[Passionnant] « France, terrorisme et diplomatie en carton » : Pierre Conesa interrogé par Thinkerview

26/10/2016 | 11 commentaires

Ce type est vrai­ment passionnant.

« Diplo­ma­tie en car­ton » me paraît un euphé­misme trop gen­til, comme si les acteurs poli­tiques fai­saient de leur mieux pour ser­vir le bien com­mun, mais en étaient incapables.

L’hy­po­thèse de la cor­rup­tion et de la traî­trise est beau­coup plus plau­sible, je trouve.

Il me semble qu’il manque sur­tout à cette réflexion (très riche et utile) la recherche de causes pre­mières encore plus en amont : qui, sur terre, a inté­rêt au chaos en ques­tion (évi­dem­ment contraire au bien com­mun) ? Et quel est le pro­ces­sus consti­tuant qui nous conduit tou­jours à choi­sir pré­ci­sé­ment la pro­cé­dure qui donne le pou­voir aux grands pri­vi­lé­giés, tou­jours enne­mis du bien commun ?

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​4​6​2​3​9​9​9​3​4​2​317

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

11 Commentaires

  1. etienne

    Trump déchaîné

    « À quand remonte la der­nière fois que les médias ont don­né leur sou­tien à 100% au can­di­dat pré­si­den­tiel d’un seul par­ti ? Qu’est-ce que cela dévoile, concer­nant ces médias ?

    Vous sen­tez-vous à l’aise avec l’idée qu’une poi­gnée de TV et de diri­geants de la presse écrite s’insèrent eux-mêmes, à notre place, dans le pro­ces­sus et le choix de nos diri­geants ? Est-ce ain­si que la démo­cra­tie est cen­sée fonctionner ? » […]

    « Voi­là ce qu’on appelle tru­quer une élec­tion. Lorsque vous regar­dez Washing­ton Week (Gwen Ifil) à la télé­vi­sion publique et voyez un aréo­page de six experts – trois conser­va­teurs et trois libé­raux – tous les six décla­rant leur amour pour Hil­la­ry et leur haine de Trump, vous pou­vez être rai­son­na­ble­ment cer­tain que l’élection est tru­quée, parce que c’est exac­te­ment la défi­ni­tion du tru­cage. Plu­tôt que de four­nir des infor­ma­tions géné­rales sur la posi­tion du can­di­dat concer­nant des ques­tions que se posent les élec­teurs, afin qu’ils puissent prendre une déci­sion éclai­rée, les médias uti­lisent des fai­seurs d’opinion pour adres­ser des louanges à un can­di­dat, en déni­grant sau­va­ge­ment l’autre. Le but évident est de façon­ner l’opinion publique de la manière qui convient le mieux aux inté­rêts des per­sonnes qui pos­sèdent les médias et qui appar­tiennent à l’establishment des élites riches et puis­santes qui dirigent le pays, le 1%. Dans ce cas, la classe diri­geante sou­tient una­ni­me­ment Hil­la­ry Clin­ton, ce qui est évident.

    Heu­reu­se­ment, le vent tourne pour les médias tra­di­tion­nels, car les gens se tournent vers d’autres sources, plus fiables, pour leur infor­ma­tion. Il ne faut donc pas s’étonner que les gens soient plus méfiants que jamais à l’égard des médias et que beau­coup d’entre eux estiment que les médias mènent une guerre de classe bru­tale contre les tra­vailleurs ordi­naires. Assu­ré­ment, qui­conque a sui­vi les déve­lop­pe­ments éco­no­miques au cours des sept der­nières années, sait que les poli­tiques de la Fed ont créé un gouffre béant entre riches et pauvres, qui ne fait qu’empirer tant que les leviers du pou­voir res­tent dans les mains des poli­ti­ciens de l’establishment. Hil­la­ry Clin­ton est cer­tai­ne­ment la pire de ces poli­ti­cards. En plus d’être le can­di­dat le plus lar­ge­ment vili­pen­dé que les démo­crates aient jamais dési­gné au cours de leur his­toire, elle est l’incarnation de la cor­rup­tion poli­tique et du copi­nage. Com­ment se fait-il, pour­riez-vous vous deman­der, que quelqu’un comme Clin­ton ait réus­si à gober « plus de $225 000 par dis­cours », offerts par Gold­man Sachs, si ce n’est pas du tra­fic d’influence ? » […]

    Lire la suite :
    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​t​r​u​m​p​-​d​e​c​h​a​ine
    Source : le Saker Francophone

    Réponse
  2. Benoît Girard

    « L’hypothèse de la cor­rup­tion et de la traî­trise est beau­coup plus plau­sible, je trouve » dites-vous. 

    À ce pro­pos, voi­ci le récent témoi­gnage de J.-L. Mélen­chon lors d’une récente confé­rence por­tant sur « le peuple ». C’est à par­tir d’1h14mn [mais l’en­semble de la confé­rence est passionnante].

    ?t=1h14m36s

    Réponse
  3. etienne

    Le dernier qui dit la vérité !

    par Jean Bric­mont le 24 octobre 2016

    « Jean-Fran­çois Pois­son a dit des choses évi­dentes : Hil­la­ry Clin­ton est liée à Wall Street et aux groupes de pres­sions (aus­si connus sous le nom de lob­by) pro-israé­liens. Et face à des groupes aus­si puis­sants, la dif­fé­rence entre lié et sou­mis n’est pas très grande.


    Inter­ven­tion de Jean-Fré­dé­ric Pois­son à l’Assemblée

    Plus juste encore, M. Pois­son a sou­li­gné que cette situa­tion était mau­vaise pour la France.

    Pour se convaincre de la jus­tesse des pro­pos de M. Pois­son, il suf­fit de lire les révé­la­tions de Wiki­leaks, ou d’écouter les dis­cours de Mme Clin­ton devant l’Aipac, ou de lire Hil­la­ry Clin­ton, la reine du chaos de Dia­na Johns­tone (qui cite entre autre Haim Saban, un mil­liar­daire sio­niste, disant qu’il don­ne­ra tout l’argent néces­saire pour qu’Hillary Clin­ton soit élue) ou le livre de J. Mear­shei­mer et S Walt, Le lob­by pro-israé­lien et la poli­tique étran­gère amé­ri­caine qui démontre l’influence déter­mi­nante de ce lob­by sur la poli­tique amé­ri­caine au Moyen-Orient.

