Une pensée profonde et généreuse d’Ana, pensée utile pour accélérer et polariser notre prise de conscience, et enforcer notre exigence

19/05/2016 | 13 commentaires

Une pen­sée pro­fonde et géné­reuse d’A­na, pen­sée utile pour accé­lé­rer et pola­ri­ser notre prise de conscience, et enfor­cer notre exigence. 

https://​www​.face​book​.com/​a​n​a​.​s​a​i​l​l​a​n​d​/​p​o​s​t​s​/​1​7​5​6​6​6​7​7​0​7​8​8​4​852

Les gens qui ne trouvent pas d’emploi ne sont pas des paresseux.
Ils sont en réa­li­té l’a­vant garde des mil­liards d’in­di­vi­dus qui un jour ne trou­ve­ront pas d’emploi rému­né­ré, pour cause de tech­no­lo­gie avan­cée, relé­guant aux oubliettes l’o­bli­ga­tion de suer, de don­ner son temps, voire son sang, de se vendre ou de se bra­der pour méri­ter pitance, et sou­vent pingre.

Un jour, pas si loin­tain que ça, le divi­dende uni­ver­sel ne sera pas une reven­di­ca­tion mais un pas­sage obli­gé, une nécessité.

Sauf à accep­ter que ces mil­liards d’in­di­vi­dus libé­rés de la néces­si­té du tra­vail contrac­tuel ne meurent de cette liber­té nouvelle.

Il ne faut pas croire que le divi­dende uni­ver­sel sera alors une inci­ta­tion à l’oi­si­ve­té. Bien au contraire : libé­rés de l’o­bli­ga­tion de se vendre, les gens pour­ront se passionner.

« Tu vivras à la sueur de ton front » est une maxime moribonde.

La pas­sion créa­trice et la pul­sion de contri­bu­tion seront un jour le moteur essen­tiel de l’ac­tion par­ti­ci­pa­tive. Dom­mage qu’on doive attendre la néces­si­té pour com­prendre. Car déjà main­te­nant cette repo­la­ri­sa­tion est possible.

Lisez aus­si les com­men­taires : Ana est pas­sion­nante à tout instant…

Par exemple :

Ana Sailland :
« Cha­cun est libre d’être pes­si­miste, c’est un droit fon­da­men­tal que je ne suis pas légi­time à vous contes­ter. Mais si donc la nature humaine est mau­vaise, lais­sez nous dans ce mau­vais piège qui consiste à la pen­ser bonne.

Main­te­nant, vous remar­que­rez quand même qu’à divi­dende uni­ver­sel, vous répon­dez reve­nu de base. Ce n’est pas équi­valent du tout. Si un reve­nu de base n’est qu’un reve­nu, dont le mon­tant est à négo­cier en effet entre domi­nants et domi­nés, un divi­dende uni­ver­sel est un droit uni­ver­sel au gâteau uni­ver­sel, héri­té de la Terre, héri­té du grand œuvre pas­sé, autant que du pré­sent, il n’est pas une aumône concé­dée à la pié­taille pour la main­te­nir silen­cieuse et docile, il est au contraire l’une des condi­tions néces­saires et suf­fi­santes pour faire du peuple le Sou­ve­rain et non plus le qué­man­deur. Il est un chan­ge­ment de para­digme pro­fond, qui opère la tran­si­tion de la civi­li­sa­tion du contrat tru­qué vers la civi­li­sa­tion du par­tage et de l’a­bon­dance, la tran­si­tion de la pin­gre­rie condi­tion­nelle vers des jours heu­reux car inconditionnels. »

Autre lumière allu­mée par Ana : 

https://​www​.face​book​.com/​a​n​n​a​b​e​a​.​d​u​p​a​r​c​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​3​6​6​8​2​4​9​9​7​1​446

Anna-Bea Duparc :
Hey les gars!!! Vous savez que quel que soit le résul­tat de cette vota­tion on est en train de faire un truc incroyable ? On est en train de créer un mou­ve­ment citoyen en Suisse…! On est + de 20’000 ! En dehors des par­tis poli­tiques, des mil­liers de citoyens sont en train de se mobi­li­ser pour le RBI et de s’ac­ti­ver en ce moment même… de trac­ter un peu par­tout, de par­ler autour d’eux d’un pro­jet auquel ils croient et d’es­poir pour demain. C’est beau, presque incom­pré­hen­sible… et ça me rend heureuse ! 

