[Passionnant et important] Peter Dale Scott, « L’État profond américain. La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle ».

18/07/2015 | 82 commentaires

Billet à clas­ser dans la caté­go­rie : Dénon­çons —cou­ra­geu­se­ment— LA PRATIQUE DES COMPLOTS (c’est-à-dire une des prin­ci­pales et éter­nelles moda­li­tés concrètes de la lutte des classes), plu­tôt que dénon­cer —lâche­ment— « la théo­rie du com­plot » (c’est-à-dire une expres­sion inven­tée et dif­fu­sée par la CIA dans les années 60 pour dis­cré­di­ter faci­le­ment tous les lan­ceurs d’a­lerte, accu­sés en bloc de para­noïa, et pro­té­ger ain­si les com­plo­teurs de la classe dominante)…

Voi­ci des semaines que je dévore un livre essen­tiel (sur le très néces­saire — mais très défaillant — contrôle des pou­voirs à tra­vers le monde et les époques) et que je veux vous en par­ler. C’est un livre bou­le­ver­sant, et très docu­men­té (des mil­liers de notes com­men­tées, pour sour­cer et prou­ver tout ce qui y est décrit et analysé).

Il s’a­git du der­nier livre de Peter Dale Scott, pro­fes­seur et diplo­mate cana­dien (il a 86 ans), qui tra­vaille sur son sujet depuis 40 ans… Son titre est :
« L’É­tat pro­fond américain.
La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle. »

On peut trou­ver sur le site Demi-Lune (petit édi­teur cou­ra­geux et qu’il faut sou­te­nir pour cela) des extraits abso­lu­ment essen­tiels de ce livre que nous devrions tous avoir lu et qui devrait ensuite ali­men­ter nos conver­sa­tions quotidiennes.

Avec l’ac­cord de l’é­di­teur, je vais repro­duire ici quelques uns de ces extraits que je trouve fon­da­men­taux, ce qui va faire un billet long à lire, par­don­nez-moi, mais je vou­drais vrai­ment atti­rer votre atten­tion sur l’im­por­tance car­di­nale de ce livre pour com­prendre ce qui nous arrive sur terre, notre dépos­ses­sion poli­tique de plus en plus cari­ca­tu­rale et les guerres impé­riales de plus en plus inévi­tables notamment.

Sur la forme du livre, je signale que ce livre est très bien fabri­qué : il est par­fai­te­ment impri­mé et très soli­de­ment relié, ce qui le ren­dra résis­tant aux nom­breux mou­ve­ments et anno­ta­tions que vous ne man­que­rez pas de lui impo­ser au cours de votre lec­ture enfié­vrée 🙂 Il est prêt à ne plus vous quit­ter pen­dant des semaines sans se dés­in­té­grer (comme le font hon­teu­se­ment les livres d’autres édi­teurs comme GF – Gra­nier Flam­ma­rion dont je mau­dis l’im­pri­meur relieur, grand gou­gna­fier et grand sac­ca­geur de chefs‑d’œuvre devant l’é­ter­nel, dont TOUS les livres s’au­to­dé­truisent dès la lec­ture des pre­mières pages, grrr…). Le livre de Peter Dale Scott, lui, édi­té par Demi-Lune, est un vrai livre qui est fait pour être lu (et donc mani­pu­lé dans tous les sens). Par­don d’a­voir insis­té sur ce détail (qui compte pour moi).

Pour ceux qui n’aiment pas lire, Peter Dale Scott, par­fai­te­ment bilingue, a don­né un entre­tien très inté­res­sant sur son tra­vail dont voi­ci la vidéo (d’une heure) :

Voi­ci donc les extraits de ce livre que je vous recom­mande chaleureusement :

• La 4ème page de couverture : 

S’appuyant sur plus de quatre décen­nies de recherches, Peter Dale SCOTT nous offre une ana­lyse inédite de « l’État pro­fond amé­ri­cain », un sys­tème infor­mel et mécon­nu, dont l’influence sur l’Histoire contem­po­raine est abso­lu­ment majeure. En dehors du cadre légal, celui-ci condi­tionne secrè­te­ment, sou­vent illé­ga­le­ment, les poli­tiques offi­cielles de l’E­tat public à Washing­ton – voire les contre­dit ou les neu­tra­lise. Obser­va­teur poli­tique de pre­mier plan, SCOTT décrit le pro­ces­sus de mili­ta­ri­sa­tion crois­sante des États-Unis, en par­ti­cu­lier depuis le 11-Sep­tembre. Il explique éga­le­ment l’origine de la « dérive sécu­ri­taire » (écoutes et sur­veillance illé­gales, déten­tions arbi­traires mas­sives, usage de la tor­ture, assas­si­nats ciblés) et de l’accroissement des inéga­li­tés de reve­nus que connaît ce pays depuis la guerre du Vietnam.

L’État pro­fond consti­tue aujourd’hui un sys­tème qua­si ins­ti­tu­tion­na­li­sé dans des agences (comme la CIA et la NSA) qui échappent au contrôle démo­cra­tique. Mais il ne se limite pas à ces ser­vices secrets, et l’auteur décrit notam­ment l’influence exces­sive d’entreprises pri­vées telles que Booz Allen Hamil­ton (l’ex-employeur d’Edward Snow­den) et la SAIC, 70 % des bud­gets du Ren­sei­gne­ment aux États-Unis étant aujourd’hui sous-trai­tés. Der­rière ce sys­tème opaque, où la dis­tinc­tion entre « public » et « pri­vé » semble pour le moins ténue, il retrace l’influence tra­di­tion­nelle des ban­quiers et des avo­cats de Wall Street alliés aux « super­ma­jors », les plus grandes com­pa­gnies pétro­lières inter­na­tio­nales. Il explique ain­si com­ment les pétro­mo­nar­chies du golfe Per­sique, les entre­prises de défense états-uniennes et Wall Street ont for­mé ensemble et pro­gres­si­ve­ment un État pro­fond supra­na­tio­nal – qui mène des poli­tiques par­fois radi­ca­le­ment oppo­sées aux inté­rêts natio­naux des États-Unis, de son peuple et de ses institutions.

Un tra­vail remar­quable qui clôt avec brio la tri­lo­gie enta­mée avec La Route vers le nou­veau désordre mon­dial et La Machine de guerre américaine…

 

• Le dos­sier de pré­sen­ta­tion du livre : 
http://​www​.edi​tions​de​mi​lune​.com/​m​e​d​i​a​/​p​r​e​s​s​e​/​D​o​s​s​i​e​r​-​d​e​-​p​r​e​s​s​e​-​E​t​a​t​-​p​r​o​f​o​n​d​-​a​m​e​r​i​c​a​i​n​-​O​P​T​.​pdf

• Éloges et cri­tiques + Sommaire :

Éloges et critiques

« L’État pro­fond amé­ri­cain résume plus de quatre décen­nies de recherches menées par Peter Dale Scott sur les aspects les plus obs­curs de la Poli­tique pro­fonde aux États-Unis. Il en résulte une pers­pec­tive inédite sur le véri­table sys­tème de gou­ver­nance dans ce pays. Son ana­lyse est méti­cu­leuse, brillante et magis­trale »

- Daniel Ells­berg, « l’homme qui fit tom­ber Nixon », auteur de Secrets : A Memoir of Viet­nam and the Penta­gone Papers

« Une nou­velle fois, Peter Dale Scott met en lumière les des­sous de l’État pro­fond amé­ri­cain à tra­vers cette étude pas­sion­nante et fon­da­men­tale. Cet ouvrage explique com­ment et pour­quoi nous avons per­du le contrôle de la poli­tique étran­gère des États-Unis et com­ment elle est en train de détruire notre démo­cra­tie. Ce livre indis­pen­sable est le fruit de recherches brillantes et rai­son­nées, qui achèvent de nous convaincre que nous ne pou­vons sau­ver notre Répu­blique sans iden­ti­fier les forces pro­fondes qui nous ont impo­sé leurs règles depuis bien long­temps – et ce d’une manière encore plus bru­tale et dra­ma­tique depuis le 11-Septembre. »

- Richard Falk, pro­fes­seur émé­rite de Droit inter­na­tio­nal à l’Université de Prin­ce­ton, et à l’Université de Cali­for­nie, (San­ta Bar­ba­ra) ; Rap­por­teur spé­cial du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour les Ter­ri­toires palestiniens

« Peter Dale Scott est l’universitaire le plus auda­cieux dans l’étude des struc­tures de pou­voir qui dirigent les États-Unis. Dans cet ouvrage, il démarre ses recherches là où le pion­nier Charles Wright Mil­ls s’était arrê­té, met­tant en lumière un sombre laby­rinthe de pou­voir – un monde obs­cur qui est deve­nu encore plus arro­gant et violent depuis l’époque de l’‘élite de pou­voir’ et du ‘com­plexe mili­ta­ro-indus­triel’. Nous ne pou­vons com­prendre le fonc­tion­ne­ment réel du pou­voir sans nous aven­tu­rer dans la des­crip­tion révé­la­trice que Scott nous offre à tra­vers L’État pro­fond amé­ri­cain. »

- David Tal­bot, fon­da­teur du site d’information Salon​.com

« Lorsque s’écrira la véri­table His­toire intel­lec­tuelle de notre époque, Peter Dale Scott sera recon­nu pour sa pers­pi­ca­ci­té et son hon­nê­te­té. Dans L’État pro­fond amé­ri­cain, Scott per­çoit une nou­velle fois la réa­li­té de manière pré­cise, brillante et cou­ra­geu­se­ment intègre, nous alar­mant sur nos fatales illu­sions. Il s’agit de l’un des livres les plus impor­tants de notre époque. »

- Roger Mor­ris, ancien membre du Conseil de Sécu­ri­té Natio­nale des États-Unis sous les pré­si­dences de Lyn­don John­son et de Richard Nixon

« Peter Dale Scott ana­lyse en pro­fon­deur chaque aspect du sys­tème orwel­lien de sécu­ri­té natio­nale – de la sur­veillance extra­ju­di­ciaire aux déten­tions arbi­traires, en pas­sant par la loi mar­tiale. Il montre com­ment les ser­vices de ren­sei­gne­ment et l’armée des États-Unis sont doré­na­vant impli­qués de façon per­ma­nente dans le main­tien de l’ordre. Pour l’essentiel, ce sys­tème opaque – c’est-à-dire le gou­ver­ne­ment secret – est ce que Scott appelle l’‘État pro­fond’. Il s’agit de l’influent sec­teur qui éclipse les ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques. Pour­tant, les agences publiques [la NSA, la CIA, le JSOC, le Penta­gone, etc.] qui forment cet État pro­fond n’en repré­sentent qu’un seul niveau. En effet, leur pou­voir pro­vient éga­le­ment de leurs connexions cru­ciales en dehors du gou­ver­ne­ment – comme le montre l’exemple de la CIA, qui est soli­de­ment ancrée à Wall Street. (…) Tout est dans ce livre. Une lec­ture abso­lu­ment obli­ga­toire. »

- Pepe Esco­bar, cor­res­pon­dant iti­né­rant pour Asia Times (Hong Kong) et auteur de Empire of Chaos

« Depuis long­temps, Peter Dale Scott a été un pion­nier dans l’étude métho­dique de l’État de sécu­ri­té natio­nale et de son influence occulte dans tous les domaines de la poli­tique étran­gère et inté­rieure des États-Unis. Avec ce nou­vel ouvrage, il se sur­passe en offrant une ana­lyse véri­ta­ble­ment com­plète de l’empiètement crois­sant d’un ‘État pro­fond’ incon­trô­lé dans le sys­tème poli­tique démo­cra­tique de ce pays, depuis l’après-guerre jusqu’à aujourd’hui. (…) Il s’agit d’un tra­vail brillant et inci­sif, une lec­ture obli­ga­toire pour tous ceux qui sou­haitent com­prendre les inter­ac­tions entre le capi­ta­lisme mon­dia­li­sé, la sécu­ri­té natio­nale et les objec­tifs dou­teux des ser­vices de ren­sei­gne­ment les plus puis­sants, mais aus­si les plus secrets. »

- Nafeez M. Ahmed, spé­cia­liste des ques­tions de res­sources éner­gé­tiques, de ter­ro­risme, et de sécu­ri­té inter­na­tio­nale, auteur de La Guerre contre la vérité

« Dans cet excellent livre, Peter Dale Scott montre com­ment les res­tric­tions impo­sées par le Congrès des États-Unis aux ser­vices de ren­sei­gne­ment US ont entraî­né la fusion de l’État pro­fond amé­ri­cain avec des ser­vices étran­gers, afin d’opérer depuis d’autres pays. (…) L’auteur explique com­ment le pétrole saou­dien et les contrats d’armement US ont péren­ni­sé une rela­tion spé­ciale entre les États-Unis et l’Arabie saou­dite. (…) L’État pro­fond amé­ri­cain a tou­jours été lié aux ban­quiers de Wall Street et aux super­ma­jors, l’ancien direc­teur de la CIA Allen Dulles en étant l’archétype – lui qui voyait les diri­geants poli­tiques élus comme des natio­na­listes à l’esprit étroit, inca­pables de gérer les affaires poli­tiques globales. »

- Ola Tunan­der, pro­fes­seur de Rela­tions inter­na­tio­nales, à Oslo (PRIO).