    Immé­dia­te­ment, comme dans toutes les « affaires » pré­cé­dentes (en vrac : Fau­ris­son, Chom­sky, Le Pen, Goll­nish, Mer­met, Morin, Siné, Garau­dy, l’abbé Pierre, Dieu­don­né, Soral,…) [1] c’est l’hallali : le cou­pable est cloué au pilo­ri, mis dans l’incapacité de se défendre, et som­mé de s’excuser. Et ses excuses ne ser­vi­ront à rien. En matière de délit d’opinion en France, c’est « ni oubli, ni pardon ».

    Ce qui est le plus cho­quant dans cette affaire, comme dans toutes les autres ques­tions liées à la liber­té d’expression, c’est l’absolue tra­hi­son des clercs. Qui ose­ra dire un mot pour per­mettre à M. Pois­son de s’exprimer ? Qui ose­rait orga­ni­ser un débat public et contra­dic­toire sur l’influence du sio­nisme dans nos socié­tés ? Tous ceux qui s’en vont répé­tant que « le silence est com­plice » se taisent.

    Où sont les intel­lec­tuels qui se « mobi­lisent » pour toutes les causes pos­sibles et ima­gi­nables, pour­vu qu’elles concernent des droits autres que ceux de leur propre peuple ? Où sont les Onfray, Debray, Polo­ny, Badiou, Ple­nel, Sapir, Todd, Lor­don, Ruf­fin ? Com­ment les Zem­mour, Fin­kiel­kraut, E. Lévy, Fou­rest, Cau­seur, Valeurs actuelles, Marianne, osent-ils encore pré­tendre que ce sont les isla­mistes qui limitent nos libertés ? 

    Où sont les sou­ve­rai­nistes ? Où sont les défen­seurs des droits de l’homme, les « pro-pales­ti­niens », les « anti-capi­ta­listes », les éco­lo­gistes radi­caux, les décrois­san­tistes ? Que dit Le Monde Diplo­ma­tique ? Peut-on réel­le­ment croire que l’on va opé­rer des trans­for­ma­tions radi­cales dans un pays où l’on a aban­don­né un des acquis les plus fon­da­men­taux de la Révo­lu­tion fran­çaise, à savoir la liber­té de dire ce que l’on pense. A quoi bon lut­ter pour que la France récu­père sa sou­ve­rai­ne­té face à l’Europe si c’est pour qu’elle reste sou­mise à un grou­pus­cule ser­vant les inté­rêts d’un État du Moyen-Orient ?

    Les intel­lec­tuels fran­çais adorent se foca­li­ser sur des sujets « auto­ri­sés », où l’on peut se don­ner l’illusion d’être sub­ver­sif sans prendre aucun risque : taper sur l’Islam, bien sûr, en pré­ten­dant « défendre la laï­ci­té », mais aus­si, si l’on est « de gauche », cri­ti­quer le catho­li­cisme, célé­brer les luttes du pas­sé (de la révo­lu­tion fran­çaise aux années 60), éla­bo­rer des uto­pies, condam­ner le néo-libé­ra­lisme, faire de la « cri­tique cultu­relle », atta­quer la science et ses appli­ca­tions (OGM, nucléaire, pes­ti­cides), ou « lut­ter » contre le fas­cisme, le racisme, l’homophobie, le sexisme, et, last but not least évi­dem­ment, l’antisémitisme.

    Et si l’on est « de droite », on peut aus­si s’adonner aux joies de la pseu­do-sub­ver­sion en atta­quant le mariage gay, la théo­rie du genre, la « fémi­ni­sa­tion » de la socié­té ou le multiculturalisme.

    Mais je ne conseille à per­sonne de contes­ter la ligne du par­ti sur la résis­tance armée pales­ti­nienne, la « révo­lu­tion » ukrai­nienne, la « révo­lu­tion » syrienne (notons à ce sujet que, d’après Wiki­leaks, Hil­la­ry Clin­ton veut ren­ver­ser Assad pour le bien d’Israël), la « néces­si­té » de la construc­tion euro­péenne, les guerres huma­ni­taires, ou sur Pou­tine, Assad, l’Iran et Trump. Ne serait-ce que dis­cu­ter de la liber­té d’expression lorsqu’il s’agit de sa répres­sion par les lois « contre la haine » ou « contre la néga­tion de l’histoire » est encore plus risqué.

    Ceux qui ne le croient pas n’ont qu’à essayer, juste pour voir : ils se ver­ront aus­si­tôt boy­cot­tés par les médias, dés­in­vi­tés de confé­rences si pas vic­times d’interdictions pro­fes­sion­nelles. On pour­rait rem­plir un assez gros volume avec toutes les « mésa­ven­tures » de ceux qui ont fran­chi cer­taines lignes colorées.

    La France est un triste pays où l’on adore célé­brer la Résis­tance mais où per­sonne ou presque n’a le cou­rage de défendre les liber­tés les plus élé­men­taires, même les siennes. 

    Cependant,contrairement à l’occupant pen­dant la guerre, le CRIF et la LICRA n’ont ni armée, ni moyens de tor­ture, ni camps. Leur pou­voir dépend uni­que­ment de l’infinie lâche­té des intel­lec­tuels, des jour­na­listes et des politiques.

    Ceux qui pensent que cette cen­sure omni­pré­sente est « bonne pour les juifs » se font de sérieuses illu­sions : de plus en plus de gens répètent la phrase attri­buée à Vol­taire : « si vous vou­lez savoir qui a le pou­voir, deman­dez-vous qui vous ne pou­vez pas cri­ti­quer ». Quand j’ai cité cette phrase dans une émis­sion de Tad­déi consa­crée à Dieu­don­né, J.-F. Kahn m’a dit qu’elle était anti­sé­mite ! Mais qui l’a ren­due anti­sé­mite ? Elle ne l’était sur­ement pas à l’époque de Voltaire.

    Le lob­by pro-israé­lien est un tigre de papier : si un peu plus de gens avaient le cou­rage de l’affronter et s’ils étaient soli­daires entre eux, il s’effondrerait demain et le sou­tien à Israël s’effondrerait peu après. Mais la France est comme l’Italie des années 50, avec le lob­by pro-israé­lien jouant ici le rôle que jouait là l’Eglise. Quand la révolte vien­dra-t-elle ? Est-ce que, par une sub­tile iro­nie de l’histoire, les véri­tés évi­dentes pro­fé­rées par un catho­lique réac­tion­naire pour­raient être l’étincelle qui met­tra le feu à la plaine ?

