[Il n’y a QUE NOUS pour EMPÊCHER nos prétendus « représentants » de nous jeter (à nouveau) dans LA GUERRE] Communiqué du Sommet de l’OTAN à Varsovie : préparer le crime d’agression

23/07/2016 | 35 commentaires

[Il n’y a QUE NOUS pour EMPÊCHER nos pré­ten­dus « repré­sen­tants » de nous jeter (à nou­veau) dans LA GUERRE]

Communiqué du Sommet de l’OTAN à Varsovie : préparer le crime d’agression

http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​c​o​m​m​u​n​i​q​u​e​-​d​u​-​s​o​m​m​e​t​-​d​e​-​l​o​t​a​n​-​a​-​v​a​r​s​o​v​i​e​-​p​r​e​p​a​r​e​r​-​l​e​-​c​r​i​m​e​-​d​a​g​r​e​s​s​ion

Par Chris­to­pher Black – Le 18 juillet 2016 – Source New Orien­tal Review

J’ai été avo­cat de la défense la plus grande par­tie de ma vie pro­fes­sion­nelle et je n’ai pas l’habitude de recueillir des preuves pour enga­ger des pour­suites, mais les cir­cons­tances m’ont inci­té à ouvrir un dos­sier pour le pro­cu­reur de la Cour pénale inter­na­tio­nale, ou peut-être un futur tri­bu­nal citoyen. Ce dos­sier contient la preuve que les diri­geants de l’OTAN sont cou­pables du plus grave crime contre l’humanité, le crime d’agression. Je vou­drais par­ta­ger avec vous quelques brèves notes inté­res­santes pro­ve­nant de ce fichier, que je sou­mets à votre réflexion.

L’Article 8bis du Sta­tut de Rome, le sta­tut régis­sant la Cour pénale inter­na­tio­nale, stipule :

Aux fins du pré­sent Sta­tut, on entend par « crime d’agression » la pla­ni­fi­ca­tion, la pré­pa­ra­tion, le lan­ce­ment ou l’exécution par une per­sonne effec­ti­ve­ment en mesure de contrô­ler ou de diri­ger l’action poli­tique ou mili­taire d’un État, d’un acte d’agression qui, par sa nature, sa gra­vi­té et son ampleur, consti­tue une vio­la­tion mani­feste de la Charte des Nations Unies.

Le com­mu­ni­qué de l’OTAN publié à l’issue du congrès de Var­so­vie le 9 juillet est la preuve directe d’une telle pla­ni­fi­ca­tion et pré­pa­ra­tion et donc d’une conspi­ra­tion par les diri­geants de l’OTAN pour com­mettre des actes d’agression contre la Rus­sie. Cela ferait l’objet d’un acte d’accusation de la Cour pénale inter­na­tio­nale contre les diri­geants de l’alliance mili­taire si la pro­cu­reure de la CPI était effec­ti­ve­ment indé­pen­dante, ce qu’elle n’est pas. Et bien sûr, si les articles rela­tifs aux crimes d’agression étaient en vigueur, ce qui ne se pro­dui­ra pas avant le 1er jan­vier 2017, le cas échéant, sous les articles du Sta­tut de Rome.

Néan­moins, le pro­blème tech­nique de la juri­dic­tion qui empêche l’émission d’une incul­pa­tion contre les diri­geants de l’OTAN en ce moment, ne légi­time pas la pla­ni­fi­ca­tion et la pré­pa­ra­tion d’actes d’agression conte­nus dans le com­mu­ni­qué de l’OTAN ni ne réduit le poids moral du crime d’agression défi­ni dans le Sta­tut et les prin­cipes de Nurem­berg, parce que le crime d’agression est le crime de guerre suprême.

Selon leurs propres mots, impri­més en noir sur blanc dans leur com­mu­ni­qué du 9 juillet, les diri­geants de l’OTAN, cha­cun d’entre eux, et les états-majors entiers des forces armées de cha­cun des pays de l’OTAN, sont cou­pables du crime d’agression. Le fait qu’il n’y ait pas d’organe effi­cace devant lequel ils puissent être tra­duits en jus­tice est sans rap­port avec le fait du crime com­mis. Ils sont les enne­mis de l’humanité et, incul­pés ou non, ils sont des hors-la-loi inter­na­tio­naux qui doivent être iden­ti­fiés en tant que tels et appe­lés à rendre des comptes à leurs propres peuples.

La preuve de leurs crimes est bien évi­dem­ment anté­rieure à ce com­mu­ni­qué et consiste en années d’actes com­mis par les puis­sances de l’OTAN depuis que l’Union sovié­tique s’est dis­soute ain­si que le Pacte de Var­so­vie, en ver­tu de l’accord dit Acte fon­da­teur OTAN–Russie de 1997, selon lequel l’OTAN ne s’étendrait dans aucun des pays for­mel­le­ment membres du Pacte de Var­so­vie ou de l’URSS, ni n’y ins­tal­le­rait d’armes nucléaires. L’OTAN a conti­nuel­le­ment bri­sé cet accord depuis lors et a com­mis, en tant qu’organisation ou par des groupes de ses États membres, des actes d’agression contre la You­go­sla­vie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Rus­sie (pen­dant l’attaque de la Géor­gie contre l’Ossétie du Sud et en sou­te­nant les groupes ter­ro­ristes tchét­chènes en Rus­sie même), l’Ukraine et la Syrie, chaque acte d’agression étant appuyé par des cam­pagnes de pro­pa­gande mas­sives pour ten­ter de jus­ti­fier ces crimes en répan­dant cette pro­pa­gande auprès des peuples qu’ils sont cen­sés informer.

Ces mêmes puis­sances ont com­mis et com­mettent d’autres actes d’agression contre la Répu­blique popu­laire démo­cra­tique de Corée, l’Iran et la Chine, et aug­mentent conti­nuel­le­ment leur pla­ni­fi­ca­tion et leur pré­pa­ra­tion pour agres­ser ces pays. Ces plans sont aus­si éta­lés dans le com­mu­ni­qué de l’OTAN, mais la plus grave menace pour l’humanité est la menace exis­ten­tielle immé­diate contre la Rus­sie, contre laquelle la par­tie prin­ci­pale de ce com­mu­ni­qué est dirigée.

Le com­mu­ni­qué de l’OTAN est de fait une décla­ra­tion de guerre à la Rus­sie. Il n’y a pas d’autre manière de l’interpréter.

Il y a plu­sieurs mois, j’ai décla­ré que nous pou­vions consi­dé­rer l’accumulation des forces de l’OTAN en Europe de l’Est, le coup d’État de l’OTAN qui a ren­ver­sé le gou­ver­ne­ment de Ianou­ko­vitch en Ukraine, la ten­ta­tive de s’emparer de la base navale russe à Sébas­to­pol, les attaques immé­diates contre les civils ukrai­niens dans les pro­vinces orien­tales qui refu­saient d’accepter le coup d’État de l’OTAN, la pro­pa­gande constante contre la Rus­sie en tant qu’agres­seur et la guerre éco­no­mique menée contre la Rus­sie sous cou­vert de sanc­tions est l’équivalent d’une seconde Opé­ra­tion Bar­ba­ros­sa, le nom don­né à l’invasion de l’Union sovié­tique par le Troi­sième Reich en 1941. J’hésitais à le décrire ain­si, mais les faits étaient là et d’autres ont recon­nu main­te­nant que l’analogie est cor­recte. Et exac­te­ment comme les diri­geants du Troi­sième Reich ont été fina­le­ment tenus pour res­pon­sables de leurs crimes à Nurem­berg, les diri­geants du nou­veau Reich que les Amé­ri­cains et leurs États vas­saux pro­jettent d’imposer au reste d’entre nous devraient l’être aussi.

Au para­graphe 5 du com­mu­ni­qué et après, ils com­mettent la pre­mière par­tie de leur crime en défi­nis­sant de pré­ten­dus actes agres­sifs de la Rus­sie, dans les­quels, dans tous les cas, ils sont les véri­tables agresseurs.

Au para­graphe 15, ils déclarent, après quelques sor­nettes à pro­pos du par­te­na­riat entre l’OTAN et la Rus­sie :

« Nous regret­tons que mal­gré des appels répé­tés des Alliés et de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale depuis 2014 pour que la Rus­sie change de cap, les condi­tions à cette rela­tions n’existent pas actuel­le­ment. La nature des rela­tions de l’Alliance avec la Rus­sie et les aspi­ra­tions à un par­te­na­riat seront subor­don­nées à un chan­ge­ment clair et construc­tif des actions de la Rus­sie, qui doit démon­trer son res­pect du droit inter­na­tio­nal et de ses obli­ga­tions et res­pon­sa­bi­li­tés inter­na­tio­nales. Jusque là, nous ne pou­vons pas reve­nir au busi­ness as usual. »

Ce qu’ils veulent dire en par­lant du chan­ge­ment de cap de la Rus­sie est, bien sûr, qu’elle fasse ce qu’ils ordonnent, et le « res­pect du droit inter­na­tio­nal » ne signi­fie rien d’autre que de se plier aux dik­tats de l’OTAN. Le monde a vu ce qui est arri­vé à la You­go­sla­vie quand le pré­sident Milo­se­vic a eu le cou­rage de lui dire d’aller se faire voir, alors que Made­laine Albright lui pré­sen­tait sa longue liste de reven­di­ca­tions, y com­pris l’occupation de la You­go­sla­vie par les forces de l’OTAN et le déman­tè­le­ment du socia­lisme, sui­vi par le choix d’obéir ou d’être bom­bar­dé. Le gou­ver­ne­ment you­go­slave avait le droit et, en plus,  le cou­rage, de la défier, et donc les diri­geants de l’OTAN ont acti­vé les cas­seurs de jambes, les exé­cu­teurs et les assas­sins qui servent dans leurs armées et ont com­men­cé la des­truc­tion mas­sive d’un membre fon­da­teur du Mou­ve­ment des non-alignés.

Nous l’avons vu à nou­veau en Afgha­nis­tan, enva­hi sous le pré­texte juri­dique qu’il héber­geait un sup­po­sé cri­mi­nel, Ben Laden, qui n’a jamais été accu­sé de crime [accu­sé, si. Recon­nu cou­pable, jamais. NdT] et qui tra­vaillait sous le com­man­de­ment de l’armée éta­su­nienne au Koso­vo en 1998–1999, lut­tant contre le gou­ver­ne­ment yougoslave.

Nous l’avons vu avec l’Irak, som­mé de remettre des armes qu’il n’a jamais eues, puis atta­qué avec choc et effroi, une démons­tra­tion de puis­sance mili­taire conçue non seule­ment pour l’Irak mais pour le monde entier : voi­là ce que nous vous ferons si vous ne jouez pas le jeu.

Nous l’avons vu avec le pré­sident Aris­tide à Haï­ti en 2004, lorsque des sol­dats amé­ri­cains et cana­diens l’ont arrê­té en poin­tant les fusils sur lui et l’ont exi­lé, l’enchaînant en Afrique, pen­dant que le monde regar­dait ailleurs. Nous l’avons vu en 2010, lorsque le pré­sident Laurent Gbag­bo a été arrê­té par les Fran­çais et jeté dans les maré­cages de la Cour pénale inter­na­tio­nale. Nous l’avons vu en 2011, lorsque l’OTAN a détruit la Libye socia­liste et nous voyons aujourd’hui com­ment ils tentent la même chose contre la Syrie et l’Irak, l’Iran, la Corée du Nord, la Chine et, le plus impor­tant, contre la Russie.

Le para­graphe 15 n’est rien d’autre qu’un dik­tat, « obéis-nous ou nous ne pour­rons pas retour­ner au sta­tu quo » ce qui signi­fie, en fin de compte, la guerre.

Suit alors une longue série de para­graphes pleins de men­songes et de dis­tor­sions sur des évé­ne­ments tous impu­tés à la Rus­sie. Ils savent que ce sont des men­songes et des dis­tor­sions, bien sûr, mais le prin­cipe est que ces com­mu­ni­qués sont géné­rés à Washing­ton comme outils de pro­pa­gande des­ti­nés à être cités encore et encore dans les médias occi­den­taux et men­tion­nés par leurs diplo­mates et leurs poli­ti­ciens dans tous les discours.

Au para­graphe 15 et ensuite, ils se réfèrent à leurs plans pour leur nou­velle Opé­ra­tion Bar­ba­ros­sa, l’accumulation des forces de l’OTAN en Europe de l’Est. Ils l’appellent le Plan de pré­pa­ra­tion à l’action. En d’autres termes, tous ces para­graphes exposent leurs plans pour pré­pa­rer leur capa­ci­té logis­tique et stra­té­gique dans le but d’attaquer la Rus­sie. Qu’ils aient l’intention de le faire est main­te­nant clair, avec le pla­ce­ment de sys­tèmes anti-mis­siles en Pologne et en Rou­ma­nie et bien­tôt sur le flanc sud-est de la Rus­sie en Corée, des mis­siles des­ti­nés à garan­tir le suc­cès d’une pre­mière frappe ato­mique sur la Rus­sie par les forces nucléaires de l’OTAN. Les sys­tèmes anti-mis­siles sont conçus pour inter­cep­ter tous les mis­siles de repré­sailles lan­cés par les sur­vi­vants en Rus­sie. Mais, comme le pré­sident Pou­tine l’a rele­vé, ils peuvent aus­si être uti­li­sés direc­te­ment de manière offensive.