« Peter Dale SCOTT nous offre sa der­nière dis­sec­tion des sombres entrailles du gou­ver­ne­ment des États-Unis. (…) Un ouvrage alar­mant et sti­mu­lant. »

- Publi­shers Week­ly, revue pro­fes­sion­nelle heb­do­ma­daire, équi­valent US de Livres Heb­do

 

sommaire

- Remer­cie­ments
– Acronymes
– Note au sujet de la cou­ver­ture de l’édition ori­gi­nale 17
– Avant-pro­pos de l’auteur 21

  1. Le Pro­jet Juge­ment der­nier, les évé­ne­ments pro­fonds et l’éro­sion de la démo­cra­tie aux États-Unis 25

- La socio­dy­na­mique des pou­voirs répres­sifs dans les socié­tés impé­riales 30
– Un pou­voir incon­trô­lé : la CIA et le retour de la connexion nar­co­tique glo­bale 33
– La « Conti­nui­té du Gou­ver­ne­ment » (COG) et l’occupation mili­taire des États-Unis 35
– L’État pro­fond américain38

  1. L’État pro­fond, le supra­monde de Wall Street et les super­ma­jors 41

- L’État pro­fond, le gou­ver­ne­ment de l’ombre et le supra­monde de Wall Street 44
– La longue his­toire du supra­monde de Wall Street 46
– L’État pro­fond et le finan­ce­ment des opé­ra­tions clan­des­tines de la CIA 47
– Les com­mis­sions occultes de Lock­heed et les clients de la CIA : les Pays-Bas, le Japon, l’Italie, l’Indonésie et l’Arabie saou­dite 49
– L’Iran en 1953 : com­ment une opé­ra­tion du car­tel pétro­lier est deve­nue une mis­sion de la CIA 51
– La CIA, Booz Allen Hamil­ton et le supra­monde de Wall Street 55
– La CIA, Miles Cope­land et Adnan Kha­shog­gi 57
– Kha­shog­gi, Edward K. Moss et la cor­rup­tion poli­tique 59
– Moss, Kha­shog­gi, le Safa­ri Club et le supra­monde inter­na­tio­nal 62
– L’État pro­fond, le Safa­ri Club et la BCCI 63
– Les super­ma­jors, l’Arabie saou­dite, le Safa­ri Club et la défaite du Pré­sident Car­ter en 1980 65
– L’État pro­fond et la dis­si­mu­la­tion autour de la BCCI 67
– Conclu­sion : un État pro­fond supra­na­tio­nal 69

  1. Le Pro­jet Juge­ment der­nier : com­ment la COG a sup­planté la Consti­tu­tion des États-Unis le 11-Sep­tembre 71

- La mise en œuvre de la COG le 11-Sep­tembre 75
– La mili­ta­ri­sa­tion du main­tien de l’ordre aux États-Unis 81
– La pro­cla­ma­tion d’urgences natio­nales per­ma­nentes 82
– La par­ti­ci­pa­tion de Che­ney et de Rum­sfeld au comi­té secret de pla­ni­fi­ca­tion de la COG 83
– La COG, l’état d’urgence natio­nale et le Natio­nal Emer­gen­cies Act 85

  1. La préten­due guerre « contre » le ter­ro­risme (1re par­tie): l’His­toire pro­fonde de la pro­tec­tion par les États-Unis d’Ali Moha­med, un ter­ro­riste d’al-Qaïda 89

- L’intervention du FBI auprès de la GRC pour qu’elle libère Ali Moha­med (1993) 94
– La libé­ra­tion d’Ali Moha­med : un évé­ne­ment pro­fond igno­ré par les médias aux États-Unis 96
– Une His­toire des États-Unis à deux niveaux : l’Histoire offi­cielle et l’Histoire pro­fonde 98
– La pro­tec­tion plus ancienne d’Ali Moha­med par le FBI et le gou­ver­ne­ment des États-Unis 100
– Le centre al-Kifah, Ali Moha­med et le flux de jiha­distes vers l’Afghanistan 102
– La dis­si­mu­la­tion par le FBI des liens d’Ali Moha­med avec le meurtre de Meir Kahane 103
– La pro­tec­tion d’Ali Moha­med par le FBI dans l’attentat à la bombe contre le World Trade Cen­ter en 1993 105
– Le sou­tien des États-Unis, de l’Égypte et de l’Arabie saou­dite au réseau Mak­tab al-Kha­da­mat 107
– La cible d’al-Kifah en 1993 : la Bos­nie et non l’Afghanistan 109
Al-Kifah, al-Qaï­da, le Tad­ji­kis­tan et la drogue 110
– La pro­tec­tion du centre al-Kifah par les États-Unis visait-elle à faci­li­ter le finan­ce­ment et l’envoi de jiha­distes à l’étranger ? 113

  1. La préten­due guerre « contre » le ter­ro­risme (2e par­tie) : la pro­tec­tion et l’uti­li­sa­tion d’al-Qaïda par l’État pro­fond et les pétro­mo­nar­chies 115

- Le sou­tien de l’Arabie saou­dite au Mak­tab al-Kha­da­mat et plus tard à al-Qaï­da 115
– Quel prince saou­dien aida un Ous­sa­ma ben Laden pri­vé de pas­se­port à quit­ter l’Arabie saou­dite ? 118
– Les diver­gences entre le Dépar­te­ment d’État et la CIA sur la ques­tion de l’Afghanistan – et les inté­rêts pétro­liers 121
– Les opé­ra­tions clan­des­tines et le pétrole en Asie cen­trale 122
– Ben Laden, Ali Moha­med et la famille royale saou­dienne 124
– Le finan­ce­ment de ben Laden par la famille royale saou­dienne, incluant son trans­fert au Sou­dan 125
– La pro­tec­tion de Moham­med Jamal Kha­li­fa, le beau-frère d’Oussama ben Laden, par les États-Unis et l’Arabie saou­dite 128
– La pro­tec­tion de Kha­led Sheikh Moham­med, une figure cen­trale d’al-Qaïda, par les États-Unis et le Qatar 130
– La pro­tec­tion fédé­rale de deux pirates de l’air pré­su­més du 11-Sep­tembre 133
– Une dis­si­mu­la­tion per­ma­nente de la véri­té qui s’est pour­sui­vie après le 11-Sep­tembre 136
– Le com­plexe pétro­lier amé­ri­ca­no-saou­dien et la défense du sys­tème des pétro­dol­lars 138
– Conclu­sion : un nou­veau désordre mon­dial 141

  1. La guerre de ter­reur des États-Unis : la CIA, le 11-Sep­tembre, l’Afgha­nis­tan et l’Asie cen­trale 143

- La guerre de ter­reur de Bush et la fal­si­fi­ca­tion des ren­sei­gne­ments 143
– La guerre de ter­reur et le pro­jet de domi­na­tion glo­bale de Donald Rum­sfeld, Dick Che­ney et Paul Wol­fo­witz 146
– La dis­si­mu­la­tion autour du 11-Sep­tembre et le rôle de la CIA dans le lais­ser-faire de ces atten­tats 151
– Les accords de liai­son avec d’autres ser­vices de ren­sei­gne­ment 155
– Retour en arrière : le Safa­ri Club et William Casey 158
– Les accords de liai­son et la pro­tec­tion de Kha­led al-Mihd­har et de Nawaf al-Haz­mi 163
– Richard Blee avait-il un objec­tif incon­nu pour dis­si­mu­ler les ren­sei­gne­ments ? 166
– Le SOCOM avait-il un objec­tif incon­nu pour stop­per le pro­gramme Able Dan­ger ? 167
– La récur­rence des évé­ne­ments pro­fonds der­rière les enga­ge­ments mili­taires des États-Unis 169
– L’impact du 11-Sep­tembre sur le Droit inter­na­tio­nal et états-unien 170
– Post-scrip­tum 172

  1. Com­ment l’État pro­fond s’est impo­sé aux Pré­si­dents suc­ces­sifs des États-Unis (1961−1980) 175

- L’État pro­fond, les évé­ne­ments pro­fonds et la vio­lence 175
– L’hostilité de l’armée et de la CIA envers les stra­té­gies pré­si­den­tielles suc­ces­sives (1961−1980) 180
– La Révo­lu­tion Rea­gan et le « consen­sus de Washing­ton » 185

  1. Les évé­ne­ments pro­fonds struc­tu­rels : JFK, le Water­gate, l’Iran­gate et le 11-Sep­tembre 189

- Les com­por­te­ments bureau­cra­tiques mal­veillants comme fac­teur ayant contri­bué à l’assassinat de JFK ain­si qu’au 11-Sep­tembre 193
– Le même type de com­por­te­ments bureau­cra­tiques mal­veillants autour du 11-Sep­tembre 196
– L’élargissement des pou­voirs répres­sifs à la suite des évé­ne­ments pro­fonds 198
– Des recou­pe­ments de per­son­nel entre les évé­ne­ments pro­fonds suc­ces­sifs 201
– Un déno­mi­na­teur com­mun aux évé­ne­ments pro­fonds struc­tu­rels : le Pro­jet Juge­ment der­nier et la COG 202

  1. L’État pro­fond amé­ri­cain, les évé­ne­ments pro­fonds et leurs sources de finan­ce­ment occulte 209

- L’État pro­fond amé­ri­cain 214
– La CIA et le pou­voir du por­te­feuille 216
– Les fonds pro­ve­nant des contrats d’armement 218
– Kha­shog­gi, le Safa­ri Club, la BCCI et le supra­monde inter­na­tio­nal 219
– Les clauses secrètes dans les contrats d’armement 220
L’accord AWACS 221
L’accord al-Yama­mah 222
– Les finan­ce­ments off­shore et la conti­nui­té des évé­ne­ments pro­fonds 222
La contre-sur­prise d’octobre de 1980 223
Le scan­dale de l’Iran­gate (dont le finan­ce­ment des Contras, les ventes d’armes illé­gales à l’Iran et le sou­tien des moud­ja­hi­dines en Afgha­nis­tan) 224
Le 11-Sep­tembre 227
– Conclu­sion : l’État pro­fond amé­ri­cain aujourd’hui 229
– Post-scrip­tum 230

  1. L’État sécu­ri­taire incon­trô­lé des États-Unis : la conti­nuité de la pla­ni­fi­ca­tion de la COG (1936−2001) 233

- Hoo­ver, McCar­thy et notre hys­té­rie du Juge­ment der­nier 233
– La source du pou­voir illi­cite de Hoo­ver : la Divi­sion du Ren­sei­gne­ment du FBI 243
– Les pou­voirs de Hoo­ver et le ren­for­ce­ment de l’État dua­liste aux États-Unis 247
– Hoo­ver et les ori­gines de la pla­ni­fi­ca­tion des inter­ne­ments de crise de la COG 249
– Com­ment les plans d’internement de Hoo­ver furent inté­grés à la pla­ni­fi­ca­tion natio­nale de crise (COG) 251
– L’évolution de la pré­pa­ra­tion de la loi mar­tiale : le plan Gar­den Plot, l’opération Cable Spli­cer et la FEMA 254
– Le Sys­tème natio­nal de com­mu­ni­ca­tions et le Pro­jet Juge­ment der­nier 255

  1. L’État sécu­ri­taire incon­trô­lé des États-Unis et l’illégalité 259

- L’utilisation par Hoo­ver de méthodes illé­gales pour com­battre le Ku Klux Klan 263
– La fin du Hoo­ve­risme et les débats de la période de l’après-guerre du Viet­nam 269
– Le débat sur les pou­voirs secrets dans la tran­si­tion entre l’après-guerre du Viet­nam et la pré­si­dence Rea­gan 272
– Le Hoo­ve­risme et l’hystérie du Juge­ment der­nier : une dif­fé­rence ins­truc­tive 275
– L’expansion des pou­voirs secrets depuis le 11-Sep­tembre 277
– Conclu­sion 278

  1. Pour­quoi les citoyens des États-Unis doivent stop­per les guerres auto‑géné­ra­trices de leur pays 283

- Les dérives de la Pax Bri­tan­ni­ca à la fin du XIXe siècle 285
– La Pax Ame­ri­ca­na à l’aune de la Pax Bri­tan­ni­ca 290
– L’alliance secrète entre les États-Unis et l’Arabie saou­dite, et la guerre « contre » le ter­ro­risme 293
– Le sou­tien de l’Arabie saou­dite aux ter­ro­ristes 296
– L’exemple du Mali 297
– Une oppor­tu­ni­té pour la paix, et l’insécurité comme prin­ci­pal obs­tacle à celle-ci 298
– Que doit-on faire ? 301

Épi­logue. Théâtre grec – Mario Savio et la quête socra­tique 307

- Annexes 313
– Notes 315
– Biblio­gra­phie sélec­tive 407
– Index 414

 

• Avant-pro­pos de l’au­teur pour l’é­di­tion française :

avant-propos de l’auteur

Les États-Unis, la France et l’État profond international

L’État pro­fond amé­ri­cain devrait être une pré­oc­cu­pa­tion uni­ver­selle, et par­ti­cu­liè­re­ment en France. Ce sys­tème ren­force le milieu suprana­tional des super-riches (le « supra­monde »), dont seule­ment 80 d’entre eux pos­sèdent autant que 3,5 mil­liards d’êtres humains.1 Grâce à la crois­sance récente et colos­sale de la richesse à tra­vers le monde, ceux qui com­posent l’« élite de pou­voir glo­ba­li­sé » réunie chaque année au Forum de Davos ont aujourd’hui plus d’influence sur la gou­ver­nance mon­diale que ceux qui siègent à l’Assemblée Géné­rale des Nations Unies.

Les par­ti­ci­pants de Davos n’ont pas besoin de don­ner leurs instruc­tions à l’État pro­fond amé­ri­cain, qui s’est struc­tu­ré pour satis­faire les inté­rêts de Wall Street et d’autres milieux, dont celui du crime orga­ni­sé.2 Cer­tains élé­ments de ce supra­monde font par­tie des « élites de l’ombre, dont l’influence découle de moyens illi­cites ou non conven­tionnels. »3 D’autres acteurs, tels que le ven­deur d’armes saou­dien Adnan Kha­shog­gi * – qui fut autre­fois appe­lé « l’homme le plus riche du monde » – font par­tie inté­grante de l’Histoire de l’État pro­fond américain.

Depuis l’après-guerre, ce sys­tème de gou­ver­nance opaque et infor­mel s’est pro­gres­si­ve­ment inter­na­tio­na­li­sé. Dans les années 1980, William Casey – le direc­teur de la CIA sous la pré­si­dence Rea­gan – contour­na sa propre agence pour finan­cer la guerre secrète contre les Sovié­tiques en Afgha­nis­tan. Pour ce faire, il eut recours aux ser­vices de la BCCI (Bank of Cre­dit and Com­merce Inter­na­tio­nal), une mul­ti­na­tio­nale ban­caire cor­rom­pue et impli­quée dans le tra­fic de drogue glo­bal, qui était enra­ci­née au Pakis­tan, au Luxem­bourg, en Ara­bie saou­dite, ain­si qu’à Abou Dha­bi. Plus récem­ment, des élé­ments de l’État pro­fond amé­ri­cain – notam­ment la puis­sante entre­prise de ser­vices pétro­liers Hal­li­bur­ton –, se sont mis à l’abri de la super­vi­sion des auto­ri­tés US en délo­ca­li­sant leurs sièges sociaux dans les capi­tales moins régu­lées du golfe Per­sique.5

Pen­dant deux décen­nies, depuis l’attentat à la sta­tion Saint-Michel du RER B en 1995 jusqu’à ceux de Char­lie Heb­do, de Mon­trouge et de l’Hyper Cacher début 2015, la France a souf­fert du ter­ro­risme. La vague d’attentats de l’été 1995 en France fut per­pé­trée par d’anciens moud­ja­hi­dines ayant com­bat­tu en Bos­nie ; le cha­pitre 4 de ce livre décrit com­ment cette cam­pagne bos­niaque a notam­ment été sou­te­nue par le centre al-Kifah de Brook­lyn, New York – qui était alors pro­té­gé par les auto­ri­tés US.6 Dans cet ouvrage, je retra­ce­rai l’historique de la pro­tec­tion et du sou­tien clan­des­tins, par les États-Unis, de réseaux ter­ro­ristes pour­tant consi­dé­rés comme ennemis.

