un véri­table acca­pa­re­ment, c’est-à-dire qu’ils accu­mulent et stockent mas­si­ve­ment des mar­chan­dises de même espèce en vue de pro­vo­quer leur raré­fac­tion artificielle.

    D’ailleurs, les carac­té­ris­tiques des biens pour les­quels on recense les prin­ci­pales pénu­ries ne trompent pas : les pénu­ries concernent prin­ci­pa­le­ment des biens et non des ser­vices ; Biens faci­le­ment sto­ckables et non péris­sables : den­rées ali­men­taires (pâtes, lait en poudre, sucres, …), pro­duits d’hygiène per­son­nel, pro­duits d’hygiène, etc ; Biens de pre­mière néces­si­té pour les foyers (de nom­breuses pénu­ries recen­sées par­mi les 20 ali­ments les plus consom­més par le Vene­zue­la) et biens inter­mé­diaires indis­pen­sables pour la pro­duc­tion de biens et ser­vices (pièces de rechange, moteurs de voi­ture, etc.) ; Biens prin­ci­pa­le­ment pro­duits, impor­tés ou dis­tri­bués par des mono­poles et oli­go­poles pri­vés : farine de maïs, farine de blé, sucre, huile, … Pénu­ries recen­sées prin­ci­pa­le­ment dans le com­merce de détail : un res­tau­ra­teur se pro­cu­re­ra plus faci­le­ment de la farine de blé qu’un consom­ma­teur final.

    Les biens acca­pa­rés par ces oli­go­poles et mono­poles pri­vés sont ensuite déver­sés sur des mar­chés paral­lèles : mar­ché noir local et sur­tout com­merce de contre­bande à la fron­tière avec la Colombie.

    Les pénu­ries ne sont donc pas le résul­tat d’un effon­dre­ment de la pro­duc­tion natio­nale et/ou d’une baisse des impor­ta­tions consé­cu­tive à une baisse des devises étran­gères accor­dées par l’État

    Les causes réelles des pénu­ries recen­sées au Vene­zue­la sont donc dans l’ordre :

    – Impor­ta­tions « fan­tômes » : Dimi­nu­tion des impor­ta­tions mal­gré un octroi crois­sant de devises étran­gères au sec­teur pri­vé impor­ta­teur qui place à l’étranger une part des devises attri­buées pour l’import

    – Acca­pa­re­ment sélec­tif de biens de pre­mière nécessité

    Commerce de contrebande

    Les acteurs éco­no­miques qui se livrent à ce genre de pra­tiques frau­du­leuses pour­suivent bien enten­du des inté­rêts éco­no­miques puisqu’ils réa­lisent de juteux pro­fits mais l’appât du gain n’est pas la moti­va­tion prin­ci­pale : ce sont des inté­rêts prin­ci­pa­le­ment poli­tiques qui sont pour­sui­vis. En effet, force est de consta­ter que les pics de pénu­ries coïn­cident avec des évé­ne­ments poli­tiques majeurs tels que des ren­dez-vous élec­to­raux et des épi­sodes de forte ten­sion poli­tique : « coup d’état pétro­lier » (2003), réfé­ren­dum consti­tu­tion­nel (2007), cam­pagne et élec­tion pré­si­den­tielles (2012−2013).

    Les biens qui sont l’objet de pénu­ries ne sont d’ailleurs pas choi­sis au hasard comme on l’a vu, il s’agit de pro­duits de pre­mière néces­si­té : médi­ca­ments, ali­ments de base, pièces de rechange, pro­duits d’hygiène…

    Cette désta­bi­li­sa­tion socio-éco­no­mique qui se tra­duit par une désta­bi­li­sa­tion sociale, vise le monde du tra­vail, cœur de l’électorat cha­viste alors que les classes aisées sont épar­gnées (http://www.telesurtv.net/opinion/Ejecutivo-vasco-muestra-supermercados-de-la-clase-alta-en-Caracas-no-falta-nada-20160529–0004.html). Les mani­fes­ta­tions les plus visibles de cette désta­bi­li­sa­tion sont bien enten­du les files d’attente à l’abord des super­mar­chés véné­zué­liens à l’effet média­tique et psy­cho­lo­gique dévas­ta­teur ; les images étant abon­dam­ment dif­fu­sées par les médias et les réseaux sociaux du monde entier.

    Toutes les com­po­santes de l’opposition sont d’ailleurs mobi­li­sées puisque les médias d’opposition tant locaux (majo­ri­taires au Vene­zue­la) qu’internationaux par­ti­cipent éga­le­ment à l’opération de désta­bi­li­sa­tion en met­tant en place de vastes cam­pagnes média­tiques des­ti­nées à géné­rer une psy­chose et une peur de man­quer au sein de la popu­la­tion. A l’image de ce qui s’est pas­sé en France lors de la grève des raf­fi­ne­ries de pétrole contre la Loi « Tra­vail » (mai 2015), cer­taines pénu­ries sont le résul­tat de pics de demande momen­ta­nés consé­cu­tifs à la psy­chose et la peur de man­quer géné­rées par les médias.