Ils sou­lignent ensuite que les armes nucléaires sont une par­tie impor­tante de leur stra­té­gie, et déclarent dans le para­graphe 53 :

« La posi­tion de l’OTAN en matière de dis­sua­sion nucléaire repose aus­si, en par­tie, sur les armes nucléaires déployées en avant par les États-Unis en Europe et sur les capa­ci­tés et l’infrastructure four­nies par les Alliés concer­nés. » La crainte est qu’avec les récents exer­cices en Pologne et dans l’Arctique − dans les­quels l’usage de frappes aériennes pour lan­cer des armes nucléaires telles que des mis­siles de croi­sière nucléaires poin­tés sur la Rus­sie − a joué un rôle impor­tant − les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN pro­jettent et pré­parent une attaque nucléaire sur la Rus­sie. C’est la seule conclu­sion pos­sible, puisqu’il est clair que la Rus­sie n’a aucune inten­tion d’attaquer aucun pays en Europe de l’Est ou ailleurs. Donc l’excuse don­née que la pré­sence d’armes nucléaires en Europe est une dis­sua­sion contre l’agres­sion russe est clai­re­ment un men­songe et, par consé­quent, leur pré­sence ne peut avoir qu’un seul but : être uti­li­sées pour une attaque.

La preuve est devant nous, le dos­sier est com­plet. Il est posé sur un bureau, il prend la pous­sière, il n’est d’aucune uti­li­té pour per­sonne, excep­té le tri­bu­nal de l’opinion publique, et qu’est-ce que ça vaut, ces jours ci ? Mais peut-être que quelqu’un, là-bas, le pren­dra, le met­tra au point et le don­ne­ra à un tri­bu­nal, peut-être quelqu’un du peuple, pour le peuple, mis en place par le peuple, pour juger ceux qui pro­jettent de détruire le peuple, qui peut agir rapi­de­ment avant que le crime d’agression final soit com­mis contre la Rus­sie ; contre nous tous.

Chris­to­pher Black est un juriste péna­liste inter­na­tio­nal basé à Toron­to, il est membre du Bar­reau du Haut-Cana­da et il est connu pour un grand nombre de cas très média­ti­sés por­tant sur les droits humains et les crimes de guerre, en par­ti­cu­lier pour le maga­zine en ligne New Eas­tern Outlook.

Tra­duit par Diane, véri­fié par Wayan, relu par Cathe­rine pour le Saker francophone

 
Source : Le Saker francophone

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Étienne

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35 Commentaires

  1. etienne

    Le Com­mu­ni­qué du Som­met de Var­so­vie de l’OTAN, com­men­té par Oli­vier Ber­ruyer, il y a 10 jours (mer­ci à toi, Olivier) :

    « Le der­nier com­mu­ni­qué de l’OTAN. Un bijou de nov­langue, d’inversion des réa­li­tés, à étu­dier de près pour qui veut com­prendre com­ment naissent les guerres.

    La Rus­sie est citée… 55 fois. La Chine, 0…

    C’était bien la paix…

    (je vous ai sur­li­gné les pas­sages les plus importants)

    OB »

    https://​www​.les​-crises​.fr/​c​o​m​m​u​n​i​q​u​e​-​d​u​-​s​o​m​m​e​t​-​d​e​-​v​a​r​s​o​v​i​e​-​d​e​-​l​o​t​an/

    Rap­pel (2015) :

    Réponse
  2. etienne

    La stra­té­gie mili­taire des Etats-Unis pour­rait géné­rer un conflit nucléaire, par John V. Walsh pour RT :

    « Le ministre alle­mand des Affaires étran­gères Frank-Wal­ter Stein­meier a cri­ti­qué « les solu­tions mili­taires » de l’O­TAN. Pour­quoi ses membres eux-mêmes se mettent à blâ­mer l’Al­liance ? Le jour­na­liste John Walsh cherche une explication.

    Les cri­tiques de Frank-Wal­ter Stein­meier sur l’attitude de l’OTAN est celle d’un homme qui observe un raz-de-marée des­truc­teur ras­sem­blant ses forces, simi­laire à ceux qui ont englou­ti son pays deux fois au cours du XXe siècle.

    « Nous ne devrions sur­tout pas aggra­ver la situa­tion en envoyant des troupes… Qui­conque croit qu’une parade sym­bo­lique de chars sur la fron­tière Est de l’alliance va garan­tir notre sécu­ri­té se trompe… Nous serions bien avi­sés de ne créer de pré­textes pour renou­ve­ler une vieille confron­ta­tion. [Cela serait] fatal de ne recher­cher que des solu­tions mili­taires et une poli­tique de dis­sua­sion », a décla­ré le ministre alle­mand des Affaires étran­gères, Frank-Wal­ter Stein­meier, au sujet des récents exer­cices mili­taires de l’OTAN en Pologne et dans les pays baltes.

    Sous le pré­texte de l’«endiguement », les Etats-Unis pro­gressent conti­nuel­le­ment dans leur nou­velle guerre froide avec la Rus­sie et la Chine

    Ses craintes ne devraient pas être igno­rées puisque ce sont celles d’un homme qui occupe un poste lui per­met­tant de savoir ce que pré­parent les Etats-Unis. Ses paroles reflètent les craintes de plus en plus de gens à tra­vers l’Eurasie, de la France au Japon.

    Sous le pré­texte de l’«endiguement », les Etats-Unis pro­gressent conti­nuel­le­ment dans leur nou­velle guerre froide avec la Rus­sie et la Chine. Leur ins­tru­ment en Occi­dent est l’OTAN, et en Orient, le Japon et n’importe quel autre pays de valeur qui peut être englouti.

    C’est une guerre froide qui ne cesse de s’intensifier, avec des guerres par pro­cu­ra­tion qui font rage dans l’Est de l’Ukraine et en Syrie et avec des confron­ta­tions en Mer de Chine méri­dio­nale. Il est de plus en plus pro­bable que ces points sous haute ten­sion vont s’embraser et débou­cher sur un conflit mili­taire ouvert. » […] (Lire la suite…)

    https://​fran​cais​.rt​.com/​o​p​i​n​i​o​n​s​/​2​3​6​0​6​-​s​t​r​a​t​e​g​i​e​-​e​t​a​t​s​-​u​n​i​s​-​n​u​c​l​e​a​ire

    John V. Walsh est titu­laire d’un mas­ter de la facul­té de méde­cine d’Har­vard et a com­men­cé sa car­rière pro­fes­sion­nelle dans la recherche en tant que pro­fes­seur de phy­sio­lo­gie et de neu­ros­cience à la facul­té de méde­cine de l’université du Mas­sa­chus­setts. Il milite depuis long­temps contre la guerre et a pré­sen­té sa can­di­da­ture aux élec­tions séna­to­riales deux fois. Depuis 2004, il écrit des articles pour faire entendre la voix de la paix dans plu­sieurs médias, de gauche comme de droite, notam­ment Anti­war, Consor­tium News, Coun­ter Punch, Dis­si­dent Voice, FFF, ICH, Lew Rock­well et RT. Ses articles sont éga­le­ment tra­duits en chi­nois et publiés dans des jour­naux chinois.

    Réponse
  3. Eve

    Bon­jour à tous
    Le monde a de bien grands enfants qui n’ont pas ter­mi­né leur adolescence !
    En face , Vla­di­mir Pou­tine en pleine pos­ses­sion de ses facul­tés d’a­dulte pour­rait bien leur pas­ser une der­nière et magis­trale fes­sée ! Mais une fois la machine lan­cée .….… l’ir­ré­ver­sible sera com­mis comme cha­cun sait .
    Inter­dites par l’é­tat d’ur­gence chez nous , les mani­fes­ta­tions expri­mant le refus de tous ces pro­jets de guerre n’au­ront pro­ba­ble­ment pas lieu .
    Conti­nuer de vous lire serait un grand bonheur !
    ève

    Réponse
  4. etienne
    • Eve

      Ce fut un grand soir pour le Pré­sident , Vla­di­mir Pou­tine , Michel Col­lon et tous ceux qui sou­tiennent la Syrie !
      Rien n’au­ra été lais­sé au hasard dans cette série de ques­tions , dont tout de même cer­taines sont tor­dues , voir indis­crètes ! Un véri­table interrogatoire
      de tri­bu­nal mili­taire où le pré­sident n’a failli à aucun moment il me semble .
      Cela ne veut pas dire qu’il est exempt de tous reproches !
      Main­te­nant , on va deman­der le même inter­ro­ga­toire pour tous les pré­si­dents en fonc­tion à l’heure actuelle ! À rire et à pleurer .…

      Réponse
  5. etienne

    Oli­vier Ber­ruyer (jour­na­liste exem­plaire, à mon avis, donc for­cé­ment amateur) :

    [Vidéo] Atten­tat de Nice – Res­pon­sables et cou­pables – L’analyse de Fran­çois Asselineau

    « Bon, une fois n’est pas cou­tume, voi­ci une ana­lyse de nature plu­tôt poli­tique. Elle est de bon sens, ça fait chaud au cœur d’entendre un diri­geant de par­ti la tenir – et rien n’explique d’ailleurs qu’elle n’ait pas été por­tée dans la plu­part des par­tis, tant elle est jus­te­ment de bon sens.

    Je rap­pelle que ce blog ne sou­tient aucun par­ti, mais essaye de don­ner par­fois la parole à ceux à qui les médias ne la donnent pas.

    J’ai donc bien aimé la colère de Fran­çois Asse­li­neau, pleine de sin­cé­ri­té, et que je par­tage totalement.

    Quand je pense que les médias & Co essaient d’assimiler l’UPR à l’extrême-droite (comme tout dis­si­dent notez), eh bien écou­tez ceci, et com­pa­rez avec FN, LR et le PS – et on ver­ra vite où sont les extrêmes…

    Sinon, mer­ci de ne pas trol­ler les com­men­taires sur le thème “vive l’UPR” (conseil ami­cal, je vous assure que vous don­nez une très mau­vaise image de votre par­ti par­tout avec ce genre de pro­pa­gande so-1910…), on enlè­ve­ra. Res­tons-en au fond de l’analyse, mer­ci. » OB

    http://​www​.les​-crises​.fr/​v​i​d​e​o​-​a​t​t​e​n​t​a​t​-​d​e​-​n​i​c​e​-​r​e​s​p​o​n​s​a​b​l​e​s​-​e​t​-​c​o​u​p​a​b​l​e​s​-​l​a​n​a​l​y​s​e​-​d​e​-​f​r​a​n​c​o​i​s​-​a​s​s​e​l​i​n​e​au/

    Source : les​-crises​.fr

    Réponse
  6. pierre9459

    Bon­jour

    Il reste quand même que si l’U­PR n’a pas ses signa­tures, peu d’entre nous se rési­gne­ront à aller voter.
    Cette colère de Mr Asse­li­neau est clai­re­ment sal­va­trice pour ceux qui aspirent à plus de véri­té dans le sérail poli­tique actuel.
    Mais plus ce mon­sieur s’ap­pro­che­ra des urnes au point d’en être can­di­dat et plus il sera en danger.
    Les bisou­nours n’existent pas et ils n’en seront pas à une infa­mie près !

    Réponse
  7. etienne

    Loi Tra­vail : ce qui attend les salariés

    Après cinq mois de contes­ta­tion sociale et un troi­sième recours au 49–3, la loi sur le tra­vail a été défi­ni­ti­ve­ment adop­tée jeu­di 21 juillet. Mal­gré plu­sieurs conces­sions, le gou­ver­ne­ment n’a pas recu­lé sur l’es­sen­tiel. Media­part détaille la ver­sion finale du texte et les mesures adoptées :

    https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​2​3​0​7​1​6​/​l​o​i​-​t​r​a​v​a​i​l​-​c​e​-​q​u​i​-​a​t​t​e​n​d​-​l​e​s​-​s​a​l​a​r​ies

    Réponse
  8. etienne

    « Le bluff du Penta­gone et de l’OTAN », par Pepe Escobar :

    «… Mais il est tou­jours inévi­table de reve­nir à cette carac­té­ris­tique infan­tile du jeu men­tal : peut-on croire sérieu­se­ment que les États-Unis risquent de déclen­cher une guerre nucléaire qui tue­rait au moins 200 mil­lions d’A­mé­ri­cains pour le bien de… la Pologne ? Ou de… l’Es­to­nie ? » Pepe Esco­bar

    Pepe Escobar

    Par Pepe Esco­bar – Le 17 juillet 2016 – Source Stra­te­gic-Culture

    Inutile de tour­ner autour du pot, pour autant que le Penta­gone peut avoir fina­le­ment conclu que la Rus­sie déte­nait une supé­rio­ri­té conven­tion­nelle incon­tes­tée sur le théâtre euro­péen, la seule jus­ti­fi­ca­tion pos­sible pour l’existence de l’OTAN est inchan­gée. Les États-Unis doivent main­te­nir l’occupation mili­taire de l’Europe occi­den­tale et cen­trale jusqu’à la fin des temps. Et la jus­ti­fi­ca­tion du pro­jet doit être l’hystérie anti-russe.