Ce pro­ces­sus est étroi­te­ment lié à la pré­ten­due guerre « contre » le ter­ro­risme lan­cée par George W. Bush en 2001, et menée avec la coopé­ra­tion de l’Arabie saou­dite, du Qatar et du Pakis­tan. Or, les élites de ces trois pays ont été les prin­ci­paux sou­tiens finan­ciers et poli­tiques des réseaux jiha­distes que les États-Unis sont cen­sés avoir com­bat­tus jusqu’à pré­sent. Dans le même temps, les plus farouches oppo­sants à ces ter­ro­ristes sun­nites – les gou­ver­ne­ments d’Irak, de Libye, de Syrie et d’Iran – ont été ren­ver­sés (Irak et Libye), désta­bi­li­sés avec l’appui des États-Unis et de la France (Syrie) ou sanc­tion­nés et mena­cés en tant qu’éléments de l’« Axe du Mal » (Iran). Selon des esti­ma­tions cré­dibles, cette guerre « contre » le ter­ro­risme aurait engen­dré au moins 1,3 mil­lion de morts en Afgha­nis­tan, en Irak et au Pakis­tan depuis 2001 – une cam­pagne mili­taire glo­bale que j’ai rebap­ti­sée « guerre de ter­reur » dans le cha­pitre 6 de cet ouvrage.7

La stra­té­gie com­mune des États-Unis et de l’Arabie saou­dite dans la défense du sys­tème des pétro­dol­lars a sous-ten­du ces poli­tiques per­verses et dan­ge­reuses. Ain­si, les impor­ta­tions de pétrole du golfe Per­sique – qui sont réglées en dol­lars – ont été com­pen­sées par les expor­ta­tions d’armes vers les pétro­mo­nar­chies, dont le royaume des Saoud qui en fut le pre­mier impor­ta­teur en 2014.8 Comme je l’explique dans ce livre, une part des pro­fits de ces contrats d’armement ont été uti­li­sés pour finan­cer des opé­ra­tions clan­des­tines, comme l’Iran-Contra ou la guerre secrète en Afgha­nis­tan dans les années 1980.

Dans ce contexte de guerre per­pé­tuelle, il est urgent que les citoyens des États-Unis – mais aus­si de la France et plus lar­ge­ment de l’Europe – fassent pres­sion sur leurs gou­ver­ne­ments pour stop­per cette stra­té­gie basée sur le pétrole et les armes. Il est donc indis­pen­sable de mieux com­prendre ce sys­tème de l’État pro­fond, et c’est l’un des prin­ci­paux buts de ce livre.

Peter Dale Scott.

 

• et puis l’ex­trait du cha­pitre 1 (ne ratez sur­tout pas ça) :
http://www.editionsdemilune.com/media/extraits/l‑etat-profond-americain/EDL-EPA-Extraits-chapitre‑1.pdf

chapitre 1 : Le Projet Jugement dernier, les événements profonds et l’érosion de la démocratie aux États-Unis

« Je suis conscient de la pos­si­bi­li­té d’instaurer une véri­table tyran­nie aux États-Unis. Nous devons donc nous assu­rer que cette agence [la Natio­nal Secu­ri­ty Agen­cy], et toutes celles qui possèdent ces tech­no­lo­gies, opèrent dans un cadre légal et sous une super­vi­sion appro­priée, de sorte que nous ne tom­bions jamais dans cet abîme. Y som­brer serait sans retour. »
– Séna­teur Frank Church (1975)

Ces der­nières années, j’ai été de plus en plus pré­oc­cu­pé par l’interaction entre trois ten­dances alar­mantes et déter­mi­nantes dans l’Histoire contem­poraine des États-Unis. La pre­mière est la mili­ta­ri­sa­tion crois­sante de ce pays, et essen­tiel­le­ment sa pro­pen­sion, voire son obses­sion, à s’engager dans des guerres néfastes et inutiles. (Comme l’ancien Pré­sident Jim­my Car­ter l’a expli­qué avec per­ti­nence, « le reste du monde consi­dère presque una­ni­me­ment les États-Unis comme le prin­ci­pal fau­teur de guerre. »)1 La deuxième ten­dance, qui lui est étroi­te­ment liée, est l’éro­sion pro­gres­sive de la poli­tique publique et de l’État de droit, du fait qu’ils sont subor­don­nés – y com­pris sur notre ter­ri­toire – aux exi­gences des opé­ra­tions clan­des­tines états-uniennes à l’étranger.

La troi­sième ten­dance, elle aus­si étroi­te­ment liée aux pré­cé­dentes, est l’influence majeure de ce que j’ai appe­lé les « évé­ne­ments pro­fonds » sur l’Histoire des États-Unis – une influence de plus en plus nocive. Il s’agit d’événements qui, dès le départ, sont enta­chés de mys­tère, comme l’assassinat du Pré­sident Ken­ne­dy, l’effraction du Water­gate ou le 11-Sep­tembre. Par ailleurs, ils impliquent sys­té­ma­ti­que­ment des actes cri­mi­nels ou vio­lents, et ils sont inté­grés dans les pro­ces­sus clan­des­tins des ser­vices spé­ciaux. Enfin, ils ont pour consé­quence d’étendre la part secrète de l’État, et ils font ensuite l’objet de dis­si­mu­la­tions sys­té­ma­tiques dans les médias grand public et dans les archives internes du gouvernement.

Il existe un fac­teur liant l’assassinat de JFK, le Water­gate, la « contre-sur­prise d’octobre » de 1980 visant à empê­cher la réélec­tion du Pré­sident Car­ter, l’affaire Iran-Contra et le 11-Sep­tembre. Il s’agit de l’implication, dans les cou­lisses de tous ces évé­ne­ments pro­fonds, d’individus ayant par­ti­ci­pé à la pla­ni­fi­ca­tion de crise la plus secrète et impor­tante des États-Unis. Depuis les années 1950, on désigne celle-ci comme le pro­gramme de la « Conti­nui­té du Gou­ver­ne­ment » (COG pour Conti­nui­ty of Govern­ment) – plus com­mu­né­ment appe­lé le « Pro­jet Juge­ment der­nier » au Penta­gone. La mise en œuvre des mesures de la COG le matin du 11 sep­tembre 2001 fut l’aboutissement de plu­sieurs décen­nies de cette pla­ni­fi­ca­tion. Elle a eu comme consé­quences la mili­ta­ri­sa­tion per­ma­nente du ter­ri­toire des États-Unis, de même que l’instauration de pro­ces­sus et d’institutions ayant pour objec­tif d’imposer l’hégémonie de ce pays à l’étranger.

Ces der­nières décen­nies, en étu­diant ces évé­ne­ments pro­fonds à mesure qu’ils sur­ve­naient, je me suis inté­res­sé aux liens qu’ils pou­vaient avoir entre eux. Doré­na­vant, il est pos­sible de démon­trer en quoi cha­cun fut lié aus­si bien à celui qui le pré­cé­dait qu’à l’occurrence suivante.

Dans ce cha­pitre, je sou­hai­te­rais appro­fon­dir cette ana­lyse, en pro­po­sant un cadre théo­rique qui per­mette d’étudier les forces immuables der­rière les évé­ne­ments pro­fonds les plus impor­tants. Il s’agit ain­si de com­prendre dans quelle mesure ces forces ont contri­bué à la pré­do­mi­nance poli­tique de ce qui était appe­lé autre­fois le « com­plexe mili­ta­ro-indus­triel ». C’est pour­quoi je ten­te­rai de décrire cer­taines lois infor­melles qui déter­minent la socio­dy­na­mique de cha­cune des grandes socié­tés que l’on appelle les « empires ». Celles-ci déploient leur excès de puis­sance pour s’étendre au-delà de leurs propres fron­tières en impo­sant leurs volon­tés aux autres peuples. De façon pré­vi­sible, ce pro­ces­sus d’expansion génère des ten­dances propres aux ins­ti­tu­tions impé­riales et aux indi­vi­dus lut­tant pour s’élever dans leurs hié­rar­chies. Aux États-Unis, ce phé­no­mène a trans­formé le com­plexe mili­ta­ro-indus­triel : d’une menace en marge de l’ordre social, il est pro­gres­si­ve­ment deve­nu une force omni­pré­sente qui domine celui-ci.

Par ce cadre théo­rique, j’espère convaincre les lec­teurs que notre His­toire récente est, à cer­tains égards, plus simple qu’elle n’y paraît – notam­ment dans les médias. Notre socié­té, du fait de ses réus­sites éco­no­miques et de l’expansion qui en découle, a engen­dré des forces imper­son­nelles à la fois en dedans et en dehors d’elle-même. Jusqu’à pré­sent, celles-ci ont trans­for­mé notre démo­cra­tie élec­tive en un empire répres­sif. Et par­mi ces forces évo­luent celles qui sont à l’ori­gine des évé­ne­ments profonds.

Je suis loin d’être le seul à per­ce­voir cette dégra­da­tion poli­tique aux États-Unis, notam­ment en termes de pro­ces­sus déci­sion­nels. Un tel phé­no­mène, reflé­tant le déclin des empires du pas­sé, fut décrit de manière appro­fon­die par le regret­té Chal­mers Johnson :

« Une abon­dance de preuves démontre que, dans la décen­nie sui­vant la fin de la guerre froide, la poli­tique étran­gère des États-Unis s’est consi­dérablement éloi­gnée de la diplo­ma­tie, de l’aide au déve­lop­pe­ment, du Droit inter­na­tio­nal et des ins­ti­tu­tions mul­ti­la­té­rales. La plu­part du temps, elle s’est au contraire maté­ria­li­sée par les inti­mi­da­tions, la force mili­taire et les mani­pu­la­tions finan­cières. »2

Cepen­dant, mon ana­lyse va plus loin que celles de Chal­mers John­son, Kevin Phil­lips, Andrew Bace­vich et d’autres obser­va­teurs. En effet, elle vise à démon­trer que les trois prin­ci­paux évé­ne­ments pro­fonds – l’assassinat de JFK, le Water­gate et le 11-Sep­tembre – ne furent pas seule­ment des symp­tômes de ce déclin démo­cra­tique aux États-Unis, mais qu’ils en ont été des fac­teurs importants.

À l’instar de Michael Lind, cer­tains auteurs ont remar­qué que, depuis long­temps, deux dif­fé­rentes cultures poli­tiques avaient pré­va­lu aux États-Unis. Celles-ci sous-tendent les diver­gences poli­tiques entre les citoyens de ce pays, de même qu’entre divers sec­teurs de l’État.3 L’une de ces cultures est prin­ci­pa­le­ment éga­li­taire et démo­cra­tique, favo­ri­sant le ren­for­ce­ment juri­dique des droits de l’Homme aus­si bien aux États-Unis qu’à l’étranger. La seconde, bien moins admise mais pro­fon­dé­ment enra­ci­née, prio­rise et enseigne le recours à la vio­lence répres­sive. Visant à main­te­nir l’« ordre », elle est diri­gée à la fois contre la popu­la­tion des États-Unis et contre celles du Tiers-Monde.

Dans une cer­taine mesure, on peut retrou­ver ces deux men­ta­li­tés dans chaque socié­té. Elles cor­res­pondent à deux exer­cices oppo­sés du pou­voir et de la gou­ver­nance, défi­nis par Han­nah Arendt comme la « per­sua­sion par argu­ments » face à la « contrainte par la force ». Se confor­mant à Thu­cy­dide, Arendt attri­bue l’origine de ces prin­cipes à la « manière grecque de gérer les affaires inté­rieures, la per­sua­sion (ttsiG­siv), ain­si [qu’à] la conduite habi­tuelle des affaires étran­gères, cen­trée sur la force et la vio­lence ((3ia). »4 Dans un autre essai, Arendt écri­vit que « la vio­lence et le pou­voir [per­sua­sif] ne sont pas iden­tiques. (…) Le pou­voir et la vio­lence sont à l’opposé l’un de l’autre ; là où l’un règne d’une manière abso­lue, l’autre est absent. »5

On peut consi­dé­rer que l’apologie, par Han­nah Arendt, du pou­voir per­sua­sif comme fon­de­ment d’une socié­té consti­tu­tion­nelle et ouverte est aux anti­podes de la défense – par le pro­fes­seur de Har­vard Samuel P. Hun­ting­ton – d’un pou­voir de l’ombre auto­ri­taire et coer­ci­tif comme pré­re­quis de la cohé­sion sociale. Ce pou­voir coer­ci­tif prô­né par Hun­ting­ton consti­tue donc l’antithèse du pou­voir ouvert et per­sua­sif. Selon lui, « le pou­voir ne peut res­ter fort que lorsqu’il est main­te­nu dans l’ombre ; lorsqu’il est expo­sé à la lumière du jour, il com­mence à s’évaporer. »6

Arendt admi­rait la Révo­lu­tion amé­ri­caine, puisqu’elle avait abou­ti à la créa­tion d’une Consti­tu­tion visant à assu­rer l’encadrement du pou­voir poli­tique par l’ouverture et la per­sua­sion. Au contraire, dans l’Afrique du Sud ségré­ga­tion­niste, Hun­ting­ton conseilla le gou­ver­ne­ment Botha dans la mise en place d’un puis­sant appa­reil d’État sécu­ri­taire non sou­mis au contrôle public. Nous pour­rions dire qu’Arendt était une théo­ri­cienne du pou­voir consti­tu­tion­nel, et Hun­ting­ton du « pou­voir de l’ombre ». Ce der­nier est l’essence même de ce que j’ai vou­lu signi­fier en me réfé­rant à « l’État pro­fond » – une expres­sion que j’ai emprun­tée à la Tur­quie en 2007. Il s’agit d’un pou­voir qui ne pro­vient pas de la Consti­tu­tion, mais de sources exté­rieures et supé­rieures à celle-ci, et qui est « plus puis­sant que l’État public. »7 En 2013, le retour de l’armée à la tête de Égypte, de même que les révé­la­tions sur la sur­veillance de la NSA par Edward Snow­den, ont don­né de la valeur à la notion d’État pro­fond. Celui-ci a été défi­ni dans un édi­to­rial du New York Times comme « [un] niveau de gou­ver­ne­ment ou de super contrôle dif­fi­ci­le­ment per­cep­tible qui se main­tient quel que soit le résul­tat des élec­tions et qui est sus­cep­tible de contre­car­rer les mou­ve­ments sociaux ou les chan­ge­ments radi­caux. »8 À par­tir du cha­pitre 2, j’approfondirai mon ana­lyse et ma défi­ni­tion de l’État profond.

Écri­vant durant les mani­fes­ta­tions et les émeutes des années 1960, Arendt aus­si bien qu’Huntington crai­gnaient que l’autorité tra­di­tion­nelle ne soit en dan­ger. En effet, Arendt la per­ce­vait comme étant mena­cée par le « déclin [contem­po­rain] de la tra­di­tion et de la reli­gion ». Un demi-siècle plus tard, je dirais que l’État pro­fond repré­sente un bien plus grand péril pour l’équilibre social. En revanche, il est un atout majeur pour ceux qui, à la droite de l’échiquier poli­tique, invoquent l’autorité au nom de la sécu­ri­té, de la tra­di­tion et de la reli­gion. Nous avons pu obser­ver l’implication mas­sive des États-Unis dans un mou­ve­ment de domi­na­tion et d’exploitation du reste du monde, notam­ment par les méthodes clan­des­tines et hors-la-loi de l’État pro­fond. Ain­si, les pro­ces­sus per­sua­sifs ouverts, qui ont consti­tué l’idéal tra­di­tion­nel de ce pays dans la ges­tion de ses affaires inté­rieures, ont été de plus en plus subor­don­nés à la vio­lence autoritaire.