Cette ini­tia­tive, contrai­re­ment à presque toutes les autres, est réel­le­ment popu­laire, elle est por­tée par le peuple, sou­te­nue par des gens qui pour beau­coup n’a­vaient jamais fait de poli­tique. Des gens qui n’ont pas d’in­té­rêts à défendre et ne sont pas payés pour por­ter ce en quoi ils croient. Des citoyens qui, parce qu’ils ne font pas métier en poli­tique, sont libres de pen­ser sans pression.

Nous sommes nom­breux à pré­pa­rer l’a­ve­nir, à vou­loir que nos vies soient ali­gnées sur beau­coup plus que nos fiches de paie, à vou­loir libé­rer l’in­croyable créa­ti­vi­té pré­sente en cha­cun, res­source renou­ve­lable, inépui­sable. Humains, libres, debout, heu­reux, au ser­vice de nous-mêmes, des autres et de la vie sur cette terre. Humains qui font un pas de côté pour pen­ser leur vie en dehors de la rentabilité.

Je ne suis pas née pour pro­duire, je suis née pour vivre, pour déve­lop­per mon poten­tiel, pour gran­dir, pour aimer. Gagner ma vie m’a tou­jours paru un concept infi­ni­ment étrange. Mon tra­vail chaque jour est d’ap­prendre à don­ner le meilleur de moi-même. C’est pré­cieux la vie…

Je vous conseille de suivre les réflexions d’Ana Sailland, c’est quel­qu’un d’im­por­tant, une magi­cienne des mots décapants 🙂

Étienne.

PS :
• Le chô­mage n’est pas qu’une consé­quence de la méca­ni­sa­tion, il est AUSSI une construc­tion poli­tique pour inti­mi­der les pauvres et les rendre dociles :

• Le chô­mage est un des fouets des négriers (pré­ten­du­ment « libé­raux ») ; le chô­mage sert à ter­ro­ri­ser les sala­riés pour qu’ils cessent de reven­di­quer et acceptent de se faire voler :
http://​etienne​.chouard​.free​.fr/​E​u​r​o​p​e​/​f​o​r​u​m​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​2​0​1​1​/​0​6​/​2​2​/​1​3​0​-​u​e​l​u​t​t​e​-​c​o​n​t​r​e​-​l​-​i​n​f​l​a​t​i​o​n​-​p​r​i​o​r​i​t​a​i​r​e​c​h​o​m​a​g​e​-​i​n​s​t​i​t​u​t​i​o​n​n​a​l​i​s​e​-​e​t​e​s​-​v​o​u​s​-​d​-​a​c​c​ord

_______

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​4​1​9​9​2​1​5​5​9​7​317

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13 Commentaires

  1. etienne

    L’im­por­tant est de construire chaque jour une petite bar­ri­cade, ou, si l’on veut, de tra­duire tous les jours quelque roi devant le tri­bu­nal popu­laire. Disons encore qu’en empê­chant chaque jour d’a­jou­ter une pierre à la Bas­tille, on s’é­pargne la peine de la démolir.
    Alain, Pro­pos, 6 jan­vier 1910.

    Réponse
  2. etienne

    À chaque heure son scan­dale impardonnable.
    Et tou­jours notre impuis­sance poli­tique, totale.
    Et tou­jours cette incroyable indif­fé­rence de (qua­si­ment) tous les intel­lec­tuels au sujet de la qua­li­té du pro­ces­sus constituant.
    C’est usant 🙁

    >! « La France pro­meut l’arbitrage pri­vé du Taf­ta au sein même de l’Europe » !
    LE MONDE, 19.05.2016 – Maxime Vaudano

    La France, hérault de la lutte pour un Taf­ta plus équi­table et contre des tri­bu­naux pri­vés au ser­vice des mul­ti­na­tio­nales ? Cette image que le gou­ver­ne­ment tente de ren­voyer depuis quelques semaines risque d’être mise à mal par un docu­ment confi­den­tiel consul­té par Le Monde, dans lequel un groupe de cinq pays euro­péens, dont la France, pro­pose l’instauration d’une juri­dic­tion d’exception euro­péenne au ser­vice des entre­prises sou­hai­tant atta­quer les déci­sions des Etats.