    D’où la sem­pi­ter­nelle menace bidon. Le mythe de l’imminente agres­sion russe contre les pauvres pays baltes ; les récur­rentes agapes de l’OTAN copiées sur le style sovié­tique – ou maoïste – des confé­rences du par­ti ; l’impression illu­soire, ven­due par le canard boi­teux de l’administration Oba­ma, qu’ils sont béné­vo­le­ment concer­nés par la sécu­ri­té euro­péenne. Et, bien sûr, le contre­point russe : le soup­çon que l’OTAN est fer­me­ment enga­gée dans la fabri­ca­tion de décla­ra­tions de guerre en série.

    Tout ce spec­tacle pour­rait être tour­né en déri­sion comme un jeu men­tal infan­tile. Pour­tant, il est pris au sérieux. « L’OTAN a com­men­cé les pré­pa­ra­tifs pour l’escalade d’une guerre froide en guerre chaude » a condam­né Mikhaïl Gor­bat­chev. Il existe en effet des élé­ments signa­lant la gra­vi­té de la conjonc­ture géo­po­li­tique actuelle. L’administration Oba­ma ne fera rien, alors même que Ben Rhodes, le conseiller adjoint – déses­pé­ré­ment nul – à la Sécu­ri­té natio­nale, déclare que « l’agression per­ma­nente par la Rus­sie pro­vo­que­rait une réponse de l’OTAN et une pré­sence plus grande de l’Alliance en Europe orien­tale ». Les grands médias occi­den­taux, quant à eux, surfent évi­dem­ment sur les vagues mons­trueu­se­ment hys­té­riques de la dia­bo­li­sa­tion de la Russie.

    En fait, la véri­table action est celle des acteurs du com­plexe mili­ta­ro-indus­triel de sur­veillance et de  sécu­ri­té mili­taire à Washing­ton, qui jouent fré­né­ti­que­ment des coudes pour se pla­cer auprès du pro­chain loca­taire du 1600 Penn­syl­va­nia Ave­nue, ce qui pour­rait aus­si bien se tra­duire par un clin­to­nesque Cré­pus­cule des Dieux. Comme je l’aisou­li­gné aupa­ra­vant, un géné­ral amé­ri­cain à Londres a  car­ré­ment admis que le Grand Sché­ma [Big Pic­ture] peut nous entraî­ner dans une Guerre chaude contre laquelle, par ailleurs, aus­si bien Pou­tine que le pro­fes­seur Ste­phen Cohen et même Gor­bat­chev ont déjà mis en garde.

    Ain­si, la pers­pec­tive stra­té­gique du Penta­gone est claire : nous sommes déjà entrés dans le ter­ri­toire de Dr Fola­mour 2.0. Oubliée la force inébran­lable des tali­bans ; oubliées les opé­ra­tions sophis­ti­quées de contre-insur­rec­tion ; oubliés les dji­ha­distes cin­glés du genre Daesh. Le vrai jeu devant nous se foca­lise entiè­re­ment sur la pos­si­bi­li­té d’une guerre contre des « enne­mis haut de gamme » – la Rus­sie et / ou la Chine.

    Gar­dez à l’esprit l’enclave de Suwal­ki

    Dans ce cadre, les mou­ve­ments récents de l’OTAN − contrai­re­ment à son énorme enfu­mage nom­bri­liste − sont clai­re­ment offen­sifs, croyant mor­di­cus que le Krem­lin bais­se­ra les yeux et n’osera jamais uti­li­ser, par exemple, les armes nucléaires tac­tiques – rien que ça ! – en rétor­sion à une frappe des États-Unis, pro­ba­ble­ment suite à une pro­vo­ca­tion sous faux dra­peau qui serait ven­due par Washing­ton au monde entier comme stric­te­ment défen­sive. Après tout, au XXIe siècle, celui qui gagne la guerre du bara­tin gagne la guerre tout court.

    Ain­si, chaque pays membre de l’OTAN sera tou­jours for­cé par Washing­ton de dépen­ser 2% de son PIB dans cette guerre future puta­tive. Étant don­né que ces armes doivent être OTAN-com­pa­tibles, il s’ensuit qu’elles doivent être ache­tées à Washing­ton. Pour­tant, alors que ce déli­cieux racket mafieux conti­nue au pro­fit du com­plexe mili­ta­ro-indus­triel de sur­veillance de la contre-insur­rec­tion mili­taire – la Rus­sie a tota­le­ment rema­nié et mis à jour son propre com­plexe mili­taire, lais­sant l’OTAN à la traîne, et la Chine pas loin der­rière, ce qui se pro­dui­ra avant 2020. La Rus­sie a seule­ment dévoi­lé une par­tie de l’ensemble du lot – en Syrie occi­den­tale, en mer Noire et à Kali­nin­grad. Pas éton­nant que les com­man­dants de l’OTAN du style Breed­hate  aient com­men­cé à flipper.

    Alors que faire ? Eh bien, pre­miè­re­ment : ins­tal­ler des bases per­ma­nentes près des fron­tières de la Rus­sie – avec les États-Unis, la Grande-Bre­tagne, l’Allemagne et le Cana­da, cha­cun fai­sant sta­tion­ner à son tour un bataillon en Pologne, en Esto­nie, en Litua­nie et en Let­to­nie. Pour mémoire, c’est la pre­mière fois dans son his­toire que l’OTAN déploie­ra des troupes si près de la Russie.

    Et deuxiè­me­ment : ins­tal­ler une pla­te­forme de défense anti-mis­siles en Rou­ma­nie et plus tard en Pologne, en plus de celles déjà exis­tantes en Espagne et en Tur­quie, au motif incroya­ble­ment foi­reux qu’elles sont des­ti­nées à contrer les mis­siles ira­niens. Et tout ça sous le com­man­de­ment de l’OTAN – ce qui dans la pra­tique ne veut rien dire, parce que l’OTAN obéit tou­jours à un géné­ral amé­ri­cain, de nos jours Cur­tis Sca­par­rot­ti, le suc­ces­seur de Breedhate.

    Il est juste de faire remar­quer que Mos­cou consi­dère le pre­mier point [le sta­tion­ne­ment des troupes en Pologne et dans les pays baltes] comme une blague. Mais le second point [les anti­mis­siles] peut se trans­for­mer en une affaire assez grave.

    Le Secré­taire géné­ral de l’OTAN, le zom­bie Jens Stol­ten­berg, insiste sur le fait que « L’OTAN ne  menace aucun pays. Nous ne vou­lons pas une nou­velle guerre froide. Nous ne vou­lons pas une nou­velle course aux arme­ments. Et nous ne cher­chons pas la confron­ta­tion ». Eh bien, voi­là une sonore rafale de men­songes. Les intrigues de l’OTAN pour pro­vo­quer la Rus­sie, et la for­cer dans une confron­ta­tion, sont au cœur même de la stra­té­gie de guerre froide 2.0.

    Pas éton­nant que le conseil OTAN-Rus­sie, réuni à Bruxelles après un long hiver, n’ait pas été exac­te­ment une pro­me­nade de san­té. Andreï Kli­mov, chef adjoint de la com­mis­sion des Affaires étran­gères à la Chambre haute du Par­le­ment russe, a déli­cieu­se­ment bro­dé, au sujet des bataillons de l’OTAN : « Ima­gi­nez que quelqu’un ait mis des bidons d’huile ou d’essence devant votre porte. Que faire ? Pleu­rer et deman­der gen­ti­ment aux gens de les retirer ? ».

    L’OTAN est par­ti­cu­liè­re­ment pani­quée à pro­pos de Kali­nin­grad – le QG de la puis­sante flotte russe dans la mer Bal­tique. En fait, tout cela concerne le pas­sage de Suwal­ki ; un tron­çon d’environ 100 km le long de la fron­tière litua­no-polo­naise entre le Bela­rus et Kali­nin­grad. Cette zone est actuel­le­ment pro­té­gée par un esca­dron d’artillerie anti-char polo­nais équi­pé avec des armes sovié­tiques archaïques. Ce serait cer­tai­ne­ment un jeu d’enfant pour Mos­cou de cou­per l’accès de l’Europe occi­den­tale aux pays baltes si les faits sur le ter­rain – et dans les airs – tour­naient au vinaigre. Mais pour quoi faire ? Pour gagner quoi ? C’est comme si les com­man­dants de l’OTAN étaient obnu­bi­lés pré­ci­sé­ment par ce scénario.

    Des fous

    Les pro­vo­ca­tions insen­sées du Penta­gone et de l’OTAN ont déjà abou­ti à ce que la Rus­sie ren­force ses capa­ci­tés consi­dé­rables d’auto-défense. On pou­vait s’y attendre, Pékin apporte son sou­tien. L’ensemble de l’équilibre géo­po­li­tique du pou­voir s’est dépla­cé, len­te­ment mais sûre­ment, au détri­ment de Washing­ton, sans aucune rai­son valable. Pen­dant des années, le Krem­lin a recher­ché un par­te­na­riat pro­fi­table de Lis­bonne à Vla­di­vos­tok. Quant à l’UE, comme pour la tour de Babel, les fis­sures s’élargissent imperturbablement.

    Donc, la seule vraie solu­tion mili­taire – en Europe – serait le rem­pla­ce­ment de mis­siles offen­sifs par des mis­siles défen­sifs, moins dan­ge­reux, en Pologne et en Rou­ma­nie, car si les choses devaient mal tour­ner, ces deux pays prennent le risque sérieux de s’autodétruire. Comme je l’ai déjà expli­qué avant, la Rus­sie est prête pour la guerre et ses mis­siles défen­sifs sont en avance sur ceux des Amé­ri­cains. Fon­da­men­ta­le­ment, les États-Unis ne peuvent pas péné­trer dans l’espace aérien de la Rus­sie, mais les mis­siles nucléaires russes peuvent péné­trer l’espace aérien amé­ri­cain. La des­truc­tion mutuelle assu­rée [MAD] ne tient plus.

    La Rus­sie, cepen­dant, ne condui­ra jamais une attaque armée contre l’OTAN – et cela a été énon­cé clai­re­ment, maintes et maintes fois, par le Krem­lin et le minis­tère des Rela­tions exté­rieures. Mais là encore, les pro­vo­ca­tions du Penta­gone et de l’OTAN, au bord du ter­ri­toire russe – en par­ti­cu­lier Kali­nin­grad – pour­raient bien se trans­for­mer en inci­dent du Golfe du Ton­kin, et dans ce cas tous les paris sont ouverts.

    Pour­quoi cette folie ? C’est simple. Tout remonte au docu­ment du Penta­gone Joint Vision 2020, alias Full Spec­trum Domi­nance, avec son droit impli­cite d’intervenir « dans tous les domaines, l’espace, la mer, la terre, le ciel et l’information ». Il ren­voie au mythe del’hégémonie bien­veillante des États-Unis, gen­darme à tout prix de ce qui est défi­ni comme un ordre inter­na­tio­nal fon­dé sur des règles – poli­tiques et géo-finan­cières – de toute évi­dence super­vi­sé par l’hégémon.

    Ce dis­po­si­tif, pas très sub­til, implique que la Rus­sie et la Chine, en tant que défi à l’ordre,pro­voquent le chaos–- et non l’Empire du Chaos lui-même. Appe­lons cela une ver­sion légè­re­ment plus nuan­cée du Pro­jet pour le nou­veau siècle amé­ri­cain PNAC.

    Pen­dant ce temps, dans la vie réelle, le Penta­gone a remar­qué qu’il est en retard là où ça compte vrai­ment – et où la Rus­sie est déjà en avance de plu­sieurs géné­ra­tions : les mis­siles offen­sifs et défen­sifs, et les sous-marins. Les avions et mis­siles amé­ri­cains sont des cibles rela­ti­ve­ment faciles contre les mis­siles de défense russes comme le S‑500 qui ver­rouillent son espace aérien.

    Les S‑500 ont com­men­cé leur déploie­ment en 2015. Il faut comp­ter envi­ron cinq ans par géné­ra­tion pour le déploie­ment en pro­duc­tion. Cela signi­fie que la pro­chaine géné­ra­tion – nous allons l’appeler, pour les besoins du rai­son­ne­ment, les S‑600 – seront déployés en 2020. Les États-Unis déploient une nou­velle géné­ra­tion tous les dix ans – ce qui vou­drait dire que les États-Unis pour­raient accu­ser un retard exor­bi­tant de quatre décen­nies sur la Rus­sie, qui est deux fois plus rapide dans le déve­lop­pe­ment de mis­siles que les États-Unis. Le pré­sident Pou­tine a déjà lais­sé entendre offi­ciel­le­ment que sa prin­ci­pale pré­oc­cu­pa­tion au sujet du sys­tème de défense anti­mis­sile amé­ri­cain était sa sub­sti­tua­bi­li­té[bas­cu­le­ment de défen­sif en offen­sif]. Il craint que les mis­siles offen­sifs puissent être uti­li­sés dans les mêmes lan­ceurs que ceux du nou­veau sys­tème de défense balis­tique Aegis – que les Israé­liens estiment vrai­ment infé­rieurs aux S‑300 russes.

    Donc, pour cou­per court, oui : les rela­tions Penta­gone / OTAN-Rus­sie ont atteint le point de fusion le plus dan­ge­reux de l’histoire moderne. Tous les paris sont ouverts si nous avons une Full Spec­trum Domi­na­trix [Clin­ton] à Washing­ton en 2017. Il sera pra­ti­que­ment impos­sible de maî­tri­ser sa men­ta­li­té « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort » pour un atter­ris­sage en dou­ceur, ce qui signi­fie que l’engagement de l’Empire du Chaos dans une Troi­sième Guerre mon­diale nucléaire – ou Qua­trième si l’on prend en compte la Guerre froide – reste une pos­si­bi­li­té désastreuse.