Comme je le mon­tre­rai dans ce livre, les méca­nismes hori­zon­taux de la démo­cra­tie ont été gra­duel­le­ment sup­plan­tés par les pro­ces­sus ver­ti­caux de l’État pro­fond. Or, j’ai ten­dance à pen­ser que les pres­sions immuables de l’Histoire vont dans l’autre sens : celui de l’atténuation de la vio­lence par les forces de per­sua­sion. Par exemple, la Rus­sie tsa­riste s’est trans­for­mée en un sys­tème ana­chro­nique voué à l’effon­drement car il lui man­quait un enra­ci­ne­ment popu­laire. Je sou­hai­te­rais un meilleur ave­nir pour les États-Unis.9

La ten­dance actuelle au ren­for­ce­ment d’un pou­voir ver­ti­cal, répres­sif ou violent est idéo­lo­gi­que­ment défen­due comme étant un moyen de garan­tir la sécu­ri­té et la sta­bi­li­té sociale, alors qu’au contraire, il les menace. Comme Kevin Phil­lips et d’autres auteurs l’ont démon­tré, les empires bâtis sur la vio­lence ou la répres­sion ont ten­dance à triom­pher puis à s’effondrer, bien sou­vent avec une rapi­di­té sur­pre­nante.10 Selon la thèse cen­trale de ce cha­pitre, le pou­voir répres­sif est instable par essence, en ce qu’il engendre des forces dia­lec­tiques à la fois en dedans et en dehors de lui-même. De par le monde, le pou­voir répres­sif a favo­ri­sé la créa­tion de ses propres enne­mis, comme le démontrent les exemples de la Grande-Bre­tagne (en Inde), de la France (en Indo­chine) et de la Rus­sie (en Europe de l’Est).

Mon argu­ment cen­tral est que l’expansionnisme d’un pays hors de ses fron­tières engendre le déve­lop­pe­ment d’un pou­voir répres­sif. Ce phé­no­mène a des consé­quences pré­vi­sibles, qui dépassent les inten­tions de qui­conque évo­luant au sein de ce sys­tème. Des agences récem­ment mises en place et mal super­vi­sées appliquent des poli­tiques contradic­toires à l’étranger, dont le résul­tat glo­bal est habi­tuel­le­ment coû­teux et néfaste – non seule­ment pour la nation ciblée, mais éga­le­ment pour les États-Unis.

Ce constat s’applique tout par­ti­cu­liè­re­ment aux agences clandes­tines, dont l’usage du secret induit que des poli­tiques controver­sées pro­li­fèrent sans coor­di­na­tion ou sans contrôle. Essen­tiel­le­ment, depuis 1945, l’Asie a été la prin­ci­pale région dans laquelle la CIA a outre­pas­sé ou igno­ré les direc­tives poli­tiques du Dépar­te­ment d’État. Comme je le docu­mente dans La Machine de guerre amé­ri­caine, les inter­ven­tions de l’Agence sur le conti­nent asia­tique – en par­ti­cu­lier celles qui ont mené aux guerres du Laos, du Viet­nam et d’Afghanistan – ont favo­ri­sé le déve­lop­pe­ment d’une connexion nar­co­tique glo­bale de la CIA (que j’ai appe­lée dans des tra­vaux pré­cé­dents un « ‘sombre qua­drant’ de pou­voirs incontrôlés »).

Cette connexion nar­co­tique glo­bale, abon­dam­ment finan­cée par les reve­nus des tra­fics et de la vio­lence illé­gale, a un inté­rêt majeur dans les inter­ven­tions étran­gères des États-Unis – en par­ti­cu­lier dans ces guerres inga­gnables, qui aggravent les condi­tions de non-droit néces­saires à la pro­li­fé­ra­tion du tra­fic de drogue. Il est donc par­fai­te­ment logique que cette connexion nar­co­tique ait conti­nuel­le­ment favo­ri­sé la créa­tion d’un empire glo­bal états-unien – que la plu­part de nos conci­toyens n’ont jamais deman­dé. Plus par­ti­cu­liè­re­ment, ce « sombre qua­drant » a contri­bué à cha­cun des prin­ci­paux évé­ne­ments pro­fonds, dont l’assas­sinat du Pré­sident Ken­ne­dy, le cam­brio­lage du Water­gate et les attaques du 11-Sep­tembre. Ces évé­ne­ments ont encou­ra­gé la mili­ta­ri­sa­tion de ce pays, ain­si que l’affaiblissement de ses ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques.22

La « continuité du gouvernement » (cog) et L’occupation militaire des États-Unis

Comme je l’ai écrit pré­cé­dem­ment, deux men­ta­li­tés conflic­tuelles ont sous-ten­du cha­cun des évé­ne­ments pro­fonds impor­tants ayant frap­pé les États-Unis : celle de l’ouverture et celle de la domi­na­tion répres­sive. Les ori­gines de ce conflit remontent à la guerre de Séces­sion, ain­si qu’aux guerres indiennes du milieu du xixe siècle – et avant celles-ci à la Révo­lu­tion amé­ri­caine. 23 Bien que cette conflic­tua­li­té soit ancienne et per­ma­nente, en conclure que rien n’a chan­gé récem­ment serait une erreur. Au contraire, les USA tra­versent actuel­le­ment une nou­velle crise sus­ci­tée par ce très vieil antagonisme.

Depuis la seconde guerre mon­diale, le secret a été uti­li­sé pour accu­mu­ler de nou­veaux pou­voirs bureau­cra­tiques clas­si­fiés, sous cou­vert de la pla­ni­fi­ca­tion d’urgence cen­sée répondre aux désastres natio­naux. Au sein même comme en dehors de l’État, ce pro­gramme est connu sous le nom de code de « Pro­jet Juge­ment der­nier ». Au début de la pré­si­dence Rea­gan, cette pla­ni­fi­ca­tion a été rebap­ti­sée par une appel­la­tion trom­peuse, la « Conti­nui­té du Gou­ver­ne­ment » (ou COG). Notam­ment déve­lop­pée par Oli­ver North, Donald Rum­sfeld et Dick Che­ney depuis le début des années 1980, la COG est en fait deve­nue le vec­teur d’un impor­tant chan­ge­ment de gou­ver­ne­ment depuis son ins­tau­ra­tion le 11 sep­tembre 2001. À l’origine, les pou­voirs répres­sifs extrêmes qui avaient été accu­mu­lés dans le cadre du Pro­jet Juge­ment der­nier furent déve­lop­pés afin de contrô­ler le reste du monde. À pré­sent, les États-Unis eux-mêmes sont trai­tés comme s’ils étaient un ter­ri­toire occu­pé – et ce à un degré sans précédent.

Ces plans – ini­tia­le­ment cen­trés sur une éven­tuelle déca­pi­ta­tion du gou­ver­ne­ment des États-Unis à la suite d’une attaque nucléaire –, furent pro­gres­si­ve­ment reca­li­brés afin de gérer le pro­blème de la déso­béis­sance civile, et plus par­ti­cu­liè­re­ment de la résis­tance de l’opinion publique états-unienne aux cam­pagnes mili­taires à l’étranger. En effet, les plans de la COG furent modi­fiés sous l’administration Rea­gan afin de trai­ter le peuple des États-Unis comme une forme d’ennemi. Devant les Comi­tés res­treints du Congrès sur l’affaire Iran-Contra, Oli­ver North avait décla­ré : « Nous n’avons pas per­du la guerre au Viet­nam, nous l’avons per­due ici même, dans cette ville [c’est-à-dire Washing­ton]. »24 Ain­si, le Pro­jet Juge­ment der­nier a repris et élar­gi les direc­tives de l’opération Gar­den Plot déve­lop­pées par l’armée US. Ce pro­gramme était des­ti­né à gérer des mani­fes­ta­tions anti-guerres et des émeutes urbaines qui, après l’assassinat de Mar­tin Luther King Jr, avaient abou­ti à la créa­tion de ce que l’on appelle la « salle de guerre inté­rieure » du Penta­gone (la « domes­tic war room », ou Direc­to­rate of Civil Dis­tur­bance and Plan­ning Ope­ra­tions [DCDPO]). Les stra­tèges de la COG y ont éga­le­ment incor­po­ré des plans du Dépar­te­ment de la Jus­tice, qui orga­ni­saient la mise en place d’un sys­tème de centres de déten­tion pour des mil­liers de dis­si­dents – ces der­niers ayant été fichés pour être immé­dia­te­ment arrê­tés en cas d’urgence natio­nale. 25

Le résul­tat de cette pla­ni­fi­ca­tion de la COG fut un ensemble de méca­nismes répres­sifs, pré­pa­rés pen­dant deux décen­nies par un groupe très res­treint et éli­tiste, puis ins­tau­rés à par­tir du 11-Sep­tembre. J’en dis­cu­te­rai dans le cha­pitre 3, en me réfé­rant à leur appel­la­tion offi­cielle de « Conti­nui­té du Gou­ver­ne­ment » (c’est-à-dire les plans de la COG). Cet ensemble de mesures com­pre­nait 1) la sur­veillance extra­ju­di­ciaire, ce qui a été confir­mé par les révé­la­tions d’Edward Snow­den ; 2) la déten­tion arbi­traire, incluant des déro­ga­tions sans pré­cé­dent au droit de ne pas être empri­son­né arbi­trai­re­ment (l’habeas cor­pus) * et 3) des mesures inédites favo­ri­sant la mili­ta­ri­sa­tion de la sécu­ri­té inté­rieure et l’érosion du Posse Comi­ta­tus Act (une loi de 1876 inter­di­sant au gou­ver­ne­ment fédé­ral d’avoir recours à l’armée dans l’application civile de la loi).

Depuis 2008, une bri­gade de com­bat de l’armée US a été déployée de façon per­ma­nente aux États-Unis. Sa mis­sion prin­ci­pale consiste à être « mobi­li­sée pour assu­rer la ges­tion des troubles civils et le contrôle des foules. »26 Visi­ble­ment, la plu­part des gens n’ont pas conscience que les citoyens des États-Unis ont vécu depuis 2002, comme la bri­gade en ques­tion, sous l’autorité d’un com­man­de­ment mili­taire de l’US Army appe­lé le NORTHCOM.27 Cer­tains obser­va­teurs ont éta­bli un paral­lèle entre le déploie­ment de cette uni­té en 2008 et l’année 49 av. J.-C., lorsque César et ses légions fran­chirent le Rubicon.

Il est pro­bable que cette force reste déployée aux États-Unis, consti­tuant alors un sym­bole osten­sible de la mili­ta­ri­sa­tion de notre sécu­ri­té inté­rieure. Il faut donc espé­rer que le Congrès finisse par rem­plir les obli­ga­tions que lui impose le Natio­nal Emer­gen­cies Act, et qu’il mette fin à l’état d’urgence natio­nal sous lequel nous vivons depuis le 11-Septembre.

L’état profond américain

Les cha­pitres sui­vants consti­tuent dans leur ensemble une ten­ta­tive de défi­ni­tion de l’État pro­fond amé­ri­cain – un sys­tème infor­mel et com­plexe, qui est donc aus­si chao­tique mais néan­moins aus­si puis­sant qu’un sys­tème météo­ro­lo­gique. Depuis dif­fé­rentes pers­pec­tives, et avec cer­taines répé­ti­tions cor­ro­bo­ra­tives, je ten­te­rai de décrire la pré­sence d’un trou noir trans­na­tio­nal au cœur de nos prin­ci­pales dif­fi­cul­tés poli­tiques actuelles.

Il appa­raît clai­re­ment que des forces pro­fondes inter­viennent à cer­taines occa­sions pour modi­fier la tra­jec­toire poli­tique des États-Unis. Nous avons pu l’observer après que le Pré­sident Ken­ne­dy eut annon­cé en 1963 sa déci­sion de reti­rer les troupes états-uniennes du Viet­nam. Nous pou­vons éga­le­ment citer l’exemple des attaques du 11-Sep­tembre, qui ont déclen­ché la guerre de ter­reur glo­bale (éga­le­ment appe­lée dans cet ouvrage la guerre « contre » le ter­ro­risme).28 En revanche, il est bien plus dif­fi­cile de prou­ver que ces inter­ven­tions pro­fondes ont un quel­conque lien entre elles. Afin d’enquêter sur cette pos­si­bi­li­té, il est néces­saire de mener des recherches au-delà des archives du domaine public, sur les­quelles les uni­ver­si­tés nous habi­tuent à travailler.

Je ten­te­rai de démon­trer que, der­rière les ins­ti­tu­tions ouvertes de l’État public et leurs archives consul­tables, il existe un sys­tème plus obs­cur et abys­sal, qui n’est que par­tiel­le­ment recon­nu et docu­men­té : le sys­tème de l’État pro­fond. Au cœur de celui-ci évo­luent les diffé­rentes agences ins­ti­tuées à l’abri du contrôle du Congrès et de la vue du public, telles que la CIA, la NSA et le Com­man­de­ment mixte pour les opé­ra­tions spé­ciales créé en 1980 (JSOC pour Joint Spe­cial Ope­ra­tions Com­mand). En théo­rie, la CIA a été ins­tau­rée en 1947 par une loi du Congrès. Mais en réa­li­té, elle a été façon­née et impo­sée à un Pré­sident récal­ci­trant par des ban­quiers et des avo­cats de Wall Street, dont Allen Dulles. Je le mon­tre­rai dans le cha­pitre 2, où je décri­rai le sys­tème de l’État pro­fond dans le contexte de Wall Street et des super­ma­jors (appe­lées « Big Oil » aux États-Unis). Dans le cha­pitre 3, j’expliquerai com­ment le pro­gramme peu remar­qué du Pro­jet Juge­ment der­nier – c’est-à-dire les plans de la COG mis en œuvre le 11 sep­tembre 2001 – ont contri­bué à la subor­di­na­tion de la Consti­tu­tion des États-Unis par les dif­fé­rentes mesures de crise ana­ly­sées ici (ces pro­cé­dures étant tou­jours en place aujourd’hui).

Les cha­pitres 4, 5 et 6 ana­ly­se­ront les contre­vé­ri­tés dans les récits offi­ciels de la guerre « contre » le ter­ro­risme – une cam­pagne mili­taire qui a été invo­quée pour jus­ti­fier les pro­cé­dures d’urgence de la COG. Je mon­tre­rai en quoi le contexte de « guerre » a per­mis de mas­quer la pro­tec­tion d’importants agents d’al-Qaïda par de hauts res­pon­sables des gou­ver­ne­ments états-unien, saou­dien et qata­ri – à par­tir des années 1990, et même après le 11-Sep­tembre. Plus par­ti­cu­liè­re­ment, le cha­pitre 6 s’intéressera aux rai­sons cachées de la guerre de ter­reur lan­cée par les États-Unis depuis le 11-Septembre.