    Jean Bric­mont

    http://​arret​su​rin​fo​.ch/​l​e​-​d​e​r​n​i​e​r​-​q​u​i​-​d​i​t​-​l​a​-​v​e​r​i​te/

    Réponse
  4. Dany
  5. etienne

    Les Philippines : Bye Bye US
    1898 – 2016 une longue affaire…

    Par Pepe Esco­bar – Le 25 octobre 2016 – Source Stra­te­gic Culture

    « Hono­rables hôtes, dans ce lieu, j’annonce ma sépa­ra­tion des États-Unis … à la fois dans les domaines mili­taire et économique. »

    « Voi­là com­ment le Pré­sident des Phi­lip­pines Rodri­go Duterte, dit « Le Punis­seur », a déclen­ché un séisme géo­po­li­tique dans toute l’Eurasie, qui se réper­cute à tra­vers tout l’océan Pacifique.

    Et par­lons du lieu choi­si avec aplomb pour cette décla­ra­tion, en plein cœur du Dra­gon Émergent, pas moins.

    Au point culmi­nant de sa visite d’État à Pékin, Duterte a inven­té le slo­gan sacré – empreint de pro­fondes har­mo­niques – qui conti­nue­ra à réson­ner dans tout le Sud glo­bal : « L’Amérique a perdu ».

    Et si cela ne suf­fi­sait pas, il a annon­cé une nou­velle alliance – les Phi­lip­pines, la Chine et la Rus­sie – sur le point d’émerger : « Nous sommes trois contre le monde. »

    On pou­vait s’y attendre, l’establishment washing­to­nien de la « nation indis­pen­sable » est deve­nu dingue, les réac­tions allant de per­plexe à la colère pure et simple, dis­per­sant les jurons habi­tuels sur le « popu­liste pri­maire » et le « diri­geant déséquilibré ».

    L’essentiel est que cela néces­site une sacrée paire de rou­bi­gnoles pour le lea­der d’un pays pauvre, en déve­lop­pe­ment, en Asie du Sud-Est ou ailleurs, pour défier ouver­te­ment l’hyperpuissance. Pour­tant, ce à quoi joue Duterte est de la pure real­po­li­tik ; s’il réus­sit, il sera en mesure de jouer habi­le­ment les États-Unis contre la Chine au pro­fit des inté­rêts philippins. » […]

    Lire la suite :
    http://lesakerfrancophone.fr/les-philippines-bye-bye-us-1898–2016-une-longue-affaire

    Réponse
  6. etienne

    Les États-Unis et le Royaume-Uni continuent à participer activement aux crimes de guerre saoudiens qui visent des civils yéménites, par Glenn Greenwald :

    « Depuis le début de l’affreuse cam­pagne de bom­bar­de­ment saou­dienne contre le Yémen il y a 18 mois, deux pays ont joué un rôle actif et vital ren­dant pos­sible le car­nage : les États-Unis et le Royaume-Uni. Les atro­ci­tés com­mises par les Saou­diens auraient été impos­sibles sans leur sou­tien indé­fec­tible et agressif.

    L’administration Oba­ma “a ven­du pour 115 mil­liards de dol­lars d’armes à l’Arabie saou­dite au cours de ses huit années à la Mai­son-Blanche, plus que toute admi­nis­tra­tion anté­rieure aux E.-U.,” comme le rap­porte le Guar­dian cette semaine, et lui four­nit sa meilleure tech­no­lo­gie en matière de sur­veillance. Comme le pré­ci­sait The Inter­cept en avril, “au cours de ses cinq pre­mières années comme pré­sident, Oba­ma a ven­du pour 30 mil­liards de dol­lars d’armes de plus que le Pré­sident Bush pen­dant toute la durée de ses huit années à la tête de l’État.”

    Plus impor­tant encore, selon le ministre des Affaires étran­gères saou­dien, bien que les Saou­diens aient en der­nier recours auto­ri­té pour choi­sir leurs cibles, “des res­pon­sables de l’armée bri­tan­niques et amé­ri­cains sont au centre de contrôle et de com­mande pour les attaques aériennes saou­diennes sur le Yémen,” et “ont accès aux listes de cibles.” En somme, alors que la cam­pagne de bom­bar­de­ment est inva­ria­ble­ment décrite dans les médias occi­den­taux comme “menée par les Saou­diens”, les E.-U. et le R.-U. sont tous deux des acteurs cen­traux et indis­pen­sables. Tan­dis que le New York Times titrait en août : “Les États-Unis sont com­plices de ce car­nage,” le Guar­dian sou­te­nait que “la Grande-Bre­tagne porte une lourde res­pon­sa­bi­li­té dans ces souffrances.”

    Depuis le début, les Saou­diens, sou­te­nus par les E.-U. comme le R.-U. ont aveu­glé­ment et par­fois déli­bé­ré­ment bom­bar­dé des civils, tuant des mil­liers de per­sonnes inno­centes. Depuis le Yémen, Iona Craig et Alex Pot­ter ont docu­men­té en détail pour The Inter­cept l’étendue des meurtres de civils cau­sés par cette cam­pagne de bom­bar­de­ment. Alors que les Saou­diens conti­nuent de bom­bar­der des civils incons­ciem­ment ou inten­tion­nel­le­ment, les armes amé­ri­caines et bri­tan­niques ont conti­nué d’affluer à Riyad, assu­rant la pour­suite des mas­sacres de civils. De temps en temps, quand une tue­rie par­ti­cu­liè­re­ment hor­rible a fait son che­min jusqu’aux infos, Oba­ma et divers res­pon­sables bri­tan­niques émettent une incon­tour­nable décla­ra­tion expri­mant leur “inquié­tude”, puis retournent ali­men­ter les attaques.

    Ce week-end, alors que l’attention de l’Amérique était presque exclu­si­ve­ment tour­née vers Donald Trump, un mas­sacre des plus révol­tants a eu lieu. Same­di, des avions de guerre ont atta­qué une céré­mo­nie d’enterrement à Sanaa, bom­bar­dant de manière répé­tée la salle où elle avait lieu, tuant plus de 100 per­sonnes et bles­sant plus de 500 autres (voir la pho­to ci-des­sus). La vidéo ne montre qu’une par­tie de la des­truc­tion et du carnage.