    Le pré­sident chi­nois Xi Jin­ping a reçu Pou­tine à Bei­jing au len­de­main du Brexit. La Rus­sie et la Chine sont de plus en plus atti­rées l’une vers l’autre, dans la mesure où toutes deux craignent sérieu­se­ment le vide géo­po­li­tique ins­tal­lé en Occi­dent. Le seul inter­lo­cu­teur sérieux, pour les deux, est l’Allemagne – qui se trouve être la terre pro­mise, et l’une des prin­ci­pales des­ti­na­tions finales des Nou­velles routes de la soie, alias Une Cein­ture, une Route (OBOR). Ima­gi­nez un ali­gne­ment par­fait, dans un ave­nir pas trop loin­tain, de Pékin, Mos­cou et Ber­lin. Il se trouve que c’est aus­si, his­to­ri­que­ment, l’ultime cau­che­mar anglo-américain.

    Le com­plexe mili­ta­ro-indus­triel de sur­veillance anti-insur­rec­tion­nel est abso­lu­ment ter­ri­fié par les scé­na­rios de jeux de guerre russes – et chi­nois : des sous-marins capables de blo­quer le tra­fic trans-océa­nique de l’Asie vers les États-Unis. Des com­po­sants majeurs néces­saires aux armes US sont fabri­qués en Asie. Dans le cas où ces sous-marins peuvent blo­quer les mers, le puis­sant com­plexe mili­ta­ro-indus­triel de sur­veillance anti-insur­rec­tion­nel s’effondrerait, tout simplement.

    Le Penta­gone est, comme pré­vu, hys­té­rique. Cela signi­fie que ces indus­tries doivent être rapa­triées aux États-Unis. Pour cela, le dol­lar amé­ri­cain doit des­cendre à un niveau cohé­rent avec la logique éco­no­mique pour rapa­trier  ces indus­tries. Et cela pousse cer­tains acteurs puis­sants à New York vers l’idée que Donald Trump est sou­te­nu par cer­taines forces pro­fondes occultes à cet effet – et dans ce seul but. Les dis­cours de Trump, mal­gré leurs diva­ga­tions, gardent une logique : ils sou­lignent tou­jours qu’il va recons­truire l’armée amé­ri­caine, et il ramè­ne­ra les indus­tries amé­ri­caines à la maison.

    Pen­dant ce temps, le Penta­gone, l’OTAN et l’UE attisent sans ver­gogne la confron­ta­tion avec la Rus­sie, qui est main­te­nant deve­nue une com­po­sante offi­cielle de leur poli­tique étran­gère, au moins pour un ave­nir pré­vi­sible sans Trump.

    Mais, il est tou­jours inévi­table de reve­nir à cette carac­té­ris­tique infan­tile du jeu men­tal : peut-on croire sérieu­se­ment que les États-Unis risquent de déclen­cher une guerre nucléaire, qui tue­rait au moins 200 mil­lions d’Américains, pour le bien de… la Pologne ? Ou de… l’Estonie ?

    Pepe Esco­bar est l’auteur de Glo­ba­lis­tan : How the Glo­ba­li­zed World is Dis­sol­ving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues : a snap­shot of Bagh­dad during the surge (Nimble Books, 2007), Oba­ma does Glo­ba­lis­tan (Nimble Books, 2009), Empire of Chaos (Nimble Books) et le petit der­nier, 2030, tra­duit en français.

    Tra­duit et édi­té par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone

     
    Source : Le Saker Fran­co­phone, http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​l​e​-​b​l​u​f​f​-​d​u​-​p​e​n​t​a​g​o​n​e​-​e​t​-​d​e​-​l​o​tan

    Réponse
  9. etienne

    Racisme, anti-racisme, les élites font leur beurre de tout !

    Source : Le Saker fran­co­phone, http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​r​a​c​i​s​m​e​-​a​n​t​i​-​r​a​c​i​s​m​e​-​l​e​s​-​e​l​i​t​e​s​-​f​o​n​t​-​l​e​u​r​-​b​e​u​r​r​e​-​d​e​-​t​out

    «... En Iran théocratique, le clergé détermine le choix final qui sera présenté au public. Dans la dictature aristocratique américaine, l'aristocratie fait ce choix. Le sectarisme, et sa réponse naturelle, l'anti-sectarisme, font tous deux avancer la cause de l'aristocratie, partout. Il ne suffit pas de diviser pour régner. Il faut aussi pervertir les enjeux en créant les antagonismes, pour distraire.» Eric Zuesse

    Eric Zuesse

    Par Eric Zuesse – Le 17 juillet 2016 – Source Stra­te­gic-Culture

    Un bon exemple de la façon dont les aris­to­cra­ties pro­fitent à la fois du racisme et de la lutte contre le racisme, est la cam­pagne de Hil­la­ry Clin­ton à la pré­si­dence des États-Unis, qui est for­te­ment sou­te­nue par l’aristocratie de l’Amérique, et qui est ali­men­tée non seule­ment par leur argent, mais aus­si par la géné­ra­li­sa­tion du racisme dans la culture amé­ri­caine, et sur­tout par la répu­dia­tion du racisme, éga­le­ment  répan­due chez de nom­breux Américains.

    L’adversaire de Clin­ton dans les pri­maires du Par­ti démo­crate, Ber­nie San­ders, est détes­té par l’aristocratie de l’Amérique. En effet, il accuse cette der­nière de détruire le pays et il pro­pose des poli­tiques visant à réta­blir la démo­cra­tie dans son pays, au moyen de diverses inter­ven­tions gou­ver­ne­men­tales visant à inver­ser le trans­fert actuel non démo­cra­tique des richesses du gou­ver­ne­ment des masses vers les classes. San­ders recon­nais­sait publi­que­ment que le gou­ver­ne­ment est un ins­tru­ment de ges­tion des prio­ri­tés sociales, et qu’il trans­fère donc la richesse de cer­tains vers d’autres, via les taxes et autres poli­tiques fon­da­men­tales. Pour lui, la dis­tri­bu­tion des richesses doit être un objec­tif indé­pen­dant des poli­tiques gou­ver­ne­men­tales − et non pas sim­ple­ment igno­ré et englo­bé dans la pré­oc­cu­pa­tion de la crois­sance éco­no­mique.

    Voi­ci com­ment Hil­la­ry Clin­ton a rem­por­té l’investiture démo­crate dans les pri­maires : elle a gagné 84% du vote noir dans la pri­maire cru­ciale de Caro­line du Sud, où 61% des élec­teurs − dans cette pri­maire démo­crate − étaient Noirs. San­ders a rem­por­té 58% des votes Blancs. Clin­ton a fina­le­ment rem­por­té cette pri­maire en Caro­line du Sud avec 73% des voix, contre 26% pour San­ders, une marge énorme de 47%.

    Et puis plus tard, dans les pri­maires du sud, les marges de vic­toire de Clin­ton − par­mi la pro­por­tion extrê­me­ment forte de Noirs dans ces États démo­crates − étaient sem­blables et cela a pro­vo­qué l’échec de San­ders pour l’investiture du par­ti Démo­crate − ces nom­breuses pri­maires l’ont écra­sé, en par­ti­cu­lier lors du super mardi.

    Alors que les deux pri­maires qui avaient pré­cé­dé la Caro­line du Sud − le cau­cus dans l’Iowa, et l’élection dans le New Hamp­shire – avaient lieu dans des États majo­ri­tai­re­ment blancs du nord, qui avaient été peu façon­nés par l’héritage de l’esclavage. La situa­tion raciale était beau­coup plus ten­due en Caro­line du Sud et dans les autres États du sud, où la culture de l’esclavage per­siste encore, plus d’un siècle après la guerre civile qui a eu pour ori­gine l’esclavage.

    Le mes­sage de San­ders, disant que l’inégalité éco­no­mique est la racine de l’augmentation de l’inégalité des oppor­tu­ni­tés éco­no­miques en Amé­rique, a fait un flop colos­sal par­mi les Noirs du sud, pour qui le racisme anti-Noir, omni­pré­sent par­mi les popu­la­tions blanches locales, sem­blait être beau­coup plus la cause de la répres­sion des oppor­tu­ni­tés éco­no­miques des Noirs que l’inégalité éco­no­mique exis­tante. Pour eux, l’argument de San­ders −  que l’inégalité éco­no­mique est auto-entre­te­nue, et donc a besoin de poli­tiques gou­ver­ne­men­tales spé­ci­fiques pour y répondre − sem­blait faux parce que le racisme y est très intense. Ils ne pou­vaient pas com­prendre la thé­ma­tique riches contre pauvres, parce que ce qu’ils voyaient autour d’eux chaque jour était Noir contre Blanc. Law­rence Sum­mers, conseiller éco­no­mique en chef, et ami, de Hil­la­ry et Bill Clin­ton, puis de Barack Oba­ma, a ensei­gné à ses étu­diants de Har­vard :  « Je pense que nous pou­vons accep­ter, je pense que nous devrions accep­ter l’inégalité des résul­tats, en recon­nais­sant que ceux qui gagnent plus sont dans une meilleure posi­tion pour contri­buer davan­tage au sou­tien de la société. »

    Il s’agit de la pro­pa­gande aris­to­cra­tique stan­dard, selon laquelle l’inégalité éco­no­mique ne résulte pas de l’inégalité éco­no­mique. L’aristocratie veut faire croire au public le men­songe que l’inégalité de la dis­tri­bu­tion des richesses n’est pas auto-entre­te­nue et n’a donc pas besoin de chan­ge­ment des poli­tiques gou­ver­ne­men­tales afin de réduire l’écart par le biais d’actions volon­tai­re­ment ciblées. L’aristocratie, et ses agents, à Har­vard et ailleurs, cache au public − et aux étu­diants − le fait que la redis­tri­bu­tion de la richesse ne se pro­duit pas par elle-même et ne peut pas être mise en œuvre par des poli­tiques qui aident aus­si les aris­to­crates, comme par exemple plus de dépenses dans les infra­struc­tures.Ces poli­tiques libé­rales clas­siques axées sur la crois­sance ne touchent pas vrai­ment à la redis­tri­bu­tion de la richesse, dont l’aristocratie veut res­ter seule à pro­fi­ter. Ce men­songe − que l’inégalité éco­no­mique implique une oppor­tu­ni­té éco­no­mique future pour le public − a éga­le­ment entraî­né que le sou­tien à San­ders a été moins impor­tant chez les per­sonnes qui avaient un doc­to­rat et d’autres diplômes d’études post-uni­ver­si­taires que chez les simples diplô­més du col­lège. Clin­ton a rem­por­té le plus de suf­frages par­mi les per­sonnes sans édu­ca­tion au-delà de l’école secon­daire, et celles pos­sé­dant un doc­to­rat ou d’autres diplômes post-uni­ver­si­taires. L’éducation de niveau supé­rieur dépend for­te­ment de l’aristocratie pour son finan­ce­ment, de sorte que plus ce niveau est éle­vé, moins le diplô­mé est pro­gres­siste et plus il a ten­dance à être auto­ri­taire. Cela s’est tra­duit dans le vote. Le sou­tien éle­vé à Clin­ton par­mi la masse des démo­crates ayant un faible niveau d’instruction − ceux qui n’ont jamais connu le col­lège − résulte de la pri­mau­té de deux autres fac­teurs, piliers du conser­va­tisme : la reli­gion et la famille − y com­pris l’ascendance, qui apporte éga­le­ment avec elle le clan et  la tri­bu. En outre, ces élec­teurs tra­vaillent habi­tuel­le­ment si dur, rien que pour res­ter en vie, qu’ils n’ont pas le temps de voir la poli­tique au-delà des médias de masse, qui, bien sûr, sont déte­nus par les aris­to­crates et donc incli­nés vers Clin­ton, contre Sanders.

    Clin­ton a éga­le­ment béné­fi­cié − bien que dans une moindre mesure − du fait que la plu­part des élec­teurs de la pri­maire démo­crate de Caro­line du Sud étaient des femmes, qu’elle a éga­le­ment ciblées par anti-sec­ta­risme : dans ce cas, anti-sexiste.

    Par « racisme » dans le titre de cet article, on entend éga­le­ment toute dis­cri­mi­na­tion sec­taire contre un groupe racial, eth­nique, sexuel, reli­gieux, ou tout autre seg­ment non éco­no­mique défi­ni de la popu­la­tion ; ain­si, il com­prend éga­le­ment la dis­cri­mi­na­tion de genre et d’autres formes de dis­cri­mi­na­tion. En d’autres termes : toutes les formes de sec­ta­risme et d’opposition au sec­ta­risme dis­traient le public de l’oppression des aris­to­crates − les mil­liar­daires, mul­ti-mil­lion­naires et leurs agents − et attirent en revanche l’attention contre le sec­ta­risme, ou en faveur d’un type par­ti­cu­lier de sec­ta­risme, contre un groupe par­ti­cu­lier ; et, par consé­quent, le sec­ta­risme et l’anti-sectarisme béné­fi­cient à l’aristocratie.