    Ce docu­ment de tra­vail rédi­gé par la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Fin­lande et les Pays-Bas, obte­nu par le réseau mili­tant Seat­tle to Brus­sels, a été trans­mis le 7 avril au Conseil des ministres euro­péens. Il répond à l’offensive lan­cée à l’été 2015 par la Com­mis­sion euro­péenne pour abro­ger les quelque 200 trai­tés d’investissement bila­té­raux tou­jours en vigueur entre les « anciens » et les « nou­veaux » Etats-membres de l’Union euro­péenne, issus des élar­gis­se­ments récents.

    L’institution bruxel­loise juge ces accords non seule­ment inutiles – car le mar­ché unique a déjà uni­for­mi­sé les règles d’investissement entre les Vingt-Huit –, mais sur­tout incom­pa­tibles avec le droit euro­péen – car géné­ra­teurs de dis­cri­mi­na­tions entre eux.

    Mena­cés plus ou moins direc­te­ment de sanc­tions par la Com­mis­sion pour avoir conser­vé ces trai­tés obso­lètes, conclus dans les années 1990, ces cinq pays se disent prêts à les abro­ger, à condi­tion qu’un nou­veau régime har­mo­ni­sé de pro­tec­tion des inves­tis­se­ments leur succède.

    « Ni utile ni néces­saire », disait la France

    Et c’est là que le bât blesse. Car le quin­tet ne se contente pas de récla­mer un cadre légis­la­tif cla­ri­fié. Il sou­haite sau­ver le méca­nisme de règle­ment des dif­fé­rends inves­tis­seurs-Etats, une juri­dic­tion arbi­trale pri­vée vers laquelle les entre­prises peuvent se tour­ner en lieu et place des tri­bu­naux natio­naux. Plus connu sous son acro­nyme anglais ISDS (inves­tor-state dis­pute set­tle­ment), ce sys­tème est l’un des volets les plus contro­ver­sés du trai­té trans­at­lan­tique Tafta/TTIP, en négo­cia­tion entre l’UE et les Etats-Unis.

    Taf­ta, ISDS : qu’est-ce que c’est ?

    Le Taf­ta, ou TTIP, est une grande négo­cia­tion de libre-échange enta­mée en 2013 par l’Union euro­péenne et les Etats-Unis. Ses détrac­teurs, de plus en plus nom­breux, craignent qu’elle abaisse les normes sani­taires et envi­ron­ne­men­tales, tan­dis que ses pro­mo­teurs estiment qu’une inten­si­fi­ca­tion du com­merce trans­at­lan­tique pour­rait créer de la crois­sance et faci­li­ter la vie des entreprises.

    Lire aus­si : Si vous n’avez rien sui­vi au Taf­ta, le grand trai­té qui effraie

    L’ISDS, ou « inves­tor-state dis­pute set­tle­ment », est un méca­nisme arbi­tral pré­sent dans de nom­breux accords inter­na­tio­naux d’investissement, qui pro­tège les entre­prises d’abus de droit per­pé­trés par les Etats où elles s’installent. Dans la pra­tique, plu­sieurs déci­sions ont ten­du à remettre en cause les légis­la­tions envi­ron­ne­men­tales, sociales ou sani­taires des Etats qui allaient à l’encontre des inté­rêts de cer­taines entreprises.

    Lire aus­si : Mythes et réa­li­tés sur les tri­bu­naux d’ar­bi­trage du trai­té transatlantique

    Pour­quoi conser­ver un tel sys­tème arbi­tral hors-sol, dont les sen­tences jugées contraires au droit euro­péen se sont mul­ti­pliées au cours des der­nières années ? Pour­quoi ne pas pro­fi­ter de cette remise à plat pour se débar­ras­ser de ce méca­nisme que la France avait qua­li­fié l’an pas­sé de « ni utile ni néces­saire » dans le cadre des négo­cia­tions transatlantiques ?