    La vidéo montre l’attaque saou­dienne en deux passes dans la salle de l’enterrement, à Sanaa, Yémen, aujourd’hui. Des cen­taines de tués ou bles­sés. Les Saou­diens nient, pas un mot des États-Unis.

    Les res­pon­sables saou­diens ont d’abord men­ti en essayant d’imputer le mas­sacre à “d’autres causes” mais ont fait marche arrière depuis. La pro­chaine fois que quelqu’un qui s’identifie au monde musul­man attaque des citoyens amé­ri­cains ou bri­tan­niques, et que les diri­geants poli­tiques de ces pays-là répondent à la ques­tion : “pour­quoi, oh pour­quoi nous détestent-ils ?” en assu­rant à tout le monde qu’”ils nous détestent pour nos liber­tés” il serait ins­truc­tif de regar­der cette vidéo. » […]

    Lire la suite :
    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​e​s​-​e​t​a​t​s​-​u​n​i​s​-​e​t​-​l​e​-​r​o​y​a​u​m​e​-​u​n​i​-​c​o​n​t​i​n​u​e​n​t​-​a​-​p​a​r​t​i​c​i​p​e​r​-​a​c​t​i​v​e​m​e​n​t​-​a​u​x​-​c​r​i​m​e​s​-​d​e​-​g​u​e​r​r​e​-​s​a​o​u​d​i​e​n​s​-​q​u​i​-​v​i​s​e​n​t​-​d​e​s​-​c​i​v​i​l​s​-​y​e​m​e​n​i​t​e​s​-​p​a​r​-​g​l​e​n​n​-​g​r​e​e​n​w​a​ld/
    Source : les crises​.fr Oli­vier Berruyer

    Réponse
  7. etienne

    Les bombes de François Hollande ne tuent pas

    par Jacques-Marie BOURGET

    « N’étant pas pilote de chasse, ni doté des ailes d’un ange, c’est donc aux côtés des gens ordi­naires, depuis le plan­cher, que j’ai vécu à peu près tous les bom­bar­de­ments depuis un demi-siècle de guerres. Et je peux vous assu­rer que les bombes, même « chi­rur­gi­cales » tuent. Et sur­tout des inno­cents. Pour entrer dans l’intime, j’ai aus­si fait du jour­na­lisme pour ten­ter, modes­te­ment, de dire que les guerres ne sont pas jolies. J’ai échoué. Fran­çois Hol­lande – et les sup­por­ters des tue­ries justes – n’ont tou­jours pas décou­vert que cette hor­reur pro­voque le chaos et la mort. A leur tour – un siècle plus tard – ces paci­fistes à sens unique, mili­tants des « frappes huma­ni­taires », vivent-ils la sidé­ra­tion qui a tou­ché de nom­breux jour­na­listes en 1914 ? Ceux qui cou­vraient le front au début de la Grande guerre et qui titraient ain­si leurs articles : « Les balles boches ne tuent pas ! ».

    Seules tuent les bombes russes et leurs clones syriennes. Et j’ose ajou­ter que les fameux « barils d’explosifs », lan­cés par l’aviation de Damas et qui, indignent à juste titre les Puja­das, sont moins meur­triers qu’un unique mis­sile ven­du par Matra. Je vais vous révé­ler un autre secret : la guerre c’est la guerre. Et c’est une salo­pe­rie. Et cela inclus donc les mor­tiers et obus, par­fois char­gés de gaz, lan­cés à Alep par les exem­plaires dji­ha­distes « modérés ».

    Reve­nons aux fon­da­men­taux : une guerre est tou­jours bonne. On dit « il nous fau­drait une bonne guerre ». Sauf que l’appréciation, le sens du bon, change de champ quand on fran­chit la ligne de front.

    Pre­nez l’exemplaire Fran­çois Hol­lande, à l’époque de la si regret­tée SFIO. Son maître Mol­let, la ciga­rette au bec, a jadis copieu­se­ment bom­bar­dé douars et mech­tas en Algé­rie… Pas de quoi faner une rose. Les chats ne fai­sant pas des chiens, Hol­lande est fidèle à la doc­trine, c’est à son tour un Lucky Luke de la bombe. Un temps, comme le ridi­cule héros d’une opé­rette d’Offenbach, il a tré­pi­gné en pous­sant des cris : « Il faut bom­bar­der Damas ! ». C’était sup­po­ser que les célestes et explo­sives fer­railles, ché­ries de l’Elysée, n’allaient tuer que des méchants ? Oublions qu’il y a deux mois, visant de fourbes et cruels dji­ha­distes dans la région de Raq­qa, les Rafales fran­çais ont volé les vies de plus d’une cen­taine de pay­sans. Her­mé­tiques jusqu’au bout aux prin­cipes huma­nistes de la guerre d’ingérence, ces sans-dents ont igno­ré qu’ils allaient mou­rir pour une juste cause.

    Les indi­gna­tions sont comme les guerres, asy­mé­triques. Ain­si, pen­dant qu’à juste titre nous pleu­rons sur les mar­ty­ri­sés d’Alep (ceux des deux « camps »), équi­pés de bombes fran­çaises l’Arabie Saou­dite – aidée du mer­veilleux Qatar – pul­vé­risent des cen­taines de vies au Yémen. Qui les pleure ? Per­sonne puisque les maîtres des san­glots, Le Drian et Puja­das, rient dans ce cimetière.

    Je vois encore les yeux épou­van­tés des Serbes quand l’OTAN a fait pleu­voir les mis­siles Toma­wak, ceux du bon droit, sur Bel­grade et le Koso­vo… Avant, en 1991, j’avais vu ceux des Ira­kiens puri­fiés eux aus­si par le feu céleste. Avec dans le lot quelques bombes signées « Ton­ton », un pré­sident fran­çais qui ne mégo­tait pas avec les valeurs colo­niales de son par­ti. La faute à Sad­dam Hus­sein. L’imbécile auto­crate avait ten­té de récu­pé­rer le Koweït, une ver­sion locale de « l’Alsace-Lorraine ». Une petite pénin­sule, en fait un bidon de pétrole, mis de côté par les anglais quand ces der­niers ont naguère dépe­cé le Moyen Orient en tra­çant les fron­tières au mieux de leurs intérêts.