Le cha­pitre 7 démon­tre­ra dans quelle mesure les pou­voirs pro­fonds se sont impo­sés aux dif­fé­rents Pré­si­dents des États-Unis depuis 1961. Cette ana­lyse nous condui­ra à l’argument cen­tral du cha­pitre 8, selon lequel il est plus pro­bable que les évé­ne­ments pro­fonds tels que le 11-Sep­tembre – et avant celui-ci le Water­gate ou l’assassinat de JFK – aient été l’œuvre de forces obs­cures issues de l’État pro­fond, plu­tôt que d’éléments mar­gi­naux exté­rieurs au gou­ver­ne­ment. À un niveau plus obs­cur et abys­sal, ils peuvent être consi­dé­rés comme des séquences cen­trales et struc­tu­relles dans l’Histoire de l’État pro­fond amé­ri­cain. Après quatre décen­nies de recherches, je peux éga­le­ment conclure qu’ils sont liés entre eux, notam­ment à tra­vers le rôle récur­rent – dans les cou­lisses de ces évé­ne­ments pro­fonds – du réseau de com­mu­ni­ca­tions de crise déve­lop­pé à tra­vers ce que le Penta­gone a appe­lé le « Pro­jet Juge­ment dernier ».

Dans le cha­pitre 9, je revien­drai sur mon ana­lyse de l’État pro­fond. Je repren­drai alors cer­tains élé­ments de cet ouvrage à la lumière des liens qu’entretiennent les États-Unis avec l’Arabie saou­dite et d’autres États ou orga­ni­sa­tions (des connexions décrites en pro­fon­deur dans les cha­pitres 4 à 6). Mon ana­lyse nous condui­ra à cette décou­verte fon­da­men­tale : des finan­ce­ments occultes, pro­ve­nant des com­mis­sions ver­sées dans le cadre d’importants contrats à long terme avec l’Arabie saou­dite, « sont le déno­mi­na­teur com­mun der­rière chaque évé­ne­ment pro­fond struc­tu­rel (EPS) ayant affec­té les États-Unis depuis (…) 1976 ». Ces EPS incluent l’Irangate (ou affaire Iran-Contra) et le 11-Septembre.

Afin de mieux com­prendre l’offensive actuelle contre la démo­cra­tie états-unienne, les cha­pitres 10 et 11 décri­ront les toutes pre­mières ori­gines de la pla­ni­fi­ca­tion de la COG. C’est pour­quoi j’analyserai la Peur rouge de 1919 ; les mesures de sur­veillance déci­dées par le direc­teur du FBI J. Edgar Hoo­ver, qui étaient par­fois illé­gales ; l’état d’urgence pro­cla­mé par le Pré­sident Tru­man durant la guerre de Corée ; ou encore le plan Hus­ton de 1970 (un mémo­ran­dum de la Mai­son Blanche ayant été briè­ve­ment mis en œuvre, puisqu’il avait été jugé anti­cons­ti­tu­tion­nel et reje­té par John Mit­chell, le ministre de la Jus­tice – Attor­ney Gene­ral – du Pré­sident Nixon).

Fina­le­ment, je rejoin­drai celles et ceux qui per­çoivent le déclin de la soi-disant Pax Ame­ri­ca­na, carac­té­ri­sé par une course aux arme­ments per­pé­tuelle et un élar­gis­se­ment du recours à la vio­lence mili­taire. Je com­pa­re­rai ce déclin à celui – très simi­laire au phé­no­mène actuel – de la Pax Bri­tan­ni­ca il y a un siècle. Aujourd’hui, nous devons mettre un terme à des poli­tiques qui semblent aus­si néfastes pour les États-Unis et le reste du monde qu’elles l’étaient à l’époque de l’Empire bri­tan­nique. Le pro­blème est que nos ins­ti­tu­tions sont à nou­veau sous l’emprise d’une hys­té­rie col­lec­tive, comme ce fut le cas durant les raids de Pal­mer en 1919 ou les per­sé­cu­tions du mac­car­thysme dans les années 1950. La socié­té civile doit œuvrer pour que le gou­ver­ne­ment US s’éloigne de l’hystérie et de l’illégalité, à l’image du réveil col­lec­tif ayant eu rai­son du mac­car­thysme. Cepen­dant, pour reprendre le contrôle de leurs affaires poli­tiques, les citoyens des États-Unis doivent com­prendre les forces obs­cures de l’État pro­fond et apprendre à les combattre.

Comme je le sug­gé­re­rai à la fin de cet ouvrage, les États-Unis, à l’instar de la Grande-Bre­tagne, ont bien plus à offrir à l’humanité que le pou­voir violent.

________________

* NdT : L’habeas cor­pus éta­blit une liber­té fon­da­men­tale, celle de ne pas être empri­sonné sans juge­ment. En ver­tu de ce prin­cipe, toute per­sonne mise en état d’arresta­tion a le droit de savoir pour­quoi elle est arrê­tée et de quoi elle est accu­sée. Alors que cette note est rédi­gée en mars 2015, l’un des plus anciens déte­nus de Guantá­na­mo ne sait tou­jours pas ce que les auto­ri­tés états-uniennes lui reprochent. En effet, comme l’a rap­pe­lé Peter Dale Scott en 2013, « la Com­mis­sion sur le 11-Sep­tembre, se basant sur des témoi­gnages extir­pés sous la tor­ture, a qua­li­fié Abou Zou­bei­da [ou ‘Abu Zubay­dah’] de ‘lieu­te­nant de Ben Laden’ et de ‘[numé­ro 3] d’al-Qaïda’. (…) Toutes ces accu­sa­tions furent ensuite remises en cause et, jusqu’à pré­sent, Zou­bei­da n’a jamais été incul­pé. En 2009, d’après le Washing­ton Post, il ‘n’était pas même un membre (…) d’al-Qaïda, selon [des infor­ma­tions issues] de docu­ments juri­dic­tion­nels et d’entretiens avec des sources des ren­sei­gne­ments, de la police et de l’armée. (…) Un ancien res­pon­sable du Dépar­te­ment de la Jus­tice [a décla­ré] : ‘Faire de cet homme [un lea­der d’al-Qaïda] est ridi­cule.’ La même année, le gou­ver­ne­ment des États-Unis lui-même, dans sa réponse contre la requête en habeas cor­pus de Zou­bei­da, déci­da expli­ci­te­ment de ne pas sou­te­nir qu’il ‘était un membre d’al-Qaïda, ou qu’il était for­mel­le­ment iden­ti­fié comme fai­sant par­tie de cette orga­ni­sa­tion.’ Qui­conque ose remettre en cause la ver­sion gouvernemen­tale du 11-Sep­tembre se voit impo­ser le sobri­quet de ‘com­plo­tiste’. » – Source : Peter Dale Scott, « America’s Unche­cked Secu­ri­ty State, Part I : The Toxic Lega­cy of J. Edgar Hoover’s Ille­gal Powers », Japan​fo​cus​.org, 29 avril 2013,

www​.japan​fo​cus​.org/​-​P​e​t​e​r​_​D​a​l​e​-​S​c​o​t​t​/​3​932

 

Je vou­drais tout publier, tel­le­ment tout ça est impor­tant, notam­ment (cha­pitre 3) le pro­jet d’en­fer­me­ment de tous les Amé­ri­cains dis­si­dents dans des camps de concen­tra­tion : 800 camps FEMA aux USA, prêts à l’emploi dès que ça va péter, grâce à d’in­croyables exer­cices mili­taires d’ar­res­ta­tions et d’en­fer­me­ments massifs…

Pour moi qui tra­vaille depuis dix ans sur les pou­voirs ins­ti­tués et sur le très néces­saire — et pas facile — contrôle de ces pou­voirs, sur la ten­dance uni­ver­selle des pou­voirs à s’au­to­no­mi­ser (pour s’af­fran­chir pro­gres­si­ve­ment de tout contrôle), et sur l’im­por­tance car­di­nale de la vigi­lance citoyenne pour ins­ti­tuer et faire vivre une consti­tu­tion digne de ce nom, vous ima­gi­nez comme ce livre est un for­mi­dable cas pra­tique de ce qui nous pend au nez demain si nous ne deve­nons pas VITE, à tra­vers le monde, des citoyens constituants.

Bonne lec­ture.

Étienne.

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Étienne

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82 Commentaires

  1. etienne

    Un assassin financier parle : John Perkins explique comment la Grèce a été victime des « assassins financiers »

    Cet article, publié en sep­tembre 2014, a été exhu­mé le 2 juillet par Zero­Hedge, puis repris le len­de­main par le Saker ori­gi­nal. Il garde toute son actua­li­té – même après la vic­toire du non au réfé­ren­dum grec le 5 juillet 2015.

    Le Saker francophone

    Michael Nevra­da­kis

    Par Michael Nevra­da­kis – Le 11 sep­tembre 2014 – Source Tru­thout

    John Per­kins, auteur des Confes­sions of an Eco­no­mic Hit Man [Confes­sions d’un assas­sin finan­cier], explique com­ment la Grèce et d’autres pays de l’eurozone sont deve­nus les nou­velles vic­times des assas­sins financiers.

    John Per­kins

    John Per­kins est un habi­tué des confes­sions. Son célèbre livre, Confes­sions of an Eco­no­mic Hit Man, a révé­lé com­ment les orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales, telles que le Fonds moné­taire inter­na­tio­nal (FMI) et la Banque mon­diale, tout en pré­ten­dant publi­que­ment sau­ver les pays et les éco­no­mies en souf­france, leurrent plu­tôt leurs gou­ver­ne­ments en les appâ­tant : en pro­met­tant une crois­sance sur­pre­nante, de superbes infra­struc­tures et un ave­nir de pros­pé­ri­té éco­no­mique – tout ce qui arri­ve­rait si ces pays emprun­taient des sommes énormes à ces orga­ni­sa­tions. Loin d’atteindre une crois­sance éco­no­mique galo­pante et le suc­cès, ces pays au contraire s’effondrent sous le poids de dettes écra­santes et insoutenables.

    C’est ici que les assas­sins finan­ciers entrent en scène : des hommes appa­rem­ment ordi­naires, dont la situa­tion est ordi­naire, se rendent dans ces pays et y imposent les sévères poli­tiques d’austérité pres­crites par le FMI et la Banque mon­diale comme solu­tions aux dif­fi­cul­tés éco­no­miques qu’ils connaissent main­te­nant. Les hommes comme Per­kins ont été for­més à pres­ser chaque der­nière goutte de richesse et de res­sources de ces éco­no­mies malades, et conti­nuent à le faire à ce jour. Dans cette inter­view, dif­fu­sée sur Dia­lo­gos Radio, Per­kins explique com­ment la Grèce et l’eurozone sont deve­nus les nou­velles vic­times de ces assas­sins éco­no­miques.

    Michael Nevra­da­kis – Dans votre livre, vous décri­vez com­ment vous avez été pen­dant de nom­breuses années ce qu’on appelle un assas­sin finan­cier. Qui sont ces tueurs à gage éco­no­miques et que font-ils ?

    John Per­kins – Pour l’essentiel, mon bou­lot consis­tait à iden­ti­fier les pays déte­nant des res­sources qui inté­ressent nos mul­ti­na­tio­nales, et qui pou­vaient être des choses comme du pétrole, ou des mar­chés pro­met­teurs, des sys­tèmes de trans­port. Il y a tant de choses dif­fé­rentes. Une fois que nous avions iden­ti­fié ces pays, nous orga­ni­sions des prêts énormes pour eux, mais l’argent n’arriverait jamais réel­le­ment à ces pays ; au contraire, il irait à nos propres mul­ti­na­tio­nales pour réa­li­ser des pro­jets d’infrastructures dans ces pays, des choses comme des cen­trales élec­triques et des auto­routes qui béné­fi­ciaient à un petit nombre de gens riches ain­si qu’à nos propres entre­prises. Mais pas à la majo­ri­té des gens qui ne pou­vaient se per­mettre d’acheter ces choses, et pour­tant ce sont eux qui ployaient sous le far­deau d’une dette énorme, très sem­blable à celle de la Grèce actuel­le­ment, une dette phénoménale.

    Et une fois [qu’ils étaient] liés par cette dette, nous reve­nions, sous la forme du FMI – et dans le cas de la Grèce aujourd’hui, c’est le FMI et l’Union euro­péenne – et posions des exi­gences énormes au pays : aug­men­ter les impôts, réduire les dépenses, vendre les ser­vices publics aux entre­prises pri­vées, des choses comme les com­pa­gnies d’électricité et les sys­tèmes de dis­tri­bu­tion de l’eau, les trans­ports, les pri­va­ti­ser, et deve­nir au fond un esclave pour nous, pour les socié­tés, pour le FMI, dans votre cas pour l’Union euro­péenne. Fon­da­men­ta­le­ment, des orga­ni­sa­tions comme la Banque mon­diale, le FMI, l’UE sont les outils des grandes socié­tés mul­ti­na­tio­nales, ce que j’appelle la cor­po­ra­to­cra­tie.

    – Avant de consi­dé­rer le cas spé­ci­fique de la Grèce, par­lons un peu plus de la manière dont opèrent ces tueurs à gage éco­no­miques et ces orga­ni­sa­tions, comme le FMI. Vous avez expli­qué, bien sûr, com­ment elles entrent dans ces pays et tra­vaillent pour les endet­ter mas­si­ve­ment, avec l’argent qui entre puis repart direc­te­ment. Vous avez aus­si men­tion­né dans votre livre ces pro­nos­tics de crois­sance opti­mistes, qui sont ven­dus aux hommes poli­tiques de ces pays, mais qui n’ont en réa­li­té aucun rap­port avec la réalité. 

    – Exac­te­ment. Nous avons mon­tré que si ces inves­tis­se­ments étaient pla­cés dans des choses comme les sys­tèmes d’énergie élec­trique, l’économie croî­trait dans des pro­por­tions phé­no­mé­nales. Le nœud du pro­blème est tou­te­fois que lorsque vous inves­tis­sez dans ces grandes infra­struc­tures, la plus grande par­tie de cette crois­sance reflète le fait que le riche devient plus riche et encore plus riche ; elle ne reflète pas la situa­tion de la majo­ri­té du peuple, et nous le voyons aux États-Unis aujourd’hui.

    Par exemple, là où nous pou­vions mon­trer une crois­sance éco­no­mique, la crois­sance du PIB, le chô­mage peut en même temps aug­men­ter ou res­ter au même niveau, et les sai­sies de mai­sons peuvent aug­men­ter ou res­ter stables. Ces chiffres tendent à reflé­ter la posi­tion des très riches, puisqu’ils pos­sèdent un énorme pour­cen­tage de l’économie, sta­tis­ti­que­ment par­lant. Néan­moins, nous devions démon­trer que lorsque vous inves­tis­sez dans ces pro­jets d’infrastructures, votre éco­no­mie se déve­loppe, et nous vou­lions encore prou­ver que sa crois­sance serait beau­coup plus rapide que pré­vue, et c’était seule­ment uti­li­sé pour jus­ti­fier ces prêts épou­van­tables et incroya­ble­ment affaiblissants.