    Au Vene­zue­la, ce sont notam­ment les couche-culotte et le lait en poudre qui en ont fait les frais. Ces pénu­ries très ciblées ne sont donc pas le résul­tat d’une soi-disant « faillite » du modèle éco­no­mique véné­zué­lien. Ces pénu­ries sont l’instrument et le résul­tat d’opérations savam­ment orches­trées de désta­bi­li­sa­tion éco­no­mique et sociale moti­vés par des inté­rêts essen­tiel­le­ment politiques.

    LA MANIPULATION DE LA MONNAIE, LEVIER PRINCIPAL DE LA GUERRE ECONOMIQUE

    Dol­lar paral­lèle et inflation

    Le deuxième pro­blème qui mine l’économie du pays est le taux d’inflation. L’indice des prix à la consom­ma­tion révèle deux points d’inflexion en 2007 puis en 2012 pen­dant les­quels l’augmentation de l’indice des prix s’envole (prix de base 1997) :

    La théo­rie éco­no­mique admet que l’indice des prix dépend du total de la demande : une aug­men­ta­tion de la demande a pour consé­quence une infla­tion des prix. Les moné­ta­ristes retiennent, en revanche, que l’inflation dépend de la masse de liqui­di­té moné­taire en cir­cu­la­tion : une plus grande masse de liqui­di­té moné­taire sti­mu­le­ra la demande sur­tout sur le court terme, ce qui engen­dre­ra une hausse des prix.

    Cepen­dant, au Vene­zue­la, la fixa­tion des prix n’est pas sim­ple­ment déter­mi­née par le niveau de la demande et la masse des liqui­di­tés en cir­cu­la­tion car il existe une variable addi­tion­nelle qui rentre en ligne de mire : le taux de change du mar­ché « paral­lèle » des devises. Pas­qua­li­na Cur­cio-Cur­cio éta­blit grâce à ses cal­culs que l’indice des prix est déter­mi­né à hau­teur de 70% par le dol­lar paral­lèle et par le niveau de la demande à hau­teur de 30% seulement.

    Le taux de change paral­lèle sert donc non seule­ment de base de réfé­rence pour la fixa­tion des prix du mar­ché sou­ter­rain (ou « noir » si l’on pré­fère) mais éga­le­ment pour la fixa­tion des prix dans l’économie « réelle » par un effet-en-chaîne : il suf­fit de quelques sec­teurs éta­blissent leur prix en fonc­tion du taux de change du dol­lar paral­lèle pour que l’ensemble des sec­teurs suivent le pas.

    Ce taux de change paral­lèle fait office de base de réfé­rence pour l’ensemble des agents éco­no­miques, y com­pris les agents éco­no­miques qui n’ont pas de pou­voir de mar­ché et qui ne peuvent se consti­tuer en mono­pole ou oli­go­pole : petites entre­prises, petites exploi­ta­tions agri­cul­teurs, petits com­mer­çants, etc…

    Une manipulation délibérée de la monnaie

    Pas­qua­li­na Curio-Curio démontre que les cri­tères de cal­cul du taux de change n’obéissent à aucune règle logique connue et que par consé­quent, la valeur du dol­lar paral­lèle est tout à fait fic­tive. Le taux de change du dol­lar paral­lèle, publié quo­ti­dien­ne­ment sur inter­net, est fixé arbitrairement

    Cette fixa­tion arbi­traire du dol­lar paral­lèle cor­res­pond donc à une mani­pu­la­tion du taux de change de la mon­naie qui consti­tue le prin­ci­pal levier de la guerre éco­no­mique livrée au Vene­zue­la. D’abord, l’inflation induite a pour consé­quence directe une perte du pou­voir d’achat du monde du tra­vail qui les contraint à une recom­po­si­tion du panier des dépenses don­nant la prio­ri­té aux biens de pre­mière néces­si­té, au trans­port et à la san­té. L’effet en chaîne est la baisse de la demande des biens et ser­vices de « seconde néces­si­té », ce qui pro­voque une baisse de la pro­duc­tion et une mon­tée du chô­mage. Par ailleurs, le mar­ché paral­lèle du dol­lar consti­tue une inci­ta­tion aux « impor­ta­tions fan­tômes » avec les consé­quences éco­no­miques et sociales que l’on sait : des pénu­ries source dou­lou­reuses pour la popu­la­tion. En effet, l’échange de devises sur le mar­ché paral­lèle est plus ren­table que l’importation de biens et services.

    Dès lors, un cercle vicieux entre inflation/pénurie /maximisation des pro­fits du sec­teur impor­ta­teur s’installe : le finan­ce­ment de la guerre éco­no­mique revient moins cher aux impor­ta­teurs et la guerre éco­no­mique s’avère être pour eux une affaire plus juteuse que d’importer.