    J’étais donc à Bag­dad le jour où un avion fur­tif éta­su­nien a lar­gué deux bombes sur un abri d’al-Amirya. Quand je suis arri­vé le béton du bun­ker per­fo­ré était si brû­lant qu’il a fal­lu des heures avant de pou­voir y péné­trer. A l’intérieur on a comp­té quatre cents femmes, vieillards et enfants, ou du moins leurs restes car­bo­ni­sés. Avez-vous enten­du dire que les Etats Unis se sont excu­sés pour ce crime ? Que le pilote a été mis en pri­son ? Que la CPI a dili­gen­té ses impla­cables pro­cu­reurs ? Non puisque cette jus­tice « blanche » agit seule­ment contre les tru­blions noirs quand ils nuisent à l’Occident. Avez-vous enten­du dire, aus­si, que les bour­reaux israé­liens de Sabra et Cha­ti­la et leurs mer­ce­naires liba­nais, où les bombes étaient des balles et des cou­teaux, ont été sanc­tion­nés, sim­ple­ment réprou­vés ? Non. L’ONU a alors dénon­cé « un acte de géno­cide » puis le monde juste, celui qui veille sur des Droits de l’Homme qui lui tiennent lieu de CAC 40, est reve­nu à ses vraies valeurs : l’argent.

    Tout ce chaos de sou­ve­nirs pour vous répé­ter que la guerre ne porte jamais de den­telles. Qu’elle est, toutes bombes confon­dues, bar­bare et injuste. Et que ce ne sont plus les mili­taires mais d’abord les civils qui y perdent la vie. Ima­gi­nez les jours tran­quilles du pilote de drone ins­tal­lé dans une chic ban­lieue éta­su­nienne… Le midi il va cher­cher ses gosses à l’école, l’après-midi il tue, et le soir rentre chez lui pour tondre la pelouse ; avant de regar­der une série à la télé. Elle n’est pas belle la mort ?

    Chro­nique publiée dans le numé­ro de Novembre du men­suel Afrique-Asie

    http://​www​.legrand​soir​.info/​l​e​-​b​o​m​b​e​s​-​d​e​-​f​r​a​n​c​o​i​s​-​h​o​l​l​a​n​d​e​-​n​e​-​t​u​e​n​t​-​p​a​s​.​h​tml
    Source : Le Grand Soir

    Réponse
  8. etienne

    A l’intérieur du gouvernement invisible : Guerre, Propagande, Clinton & Trump

    John PILGER

    « Le jour­na­liste amé­ri­cain, Edward Ber­nays, est sou­vent pré­sen­té comme l’inventeur de la pro­pa­gande moderne.

    Neveu de Sig­mund Freud, le pion­nier de la psy­cha­na­lyse, Ber­nays a inven­té le terme « rela­tions publiques » comme un euphé­misme pour dési­gner les mani­pu­la­tions et les tromperies.

    En 1929, il a per­sua­dé les fémi­nistes de pro­mou­voir les ciga­rettes pour les femmes en fumant lors d’une parade à New York – un com­por­te­ment consi­dé­ré à l’époque comme sau­gre­nu. Une fémi­niste, Ruth Booth, a décla­ré, « Femmes ! Allu­mez un nou­veau flam­beau de la liber­té ! Lut­tez contre un autre tabou sexiste ! »

    L’influence de Ber­nays s’étendait bien au-delà de la publi­ci­té. Son plus grand suc­cès a été de convaincre le public amé­ri­cain de se joindre à la grande tue­rie de la Pre­mière Guerre mon­diale. Le secret, disait-il, était « de fabri­quer le consen­te­ment » des per­sonnes afin de les « contrô­ler et orien­ter selon notre volon­té et à leur insu ».

    Il décri­vait cela comme « le véri­table pou­voir de déci­sion dans notre socié­té » et l’appelait le « gou­ver­ne­ment invisible ».

    Aujourd’hui, le gou­ver­ne­ment invi­sible n’a jamais été aus­si puis­sant et aus­si peu com­pris. Dans toute ma car­rière de jour­na­liste et de cinéaste, je n’ai jamais connu de pro­pa­gande aus­si influente sur nos vies que celle qui sévit aujourd’hui, et qui soit aus­si peu contestée.

    Ima­gi­nez deux villes. Les deux sont en état de siège par les forces gou­ver­ne­men­tales de ces pays. Les deux villes sont occu­pées par des fana­tiques, qui com­mettent des atro­ci­tés, comme la décapitation.

    Mais il y a une dif­fé­rence essen­tielle. Dans une des deux villes, les jour­na­listes occi­den­taux embar­qués avec les sol­dats gou­ver­ne­men­taux décrivent ces der­niers comme des libé­ra­teurs et annoncent avec enthou­siasme leurs batailles et leurs frappes aériennes. Il y a des pho­tos en pre­mière page de ces sol­dats héroïques fai­sant le V de la vic­toire. Il est très peu fait men­tion des vic­times civiles.

    Dans la deuxième ville – dans un pays voi­sin – il se passe presque exac­te­ment la même chose. Les forces gou­ver­ne­men­tales assiègent une ville contrô­lée par la même trempe de fanatiques.

    La dif­fé­rence est que ces fana­tiques sont sou­te­nus, équi­pés et armés par « nous » – par les Etats-Unis et la Grande-Bre­tagne. Ils ont même un centre de médias finan­cé par la Grande-Bre­tagne et les Etats-Unis.

    Une autre dif­fé­rence est que les sol­dats gou­ver­ne­men­taux qui assiègent cette ville sont les méchants, condam­nés pour avoir agres­sé et bom­bar­dé la ville – ce qui est exac­te­ment ce que les bons sol­dats font dans la pre­mière ville.

    Dérou­tant ? Pas vrai­ment. Tel est le double stan­dard de base qui est l’essence même de la pro­pa­gande. Je parle, bien sûr, du siège actuel de la ville de Mos­soul par les forces gou­ver­ne­men­tales ira­kiennes, sou­te­nues par les Etats-Unis et la Grande-Bre­tagne et le siège d’Alep par les forces gou­ver­ne­men­tales de la Syrie, sou­te­nues par la Rus­sie. L’un est bon ; l’autre est mauvais.