    L’argumentaire déployé res­semble à celui adres­sé par le lob­by euro­péen de l’industrie Busi­ness Europe à la Com­mis­sion euro­péenne en février, comme le sou­ligne Seat­tle to Brus­sels. Le main­tien de l’ISDS serait jus­ti­fié par le fait que « les sys­tèmes judi­ciaires natio­naux peuvent sus­ci­ter des pré­oc­cu­pa­tions en termes de len­teur des pro­cé­dures, de qua­li­té du sys­tème judi­ciaire et de per­cep­tion de l’indépendance judi­ciaire », de même que les « admi­nis­tra­tions publiques » et les « envi­ron­ne­ments d’affaires » de cer­tains Etats-membres. Les nou­veaux entrants d’Europe cen­trale et orien­tale, indi­rec­te­ment poin­tés du doigt, apprécieront.

    Autre argu­ment déployé dans le docu­ment : si les Euro­péens renon­çaient à de tels méca­nismes en interne, « il serait d’autant plus dif­fi­cile de plai­der en [leur] faveur » dans les négo­cia­tions com­mer­ciales en cours avec leurs par­te­naires exté­rieurs, tant avec les pays en déve­lop­pe­ment qu’avec les Etats-Unis. Pire : cela pour­rait créer « un avan­tage com­pé­ti­tif pour les inves­tis­seurs étran­gers », qui béné­fi­cie­raient d’une meilleure pro­tec­tion sur le sol euro­péen que leurs homo­logues européens.

    Un arbi­trage vrai­ment amélioré ?

    Au niveau ins­ti­tu­tion­nel, la France et ses par­te­naires veulent offi­ciel­le­ment sai­sir l’occasion pour mettre en oeuvre l’« invest­ment court sys­tem » (ICS), un ISDS nou­velle ver­sion éla­bo­ré fin 2015, que l’Europe essaie d’imposer aux Etats-Unis dans les négo­cia­tions trans­at­lan­tiques. Celui vise à mus­cler les garde-fous contre les dérives du sys­tème arbi­tral, qui menace par­fois les poli­tiques publiques sani­taires ou envi­ron­ne­men­tales des gou­ver­ne­ments au nom de la « pro­tec­tion des investissements ».

    Pro­blème : plu­tôt que de créer une nou­velle cour per­ma­nente ex nihi­lo où ils auraient les mains libres, le groupe des cinq pri­vi­lé­gie la rapi­di­té en sug­gé­rant d’adosser le futur méca­nisme à la Cour per­ma­nente d’arbitrage (CPA) de La Haye. Or, d’après Flo­rian Gri­sel, cher­cheur spé­cia­liste de l’arbitrage inter­na­tio­nal à l’université Paris Ouest Nan­terre La Défense, aucun des grands prin­cipes de l’ICS ne sau­rait trou­ver sa place dans cette ins­ti­tu­tion au cadre très contraint : impos­sible de sub­sti­tuer aux arbitres ad hoc des juges per­ma­nents répu­tés plus impar­tiaux, de leur inter­dire d’exercer en paral­lèle des acti­vi­tés d’avocat, de ren­for­cer leurs règles d’éthique pour limi­ter les conflits d’intérêts, et encore moins d’instaurer un méca­nisme d’appel des déci­sions. « Il est donc pos­sible que cela ne change abso­lu­ment rien au sys­tème actuel d’ISDS », sou­ligne l’universitaire.

    « Peut-être que cette voie sera trop com­pli­quée », recon­naît-on timi­de­ment au Quai d’Orsay, sans pour autant s’avouer vain­cu. Pour la France, il est de toute façon « trop tôt » pour savoir si ces exi­gences seront tech­ni­que­ment appli­cables, et poli­ti­que­ment accep­tables pour les Vingt-Huit. […]

    http://​www​.lemonde​.fr/​l​e​s​-​d​e​c​o​d​e​u​r​s​/​a​r​t​i​c​l​e​/​2​0​1​6​/​0​5​/​1​9​/​l​a​-​f​r​a​n​c​e​-​p​r​o​m​e​u​t​-​l​-​a​r​b​i​t​r​a​g​e​-​p​r​i​v​e​-​d​u​-​t​a​f​t​a​-​a​u​-​s​e​i​n​-​m​e​m​e​-​d​e​-​l​-​e​u​r​o​p​e​_​4​9​2​1​9​0​0​_​4​3​5​5​7​7​0​.​h​tml

    Réponse
  3. etienne

    « Ce qui importe, ce n’est pas l’o­ri­gine des pou­voirs, c’est le contrôle conti­nu et effi­cace que les gou­ver­nés exercent sur les gouvernants.