    Publié le 26 Mai 2017 par Boli­var Infos

    Tra­duc­tion : Fran­çoise Lopez

    _________________
    Notes :

    (1) Voir « Com­ment « Le Monde » invente « la répres­sion » au Vene­zue­la,https://​vene​zue​lain​fos​.word​press​.com/​2​0​1​7​/​0​5​/​2​0​/​c​o​m​m​e​n​t​-​l​e​-​m​o​n​d​e​-​i​n​v​e​n​t​e​-​l​a​-​r​e​p​r​e​s​s​i​o​n​-​a​u​-​v​e​n​e​z​u​e​la/

    et « Le Monde » lâché par la BBC : Ste­phen Sackur démasque la droite véné­zué­lienne et ses rêves de coup d’état,https://​vene​zue​lain​fos​.word​press​.com/​2​0​1​7​/​0​5​/​2​5​/​l​e​-​m​o​n​d​e​-​l​a​c​h​e​-​p​a​r​-​l​a​-​b​b​c​-​l​a​-​d​r​o​i​t​e​-​v​e​n​e​z​u​e​l​i​e​n​n​e​-​r​e​v​e​l​e​-​s​o​n​-​o​b​j​e​c​t​i​f​-​d​u​n​-​c​o​u​p​-​d​e​t​at/

    URL de cet article : http://​wp​.me/​p​2​a​h​p​2​-​2ET

    Source : https://​vene​zue​lain​fos​.word​press​.com/​2​0​1​7​/​0​5​/​2​9​/​v​e​n​e​z​u​e​l​a​-​t​o​u​t​-​c​o​m​p​r​e​n​d​r​e​-​s​u​r​-​l​i​n​f​l​a​t​i​o​n​-​e​t​-​l​e​s​-​p​e​n​u​r​i​es/

    Signa­lée par la REVUE DE PRESSE de les​-crises​.fr
    http://​www​.les​-crises​.fr/​r​e​v​u​e​-​d​e​-​p​r​e​s​s​e​-​d​u​-​0​4​0​6​2​0​17/

    Réponse
  21. etienne

    ‘Le Monde’ lâché par la BBC : Stephen Sackur démasque la droite vénézuélienne et ses rêves de coup d’État

    par Thier­ry DERONNE

    Dès les pre­miers jours de l’insurrection de la droite véné­zué­lienne, Pau­lo Para­na­gua (du jour­nal fran­çais « Le Monde ») avait ten­té de don­ner un visage humain aux « enfants de Pino­chet ». Le 14 avril 2017, une inter­view com­plai­sante nous campe Julio Borges, un des lea­ders de l’extrême droite, en sym­pa­thique com­bat­tant pour la démo­cra­tie qui ne rêve que d’« élec­tions libres » et, la main sur le cœur, jure ne pas vou­loir de coup d’Etat.

    Un double men­songe pour­tant facile à démon­ter. En ce qui concerne les élec­tions, le Vene­zue­la va vivre d’ici mars 2018 pas moins de trois scru­tins majeurs : celui de l’Assemblée Consti­tuante en juillet, celui des gou­ver­neurs et par­le­ments régio­naux en décembre et last but not least, la pré­si­den­tielle de mars 2018, sans assu­rance de vic­toire pour les cha­vistes. (1)

    Quant au ser­ment de Julio Borges de ne pas vou­loir de putsch, rap­pe­lons qu’il fut un des acteurs publics du coup d’État san­glant mené en avril 2002 contre le pré­sident Cha­vez, avec la com­pli­ci­té du MEDEF local et de mili­taires for­més à la School of Ame­ri­cas. Un coup d’État déjoué en 48 heures par un sou­lè­ve­ment conjoint de la popu­la­tion et de mili­taires loya­listes. Dans les années qui ont sui­vi, Wiki­leaks a révé­lé les liens de Borges avec le Dépar­te­ment d’Etat et le ver­se­ment de mil­lions de dol­lars à son par­ti à tra­vers des ONG finan­cées par les États-Unis au Vene­zue­la. (2)

    Lire la suite :

    https://​www​.legrand​soir​.info/​l​e​-​m​o​n​d​e​-​l​a​c​h​e​-​p​a​r​-​l​a​-​b​b​c​-​s​t​e​p​h​e​n​-​s​a​c​k​u​r​-​d​e​m​a​s​q​u​e​-​l​a​-​d​r​o​i​t​e​-​v​e​n​e​z​u​e​l​i​e​n​n​e​-​e​t​-​s​e​s​-​r​e​v​e​s​-​d​e​-​c​o​u​p​-​d​-​e​t​a​t​.​h​tml

    Source : Le Grand Soir, signa­lée dans (l’ex­cel­lente) revue de presse d’O­li­vier Berruyer

    Réponse
  22. Berbère

    VOILA POURQUOI NATACHA POLONY NE SERA PAS RECONDUITE EN SEPTEMBRE 2017 DANS LES MÉDIAS

    Inter­view Nata­cha Polo­ny : Le jour­na­lisme et polo​ny​.tv. Hom­mage après son évic­tion d’eu­rope 1 et PP.

    Réponse
  23. Berbère

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