    Le mes­sage de base de Clin­ton est que l’inégalité des chances éco­no­miques de l’Amérique n’est pas un phé­no­mène de classe, mais une affaire de sec­ta­risme, comme la dis­cri­mi­na­tion envers les Noirs, les femmes, les homo­sexuels, etc. Ce mes­sage a convain­cu de nom­breux groupes mino­ri­taires du Par­ti démo­crate (Noirs, His­pa­niques, etc.), même si l’inégalité éco­no­mique, que ses bailleurs de fonds encou­ragent et que les poli­tiques de Clin­ton avan­tagent, a pro­duit l’éducation pour­rie de ces groupes mino­ri­taires, leur inca­pa­ci­té à se désen­det­ter, leurs taux d’intérêts éle­vés et leur fort taux de mala­die, etc. Ces expli­ca­tions au sujet des blo­cages des pos­si­bi­li­tés éco­no­miques sont abs­traites, alors que les inci­dences du sec­ta­risme contre ces per­sonnes sont concrètes, des blo­cages flagrants.

    La com­pé­ti­tion de Clin­ton contre le can­di­dat du Par­ti répu­bli­cain, Donald Trump, se joue contre un can­di­dat aris­to­cra­tique lar­ge­ment enclin à favo­ri­ser le sec­ta­risme des élec­teurs − en par­ti­cu­lier le sec­ta­risme contre les musul­mans, et contre les His­pa­niques. Il est main­te­nant confron­té à deux exi­gences contra­dic­toires : il peut soit se concen­trer davan­tage sur la frac­ture éco­no­mique de classe en espé­rant atti­rer quelques-uns des élec­teurs de San­ders, et ain­si stig­ma­ti­ser l’aristocratie de l’Amérique, encore plus qu’il ne l’a déjà fait  (par son oppo­si­tion à une Clin­ton fau­teur de guerre, à ses men­songes fla­grants et à sa cor­rup­tion, toutes choses qui sont des piliers de toute aris­to­cra­tie, et donc insul­ter les aris­to­crates, y com­pris lui-même) ou bien il peut conti­nuer à se concen­trer sur les sec­taires. Mais s’il le fait, la com­pé­ti­tion se fera lar­ge­ment entre les sec­taires (qui votent pour lui) et les anti-sec­taires (votant pour Clin­ton), auquel cas il y aura tou­jours beau­coup d’aristocrates qui, contrai­re­ment à l’aristocrate Trump lui-même, fui­ront toute asso­cia­tion publique avec une forme quel­conque de sec­ta­risme. D’ailleurs presque tous les aris­to­crates pré­tendent s’y oppo­ser, tout comme les Clin­ton et Oba­ma le font si volon­tiers, et donc, en plus de voir Hil­la­ry être la can­di­date idéale pour les aris­to­crates, ils vont pri­ver d’argent la cam­pagne de Trump, qui per­dra presque cer­tai­ne­ment − en tout cas c’est au moins le scénario.

    Ce n’est pas une pré­dic­tion qu’il va perdre. La com­pé­ti­tion pré­si­den­tielle amé­ri­caine actuelle n’a pas de pré­cé­dent his­to­rique clair, bien que les réa­li­tés stra­té­giques pré­sentes soient la norme des luttes poli­tiques. Trump est un mili­tant extrê­me­ment redou­table, qui a bat­tu tous ses adver­saires jusqu’à pré­sent et aus­si tous les experts ou gou­rous − je m’attends vrai­ment à ce qu’il gagne, mais on se fout de mon opinion.

    L’ironie est ce que la com­pé­ti­tion actuelle affiche avec une clar­té par­ti­cu­liè­re­ment frap­pante, à savoir une réa­li­té his­to­ri­que­ment bien éta­blie, que les aris­to­cra­ties pro­fitent à la fois du racisme et de l’anti-racisme. Cela n’a jamais été plus clair que main­te­nant, en dépit des autres aspects très inha­bi­tuels de la cam­pagne pré­si­den­tielle amé­ri­caine en cours.

    Une chose qui affiche plu­tôt direc­te­ment la réa­li­té non démo­cra­tique de la poli­tique amé­ri­caine d’aujourd’hui est que les deux, Trump et Clin­ton, ont − et cela tout au long de la cam­pagne − des scores nets excep­tion­nel­le­ment éle­vés de désap­pro­ba­tion de la part del’opinion publique amé­ri­caine, et que les deux seuls can­di­dats, dans chaque par­ti, qui avaient une appro­ba­tion nette posi­tive, étaient Ber­nie San­ders et le can­di­dat répu­bli­cain John Kasich. Si ce pays avait été une démo­cra­tie, alors ceux qui étaient clai­re­ment les can­di­dats pré­fé­rés, auraient été en finale de la com­pé­ti­tion, mais aucun d’entre eux n’a même par­ti­ci­pé au round final. Ce fait est encore un autre exemple prou­vant qu’au stade actuel de l’histoire amé­ri­caine, les États-Unis sont une dic­ta­ture aris­to­cra­tique qui déteste les deux can­di­dats pré­fé­rés de la nation.

    En Iran théo­cra­tique, le cler­gé déter­mine le choix final qui sera pré­sen­té au public. Dans la dic­ta­ture aris­to­cra­tique amé­ri­caine, l’aristocratie fait ce choix. Le sec­ta­risme, et sa réponse natu­relle, l’anti-sectarisme, font tous deux avan­cer la cause de l’aristocratie, par­tout. Il ne suf­fit pas de divi­ser pour régner. Il faut aus­si per­ver­tir les enjeux en créant les anta­go­nismes, pour distraire.

    Eric Zuesse

    Tra­duit et édi­té par jj, relu par Cathe­rine pour le Saker Francophone

    Note du Saker Francophone
    
    On retrouve, dans la dichotomie opérée ici par Zuesse, la scission entre la gauche et la seconde gauche apparue en France durant les années 1960-1980, la première gauche – marxiste – privilégiant les luttes sociales (économiques), et la seconde – libérale – privilégiant les luttes sociétales (culturelles).
    
    On sait ce qu'il en est advenu...

     

    Source : Le Saker fran­co­phone, http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​r​a​c​i​s​m​e​-​a​n​t​i​-​r​a​c​i​s​m​e​-​l​e​s​-​e​l​i​t​e​s​-​f​o​n​t​-​l​e​u​r​-​b​e​u​r​r​e​-​d​e​-​t​out

    Réponse
  10. RV

    Bon­jour
    ce n’est pas la pre­mière fois que je lis ou entends ici ou là une réfé­rence à cet accord selon lequel l’OTAN s’in­ter­di­rait de s’é­tendre dans les anciens pays du Pacte de Var­so­vie ou de l’URSS.
    Encore récem­ment sur le blog de Raoul Marc Jennar
    http://​www​.jen​nar​.fr/​?​p​=​4​974
    ou sur celui de Pas­cal Boniface
    http://​www​.iris​-france​.org/​7​7​5​4​5​-​l​o​t​a​n​-​a​-​b​e​s​o​i​n​-​d​e​-​f​a​i​r​e​-​v​a​l​o​i​r​-​u​n​e​-​m​e​n​a​ce/
    Je serais curieux de lire cet accord. Je n’en ai nulle part trou­vé une publication.
    Je suis par contre tom­bé sur un article de Ser­gueï Rogov, qui lui, écrit sur cette page : https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2009–4‑page-829.htm
    « À la toute fin de la guerre froide, cer­tains lea­ders occi­den­taux avaient vague­ment pro­mis à Mikhaïl Gor­bat­chev que l’Alliance atlan­tique ne s’étendrait pas : un enga­ge­ment jamais formalisé. »

    Quel­qu’un aurait-il ici un lien vers ce texte ?

    Réponse
    • RV

      je n’a­vais pas vu le bou­ton répondre, du coup j’ai répon­du un peu plus bas
      désolé

      Réponse
  11. nouche

    à pro­pa­gande, pro­pa­gande et demi,
    Pou­tine est un dic­ta­teur, comme nos diri­geants sont des oligarques,
    ses inten­tions sont por­tées par des conflits d’in­té­rêts, comme tout un chacun,
    com­ment croire qu’il n’a com­mis aucune inva­sion, aucun crime contre aucun peuple ??
    je ne crois pas que nos oli­garques ne l’aient pas fait, alors, dire que tout ceci est men­songe, … il faut citer vos preuves, pour le moins

    Réponse
  12. etienne

    Refu­sons la marche à la guerre,
    par Gérard COLLET

    « 2014 : Innom­brables com­mé­mo­ra­tions de la Grande Guerre, mul­tiples inter­ro­ga­tions. Les plus jeunes, éba­his et incré­dules, se demandent com­ment une telle inep­tie funeste à été pos­sible. La croient d’un autre siècle.

    Mais les com­mé­mo­ra­tions, deve­nues rituelles, ne sont que pures conven­tions et ne délivrent qu’une ver­sion asep­ti­sée et consen­suelle. L’histoire offi­cielle qu’elles véhi­culent n’aide en rien à com­prendre la méca­nique qui a broyé l’Europe et ses peuples. Dans le pire des cas elle pré­sente la guerre comme un grand mal­heur, une fata­li­té, et conclue que « plus jamais ça ». Mais elle ne pré­cise pas plus jamais quoi.

    Dans le meilleur, elle men­tionne la res­pon­sa­bi­li­té des gou­ver­nants, plus rare­ment celle des mili­taires et de l’état major. Si elle rap­pelle par­fois les rôles de Jean Jau­rès, de Rosa Luxem­bourg, rare­ment elle appro­fon­dit leurs argu­ments poli­tiques, et presque jamais ne sou­ligne la jus­tesse et la clair­voyance de leur lutte. Il faut cher­cher soi-même les dis­cours de Vaise et du Pré Saint Ger­vais, et l’assassinat du fon­da­teur de l’Humanité est relé­gué au rang d’une péri­pé­tie de l’histoire. Du côté de la marche à la guerre, elle esquive sou­vent la res­pon­sa­bi­li­té de Poin­ca­ré et de ses gou­ver­ne­ments. Elle ne dit pas l’aveuglement de Phi­lippe Pétain, l’impréparation des chefs et leur incom­pré­hen­sion totale de ce qui allait advenir.

    Elle évite de rap­pe­ler, bien sûr, le pro­cès de l’assassin de Jean Jau­rès, si révé­la­teur : en mars 1919, à l’issue d’un pro­cès ayant duré cinq jours, Raoul Vil­lain est acquit­té. Et la veuve de Jau­rès est condam­née aux dépens du procès…

    Il ne s’agit nul­le­ment d’une erreur judi­ciaire. En ce len­de­main de guerre, les diri­geants poli­tiques, les cadres de l’armée, les intel­lec­tuels, réa­lisent aba­sour­dis l’ampleur de la bou­che­rie et des des­truc­tion qu’ils ont lais­sées adve­nir ou même encou­ra­gées ; ils craignent la juste colère du pays. La nation toute entière n’ose regar­der en face cette inep­tie his­to­rique, les mani­pu­la­tions, les men­songes, les aveu­gle­ments, même lorsqu’elle en a été la victime. 

    Les classes diri­geantes, sur­tout, redoutent avec ter­reur que le peuple ne com­prenne enfin leur irres­pon­sa­bi­li­té, voire les inté­rêts cri­mi­nels qui les ont guidées. 

    Mais les vic­times elles mêmes ne veulent pas voir rap­pe­ler leur propre aveu­gle­ment, le consen­te­ment abu­sé de beau­coup. Alors il est essen­tiel, vital, que per­sonne ne se sou­vienne de Jean Jau­rès, de son com­bat contre la guerre jusqu’à son der­nier jour. L’amnésie est vitale pour la concorde, et sur­tout pour le main­tien au pou­voir des mêmes classes. 

    Per­sonne ne doit rap­pe­ler que Jau­rès, gui­dé par son ana­lyse sociale, fut plus lucide que les hommes poli­tiques et plus clair­voyant que les stra­tèges mili­taires. Que contre tous, il avait mis en garde contre les héca­tombes imbé­ciles qui se pro­fi­laient. Avait mon­tré com­ment mili­taires et pou­voirs éco­no­miques feraient bon mar­ché des vies de tra­vailleurs… Puis des autres. Avait crié à quel point la guerre était le stade suprême de l’exploitation des peuples par les classes possédantes.

    Il fal­lait donc que l’assassin de Jau­rès soit acquit­té ; il fal­lait que son geste soit pris comme celui d’un patriote, qu’il occulte la lumière de la juste lutte de Jean Jau­rès contre l’obscurantisme bel­li­queux. La guerre était deve­nue sacrée, et le pré­sident du tri­bu­nal décla­ra au pré­ve­nu : « Vous êtes un patriote Villain »…

    L’histoire offi­cielle, et le récit média­tique qui accom­pagne ces « com­mé­mo­ra­tions » et « devoirs de mémoire » gomme donc tout cela. Mais sur­tout, au grand jamais elle ne rap­pelle qu’une guerre se mène tou­jours avec l’assentiment des peuples. Que les pou­voirs, lorsqu’ils se sont convain­cus de l’intérêt que la guerre pré­sente pour eux (pour cause de sur­pro­duc­tion, de crise éco­no­mique, de dif­fi­cul­tés de poli­tique inté­rieure…) savent trou­ver les mots, savent faire enton­ner des chants, trouvent les mises en scène, les argu­ments, les pré­textes. Savent, quand besoin est, les créer, cela s’est vu. Savent cacher les risques, les consé­quences, les mal­heurs. Savent faire oublier que dans une guerre, même si on la mène très loin, il y a des vic­times des deux côtés. Savent faire croire que c’est l’autre qui a com­men­cé, qu’il sera seul puni, et que la meilleure solu­tion est de ripos­ter. « On les aura ».