    Où est donc la Démo­cra­tie, sinon dans ce troi­sième pou­voir que la Science Poli­tique n’a point défi­ni, et que j’ap­pelle le Contrô­leur ? Ce n’est autre chose que le pou­voir, conti­nuel­le­ment effi­cace, de dépo­ser les Rois et les Spé­cia­listes à la minute, s’ils ne conduisent pas les affaires selon l’in­té­rêt du plus grand nombre.

    Le citoyen a le devoir de pen­ser libre­ment, car les droits des citoyens cré­dules sont comme abo­lis. Obéis­sez, mais n’obéissez pas sans contre­par­tie : sachez dou­ter, refu­sez de croire.

    N’acclamez point : les pou­voirs seront modé­rés si seule­ment vous vous pri­vez de battre des mains. »

    Alain, Pro­pos sur le pouvoir.

    Réponse
  4. etienne

    « Tout chef sera un détes­table tyran si on le laisse faire. »
    Alain.

    « La démo­cra­tie n’est pas dans l’o­ri­gine popu­laire du pou­voir, elle est dans son contrôle. La démo­cra­tie, c’est l’exer­cice du contrôle des gou­ver­nés sur les gou­ver­nants. Non pas une fois tous les cinq ans, ni tous les ans, mais tous les jours. »
    Alain.

    « La vigi­lance ne se délègue pas. »
    Alain

    « Par la divi­sion des spé­cia­listes, qui est une règle de l’é­lite, le gou­ver­ne­ment des meilleurs est pro­pre­ment aveugle. »
    Alain, avril 1939.

    « L’im­por­tant est de construire chaque jour une petite bar­ri­cade, ou, si l’on veut, de tra­duire tous les jours quelque roi devant le tri­bu­nal popu­laire. Disons encore qu’en empê­chant chaque jour d’a­jou­ter une pierre à la Bas­tille, on s’é­pargne la peine de la démolir. »
    Alain, Pro­pos, 6 jan­vier 1910.

    « N’ACCLAMEZ POINT. L’ac­cla­ma­tion vous revient et vous prend au cœur. L’ac­cla­ma­tion a fait tous les maux de tous les peuples. Le citoyen se trouve por­té au delà de son propre juge­ment, le pou­voir accla­mé se croit aimé et infaillible, toute liber­té est per­due. Le lourd devoir d’o­béir n’est plus limi­té ni tem­pé­ré par rien. Je décris ici des mœurs nou­velles, je vous trace un pénible devoir. Mais mes amis, si l’on veut être libre, il faut le vou­loir. Et n’ou­bliez jamais que les pou­voirs seront modé­rés, pru­dents, cir­cons­pects, pré­ser­vés à jamais de l’in­fa­tua­tion, rai­son­nables enfin, et ména­gers de vos biens et de vos vies, si seule­ment vous vous pri­vez de battre des mains.

    Résis­tance et obéis­sance, voi­là les deux ver­tus du citoyen. Par l’o­béis­sance, il assure l’ordre ; par la résis­tance il assure la liber­té. Et il est bien clair que l’ordre et la liber­té ne sont point sépa­rables, car le jeu des forces, c’est-à-dire la guerre pri­vée à toute minute, n’en­ferme aucune liber­té ; c’est une vie ani­male livrée à tous les hasards. Donc les deux termes ordre et liber­té sont bien loin d’être oppo­sés ; j’aime mieux dire qu’ils sont cor­ré­la­tifs. La liber­té ne va pas sans l’ordre ; l’ordre ne vaut rien sans la liberté.

    Obéir en résis­tant, c’est tout le secret. Ce qui détruit l’o­béis­sance est anar­chie, ce qui détruit la résis­tance est tyrannie. »

    Alain, Pro­pos sur les pouvoirs.