    Ce qui est rare­ment signa­lé est que les deux villes ne seraient pas occu­pées par des fana­tiques et rava­gées par la guerre si la Grande-Bre­tagne et les États-Unis n’avaient pas enva­hi l’Irak en 2003. Cette entre­prise cri­mi­nelle fut lan­cée sur la base de men­songes éton­nam­ment sem­blables à la pro­pa­gande qui déforme main­te­nant notre com­pré­hen­sion de la guerre en Syrie.

    Sans ce bat­te­ment de tam­bour de pro­pa­gande dégui­sé en infor­ma­tions, les mons­trueux Daesh, Al-Qai­da, al-Nus­ra et tout le reste de ces bandes de dji­ha­distes pour­raient ne pas exis­ter, et le peuple syrien ne serait pas en train de se battre pour sa survie.

    Cer­tains se sou­vien­dront peut-être de tous ces jour­na­listes de la BBC qui en 2003 défi­laient devant les camé­ras pour nous expli­quer que l’initiative de Blair était « jus­ti­fiée » pour ce qui allait deve­nir le crime du siècle. Les chaînes de télé­vi­sion US four­nis­saient les mêmes jus­ti­fi­ca­tions pour George W. Bush. Fox News invi­ta Hen­ry Kis­sin­ger pour dis­ser­ter sur les men­songes de Colin Powell.

    La même année, peu après l’invasion, j’ai fil­mé une inter­view à Washing­ton de Charles Lewis, le célèbre jour­na­liste d’investigation. Je lui ai deman­dé, « Qu’est-ce qui se serait pas­sé si les médias les plus libres du monde avaient sérieu­se­ment remis en ques­tion ce qui s’est avé­ré être une pro­pa­gande grossière ? »

    Il a répon­du que si les jour­na­listes avaient fait leur tra­vail, « il y a de très fortes chances qui nous ne serions pas entrés en guerre contre Irak. »

    Ce fut une décla­ra­tion cho­quante, et confir­mée par d’autres jour­na­listes célèbres à qui j’ai posé la même ques­tion – Dan Rather de CBS, David Rose du Obser­ver et des jour­na­listes et pro­duc­teurs de la BBC, qui sou­hai­taient res­ter anonymes.

    En d’autres mots, si les jour­na­listes avaient fait leur tra­vail, s’ils avaient contes­té et enquê­té sur la pro­pa­gande au lieu de l’amplifier, des cen­taines de mil­liers d’hommes, de femmes et d’enfants seraient encore en vie aujourd’hui, et il n’y aurait pas de Daesh et aucun siège à Alep ou à Mossoul.

    Il y aurait eu aucune atro­ci­té dans le métro de Londres le 7 Juillet 2005. Il n’y aurait eu aucune fuite de mil­lions de réfu­giés ; il n’y aurait pas de camps misérables.

    Lorsque l’atrocité ter­ro­riste a eu lieu à Paris, au mois de novembre der­nier, le pré­sident Fran­çois Hol­lande a immé­dia­te­ment envoyé des avions pour bom­bar­der la Syrie – et plus de ter­ro­risme a sui­vi, de façon pré­vi­sible, pro­duit par la gran­di­lo­quence de Hol­lande sur la France « en guerre » et « ne mon­trant aucune pitié ». Que la vio­lence de l’État et la vio­lence dji­ha­diste s’alimentent mutuel­le­ment est une réa­li­té qu’aucun diri­geant natio­nal n’a le cou­rage d’aborder.

    « Lorsque la véri­té est rem­pla­cée par le silence », a décla­ré le dis­si­dent sovié­tique Yev­tu­shen­ko, « le silence devient un mensonge ».

    L’attaque contre l’Irak, l’attaque contre la Libye, l’attaque contre la Syrie ont eu lieu parce que les diri­geants de cha­cun de ces pays n’étaient pas des marion­nettes de l’Occident. Le bilan en matière de droits de l’homme d’un Sad­dam ou d’un Kadha­fi est hors de pro­pos. Ils ont déso­béi aux ordres et n’ont pas aban­don­né le contrôle de leur pays.

    Le même sort atten­dait Slo­bo­dan Milo­se­vic une fois qu’il avait refu­sé de signer un « accord » qui exi­geait l’occupation de la Ser­bie et sa conver­sion à une éco­no­mie de mar­ché. Son peuple fut bom­bar­dé, et il fut pour­sui­vi à La Haye. Une telle indé­pen­dance est intolérable.

    Comme Wik­Leaks l’a révé­lé, ce ne fut que lorsque le diri­geant syrien Bashar al-Assad reje­ta en 2009 un pro­jet d’oléoduc qui devait tra­ver­ser son pays en pro­ve­nance du Qatar vers l’Europe, qu’il a été attaqué.

    A par­tir de ce moment, la CIA a pré­vu de détruire le gou­ver­ne­ment de la Syrie avec les fana­tiques jiha­distes – les mêmes fana­tiques qui tiennent actuel­le­ment en otage les habi­tants de Mos­soul et des quar­tiers est d’Alep.

    Pour­quoi les médias n’en parlent pas ? L’ancien fonc­tion­naire du Minis­tère des Affaires étran­gères bri­tan­nique, Carne Ross, qui était res­pon­sable des sanc­tions opé­ra­tion­nelles contre l’Irak, m’a dit : « Nous four­nis­sions aux jour­na­listes des bribes d’informations soi­gneu­se­ment triées, ou nous les tenions à l’écart. Voi­là com­ment ça fonctionnait. ».

    L’allié médié­val de l’Occident, l’Arabie Saou­dite – à laquelle les Etats-Unis et la Grande-Bre­tagne vendent des mil­liards de dol­lars d’armement – est en ce moment en train de détruire le Yémen, un pays si pauvre que, dans le meilleur des cas, la moi­tié des enfants souffrent de malnutrition.

    Cher­chez sur You­Tube et vous ver­rez le genre de bombes mas­sives – « nos » bombes – que les Saou­diens uti­lisent contre des vil­lages de terre bat­tue, et contre les mariages et les funérailles.

    Les explo­sions res­semblent à de petites bombes ato­miques. Ceux qui pilotent ces bombes depuis l’Arabie Saou­dite tra­vaillent côte à côte avec des offi­ciers bri­tan­niques. Vous n’en enten­drez pas par­ler dans les jour­naux télé­vi­sés du soir.