    – Y a‑t-il des points com­muns entre les pays géné­ra­le­ment ciblés ? Sont-ils, par exemple, riches en res­sources ou jouissent-ils de quelque autre impor­tance stra­té­gique pour les pou­voirs en place ?

    Oui, tous. Les res­sources peuvent prendre dif­fé­rentes formes : cer­taines sont maté­rielles, comme les miné­raux ou le pétrole ; une autre est l’emplacement stra­té­gique ; une autre encore est un grand mar­ché ou un faible coût du tra­vail. Ain­si, dif­fé­rents pays ont des obli­ga­tions dif­fé­rentes. Je pense que ce que nous voyons en Europe aujourd’hui n’est pas dif­fé­rent, et cela inclut la Grèce.

    – Que se passe-t-il lorsque ces pays ciblés sont endet­tés ? Com­ment ces grandes puis­sances, ces tueurs éco­no­miques, ces orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales reviennent-elles et obtiennent-elles leur livre de chair des pays qui sont lour­de­ment endettés ?

    En insis­tant pour que les pays adoptent des poli­tiques qui ven­dront leurs entre­prises éta­tiques de ser­vice public aux grandes socié­tés. L’eau et les sys­tèmes d’épuration, peut-être les écoles, les trans­ports, même les pri­sons. Pri­va­ti­ser, pri­va­ti­ser. Per­met­tez-nous de construire des bases mili­taires sur votre sol. Beau­coup de choses peuvent être faites, mais à la base, ils deviennent les ser­vi­teurs de ce que j’appelle la cor­po­ra­to­cra­tie. Vous devez vous rap­pe­ler qu’aujourd’hui, nous avons un Empire mon­dial, et ce n’est pas un empire amé­ri­cain. Ce n’est pas un empire natio­nal. Il n’aide pas beau­coup le peuple amé­ri­cain. C’est un empire indus­triel, et les grandes entre­prises gou­vernent. Elles contrôlent la poli­tique des États-Unis et, dans une large mesure, elles contrôlent une grande par­tie des poli­tiques de pays comme la Chine, par­tout dans le monde.

    John, consi­dé­rons main­te­nant le cas spé­ci­fique de la Grèce ; bien sûr vous avez dit que vous croyiez que ce pays est deve­nu la vic­time de tueurs éco­no­miques et de ces orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales… Quelle a été votre réac­tion quand vous avez enten­du par­ler pour la pre­mière fois de la crise en Grèce et des mesures à mettre en œuvre dans le pays ?

    Je suis la situa­tion de la Grèce depuis long­temps. J’ai été à la télé­vi­sion grecque. Une socié­té de pro­duc­tion grecque a réa­li­sé un docu­men­taire inti­tu­lé Apo­lo­gy of an Eco­no­mic Hit Man [Apo­lo­gie d’un tueur éco­no­mique] et j’ai aus­si pas­sé beau­coup de temps en Islande et en Irlande. J’ai été invi­té en Islande pour aider à encou­ra­ger les gens à voter pour un réfé­ren­dum visant à ne pas rem­bour­ser leurs dettes, et je l’ai fait et j’ai encou­ra­gé les gens à ne pas le faire, et le résul­tat, c’est que l’Islande se porte plu­tôt bien main­te­nant éco­no­mi­que­ment, com­pa­rée au reste de l’Europe. L’Irlande, d’autre part : j’ai essayé de faire la même chose là-bas, mais les Irlan­dais ont mani­fes­te­ment voté contre le réfé­ren­dum, mal­gré qu’il y avait de nom­breux rap­ports fai­sant état d’une impor­tante corruption.

    Dans le cas de la Grèce, ma réac­tion a été : « La Grèce est tou­chée ». Il n’y a aucun doute à ce sujet. Bien sûr, la Grèce a com­mis des erreurs, vos diri­geants ont fait quelques erreurs, mais le peuple n’en a vrai­ment pas fait, et main­te­nant on demande aux gens de payer pour les erreurs com­mises par leurs diri­geants, sou­vent de mèche avec les grandes banques. Donc des gens font d’énormes quan­ti­tés d’argent de ces pré­ten­dues erreurs, et main­te­nant, on demande au peuple qui n’en a pas fait d’en payer le prix. C’est une constante dans le monde entier : nous l’avons vu en Amé­rique latine. Nous l’avons vu en Asie. Nous l’avons vu dans tel­le­ment d’endroits dans le monde.

    Cela m’amène direc­te­ment à la ques­tion sui­vante : d’après mes obser­va­tions, en Grèce au moins, la crise a été accom­pa­gnée par une mon­tée de l’auto-accusation ou du dégoût de soi ; il y a ce sen­ti­ment en Grèce par­ta­gé par beau­coup de gens que le pays a échoué, que les gens ont échoué… Il n’y a qua­si­ment plus de pro­tes­ta­tion en Grèce, et évi­dem­ment il y a une énorme fuite des cer­veaux – beau­coup de gens quittent le pays. Cela vous semble-t-il fami­lier lorsque l’on com­pare à d’autres pays dans les­quels vous avez une expé­rience personnelle ?

    Bien sûr, cela fait par­tie du jeu : convaincre les gens qu’ils ont tort, qu’ils sont infé­rieurs. La cor­po­ra­to­cra­tie est incroya­ble­ment bonne là-dedans, par exemple la guerre au Viet­nam, pour convaincre le monde que les Nord-Viet­na­miens étaient mau­vais ; aujourd’hui, ce sont les musul­mans. C’est une poli­tique anta­go­niste : nous sommes bons. Nous avons rai­son. Nous fai­sons tout juste. Vous avez tort. Et dans ce cas, toute cette éner­gie a été diri­gée contre le peuple grec pour dire : « Vous êtes pares­seux, vous n’avez pas fait pas ce qu’il fal­lait, vous n’avez pas mené les bonnes poli­tiques », alors qu’en réa­li­té, c’est contre la com­mu­nau­té finan­cière, qui a encou­ra­gé la Grèce à prendre cette voie, qu’il faut por­ter une énorme mon­tagne d’accusations. Et je vou­drais dire qu’il se passe quelque chose de très sem­blable aux États-Unis, où les gens sont ame­nés à croire qu’ils étaient stu­pides parce que leurs mai­sons ont été sai­sies, qu’ils ont ache­té les mau­vaises mai­sons, qu’ils ont dépen­sé au-delà de leurs moyens.

    Le fait est que leurs ban­quiers leur ont dit de le faire, et dans le monde entier, nous en sommes venus à faire confiance à des ban­quiers – ou nous avions l’habitude de le faire. Aux États-Unis, nous n’avons jamais cru qu’un ban­quier nous dirait d’acheter une mai­son à 300 000 dol­lars. Nous pen­sions que c’était dans l’intérêt des banques de ne pas la sai­sir. Mais cela a chan­gé il y a quelques années, et les ban­quiers ont dit aux gens qui savaient ne pou­voir se per­mettre qu’une mai­son à 300 000 dol­lars d’en ache­ter une à 500 000 dollars.

    « Ser­rez-vous la cein­ture, dans quelques années, cette mai­son vau­dra plus d’un mil­lion de dol­lars ; vous gagne­rez beau­coup d’argent»… En fait, la valeur des mai­sons a bais­sé, le mar­ché s’est effon­dré, les banques ont sai­si ces mai­sons, les ont trans­for­mées et les ont reven­dues. Double coup dur. On a dit aux gens : « Vous avez été stu­pides, vous avez été cupides, pour­quoi avez-vous ache­té une mai­son si chère ?» Mais en réa­li­té, ce sont les ban­quiers qui leur ont dit de le faire, et nous avons été édu­qués à croire que nous pou­vons faire confiance à nos ban­quiers. Quelque chose de très sem­blable à grande échelle est arri­vé dans tel­le­ment de pays dans le monde, y com­pris en Grèce.

    En Grèce, les grands par­tis tra­di­tion­nels sont, évi­dem­ment, majo­ri­tai­re­ment en faveur des dures mesures d’austérité qui ont été impo­sées, mais nous voyons aus­si que les grands inté­rêts éco­no­miques et des médias les sou­tiennent mas­si­ve­ment. Cela vous sur­prend-il au moins un peu ?

    Non, cela ne me sur­prend pas, et pour­tant c’est ridi­cule, parce que l’austérité ne fonc­tionne pas. Nous l’avons prou­vé encore et encore, et peut-être la plus grande preuve est l’inverse, aux États-Unis pen­dant la Grande dépres­sion, lorsque le pré­sident Roo­se­velt a lan­cé toutes ces poli­tiques pour remettre les gens au tra­vail, pour injec­ter de l’argent dans l’économie. C’est cela qui fonc­tionne. Nous savons que l’austérité ne marche pas dans ces situations.

    Nous devons aus­si com­prendre que, par exemple aux États-Unis, au cours des 40 der­nières années, la classe moyenne a décli­né en terme de pou­voir d’achat réel, tan­dis que la crois­sance éco­no­mique a aug­men­té. En fait, c’est pré­ci­sé­ment ce qui est arri­vé dans le monde entier. A l’échelle mon­diale, la classe moyenne décline. Les grandes entre­prises doivent recon­naître – elles ne l’ont pas encore fait, mais elles doivent le recon­naître – que cela ne sert les inté­rêts de per­sonne à long terme, que la classe moyenne est le mar­ché. Et si la classe moyenne conti­nue à décli­ner, que ce soit en Grèce ou aux États-Unis, ou mon­dia­le­ment, ce sont les entre­prises qui en paie­ront le prix pour finir ; elles n’auront plus de consom­ma­teurs. Hen­ry Ford a dit un jour : « Je veux payer tous mes ouvriers suf­fi­sam­ment afin qu’ils puissent sor­tir et ache­ter des voi­tures Ford. » C’est une très bonne poli­tique. C’est sage. Ces pro­grammes d’austérité vont dans le sens contraire et c’est une poli­tique stupide.

    Dans votre livre, écrit en 2004, vous avez expri­mé l’espoir que l’euro ser­vi­rait de contre­poids à l’hégémonie amé­ri­caine mon­diale, à l’hégémonie du dol­lar US. Vous étiez-vous jamais atten­du à voir dans l’Union euro­péenne ce que nous voyons aujourd’hui, avec l’austérité qui ne sévit pas seule­ment en Grèce, mais aus­si en Espagne, au Por­tu­gal, en Irlande, en Ita­lie et dans plu­sieurs autres pays ?

    Ce que je n’avais pas réa­li­sé durant toute cette période est à quel point la cor­po­ra­to­cra­tie ne veut pas d’Europe unie. Nous devons com­prendre cela. Ils peuvent être assez satis­faits avec l’euro, avec une mon­naie – ils sont satis­faits à un cer­tain point qu’elle soit unique, de façon à ce que les mar­chés soient ouverts – mais ils ne veulent pas de règles et de régu­la­tions stan­dar­di­sées. Avouons-le, les grandes socié­tés, la cor­po­ra­to­cra­tie, tirent un avan­tage du fait que cer­tains pays en Europe ont des lois fis­cales beau­coup plus clé­mentes, cer­tains ont des lois sociales et envi­ron­ne­men­tales beau­coup plus indul­gentes, et elles peuvent les mon­ter les uns contre les autres.

    Que se pas­se­rait-il pour les grandes socié­tés si elles n’avaient pas leurs para­dis fis­caux dans des endroits comme Malte ou ailleurs ? Je pense que nous devons recon­naître ce que la cor­po­ra­to­cra­tie a vu en pre­mier, l’euro solide, une Union euro­péenne qui sem­blait une très bonne chose ; mais lorsque celle-ci a évo­lué, ils ont aus­si vu que ce qui allait arri­ver étaient ces lois sociales et envi­ron­ne­men­tales et que les régu­la­tions seraient stan­dar­di­sées. Ils ne le vou­laient pas, donc dans une cer­taine mesure, ce qui s’est pas­sé en Europe est arri­vé parce que la cor­po­ra­to­cra­tie veut que l’Europe échoue, au moins à un cer­tain niveau.

    Vous avez écrit sur les exemples de l’Équateur et d’autre pays, qui après l’effondrement des prix du pétrole à la fin des années 1980, se sont retrou­vés avec des dettes énormes et ce qui a conduit, bien sûr, à des mesures d’austérité mas­sives… Tout cela sonne de manière très sem­blable à ce que nous voyons aujourd’hui en Grèce. Com­ment les peuples de l’Équateur et d’autres pays qui se sont retrou­vés dans des situa­tions simi­laires ont-ils fina­le­ment résisté ?

    L’Équateur a élu un pré­sident assez remar­quable, Rafael Cor­rea, qui a un doc­to­rat en éco­no­mie d’une uni­ver­si­té états-unienne. Il com­prend le sys­tème, et il a com­pris que l’Équateur accep­tait de rem­bour­ser ses dettes lorsque j’étais un assas­sin éco­no­mique et que le pays était diri­gé par une junte mili­taire qui était sous le contrôle de la CIA et des États-Unis. Il a com­pris que la junte accep­tait ces dettes immenses, et endet­tait pro­fon­dé­ment l’Équateur. Lorsque Rafael Cor­rea a été démo­cra­ti­que­ment élu, il a dit immé­dia­te­ment : « Nous ne paye­rons pas ces dettes, le peuple ne les a pas approu­vées ; peut-être le FMI devrait-il les payer, ou peut-être la junte, qui bien sûr avait dis­pa­ru depuis long­temps – enfuie à Mia­mi ou ailleurs – peut-être John Per­kins et les autres tueurs à gage finan­ciers devraient-ils payer les dettes, mais le peuple ne devrait pas les payer. »

    Et depuis lors, il a rené­go­cié et fait bais­ser les dettes, en disant : « Nous pour­rions être dis­po­sés à en payer cer­taines. » C’était un geste très intel­li­gent. Il reflé­tait dif­fé­rentes choses qui avaient été faites à dif­fé­rents moments dans dif­fé­rents endroits, comme le Bré­sil et l’Argentine et, plus récem­ment, en sui­vant le modèle de l’Islande, avec beau­coup de suc­cès. Je dois dire que Cor­rea a connu quelques véri­tables revers depuis lors… Lui, comme tant d’autres pré­si­dents, doit être conscient que si vous vous oppo­sez trop for­te­ment au sys­tème, si les assas­sins éco­no­miques ne sont pas contents, s’ils ne par­viennent pas à leurs fins, alors les cha­cals arri­ve­ront et vous assas­si­ne­ront ou vous ren­ver­se­ront par un coup d’État. Il y a eu une ten­ta­tive de coup d’État contre lui ; il y a eu un coup d’État réus­si dans un pays pas très éloi­gné du sien, le Hon­du­ras, parce que ces pré­si­dents se sont dres­sés contre le système.