    En 14–18, c’est connu, « on » devait être à Ber­lin avant Noël, avec si peu de morts. En 39–45, en Alle­magne, on devait conqué­rir l’Europe, et jamais la for­tune de guerre ne se retour­ne­rait, jamais un avion enne­mi ne sur­vo­le­rait le Reich. Aux États-Unis même, il fal­lut des tré­sors de com­mu­ni­ca­tion pour convaincre le peuple d’aller par­ti­ci­per aux mas­sacres euro­péens puis asia­tiques. Puis il y eut les Malouines, l’Afghanistan, l’Irak, et à chaque fois le scé­na­rio se repro­dui­sit : celui de la mani­pu­la­tion, des demi-véri­tés et du men­songe, celui que la com­mis­sion Chil­cot vient de rendre public et offi­ciel au Royaume Uni. Hélas, seule une petite frac­tion des popu­la­tions, des intel­lec­tuels même, sait résis­ter à ces sirènes. Seuls quelques diri­geants ont la luci­di­té ou le cou­rage de ne pas hur­ler avec les fau­teurs de guerre au risque de pas­ser pour des anti patriotes ou des défaitistes.

    C’est donc en der­nier res­sort les peuples eux mêmes qui sont l’ultime rem­part contre ce qui est tou­jours pré­sen­té comme LA solu­tion et qui est TOUJOURS le début d’une catas­trophe. S’ils se laissent entraî­ner, plus rien n’arrête la marche à la guerre.

    Or nous en sommes là. […] »

    (Lire la suite)
    http://​www​.legrand​soir​.info/​r​e​f​u​s​o​n​s​-​l​a​-​m​a​r​c​h​e​-​a​-​l​a​-​g​u​e​r​r​e​.​h​tml
    Source : Le Grand Soir

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  13. etienne

    La France assas­sine 164 civils en Syrie en repré­sailles pour Nice (Tele­Sur)

    « Le diplo­mate syrien Bashar Jaa­fa­ri a dénon­cé le fait que le pré­sident fran­çais Fran­çois Hol­lande ait vou­lu se ven­ger pour Nice et ait tué des inno­cents en Syrie.

    Le repré­sen­tant per­ma­nent de la Syrie devant l’ONU, Bashar Jaa­fa­ri, a révé­lé ce lun­di que l’attaque aérienne de la France du 19 juillet der­nier sur le vil­lage de Tokhar, Man­bij, au nord de la Syrie, a été une ven­geance pour l’attentat de Nice, alors que celui-ci a pour­tant été reven­di­qué par le Daesh.

    Le bom­bar­de­ment de la loca­li­té syrienne a cau­sé 164 morts de civils, le double de l’attentat de Nice.

    Selon Jaa­fa­ri, le gou­ver­ne­ment fran­çais cher­chait à punir l’Etat isla­mique (Daesh en arabe) pour l’attentat de Nice du 14 juillet der­nier. Pour­tant, les ter­ro­ristes avaient aban­don­né le vil­lage peu avant l’attaque aérienne pour avoir appris que Fran­çois Hol­lande avait pro­mis de se venger.

    « La force de l’air fran­çaise a bom­bar­dé la loca­li­té et cau­sé de nom­breuses vic­times : deux fois plus que celles de l’attaque de Nice. Le pré­sident fran­çais a vou­lu se ven­ger de ce qui s’est pas­sé là-bas et a tué 164 civils », a dénon­cé Jaa­fa­ri à une réunion du Conseil de sécurité.

    Les EU et la France éludent toute res­pon­sa­bi­li­té ; la Rus­sie demande que les faits soient éclair­cis. » […] (Lire la suite)

    http://​www​.legrand​soir​.info/​l​a​-​f​r​a​n​c​e​-​a​s​s​a​s​s​i​n​e​-​1​6​4​-​c​i​v​i​l​s​-​e​n​-​s​y​r​i​e​-​e​n​-​r​e​p​r​e​s​a​i​l​l​e​s​-​p​o​u​r​-​n​i​c​e​-​t​e​l​e​s​u​r​.​h​tml

    Source : Le Grand Soir

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  14. etienne

    Le FBI mis en cause dans l’or­ga­ni­sa­tion d’at­ten­tats par des Amé­ri­cains musulmans

    « Le FBI a « encou­ra­gé, pous­sé et par­fois même payé » des musul­mans amé­ri­cains pour les inci­ter à com­mettre des atten­tats, au cours d’o­pé­ra­tions de fila­ture mon­tées de toutes pièces. C’est la conclu­sion d’un rap­port de l’ONG Human Rights Watch publié lun­di 21 juillet.

    Dans nombre des plus de 500 affaires de ter­ro­risme conduites par les tri­bu­naux amé­ri­cains depuis le 11 sep­tembre 2001, « le minis­tère amé­ri­cain de la jus­tice et le FBI ont ciblé des musul­mans amé­ri­cains dans des opé­ra­tions clan­des­tines de contre-ter­ro­risme abu­sives, fon­dées sur l’ap­par­te­nance reli­gieuse et eth­nique », dénonce ce rap­port étayé de nom­breux exemples.

    « LE FBI POURRAIT AVOIR CRÉÉ DES TERRORISTES »

    L’or­ga­ni­sa­tion, aidée de l’Ins­ti­tut des droits de l’homme de l’é­cole de droit de l’u­ni­ver­si­té de Colum­bia, a en par­ti­cu­lier étu­dié vingt-sept affaires, de l’en­quête au pro­cès, en pas­sant par l’in­cul­pa­tion et les condi­tions de déten­tion, et inter­viewé 215 per­sonnes, qu’il s’a­gisse des incul­pés ou condam­nés eux-mêmes ou de leurs proches, d’a­vo­cats, juges ou procureurs.

    « Dans cer­tains cas, le FBI pour­rait avoir créé des ter­ro­ristes chez des indi­vi­dus res­pec­tueux de la loi en leur sug­gé­rant l’i­dée de com­mettre un acte ter­ro­riste », résume l’ONG, esti­mant que la moi­tié des condam­na­tions résultent de coups mon­tés ou guet-apens. Dans 30 % des cas, l’agent infil­tré a joué un rôle actif dans la ten­ta­tive d’attentat.

    Dans de nom­breux cas, les per­sonnes ciblées « n’é­taient appa­rem­ment pas impli­quées dans un plan ter­ro­riste ni dans le finan­ce­ment de plans ter­ro­ristes au moment où le gou­ver­ne­ment a com­men­cé à enquê­ter sur eux », pour­suit l’ONG.

    PERSONNES VULNÉRABLES

    Selon HRW, le FBI a sou­vent ciblé des per­sonnes vul­né­rables, souf­frant de troubles men­taux et intel­lec­tuels. Des infor­ma­teurs ou poli­ciers infil­trés auraient alors inter­agi avec elles en éla­bo­rant le plan d’at­ten­tat, en four­nis­sant les res­sources pour le mettre en œuvre, puis en per­sua­dant, voire en fai­sant pres­sion sur la per­sonne pour qu’elle y participe.

    L’é­tude cite notam­ment les « quatre de New­burgh », accu­sés d’a­voir pla­ni­fié des atten­tats contre des syna­gogues et une base mili­taire amé­ri­caine, alors que le gou­ver­ne­ment avait, selon un juge, « four­ni l’i­dée du crime, les moyens, et déga­gé la voie », trans­for­mant en « ter­ro­ristes » des hommes « dont la bouf­fon­ne­rie était shakespearienne ».

    Le rap­port cite éga­le­ment le cas de Rez­wan Fer­daus, condam­né à dix-sept ans de pri­son à l’âge de 27 ans pour avoir vou­lu atta­quer le Penta­gone et le Congrès avec des mini-drones bour­rés d’ex­plo­sifs. Un agent du FBI avait dit de Fer­daus qu’il avait « de toute évi­dence » des pro­blèmes men­taux, mais le plan avait été entiè­re­ment conçu avec le poli­cier infil­tré, le FBI ayant notam­ment finan­cé son voyage et son armement. »

    http://​www​.lemonde​.fr/​a​m​e​r​i​q​u​e​s​/​a​r​t​i​c​l​e​/​2​0​1​4​/​0​7​/​2​1​/​l​e​-​f​b​i​-​a​-​p​o​u​s​s​e​-​d​e​s​-​a​m​e​r​i​c​a​i​n​s​-​m​u​s​u​l​m​a​n​s​-​a​-​c​o​m​m​e​t​t​r​e​-​d​e​s​-​a​t​t​e​n​t​a​t​s​_​4​4​6​0​7​7​4​_​3​2​2​2​.​h​tml

    Source : Le Monde 

    Réponse
  15. RV

    à Nanou 26 juillet 2016

    mer­ci pour le lien.

    J’ai par­cou­ru ce texte et je n’ai trou­vé que cet extrait concer­nant le sujet :
    …/…Les Etats membres de l’OTAN réitèrent qu’ils n’ont aucune inten­tion, aucun pro­jet et aucune rai­son de déployer des armes nucléaires sur le ter­ri­toire de nou­veaux membres, et n’ont aucu­ne­ment besoin de modi­fier un quel­conque aspect du dis­po­si­tif ou de la poli­tique nucléaire de l’OTAN – et n’en pré­voient nul­le­ment le besoin pour l’avenir. Cela inclut le fait que l’OTAN a déci­dé qu’elle n’a aucune inten­tion, aucun pro­jet et aucune rai­son d’établir des dépôts d’armes nucléaires sur le ter­ri­toire de ces membres, que ce soit par la construc­tion de nou­velles ins­tal­la­tions de sto­ckage nucléaires ou par l’adaptation d’anciennes ins­tal­la­tions de sto­ckage nucléaires. Par « dépôts nucléaires », on entend des ins­tal­la­tions spé­ci­fi­que­ment conçues pour le sta­tion­ne­ment d’armes nucléaires, et ce terme inclut toutes les caté­go­ries d’installations dur­cies, enter­rées ou non (silos ou case­mates de sto­ckage d’armes) qui sont conçues pour entre­po­ser des armes nucléaires
    …/…
    J’en retiens essen­tiel­le­ment deux choses
    1/ le déploie­ment d’armes nucléaires sur le ter­ri­toire de nou­veaux membres serait une vio­la­tion de ce texte
    2/ ce texte pré­voit qu’il y aura des nou­veaux membres.
    3/Ce texte ne dit nulle part que l’OTAN ne doit pas s’installer aux fron­tières de la Rus­sie, ou alors ça m’a échappé.

    Vu la géo­gra­phie de l’Europe de l’Est, et les membres exis­tants au moment de la signa­ture de ce trai­té, les nou­veaux membres, annon­cés dans le texte, ne peuvent qu’être aux fron­tières de la Rus­sie ou s’en approcher.

    Si on sait que le « Mark 41 » déployé et mis en ser­vice en Rou­ma­nie et bien­tôt en Pologne, est capable de tirer les mis­siles BGM-109 Toma­hawk, et que ce der­nier est un mis­sile de croi­sière des­ti­né à être équi­pé d’une ogive nucléaire ou conven­tion­nelle, alors il est sans doute légi­time de s’in­quié­ter d’une vio­la­tion de ce texte.

    Réponse
  16. etienne

    Les rai­sons pour les­quelles l’État isla­mique per­siste, par Jef­frey D. Sachs

    « NEW YORK – Les atten­tats meur­triers qui ont eu lieu à Istan­bul, à Dac­ca et à Bag­dad démontrent la por­tée meur­trière de l’État isla­mique (EI), en Europe, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et dans cer­taines régions d’Asie. Plus l’EI main­tien­dra ses bas­tions en Syrie et en Irak, plus son réseau ter­ro­riste va infli­ger ce car­nage. Pour­tant l’EI n’est pas par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile à vaincre. Le pro­blème est qu’aucun des États impli­qués en Irak et en Syrie, y com­pris les États-Unis et leurs alliés, n’ont jusqu’à pré­sent trai­té l’EI comme leur prin­ci­pal enne­mi. Il est temps qu’ils revoient cette façon de faire.

    L’EI a une petite force de com­bat, que les États-Unis éva­luent entre 20 000 et 25 000 en Irak et en Syrie et une autre d’à peu près 5 000 en Libye. Par rap­port au nombre de mili­taires actifs en Syrie (125 000), en Irak (271 500), en Ara­bie saou­dite (233 500), en Tur­quie (510 600), ou en Iran (523 000), l’EI est minuscule.

    Mal­gré la pro­messe du pré­sident des États-Unis Barack Oba­ma en sep­tembre 2014 de « dégra­der et ulti­me­ment détruire » l’EI, les États-Unis et leurs alliés, notam­ment l’Arabie saou­dite, la Tur­quie et Israël (en cou­lisses), ont mis l’accent au contraire sur le ren­ver­se­ment de Bachar el-Assad en Syrie. Selon une décla­ra­tion franche récente du Géné­ral de divi­sion israé­lien Her­zi Hale­vy (qui m’a été citée par un jour­na­liste qui a assis­té au dis­cours où Hale­vy l’a faite) : « Israël ne veut pas voir la situa­tion en Syrie prendre fin avec [l’EI] vain­cu, les super­puis­sances qui auraient quit­té la région et [Israël] qui res­te­rait avec le Hez­bol­lah et l’Iran dotés d’une plus grande capacité. »

    Israël s’oppose à l’EI, mais les plus impor­tantes pré­oc­cu­pa­tions d’Israël concernent le sou­tien d’Assad à l’Iran. Assad per­met à l’Iran de sou­te­nir deux enne­mis para­mi­li­taires d’Israël, le Hez­bol­lah et le Hamas. Israël a consi­dère donc le retrait d’Assad comme prio­ri­taire par rap­port à la défaite de l’EI.