    La pro­pa­gande est plus effi­cace lorsque notre consen­te­ment est fabri­qué par l’élite édu­quée – Oxford, Cam­bridge, Har­vard, Colum­bia – qui fait car­rière à la BBC, au Guar­dian, New York Times, Washing­ton Post.

    Ces médias sont répu­tés pour être pro­gres­sistes. Ils se pré­sentent comme des gens éclai­rés, des tri­buns pro­gres­sistes de la morale ambiante. Ils sont anti-racistes, pro-fémi­nistes et pro-LGBT.

    Et ils adorent la guerre.

    En même temps qu’ils défendent le fémi­nisme, ils sou­tiennent les guerres rapaces qui nient les droits d’innombrables femmes, dont le droit à la vie.

    En 2011, la Libye, un Etat moderne, fut détruite sous pré­texte que Mouam­mar Kadha­fi était sur le point de com­mettre un géno­cide contre son propre peuple. L’information tour­nait en boucle ; mais il n’y avait aucune preuve. C’était un mensonge.

    En réa­li­té, la Grande-Bre­tagne, l’Europe et les États-Unis vou­laient ce qu’ils aiment à appe­ler un « chan­ge­ment de régime » en Libye, le plus grand pro­duc­teur de pétrole en Afrique. L’influence de Kadha­fi sur le conti­nent et, sur­tout, son indé­pen­dance était intolérable.

    Il a donc été assas­si­né avec un cou­teau dans son arrière par des fana­tiques, sou­te­nus par les Etats-Unis, la Grande-Bre­tagne et la France. Devant une camé­ra, Hil­la­ry Clin­ton a applau­di sa mort hor­rible en décla­rant, « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ! »

    La des­truc­tion de la Libye fut un triomphe média­tique. Tan­dis que l’on bat­tait les tam­bours de guerre, Jona­than Freed­land écri­vait dans le Guar­dian : « Bien que les risques soient bien réels, le cas d’une inter­ven­tion reste forte. »

    Inter­ven­tion. Un mot poli, bénin, très « Guar­dian », dont la signi­fi­ca­tion réelle, pour la Libye, fut la mort et la destruction.

    Selon ses propres dos­siers, l’OTAN a lan­cé 9.700 « frappes aériennes » contre la Libye, dont plus d’un tiers étaient des­ti­nées à des cibles civiles. Elles com­pre­naient des mis­siles avec des ogives d’uranium. Regar­dez les pho­tos des décombres à Misu­ra­ta et à Syrte, et les fosses com­munes iden­ti­fiées par la Croix-Rouge. Le rap­port de l’Unicef ​​sur les enfants tués dit, « la plu­part [d’entre eux] avaient moins de dix ans. » Comme consé­quence directe, Syrte est deve­nue la capi­tale de l’Etat Islamique.

    L’Ukraine est un autre triomphe média­tique. Des jour­naux libé­raux res­pec­tables tels que le New York Times, le Washing­ton Post et le Guar­dian, et les dif­fu­seurs tra­di­tion­nels tels que la BBC, NBC, CBS et CNN ont joué un rôle cru­cial dans le condi­tion­ne­ment de leurs télé­spec­ta­teurs pour accep­ter une nou­velle et dan­ge­reuse guerre froide.

    Tous ont défor­mé les évé­ne­ments en Ukraine pour en faire un acte malé­fique de la Rus­sie, alors qu’en réa­li­té, le coup d’Etat en Ukraine en 2014 fut le tra­vail des États-Unis, aidés par l’Allemagne et de l’OTAN.

    Cette inver­sion de la réa­li­té est tel­le­ment omni­pré­sente que les menaces mili­taires de Washing­ton envers la Rus­sie sont pas­sées sous silence ; tout est occul­té par une cam­pagne de déni­gre­ment et de peur du genre de celui que j’ai connu pen­dant la pre­mière guerre froide. Une fois de plus, les Russ­koffs viennent nous cher­cher des poux, diri­gés par un nou­veau Sta­line, que The Eco­no­mist dépeint comme le diable.

    L’occultation de la véri­té sur l’Ukraine est une des opé­ra­tions de cen­sure les plus com­plètes que j’ai jamais vue. Les fas­cistes qui ont conçu le coup d’Etat à Kiev sont de la même trempe que ceux qui ont sou­te­nu l’invasion nazie de l’Union sovié­tique en 1941. Alors que l’on se répand sur les craintes d’une mon­tée de l’antisémitisme fas­ciste en Europe, aucun diri­geant ne men­tionne les fas­cistes en Ukraine – sauf Vla­di­mir Pou­tine, mais lui ne compte pas.

    Beau­coup dans les médias occi­den­taux ont tra­vaillé dur pour pré­sen­ter la popu­la­tion rus­so­phone eth­nique de l’Ukraine comme des étran­gers dans leur propre pays, comme des agents de Mos­cou, presque jamais comme des Ukrai­niens qui cherchent une fédé­ra­tion en Ukraine et, en tant que citoyens ukrai­niens, qui résistent à un coup d’Etat orches­tré depuis l’étranger contre leur gou­ver­ne­ment élu.

    Chez les bel­li­cistes règne pra­ti­que­ment le même état d’excitation que lors d’une réunion de classe. Le bat­teurs de tam­bour du Washing­ton Post qui incitent à la guerre contre la Rus­sie sont les mêmes qui publiaient les men­songes sur les armes de des­truc­tions mas­sive de Sad­dam Hussein.

    Pour la plu­part d’entre nous, la cam­pagne pré­si­den­tielle US est un spec­tacle de monstres, où Donald Trump tient le rôle du grand méchant. Mais Trump est détes­té par ceux qui détiennent le pou­voir aux États-Unis pour des rai­sons qui ont peu à voir avec son com­por­te­ment odieux et ses opi­nions. Pour le gou­ver­ne­ment invi­sible à Washing­ton, le Trump impré­vi­sible est un obs­tacle au pro­jet de l’Amérique pour le 21e siècle, qui est de main­te­nir la domi­na­tion des États-Unis et de sou­mettre la Rus­sie, et, si pos­sible, la Chine.

    Pour les mili­ta­ristes à Washing­ton, le vrai pro­blème avec Trump est que, dans ses moments de luci­di­té, il ne semble pas vou­loir une guerre avec la Rus­sie ; il veut par­ler avec le pré­sident russe, pas le com­battre ; il dit qu’il veut par­ler avec le pré­sident de la Chine.