    Nous devons prendre conscience que ces pré­si­dents sont dans des posi­tions très très vul­né­rables ; et à la fin, nous, les gens, nous devons les sou­te­nir, parce que les diri­geants peuvent faire seule­ment un cer­tain nombre de choses. Aujourd’hui, en de nom­breux endroits, les diri­geants ne sont pas seule­ment vul­né­rables ; il n’est plus néces­saire d’utiliser une balle pour faire tom­ber un diri­geant. Un scan­dale – un scan­dale sexuel, un scan­dale de drogue – peut le faire. Nous avons vu ce qui est arri­vé à Bill Clin­ton, à Strauss-Kahn au FMI ; nous avons vu cela se pas­ser un grand nombre de fois. Ces diri­geants sont tout à faits conscients qu’ils sont dans des posi­tions très vul­né­rables : s’ils s’opposent ou vont trop fer­me­ment à l’encontre du sta­tu quo, ils seront éli­mi­nés, d’une manière ou d’une autre. Ils en sont conscients et il incombe aux peuples de se dres­ser vrai­ment pour nos propres droits.

    Vous avez men­tion­né l’exemple récent de l’Islande… A part le réfé­ren­dum qui a eu lieu, quelles autres mesures le pays a‑t-il adop­té pour sor­tir de cette spi­rale de l’austérité et pour retour­ner à la crois­sance et à une pers­pec­tive beau­coup plus posi­tive pour le pays ?

    L’Islande a inves­ti dans des pro­grammes pour remettre les gens au tra­vail et a aus­si traî­né en jus­tice quelques-uns des ban­quiers qui ont cau­sé les pro­blèmes, ce qui a beau­coup amé­lio­ré la situa­tion pour les gens, mora­le­ment par­lant. Donc l’Islande a lan­cé cer­tains pro­grammes qui disent : « Non, nous n’irons pas dans l’austérité, nous ne rem­bour­se­rons pas ces prêts ; nous met­trons de l’argent dans des mesures per­met­tant aux gens de retour­ner tra­vailler », et en fin de compte, c’est ce qui sti­mule l’économie, des gens qui tra­vaillent. Si vous avez un taux de chô­mage éle­vé, comme la Grèce aujourd’hui, un chô­mage extrê­me­ment éle­vé, le pays sera tou­jours en dif­fi­cul­té. Vous devez donc faire bais­ser le chô­mage, vous devez embau­cher des gens. C’est si impor­tant que les gens puissent de nou­veau tra­vailler. Votre chô­mage atteint envi­ron 28% ; il est stu­pé­fiant et le reve­nu dis­po­nible a chu­té de 40% et il va conti­nuer à bais­ser si vous avez un taux de chô­mage éle­vé. Donc la chose impor­tante pour une éco­no­mie est de faire aug­men­ter le taux d’emploi et, en retour, d’obtenir un reve­nu dis­po­nible tel que les gens inves­ti­ront dans votre pays et dans des biens et des services.

    Pour conclure, quel mes­sage vou­driez-vous par­ta­ger avec le peuple grec, puisqu’ils conti­nuent à expé­ri­men­ter et à vivre les consé­quences ter­ribles des poli­tiques d’austérité appli­quées dans le pays ces trois der­nières années ?

    Je m’appuierai sur l’histoire de la Grèce. Vous êtes un pays fier, fort, un pays de guer­riers. Le mythe du guer­rier vient en quelque sorte de la Grèce, tout comme la démo­cra­tie ! Et réa­li­ser que le mar­ché est une démo­cra­tie aujourd’hui, et com­ment nous dépen­sons notre argent et que nous exer­çons ce droit en votant. La plu­part des démo­cra­ties poli­tiques sont cor­rom­pues, y com­pris celle des États-Unis. La démo­cra­tie ne tra­vaille pas vrai­ment sur une base gou­ver­ne­men­tale parce que les grandes socié­tés s’en occupent. Mais elle tra­vaille sur la base du mar­ché. J’encouragerais le peuple grec à faire front : ne payez pas ces dettes, orga­ni­sez vos propres réfé­ren­dums, refu­sez de les payer, des­cen­dez dans la rue et met­tez-vous en grève.

    Et donc je vou­drais encou­ra­ger le peuple grec à conti­nuer à le faire. N’acceptez pas les cri­tiques sou­te­nant que c’est de votre faute, que vous êtes à blâ­mer, que vous avez méri­té de subir l’austérité, l’austérité, l’austérité. Cela ne marche que pour les gens riches ; cela ne marche pas pour la per­sonne moyenne de la classe moyenne. Recons­trui­sez cette classe moyenne ; rame­nez l’emploi ; rame­nez un reve­nu dis­po­nible pour les citoyens moyens en Grèce. Lut­tez pour cela, faites-le adve­nir ; défen­dez vos droits ; res­pec­tez votre His­toire de com­bat­tants et de lea­ders dans la démo­cra­tie, et mon­trez-le au monde !

    Tra­duit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone
    Source : http://​lesa​ker​fran​co​phone​.net/​u​n​-​a​s​s​a​s​s​i​n​-​f​i​n​a​n​c​i​e​r​-​p​a​r​l​e​-​j​o​h​n​-​p​e​r​k​i​n​s​-​e​x​p​l​i​q​u​e​-​c​o​m​m​e​n​t​-​l​a​-​g​r​e​c​e​-​a​-​e​t​e​-​v​i​c​t​i​m​e​-​d​e​s​-​a​s​s​a​s​s​i​n​s​-​f​i​n​a​n​c​i​e​rs/

     

    Réponse
  2. etienne

    On ne s’en lasse pas…

    Tho­mas Sankara
    Dis­cours Sur La Dette
    [Som­met OUA, Addis Abe­ba, 1987]

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  3. nlesca

    Les meilleurs partent tou­jours les premiers.

    Réponse
  4. etienne

    Texte impor­tant signa­lé sur les​-crises​.fr
    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​e​-​c​h​o​q​u​a​n​t​-​r​a​p​p​o​r​t​-​a​i​g​-​d​e​-​2​0​08/ :

    Le cho­quant Rap­port AIG de 2008 sur les véri­tables motifs der­rière la « crise per­pé­tuelle » de l’Europe et la mort de la Grèce

    Source : Zero­hedge, Tyler Dur­den sur 15/07/2015 17:52 ‑0400 – Tra­duc­tion Libre­ment Adap­tée © Didier ARNAUD le 16/07/2015

    Source : http://www.zerohedge.com/news/2015–07-15/shocking-2008-aig-report-laying-out-motives-behind-europes-perpetual-crisis-and-deat

    “Hier, Richard Koo de Nomu­ra a pré­sen­té l’une des meilleures éva­lua­tions de la situa­tion en Grèce, quand il a décla­ré que le « FMI com­mence len­te­ment à com­prendre l’économie grecque », ce qui explique son revi­re­ment stra­té­gique, à pro­pos de celle qui exige désor­mais des réduc­tions de sa dette bien plus impor­tantes que ce que l’Europe, et l’Allemagne tout par­ti­cu­liè­re­ment, sont prêts à concéder.

    Koo note en outre que « la rai­son qui explique le plon­geon du PIB de la Grèce pro­vient de ce que la conso­li­da­tion bud­gé­taire a été réa­li­sée en plein bilan de réces­sion, résul­tant d’une spi­rale défla­tion­niste des­truc­tive qui a com­plè­te­ment dévas­té la vie des Grecs ordi­naires. Alors même que la nation peut don­ner l’impression de faire des pro­grès si nous pre­nons en consi­dé­ra­tion les don­nées en pour­cen­tage du PIB, les don­nées brutes nous montrent à contra­rio une éco­no­mie en plein effon­dre­ment. Cette dif­fé­rence de points de vue aug­mente encore davan­tage le fos­sé qui sépare les créan­ciers euro­péens qui esti­maient que tout allait pour le mieux, et le citoyen grec, qui a souf­fert d’un grave déclin de son niveau de vie. Et cet impor­tant écart de per­cep­tions n’a peut-être été nulle part aus­si évident qu’à tra­vers les résul­tats du réfé­ren­dum natio­nal du 5 Juillet ».

    L’observation de cette des­truc­tion éco­no­mique grecque est abso­lu­ment exacte, et ce n’est pas une sur­prise pour nos lec­teurs : Elle a consti­tué notre étude de cas non seule­ment pour la Grèce, mais éga­le­ment pour le reste des pays péri­phé­riques de l’Europe qui souffrent eux aus­si d’une dété­rio­ra­tion conti­nue de leur niveau de vie, en rai­son de l’absence d’un rééqui­li­brage externe (Mer­ci la mon­naie com­mune) lais­sant la déva­lua­tion interne (les salaires qui plongent, la défla­tion, l’effondrement éco­no­mique) comme seule pos­si­bi­li­té de pou­voir res­ter com­pé­ti­tif dans la zone €uro.

    Mais là où notre opi­nion dif­fère de celle de Koo, c’est bien au sujet des véri­tables « motifs » qui seraient der­rière la réti­cence des créan­ciers à inter­pré­ter hon­nê­te­ment la situa­tion sur le ter­rain en Grèce.

    Oui, il est tout à fait exact que ce sont les mêmes créan­ciers qui étaient les pro­chains béné­fi­ciaires de quelque 90% des dif­fé­ren­tiels du pro­duit de la dette finan­cée pour entrer en Grèce (pas plus de 11% des € 220 mil­liards du sau­ve­tage grec n’aurait vrai­ment béné­fi­cié à la popu­la­tion glo­bale), et qu’en consé­quence, ils peuvent avoir eu l’impression que les Grecs ordi­naires appré­ciaient aus­si beau­coup les miettes de leur plan de sauvetage.

    Ce ne fut pas vrai­ment le cas, comme les évé­ne­ments du 5 Juillet l’ont démontré.

    Mais alors que l’ancien éco­no­miste de la FED va sûre­ment attri­buer cet « oubli » à de la simple négli­gence ou, au mieux, à de la bêtise, même si l’ensemble d’une nation de 11 mil­lions d’habitants souffre comme jamais dans l’histoire en rai­son de ce qui est, au mieux, une expé­rience ratée, il pour­rait y avoir une mys­té­rieuse véri­té beau­coup moins avouable der­rière tous ces évé­ne­ments en Grèce au cours de ces 5 der­nières années, en par­ti­cu­lier compte tenu de la sinistre insis­tance de l’Allemagne pour refu­ser toute annu­la­tion des dettes grecques, mal­gré ce qui est main­te­nant deve­nu un fait admis que, sans une décote (hair­cut) majeur de sa dette,la Grèce n’est tout sim­ple­ment pas viable.

    Fai­sons connais­sance avec Ber­nard Connol­ly.

    Ber­nard est un éco­no­miste bri­tan­nique dont la mon­tée en puis­sance a com­men­cé quand il a tra­vaillé pen­dant de nom­breuses années à la Com­mis­sion Euro­péenne à Bruxelles, où il était Chef de l’unité res­pon­sable du Sys­tème moné­taire euro­péen et des poli­tiques moné­taires. En d’autres termes, si quelqu’un connaît par­ti­cu­liè­re­ment bien ce vers quoi l’ascension de l’€uro condui­rait, c’est l’un des mieux placé.

    Nous disons « éven­tuel », parce qu’il a été licen­cié par la Com­mis­sion en 1995. Le cata­ly­seur peut bien avoir été son livre « Le Cœur Pour­ri de l’Europe : la sale guerre pour l’argent de l’Europe, un trai­te­ment néga­tif du méca­nisme de change euro­péen », qui a fait que les €uro­crates ne l’ont pas vrai­ment pris à la légère.

    Cepen­dant, Ber­nard est beau­coup plus inté­res­sant, non pas pour ses livres, ni pour son emploi à Bruxelles, mais plu­tôt à cause de l’endroit où il est allé ensuite et ce qu’il y faisait.

    Après que sa rela­tion ait pris fin avec l’Europe, Ber­nard est entré à la Banque AIG, à la branche finan­cière de l’infâme AIG basée à Paris, dont l’effondrement en même temps que celui de Leh­man, a été le prin­ci­pal cata­ly­seur de la grande crise finan­cière. Ber­nard n’a cepen­dant pas été dans le front office (salle des mar­chés) et n’a pas négo­cié de CDS, mais il en était le stra­tège mon­dial.

    Voi­ci com­ment l’euroscepticisme a bien pros­pé­ré pour abou­tir à un rap­port le 30 mai 2008, juste quelques mois avant que les GSEs (NdT : Entre­prises Finan­cières d’État) et Leh­man ne fassent faillite, et qu’AIG ne soit renflouée.

    Le rap­port a été inti­tu­lé « Europe – pilo­tée ou Pous­sée », et il aurait mieux valu qu’il devienne une lec­ture incon­tour­nable pour tout Grec (et Euro­péen) il y a envi­ron 7 ans puisque, non seule­ment il explique pré­ci­sé­ment pour­quoi la Grèce est main­te­nant sur le point d’une véri­table capi­tu­la­tion sou­ve­raine, et de l’effondrement total, mais en plus il pré­sente TOUT ce qui pour­rait consti­tuer les véri­tables motifs der­rière la crise per­pé­tuelle de l’Europe et pour­quoi il appa­raît presque comme si les prin­ci­paux pays euro­péens n’exigent que des hommes malades en Europe, parce que la Grèce en est tout sim­ple­ment le pre­mier de la liste, demeu­rer et main­te­nir l’Europe dans un état d’agitation perpétuelle.

    Et puisque ce rap­port est tout aus­si per­ti­nent aujourd’hui qu’il l’était il y a 7 ans, nous expo­sons à nou­veau cer­tains de ses points clés.

    Du 30 mai 2008

    La crise éco­no­mique mon­diale et la crise de l’UEM

    - La crise mon­diale est le résul­tat d’une mau­vaise allo­ca­tion inter tem­po­relle (Greens­pan, UEM).

    - En effet, elle a consti­tué un jeu de Pon­zi mondial

    - En Europe, cela a été ren­for­cé par le mythe que les « comptes cou­rants ne comptent pas dans une union moné­taire » : l’UEM est la plus grosse de toutes les bulles de crédit.

    - Le trai­té affirme que le gou­ver­ne­ment devrait avoir le même sta­tut de cré­dit que des emprun­teurs du sec­teur privé.

    - L’union moné­taire signi­fie une plus grande insta­bi­li­té économique.

    - Ces deux fac­teurs devraient pré­sa­ger d’une cote de cré­dit aggra­vée au sein de l’UEM, mais les spreads (ndt : écarts des taux) des obli­ga­tions d’État ont effec­ti­ve­ment dimi­nué dans l’UEM et les agences de nota­tion ont de ce fait sur noté les gouvernements

    Au moment où la bulle éclate …

    - L’éclatement d’une bulle de cré­dit dans le monde se tra­duit par l’effondrement de la demande inté­rieure dans les pays défi­ci­taires (par exemple, aux États-Unis, en Grande-Bre­tagne, dans les Bal­kans, dans les états Baltes – et dans plu­sieurs pays de la zone €uro)

    - Aux États-Unis, et dans une cer­taine mesure en Grande-Bre­tagne, la demande inté­rieure est sou­te­nue par des baisses de taux et, en plus, aux États-Unis, par une relance budgétaire

    - Par­mi les pays affec­tés de la zone €uro, ce n’est pas le cas

    - En l’absence de sou­tien de la demande inté­rieure, les pays tou­chés sont contraints à une amé­lio­ra­tion de leurs expor­ta­tions nettes par une meilleure compétitivité

    - Aux États-Unis et en Grande-Bre­tagne, cela se passe à tra­vers la dépré­cia­tion de la mon­naie – dans la zone €uro, ce n’est pas possible.