    Pour les États-Unis, pilo­tés par les néo-conser­va­teurs, la guerre en Syrie est une conti­nua­tion du plan d’hégémonie amé­ri­caine mon­diale lan­cée par le Secré­taire à la Défense Richard Che­ney et le Sous-secré­taire Paul Wol­fo­witz à la fin de la Guerre froide. En 1991, Wol­fo­witz a décla­ré au Géné­ral amé­ri­cain Wes­ley Clark :

    « Mais une chose que nous avons apprise [de la Guerre du Golfe per­sique] est que nous pou­vons uti­li­ser nos forces armées dans la région (au Moyen-Orient), sans que les Sovié­tiques ne nous arrêtent. Et nous avons envi­ron 5 ou 10 ans pour net­toyer ces anciens régimes sovié­tiques (Syrie, Iran (sic), Irak), avant que la pro­chaine grande super­puis­sance ne vienne nous défier. »

    Les mul­tiples guerres amé­ri­caines au Moyen-Orient (en Afgha­nis­tan, en Irak, en Syrie, en Libye entre autres), ont cher­ché à reti­rer l’Union sovié­tique puis la Rus­sie de la scène et à accor­der aux États-Unis la domi­na­tion hégé­mo­nique. Ces efforts ont échoué lamentablement.

    Pour l’Arabie saou­dite, en ce qui concerne Israël, l’objectif prin­ci­pal est d’évincer Assad afin d’affaiblir l’Iran. La Syrie fait par­tie de la vaste guerre par pro­cu­ra­tion entre l’Iran chiite et l’Arabie saou­dite sun­nite qui se joue sur les champs de bataille de Syrie et du Yémen et dans des confron­ta­tions amères entre chiites et sun­nites à Bah­reïn et dans d’autres pays divi­sés de la région (y com­pris l’Arabie Saou­dite elle-même).

    Pour la Tur­quie, le ren­ver­se­ment d’Assad pour­rait ren­for­cer sa posi­tion dans la région. Pour­tant la Tur­quie est main­te­nant confron­tée à trois adver­saires sur sa fron­tière Sud : Assad, l’EI et les natio­na­listes kurdes. L’EI est jusqu’à pré­sent res­té à l’arrière-plan des pré­oc­cu­pa­tions de la Tur­quie com­pa­ra­ti­ve­ment à Assad et aux Kurdes. Mais les attaques ter­ro­ristes en Tur­quie diri­gées par l’EI pour­raient bien chan­ger les choses.

    La Rus­sie et l’Iran pour­suivent éga­le­ment leurs propres inté­rêts dans la région, notam­ment par le biais de guerres par pro­cu­ra­tion et par leur sou­tien aux opé­ra­tions para­mi­li­taires. Pour­tant les deux pays ont signa­lé leur volon­té de coopé­rer avec les États-Unis pour vaincre l’EI et peut-être pour résoudre éga­le­ment d’autres pro­blèmes. Les États-Unis ont jusqu’à pré­sent repous­sé ces offres, en pré­fé­rant se concen­trer sur la chute d’Assad.

    Les déci­deurs de la poli­tique étran­gère des États-Unis accusent le Pré­sident russe Vla­di­mir Pou­tine de défendre Assad, tan­dis que la Rus­sie accuse les États-Unis d’avoir ten­té de le ren­ver­ser. Ces plaintes peuvent sem­bler symé­triques, mais elles ne le sont pas. La ten­ta­tive des États-Unis et de leurs alliés en vue de ren­ver­ser Assad violent la Charte des Nations Unies, tan­dis que le sou­tien de la Rus­sie à Assad est com­pa­tible avec le droit de légi­time défense de la Syrie en ver­tu de cette Charte. Oui, Assad est un des­pote, mais la Charte de l’ONU n’autorise pas n’importe quel pays à choi­sir les des­potes qu’il entend destituer.

    La per­sis­tance de l’EI sou­ligne trois défauts stra­té­giques dans la poli­tique étran­gère des États-Unis, ain­si qu’un défaut tac­tique fatal.

    Pre­miè­re­ment, la quête d’hégémonie amé­ri­caine des néo-conser­va­teurs par le biais d’un chan­ge­ment de régime ne témoigne pas seule­ment d’une arro­gance butée : c’est un abus impé­ria­liste clas­sique. Cette manœuvre a échoué par­tout où les États-Unis l’ont essayée. La Syrie et la Libye en sont les exemples les plus récents.

    Deuxiè­me­ment, la CIA a long­temps armé et for­mé des dji­ha­distes sun­nites grâce à des opé­ra­tions secrètes, finan­cées par l’Arabie saou­dite. À leur tour, ces dji­ha­distes ont don­né nais­sance à l’EI, qui est une consé­quence directe, sinon impré­vue, des poli­tiques menées par la CIA et ses par­te­naires saoudiens.

    Troi­siè­me­ment, la per­cep­tion amé­ri­caine de l’Iran et de la Rus­sie comme étant des enne­mis impla­cables de l’Amérique est à bien des égards dépas­sée. Elle est éga­le­ment une pro­phé­tie auto-réa­li­sa­trice. Un rap­pro­che­ment vers ces deux pays est possible.

    Qua­triè­me­ment, sur le plan tac­tique, la ten­ta­tive des États-Unis de mener une guerre sur deux fronts contre Assad et l’EI a échoué. Chaque fois qu’Assad a été affai­bli, des sun­nites dji­ha­distes, l’EI et le Front al-Nus­ra, sont venus de com­bler le vide.

    Assad et ses homo­logues ira­kiens peuvent vaincre l’EI si les États-Unis, la Rus­sie, l’Arabie saou­dite et l’Iran four­nissent une cou­ver­ture aérienne et un appui logis­tique. Oui, Assad doit res­ter au pou­voir. Oui, la Rus­sie doit conser­ver un allié en Syrie. Et oui, l’Iran doit avoir une influence dans la région. Les attaques ter­ro­ristes vont sans doute conti­nuer, peut-être même au nom de l’EI pen­dant un cer­tain temps. Mais le groupe se ver­ra refu­ser sa base d’opérations en Syrie et en Irak.

    Un tel résul­tat ne va pas seule­ment mettre un terme à l’EI sur le ter­rain au Moyen-Orient : de manière plus géné­rale, il pour­rait pré­pa­rer le ter­rain à une réduc­tion des ten­sions régio­nales. Les États-Unis et la Rus­sie pour­raient com­men­cer à inver­ser leur nou­velle guerre froide récente grâce à des efforts com­muns pour éra­di­quer le ter­ro­risme dji­ha­diste. (Une pro­messe que l’OTAN ne pro­pose pas l’adhésion à l’Ukraine, ni une esca­lade dans les défenses anti­mis­siles en Europe orien­tale, pour­rait éga­le­ment être des élé­ments favorables.)

    Il y a plus. Une approche coopé­ra­tive pour vaincre l’EI don­ne­rait une rai­son et une pos­si­bi­li­té à l’Arabie saou­dite et à la Tur­quie de trou­ver un nou­veau modus viven­di avec l’Iran. La sécu­ri­té d’Israël pour­rait être amé­lio­rée en inté­grant l’Iran au sein des rela­tions de coopé­ra­tion éco­no­mique et géo­po­li­tique avec l’Occident, en ren­for­çant ain­si les chances d’un règle­ment à deux États avec la Pales­tine, atten­du depuis longtemps.

    La mon­tée de l’EI est un symp­tôme des lacunes de la stra­té­gie actuelle de l’Occident, en par­ti­cu­lier des États-Unis. L’Occident peut vaincre l’EI. La ques­tion est de savoir si les États-Unis vont entre­prendre la rééva­lua­tion stra­té­gique néces­saire pour réa­li­ser cet objectif.

    Source : Pro­ject Syn­di­cate, Jef­frey D. Sachs, 05-07-2016 »

    http://www.les-crises.fr/les-raisons-pour-lesquelles-letat-islamique-persiste-par-jeffrey-d-sachs/http://www.les-crises.fr/les-raisons-pour-lesquelles-letat-islamique-persiste-par-jeffrey-d-sachs/

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  17. etienne

    Com­ment tarir les sources du recru­te­ment sala­fiste armé
    par Pierre Cone­sa :

    « Le com­bat contre les dji­ha­distes ne se livre­ra pas sur des terres loin­taines. Il ne peut se résu­mer non plus à une affaire de police et de jus­tice. Lut­ter contre les idéo­lo­gies reli­gieuses sec­taires requiert une vaste poli­tique de contre-radi­ca­li­sa­tion s’appuyant sur la mobi­li­sa­tion des élites et des ins­ti­tu­tions musul­manes de France. »

    (Lire l’ar­ticle…)
    https://​www​.monde​-diplo​ma​tique​.fr/​2​0​1​5​/​0​2​/​C​O​N​E​S​A​/​5​2​626

    Source : Le Monde diplo­ma­tique, février 2015 (signa­lé par Oli­vier Berruyer)

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  18. etienne

    À pro­pos de ter­ro­risme ins­tru­men­ta­li­sé pour conduire les peuples à accep­ter la guerre, je vou­drais vous signa­ler deux vidéos :

    • Une très courte vidéo, que Jor­da­nix à créée et publiée hier soir sur Face­book et qui en est à 680 000 vues en à peine 30 h… (sacré internet) :

    NB : c’est un extrait d’un entre­tien plus long, que j’ai eu à Anne­cy avec Oli­via il y a deux ans.

    • Et une autre vidéo, qui argu­mente dans le même sens que la pre­mière, mais qui est plus longue (1h25) et beau­coup plus impor­tante : il s’a­git d’une confé­rence de Daniele Gan­ser, his­to­rien suisse qui tra­vaille depuis 15 ans sur les armées secrètes de l’O­TAN, les atten­tats sous faux dra­peau pour fabri­quer de la ten­sion et pour maquiller les guerres d’a­gres­sion et de rapines en « guerres de défense huma­ni­taires »

    Tout ça est pas­sion­nant et impor­tant, du début à la fin, et mérite d’être écou­té atten­ti­ve­ment et tra­vaillé par tout le monde, à com­men­cer par les jeunes gens, le crayon à la main pour bien fixer les idées, les noms, les dates… 

    Ne ratez pas la séquence intro­duc­tive où est évo­qué le pro­blème impor­tant pour les his­to­riens que consti­tue l’ac­cu­sa­tion de « conspi­ra­tion­nisme » (accu­sa­tion stu­pide ou mal­veillante, selon le cas), quand ils tra­vaillent pré­ci­sé­ment sur l’his­toire (bien réelle) des complots. 

    Une confé­rence remar­quable, vous allez pas­ser 1 h 30 bien instructive 🙂

    Réponse
    • etienne

      Le livre essentiel :
      Daniele Gan­ser :
      « Les Armées Secrètes de l’OTAN
      Réseaux Stay-Behind, Opé­ra­tion Gla­dio et Ter­ro­risme en Europe de l’Ouest »

      http://​www​.edi​tions​de​mi​lune​.com/​l​e​s​-​a​r​m​e​e​s​-​s​e​c​r​e​t​e​s​-​d​e​-​l​o​t​a​n​-​p​-​1​6​.​h​tml

      Un ouvrage de réfé­rence sur le ter­ro­risme sous faux pavillon.

      « Cette étude méti­cu­leuse et soi­gnée, inci­sive, révèle pour la pre­mière fois l’ampleur, la noir­ceur et les impli­ca­tions mena­çantes des armées secrètes créées par l’OTAN. La lec­ture de ce livre impor­tant de Gan­ser s’avère une urgence, par­ti­cu­liè­re­ment dans la période que nous traversons. »
      Noam CHOMSKY.

      L’au­teur : Daniele GANSER
      His­to­rien spé­cia­li­sé dans l’histoire contem­po­raine et les rela­tions inter­na­tio­nales depuis 1945, Daniele GANSER enseigne à l’université de Bâle. Ses tra­vaux actuels portent sur la pré­ten­due « guerre contre la ter­reur » et le pic pétro­lier. Invi­té à maintes reprises par le Par­le­ment et la télé­vi­sion natio­nale suisses pour par­ta­ger son exper­tise en matière de poli­tiques étran­gère et de sécu­ri­té, Gan­ser voit ses livres, articles scien­ti­fiques, articles de jour­naux et inter­views publiés dans dif­fé­rents pays.

      HISTORIQUE
      Ce livre raconte com­ment, après la seconde guerre mon­diale, la CIA et le MI‑6 bri­tan­nique mirent en place des armées secrètes anti-com­mu­nistes dans tous les pays d’Europe de l’Ouest, et par quels pro­ces­sus ces réseaux Stay-Behind de l’OTAN s’allièrent dans cer­tains pays à des groupes ter­ro­ristes d’extrême droite, avec des consé­quences par­ti­cu­liè­re­ment tragiques.