    Réponse
  5. Comte des Tuiles

    « Il est inté­res­sant de remar­quer, sans la cri­ti­quer, que la remarque de Mar­ve­lus opère le constat que le salaire de l’in­di­vi­du sert pour la com­mu­nau­té de moyen de pres­sion et contrainte pour for­cer cer­tains à accom­plir les tâches que d’autres détestent. Cher­cher remède est néces­saire, car il y a là une forme d’es­cla­vage sub­tile, après la pré­ten­due abo­li­tion de l’es­cla­vage. Tout ce qui est reve­nu incon­di­tion­nel éra­dique cet escla­vage là. Mais sub­siste en effet la ques­tion des tâches vitales qui toutes ne peuvent être confiées au robot. Vaste ques­tion, car tout le monde ne s’ap­pelle pas St Vincent de Paul »
    Ana SAILLAND

    Réponse
  6. Comte des Tuiles

    Comme il appar­tient à cha­cun et à tous de par­ti­ci­per ne fut-ce que de temps en temps à cer­taines tâches plus pénibles que d’autres, his­toire de se rendre compte de la dif­fi­cul­té que cela peut engen­drer, prendre conscience de toute cette diver­si­té des tâches et des devoirs (obli­ga­tions, néces­si­tés), recou­vrer en soi quelque humi­li­té et davan­tage de réa­lisme sinon ce res­pect à autrui et cette digni­té partagée.
    Ces tâches domes­tiques, toutes ces néces­si­tés du quo­ti­diens qui concernent tous, bref, de ce par­tage en com­mun et de ce juste rap­port à nous-même, entre humi­li­té et res­pon­sa­bi­li­té, telles aus­si ces tâches à valeur sym­bo­lique indis­pen­sable à effec­tuer au moins une fois dans sa vie pour pou­voir non pas s’en affran­chir défi­ni­ti­ve­ment puisque cette liber­té de pou­voir choi­sir selon ses pas­sions et ses com­pé­tences mais cet acte sym­bo­lique pour pou­voir en jouir soi-même… cela est un peu confus mais voi­ci un exemple : tuer une fois un ani­mal dans sa vie, être confron­ter à cet acte, à ce choix, à cette néces­si­té pour pou­voir man­ger soi-même de la viande_c’est ce que j’ap­pelle être consé­quent dans ses actes et ses idées.

    Réponse
  7. Comte des Tuiles
  8. Comte des Tuiles

    Tenez, ETIENNE, vous qui aimez tant les animaux_et pour nous faire oublier quelque peu toutes ces vilaines choses qu’on a pu voir sur la Décause animale !

    (je place ceci ici un peu au hasard)(et faire ‘lien’ avec toutes ces pen­sées généreuses ^^)

    Réponse
  9. Ana Sailland

    Je suis incor­ri­gible et cherche plus qu’à mon heure à me foca­li­ser sur le mil­lé­naire plus que sur l’année 🙂

    Le Taf­ta, dont il est ques­tion plus haut, n’est pas seule­ment un com­plot visant à mettre les grands capi­taines d’in­dus­trie et les tenan­ciers de la mon­naie au des­sus des États.
    Il vise à une abdi­ca­tion du genre humain devant les trans­na­tio­nales, ces per­sonnes morales ten­ta­cu­laires et inter­con­ti­nen­tales, qui jouissent de la capa­ci­té juri­dique, mais ne sont pour­tant ni des per­sonnes ni morales. 

    Il s’a­git donc en clair d’un recul de l’hu­ma­ni­tude devant un monstre sans nom, de l’ordre de l’in­di­cible. Nous sommes ici à la fron­tière d’une per­cep­tion magique de l’His­toire, veuillez excu­ser cette entorse au ratio­na­lisme. Mais j’assume.

    C’est un peu l’a­ven­ture de l’ap­pren­ti sor­cier, dépas­sé par ses créa­tions ou par les outils qu’il espé­rait maî­tri­ser. Il peut en cre­ver, le bougre.

    L’an­ti­dote tech­nique est la démo­cra­tie réelle 🙂
    Il en est un autre, qui a nom conscience col­lec­tive, mais ne peut naître que quand le pre­mier est déjà actif.

    Réponse
  10. Ana Sailland

    Repas­sant par là je découvre une petite erreur : le superbe texte d’An­na-Bea Duparc n’est pas de moi 🙂

    Réponse

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