    Dans le pre­mier débat avec Hil­la­ry Clin­ton, Trump a pro­mis de ne pas être le pre­mier à uti­li­ser des armes nucléaires dans un conflit. Il a dit : « Je ne vou­drais cer­tai­ne­ment pas effec­tuer la pre­mière frappe. Une fois l’option nucléaire prise, c’est fini. » Les médias n’en ont pas parlé.

    Le pen­sait-il réel­le­ment ? Qui sait ? Il se contre­dit sou­vent. Mais ce qui est clair, c’est que Trump est consi­dé­ré comme une grave menace pour le sta­tu quo entre­te­nu par le vaste appa­reil de sécu­ri­té natio­nale qui opère aux États-Unis, quel que soit l’occupant de la Mai­son Blanche.

    La CIA veut le voir bat­tu. Le Penta­gone veut le voir bat­tu. Les médias veulent le voir bat­tu. Même son propre par­ti veut le voir bat­tu. Il repré­sente une menace pour les diri­geants du monde – contrai­re­ment à Clin­ton, qui n’a lais­sé aucun doute qu’elle était prête à aller en guerre contre la Rus­sie et la Chine, deux pays qui pos­sèdent des armes nucléaires.

    Clin­ton a la forme, comme elle s’en vante sou­vent. En effet, elle n’a plus rien à prou­ver. En tant que séna­trice, elle a sou­te­nu le bain de sang en Irak. Quand s’est pré­sen­tée contre Oba­ma en 2008, elle a mena­cé de « tota­le­ment détruire » l’Iran. En tant que secré­taire d’Etat, elle a com­plo­té dans la des­truc­tion des gou­ver­ne­ments de la Libye et du Hon­du­ras et mis en branle la pro­vo­ca­tion de la Chine.

    Elle a pro­mis de sou­te­nir une zone d’exclusion aérienne en Syrie – une pro­vo­ca­tion directe d’une guerre avec la Rus­sie. Clin­ton pour­rait bien deve­nir le pré­sident le plus dan­ge­reux des États-Unis de mon vivant – un titre pour lequel la concur­rence est rude.

    Sans la moindre preuve, elle a accu­sé la Rus­sie de sou­te­nir Trump et d’avoir pira­té ses e‑mails. Publiés par Wiki­Leaks, ces e‑mails nous révèlent que ce que dit Clin­ton en pri­vé, dans ses dis­cours aux riches et puis­sants, est le contraire de ce qu’elle dit en public.

    Voi­là pour­quoi il est si impor­tant de faire taire et de mena­cer Julian Assange. En tant que diri­geant de Wiki­Leaks, Julian Assange connaît la véri­té. Et per­met­tez-moi de ras­su­rer tous ceux qui sont pré­oc­cu­pés, il va bien, et Wiki­Leaks tourne à plein régime.

    Aujourd’hui, la plus grande accu­mu­la­tion de forces diri­gées par les Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mon­diale est en route – dans le Cau­case et l’Europe orien­tale, à la fron­tière avec la Rus­sie, et en Asie et dans le Paci­fique, où la Chine est la cible.

    Gar­dez cela à l’esprit lorsque le cirque de l’élection pré­si­den­tielle attein­dra son apo­gée le 8 Novembre, Si Clin­ton gagne, un chœur des com­men­ta­teurs écer­ve­lés célé­bre­ra son cou­ron­ne­ment comme un grand pas en avant pour les femmes. Aucun ne men­tion­ne­ra les vic­times de Clin­ton : les femmes syriennes, les femmes ira­kiennes, les femmes libyennes. Aucun ne men­tion­ne­ra les exer­cices de défense civile menées en Rus­sie. Aucun ne rap­pel­le­ra « les flam­beaux de la liber­té » d’Edward Bernays.

    Un jour, le porte-parole char­gé des rela­tions avec la presse de George Bush a qua­li­fié les médias de « faci­li­ta­teurs complices ».

    Venant d’un haut fonc­tion­naire d’une admi­nis­tra­tion dont les men­songes, per­mis par les médias, ont pro­vo­qué tant de souf­frances, cette des­crip­tion est un aver­tis­se­ment de l’histoire.

    En 1946, le pro­cu­reur du Tri­bu­nal de Nurem­berg a décla­ré au sujet des médias alle­mands : « Avant chaque agres­sion majeure, ils lan­çaient une cam­pagne de presse cal­cu­lée pour affai­blir leurs vic­times et pré­pa­rer psy­cho­lo­gi­que­ment le peuple alle­mand pour une attaque. Dans le sys­tème de pro­pa­gande, la presse quo­ti­dienne et la radio étaient les armes les plus importantes. »

    John Pil­ger

    Tra­duc­tion « j’avais récem­ment recom­men­cé à écou­ter France-Inter mais je n’ai tenu qu’une petite semaine » par VD pour le Grand Soir avec pro­ba­ble­ment toutes les fautes et coquilles habituelles.

    »» http://​john​pil​ger​.com/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​i​n​s​i​d​e​-​t​h​e​-​i​n​v​i​s​i​b​l​e​-​g​o​v​e​r​n​m​e​n​t​-​w​a​r​-​p​r​o​p​a​g​a​n​d​a​-​c​l​i​n​t​o​n​-​t​r​ump
    URL de cet article 31101
    http://www.legrandsoir.info/a‑l-interieur-du-gouvernement-invisible-guerre-propagande-clinton-trump.html

    Réponse

Laisser un commentaire

Derniers articles

Essai pour un contrôle populaire des institutions – DÉFINITION, FORCE ET ENJEUX DE LA CONSTITUTION : pourquoi nous sommes complètement fous de ne pas nous y intéresser en priorité absolue (3 vidéos intégrales et texte)

Essai pour un contrôle populaire des institutions – DÉFINITION, FORCE ET ENJEUX DE LA CONSTITUTION : pourquoi nous sommes complètement fous de ne pas nous y intéresser en priorité absolue (3 vidéos intégrales et texte)

Chers amis, Je récapitule, sur ma chaîne et dans ce billet, les vidéos que j'ai conçues et publiées pour Une Nôtre Histoire pour faire le point sur la démocratie et les institutions, en insistant évidemment sur l'importance prioritaire d'un processus constituant...