      L’existence de « Gla­dio », l’armée secrète ita­lienne, fut révé­lée par le Pre­mier ministre Giu­lio Andreot­ti en 1990 ; à la suite de quoi la presse par­la du « secret poli­ti­co-mili­taire le mieux gar­dé, … depuis la fin de la deuxième guerre mon­diale » et nota que : « L’histoire semble tout droit sor­tie des pages d’un thril­ler poli­tique ». Depuis, ces armées secrètes de l’OTAN, ont éga­le­ment été décou­vertes en France, en Bel­gique, au Luxem­bourg, en Suisse, en Espagne, au Por­tu­gal, en Alle­magne, aux Pays-Bas, au Dane­mark, en Nor­vège, en Suède, en Fin­lande, en Autriche, en Grèce et en Tur­quie. Au niveau inter­na­tio­nal, leurs actions étaient coor­don­nées par le Penta­gone et l’OTAN et leur der­nière réunion connue se dérou­la à Bruxelles en octobre 1990.

      À l’heure de la menace de « l’hyperterrorisme », ce livre de réfé­rence revient sur les atten­tats de la gare de Bologne, de la Piaz­za Fon­ta­na, les attaques des tueurs fous du Bra­bant, l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro et demande s’il s’agit d’actes de ter­ro­risme sous fausse ban­nière, fabri­qués pour accroître la stra­té­gie de la tension…

      AVIS ET CRITIQUES

      « Quand il s’agit de faire la lumière sur le réseau Gla­dio, l’autoroute de l’information se trans­forme sou­dain en véri­table par­cours du com­bat­tant. À notre époque où le ter­ro­risme est une pré­oc­cu­pa­tion mon­diale, il est par­ti­cu­liè­re­ment déran­geant de décou­vrir que l’Europe de l’Ouest et les États-Unis se sont alliés pour créer des orga­ni­sa­tions qui se sont par la suite conver­ties au ter­ro­risme. En Amé­rique, de tels pays sont qua­li­fiés de « spon­sors du ter­ro­risme » et sont la cible d’hostilité et de sanc­tions. Est-il pos­sible que les USA eux-mêmes, la Grande-Bre­tagne, la France, l’Italie et d’autres méritent tous de figu­rer sur la liste des États finan­çant le ter­ro­risme ? Avant d’en déci­der, il convient de connaître l’histoire de Gla­dio dans son inté­gra­li­té. Avec cette enquête cri­tique, Daniele Gan­ser a ouvert la voie. Il est impor­tant de lire ce livre pour décou­vrir les grandes lignes du réseau Gla­dio et entre­voir l’importance des inter­ro­ga­tions qui res­tent sans réponse. »
      – Pro­fes­seur John PRADOS, auteur de très nom­breux livres dont un seul est pour l’ins­tant dis­po­nible en fran­çais Les Guerres secrètes de la CIA : La Démo­cra­tie clandestine ,
      his­to­rien et ana­lyste aux archives de la Sécu­ri­té natio­nale à Washing­ton, DC.

      « Fruit du tra­vail de 4 années de recherches, ce livre cou­ra­geux d’un brillant spé­cia­liste suisse rompt enfin le silence qui a long­temps pré­va­lu sur les armées secrètes de l’OTAN. »
      – Pro­fes­seur Georg KREIS, direc­teur de l’Institut des études euro­péennes de Bâle.

      « Avec l’intensification de la menace ter­ro­riste en Europe, les évé­ne­ments cho­quants rela­tés dans le livre remar­quable de Gan­ser pour­raient se répé­ter à notre époque. »
      – Pro­fes­seur Rohan GUNARATNA, de l’Institut des études stra­té­giques et de défense, (IDSS) à Singapour.

      « Gan­ser ouvre un ensemble de ques­tions inex­plo­rées sur l’OTAN et la par­tie cachée de la guerre froide. »
      – Pro­fes­seur Andreas WENGER, direc­teur du Centre d’études sur la sécu­ri­té (CSS).
      de l’É­cole Poly­tech­nique Fédé­rale (ETH) à Bâle.

      « Une page jusqu’ici incon­nue de l’histoire secrète de la guerre froide est main­te­nant révélée. »
      – Nigel WEST, World Intel­li­gence Review.

      « Les décou­vertes du Dr Gan­ser posent des ques­tions fon­da­men­tales sur la nature de la guerre froide et le rôle des ser­vices de ren­sei­gne­ment dans les socié­tés démocratiques. »
      – Pro­fes­seur Jus­si HANHIMAKI, de l’Institut des études inter­na­tio­nales (GIIS) de Genève.

      « Dans cet ouvrage brillam­ment rédi­gé, Gan­ser pré­sente les faits de manière nuan­cée et aisé­ment com­pré­hen­sible pour le pro­fane. Ce que nous apprend ce livre, qui se lit comme un roman, va chan­ger fon­da­men­ta­le­ment l’historiographie de l’époque de la guerre froide. »
      – Hen­riette Hanke GÜTTINGER dans Hori­zons & Débats.

      « Une enquête minu­tieuse et convain­cante, (…) un tra­vail de recherche très com­plet et impres­sion­nant. (…) La des­crip­tion des acti­vi­tés (du Gla­dio) en Ita­lie est par­ti­cu­liè­re­ment stu­pé­fiante. (…) Un livre plai­sant et docu­men­té, qui informe le public ama­teur d’histoire contem­po­raine, de ser­vices secrets, d’OTAN, de lutte anti­com­mu­niste ou, de façon plus contem­po­raine, de ter­ro­risme et de guerre sub­ver­sive. En ces temps d’asymétrie et de « guerre contre la ter­reur », réflé­chir à de tels pré­cé­dents n’est pas inutile. »
      – Oli­vier KEMPF, pro­fes­seur à Sciences-Po Paris, (spé­cia­liste de l’OTAN)
      et rédac­teur en chef adjoint de la revue Défense Nationale.

      Réponse
  19. etienne

    [Com­plo­tisme rus­so­phobe] La guerre de l’information russe : pour une réponse glo­bale, par Nico­las Tenzer.pdf

    Oli­vier Ber­ruyer : « Je sais que ça devient las­sant, mais enfin, n’oublions pas que pen­dant les vacances, la Rus­so­pho­bie continue…

    Men­tion spé­ciale à ce bijou de Nico­las Ten­zer – admi­rez le pro­fil : il a fait ses études à l’École Nor­male Supé­rieure (1980−1982), à Sciences-Po (1980−1982) et à l’École Natio­nale d’Administration (1984−1986). Il est aus­si titu­laire d’une maî­trise d’histoire obte­nue à l’Université de Nan­terre. Il a été maître de confé­rences en phi­lo­so­phie poli­tique à Sciences-Po (1986−2004) et y enseigne à nou­veau depuis 2014, au sein de la Paris School of Inter­na­tio­nal Affairs [vous com­pren­drez donc la vision de nos énarques…]. Il a été entre 2010 et 2015 membre du direc­toire de l’Institut Aspen France, dont il a assu­ré suc­ces­si­ve­ment les fonc­tions de tré­so­rier et de pré­sident (il sié­geait donc dans ce think-tank aux côtés de Made­leine Albright et Condo­leez­za Rice…)

    Rap­pe­lons bien : le sou­ci, n’est pas d’être un atlan­tiste for­ce­né : c’est un choix poli­tique tout-à-fait esti­mable (s’il est sin­cère et dés­in­té­res­sé), et rien n’empêche de ten­ter de convaincre qu’il vaut mieux se rap­pro­cher des Amé­ri­cains que des Russes, pour­quoi pas.

    Non, le sou­ci c’est, com­ment dire… hmmm d’écrire ce genre de billet à la limite du complotisme…

    (N.B. res­tez mesu­rés et polis dans les com­men­taires sous peine de suppression) »

    (Lire cette perle ici : )
     
    http://​www​.les​-crises​.fr/​c​o​m​p​l​o​t​i​s​m​e​-​r​u​s​s​o​p​h​o​b​e​-​l​a​-​g​u​e​r​r​e​-​d​e​-​l​i​n​f​o​r​m​a​t​i​o​n​-​r​u​s​s​e​-​p​o​u​r​-​u​n​e​-​r​e​p​o​n​s​e​-​g​l​o​b​a​l​e​-​p​a​r​-​n​i​c​o​l​a​s​-​t​e​n​z​er/

    Nota : je trouve les COMMENTAIRES par­ti­cu­liè­re­ment intéressants.

    Réponse
  20. etienne

    Le Monde. Jour­nal en guerre
    par Mathias Delori :
    « Le jour­nal Le Monde a énon­cé une contre-véri­té ce matin dans son édi­to­rial : l’i­dée selon laquelle Daech aurait, le pre­mier, atta­qué la France. S’a­git il d’une erreur ou d’un men­songe ? Le pro­pos est, en tout cas, poli­ti­que­ment irresponsable. »
    (Lire la suite)
    https://​blogs​.media​part​.fr/​m​a​t​h​i​a​s​d​e​l​o​r​i​/​b​l​o​g​/​2​7​0​7​1​6​/​l​e​-​m​o​n​d​e​-​j​o​u​r​n​a​l​-​e​n​-​g​u​e​rre

    Réponse
  21. etienne

    Cora­lie Delaume : « Texte très ori­gi­nal et convain­cant de Wal­ter Benn Michaels, l’A­mé­ri­cain qui a écrit ce petit lire « La diver­si­té contre l’é­ga­li­té ». Je le copie-colle in exten­so car il est vrai­ment à lire. »
    _____________________________________

    La race, le racisme et l’antiracisme sont essen­tiels au néolibéralisme.
    par Wal­ter Benn Michaels :

    https://​www​.face​book​.com/​c​o​r​a​l​i​e​.​d​e​l​a​u​m​e​/​p​o​s​t​s​/​1​0​2​0​8​4​6​9​8​2​7​1​1​5​732

    Source : Le Monde, http://​www​.lemonde​.fr/​f​e​s​t​i​v​a​l​/​a​r​t​i​c​l​e​/​2​0​1​6​/​0​7​/​2​9​/​l​a​-​r​a​c​e​-​l​e​-​r​a​c​i​s​m​e​-​e​t​-​l​-​a​n​t​i​r​a​c​i​s​m​e​-​s​o​n​t​-​e​s​s​e​n​t​i​e​l​s​-​a​u​-​n​e​o​l​i​b​e​r​a​l​i​s​m​e​_​4​9​7​6​0​8​1​_​4​4​1​5​1​9​8​.​h​t​m​l​#​M​D​j​Z​o​O​1​L​s​7​O​T​u​K​p​f​.99

    Extraits choi­sis par Antho­ny Rêveur :

    « Le dis­cours iden­ti­taire est une arme effi­cace pour lut­ter contre le socia­lisme et défendre les pro­fits. »
    « Alors qu’un nombre crois­sant d’Américains voit leur situa­tion finan­cière se dégra­der, la droite affirme que, le pro­blème, ce sont les Mexi­cains, les musul­mans ou les Noirs, pas le capi­ta­lisme ; la gauche affirme que le pro­blème, c’est le racisme anti-Mexi­cains ou anti­mu­sul­mans ou anti-Noirs, pas le capi­ta­lisme. Or, en réa­li­té, c’est le capi­ta­lisme qui est le pro­blème. »

    « Le dis­cours iden­ti­taire ne rem­place pas le dis­cours de classe, il en est une moda­li­té. Et l’antiracisme en par­ti­cu­lier fait office de dis­cours à la classe des cadres supé­rieurs et pro­fes­sions libé­rales, une classe qui a tiré avan­tage du creu­se­ment des inéga­li­tés éco­no­miques et n’a aucun inté­rêt à les réduire mais s’emploie à les jus­ti­fier. Le pro­blème à résoudre pour cette classe est que les inéga­li­tés soient réel­le­ment méri­to­cra­tiques. »

    « Donc, être farou­che­ment favo­rable à la dis­cri­mi­na­tion posi­tive, c’est se battre non pas pour plus d’égalité éco­no­mique, mais pour qu’il y ait plus de riches par­mi les ­non-Blancs. Et y être farou­che­ment oppo­sé, c’est défendre l’idée qu’il n’y a pas de mal à ce que les riches soient prin­ci­pa­le­ment blancs et asiatiques.

    Per­sonne ne défend une posi­tion pro­gres­siste dans cette polé­mique. Bien au contraire. Comme les deux camps jugent inévi­table qu’il existe une élite éco­no­mique (la ques­tion est seule­ment de savoir qui en fera par­tie), la que­relle est fon­ciè­re­ment conser­va­trice. »

    « Quand Clin­ton dit que le racisme est le péché ori­gi­nel des Etats-Unis, elle veut dire en réa­li­té que l’exploitation du tra­vail par le capi­tal ne l’est pas. Autre­ment dit, la race, le racisme et l’antiracisme sont essen­tiels au néo­li­bé­ra­lisme ; ils ne vont pas dis­pa­raître de sitôt. »

    Réponse
  22. etienne

    Tho­mas Wro­blevs­ki explique le vote blanc
    (j’aime bien ce jeune homme, que je sais très courageux) :

    Je n’ai pas l’im­pres­sion qu’on pour­ra sor­tir des griffes des usu­riers avec le seul vote blanc, ni que les élus ne l’ins­ti­tue­ront (pas plus qu’ils n’ins­ti­tue­ront le RIC), mais c’est peut-être moi qui me trompe, et ça fait du bien de voir des jeunes gens hon­nêtes s’oc­cu­per du bien commun.

    Réponse

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