    [ZH : C’est main­te­nant le cas, mais pour la Grèce, c’est beau­coup trop tard, plus que tout « sou­tien » incré­men­tiel qui fait que la bulle de la dette euro­péenne gros­sit de plus en plus, ain­si que nous l’a­vons récem­ment mon­tré]Et les mou­ve­ments impli­cites des taux de change réels deviennent considérables …

    - Obst­feld et Rogoff ont vu un besoin pour peut-être un véri­table mou­ve­ment de 65% du taux de change pour les États-Unis si l’ajustement du compte cou­rant se pro­dui­sait brus­que­ment (par exemple, après un effon­dre­ment de l’immobilier).

    - L’effet est linéaire dans la taille du défi­cit du compte cou­rant par rap­port à la taille du sec­teur des biens échan­gés, de sorte que pour les quatre grands pays défi­ci­taires de la zone €uro nous obte­nons les mou­ve­ments néces­saires du taux de change réel de la manière suivante :

    Grèce : 94%

    Espagne : 55%

    Por­tu­gal 36%

    Ita­lie : 9%

    France 15%

    - … Ce qui signi­fie d’énormes écarts d’inflation néces­saires entre les blocs au sein de la zone €uro

    - Si la BCE tente d’éviter la dépres­sion dans le bloc en défi­cit (c.-à‑d., qu’elle main­tient son taux infla­tion à, disons, 3 %) et que les pays en défi­cit en tant que bloc (équi­valent à envi­ron 23 du PIB de la zone €uro) peuvent amé­lio­rer leur com­pé­ti­ti­vi­té de, disons, 30 %, sur une période de cinq ans, alors cela impli­que­rait une dépré­cia­tion de l’€uro de 50 % et (1÷3 de relais dans le Bloc alle­mand IPC) une hausse de 17 % (près de 3½ % par an) du niveau de prix du Bloc alle­mand, ame­nant l’inflation du Bloc alle­mand aux envi­rons de 6½ % pen­dant cinq ans.

    La BCE ne l’a pas fait. Elle a plu­tôt choi­si ce qui suit, qui est aus­si l’explication du chô­mage des jeunes dans la péri­phé­rie aux alen­tours de 50 %

    - Si, à la place, la BCE avait essayé de main­te­nir l’inflation à 2% dans la zone €uro (et sans aucun chan­ge­ment dans l’€uro), tous les chan­ge­ments de com­pé­ti­ti­vi­té seraient venus du Bloc latin en défla­tion – ce qui aurait presque cer­tai­ne­ment déclen­ché une hor­rible dépres­sion, un chaos finan­cier, la mul­ti­pli­ca­tion des défauts, la détresse sociale et une pos­sible insta­bi­li­té politique.

    - Mais cela signi­fie­rait une impor­tante défla­tion de la zone €uro, et qui aus­si, frap­pe­rait la cible de la zone €uro en déclen­chant obli­ga­toi­re­ment une sévère dépré­cia­tion de l’€uro et une aug­men­ta­tion notable de l’inflation du Bloc allemand.

    - Ce sont tous les cal­culs du pre­mier tour – ils ne tiennent pas compte des spi­rales salaires-prix des éco­no­mies en sur­chauffe dans le Bloc allemand.

    Et on en arrive au moment où tout arrive à domi­cile en Grèce :

    Les choses sont encore pires pour les pays individuels

    - ‑Si la BCE décide d’éviter la dépres­sion, la défla­tion et le défaut dans le pays le plus faible (la Grèce), la dépré­cia­tion néces­saire de l’€uro serait énorme et l’inflation du Bloc alle­mand serait bien dans à deux chiffres pen­dant plu­sieurs années.

    - Si les pays faibles ont, à titre indi­vi­duel, peu d’influence poli­tique, il sera par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile pour eux d’obtenir un ren­floue­ment de la BCE grâce à des taux d’intérêt bas et à un €uro faible.

    - Mais s’il n’y a aucun sau­ve­tage de la BCE, les éco­no­mies vul­né­rables devront faire face à la catastrophe.

    Ce n’est pas seule­ment la manière dont tout cela s’est joué, mais cela a aus­si conduit – comme nous avons pu le voir – la Grèce, qui avait clai­re­ment « peu d’influence poli­tique » – à tout perdre, et elle est main­te­nant sur le point d’abdiquer sa sou­ve­rai­ne­té à une oli­gar­chie de bureau­crates poli­tiques non élus et aux inté­rêts indus­triels alle­mands (sou­ve­nez-vous : les expor­ta­tions alle­mandes repré­sentent 40% du PIB et un €uro faible est de loin, et même de très loin, beau­coup plus favo­rable qu’un Deut­sch­mark fort).

    Et en plus, rétros­pec­ti­ve­ment, l’estimation ci-des­sus et les évé­ne­ments actuels sont aus­si confir­més par la décla­ra­tion cryp­tique de Wolf­gang Schäuble au Welt am Son­tag dans cette inter­view de 2011 :

    - Schäuble : « Nous avons déci­dé d’en arri­ver à une union poli­tique via une union éco­no­mique et moné­taire Nous avions l’espoir – et nous l’avons encore aujourd’hui – que l’€uro pour­rait pro­gres­si­ve­ment ame­ner une union poli­tique, mais nous n’en sommes pas encore là, et voi­là l’une des rai­sons pour les­quelles les mar­chés res­tent méfiants. »

    - Welt am Son­tag : « Alors, est-ce que les mar­chés vont nous for­cer main­te­nant à une union poli­tique ? »

    - Schäuble : « La plu­part des États membres ne sont pas encore tout à fait prêts à accep­ter les contraintes néces­saires pour leur sou­ve­rai­ne­té natio­nale. Mais croyez-moi, le pro­blème peut être réso­lu. »

    Et, mer­ci la Grèce, nous sommes main­te­nant sur le point de voir pré­ci­sé­ment comment.

    Donc, il y a une autre issue ? La réponse est oui – et c’est jus­te­ment la base l’énorme pari sur la « théo­rie des jeux » de Varou­fa­kis au cours des 6 der­niers mois, un pari qui repo­sait en tota­li­té sur « qui a le plus d’effet de levier », comme nous l’expliquions en Jan­vier. Cepen­dant, mer­ci à l’arrivée du QE juste au bon moment, qui a per­mis à la BCE de fixer et de contrô­ler les prix du mar­ché (mar­ché qui n’espérait que la réduc­tion des résul­tats indé­si­rables et plus sim­ple­ment le fron­trun d’une banque cen­trale) d’actions et d’obligations, dans le pro­ces­sus d’écrasement de tout effet de levier grec.

    - Les défi­cits cou­rants peuvent être sol­dés sans une réduc­tion cor­res­pon­dante du défi­cit du com­merce si les trans­ferts cou­rants sont assez puissants.

    - Le trai­té inter­dit bien une prise de contrôle de la dette publique d’un pays, mais ne pro­hibe pas les trans­ferts sup­plé­men­taires pour sou­te­nir les dépenses privées.

    - La BCE est en effet déjà en train d’aider cer­tains sys­tèmes ban­caires en accep­tant des garan­ties de plus en plus ris­quées (mais notez que ceci peut consti­tuer une aide aux banques alle­mandes, néer­lan­daises / belges ain­si que, par exemple, aux banques espa­gnoles – notez le désac­cord public entre Mersch et Weber).

    - Mais les chiffres résul­tant d’un plan de sau­ve­tage finan­cier com­plet seraient énormes : l’élimination des défi­cits cou­rants au sein de la zone €uro par les ren­floue­ments fis­caux obli­ge­rait les pays excé­den­taires (le Bloc alle­mand) à effec­tuer des paie­ments équi­va­lents à 16% des recettes totales de leur gou­ver­ne­ment (7% de leur PIB).

    Hé oui, Varou­fa­kis avait rai­son, et il aura bien rai­son au final : le coût d’un Grexit se serait révé­lé beau­coup trop grand à l’avenir. Cepen­dant, il n’avait pas anti­ci­pé que l’Europe dis­po­sait d’une toute aus­si puis­sante parade : le blo­cage des dépôts grecs indé­fi­ni­ment dès main­te­nant.

    La Grèce s’est soumise.

    Ce qui nous amène à la der­nière question :
    Qu’est-ce que veut l’Europe ?

    Voi­ci la réponse de Connolly :

    Pour se ser­vir des enjeux mon­diaux en tant qu’excuses pour étendre ses pouvoirs :

    - Ques­tions envi­ron­ne­men­tales : accroître le contrôle sur les pays membres – idée avan­cée de la gou­ver­nance mondiale

    - Ter­ro­risme : uti­li­ser l’excuse pour un plus grand contrôle de la police et des pro­blèmes judi­ciaires – accroître l’étendue de la surveillance

    - Crise finan­cière mon­diale : tuer deux oiseaux (mar­ché libre et éco­no­mie Anglo-saxonne) avec une seule pierre (Orga­nisme de Régu­la­tion à l’échelle Euro­péenne – les ten­ta­tives de la gou­ver­nance finan­cière mondiale)

    - UEM : créer une crise pour for­cer l’introduction du « gou­ver­ne­ment éco­no­mique euro­péen »

    Et nous y voi­là : en quatre points simples, énon­cés dans une ancienne pré­sen­ta­tion d’il y a 7 ans, une pré­dic­tion qui est sur le point d’être prou­vée sans contes­ta­tion. Parce qu’une fois la Grèce sou­mise, la pro­chaine sera l’Italie, l’Espagne, le Por­tu­gal, et ain­si de suite, jusqu’à ce que le Gou­ver­ne­ment Éco­no­mique Euro­péen, éga­le­ment connu en tant qu’ « Empire Euro­péen », soit contrô­lé par une poi­gnée de joueurs euro­péens « nor­diques » avec les ban­quiers qui les sou­tiennent finan­ciè­re­ment, pour trans­for­mer sa simple vision en réalité.”

    Source : Zero HedgeRap­port AIG

     

    Réponse
  5. etienne

    Venez voir où nos pré­ten­dus « repré­sen­tants » (Hol­lande, Valls, Macron, et tous les traîtres) prennent leurs ordres de mis­sion (en tant que col­la­bo­ra­teurs de l’occupant) :

    http://​www​.imf​.org/​e​x​t​e​r​n​a​l​/​f​r​e​n​c​h​/​n​p​/​m​s​/​2​0​1​5​/​0​5​1​9​1​5​f​.​htm

    France : Conclu­sions de la Mis­sion de la Consul­ta­tion de 2015 au Titre de l’Article IV du FMI
    (Paris, 19 mai 2015)

    La décla­ra­tion de fin de mis­sion résume les constats pré­li­mi­naires effec­tués par les repré­sen­tants du FMI à l’is­sue de cer­taines mis­sions (visites offi­cielles, dans la plu­part des cas dans les pays membres). Ces mis­sions s’ins­crivent dans le cadre des consul­ta­tions pério­diques (en géné­ral annuelles) au titre de l’Ar­ticle IV des Sta­tuts du FMI, ou sont orga­ni­sées lors­qu’un pays demande à uti­li­ser les res­sources du FMI (à lui emprun­ter des fonds), ou encore dans le contexte des dis­cus­sions sur les pro­grammes sui­vis par le ser­vices du FMI, ou d’autres exer­cices de sui­vi de la situa­tion économique.

    Nous assis­tons à une reprise solide de l’activité éco­no­mique à court terme, mais les rigi­di­tés struc­tu­relles conti­nuent de peser sur les pers­pec­tives à moyen terme. Des efforts impor­tants ont été consen­tis der­niè­re­ment pour remé­dier à ces rigi­di­tés, notam­ment par la réduc­tion du coin fis­cal sur les salaires et des réformes axées sur l’offre. Tou­te­fois, les efforts doivent être pour­sui­vis pour résoudre les pro­blèmes éco­no­miques fon­da­men­taux de la France : un chô­mage struc­tu­rel éle­vé, une crois­sance poten­tielle faible et un niveau record de dépenses publiques. Nos prin­ci­pales recom­man­da­tions sont les suivantes :

    Mener des réformes struc­tu­relles, à tous les niveaux de l’État, pour assu­rer une plus grande effi­ca­ci­té des dépenses publiques et limi­ter leur aug­men­ta­tion au taux d’inflation.

    • Don­ner plus de flexi­bi­li­té aux par­te­naires sociaux au niveau de l’entreprise et faci­li­ter l’emploi des jeunes et des tra­vailleurs peu qualifiés.

    • Main­te­nir la dyna­mique des réformes axées sur l’offre afin de réta­blir la com­pé­ti­ti­vi­té et d’encourager l’investissement, notam­ment en sup­pri­mant les obs­tacles qui freinent le déve­lop­pe­ment des entreprises.

    1. L’économie fran­çaise se redresse, mais la crois­sance poten­tielle paraît encore beau­coup plus faible qu’avant la crise. Après presque quatre ans de qua­si-stag­na­tion, nos pro­jec­tions laissent entre­voir une crois­sance du PIB réel de 1,2 % cette année, rythme supé­rieur aux pré­vi­sions du gou­ver­ne­ment. La reprise s’appuie sur une conjonc­ture exté­rieure très favo­rable, en par­ti­cu­lier la chute des cours du pétrole, la dépré­cia­tion de l’euro et des taux d’intérêt tom­bés à des niveaux sans pré­cé­dent. Le rebond ini­tial a été ali­men­té par la consom­ma­tion des ménages et les expor­ta­tions devraient aus­si se redres­ser. Cepen­dant, l’investissement n’a pas encore réagi, le chô­mage reste obs­ti­né­ment éle­vé et la dette publique ne cesse de s’accroître. En outre, les impul­sions exté­rieures posi­tives pour­raient bien­tôt se dis­si­per alors que les rigi­di­tés struc­tu­relles conti­nuent de peser sur la crois­sance poten­tielle de la France — que les ser­vices du FMI estiment à 1¼ % seule­ment en moyenne au cours des cinq pro­chaines années, en dépit de la crois­sance dyna­mique de la main‑d’œuvre.

    2. La stra­té­gie bud­gé­taire a été réorien­tée à juste titre vers un assai­nis­se­ment repo­sant sur les dépenses. Le niveau éle­vé et crois­sant des dépenses publiques est au cœur des pro­blèmes bud­gé­taires de la France depuis des décen­nies. Impu­tables en par­ti­cu­lier aux col­lec­ti­vi­tés locales, à la sécu­ri­té sociale et à la masse sala­riale, les dépenses des admi­nis­tra­tions publiques ont atteint le niveau record de 57½ % du PIB l’année der­nière, soit 11 % de PIB de plus que la moyenne de la zone euro. Si l’augmentation des dépenses de l’administration cen­trale et des dépenses de san­té a été conte­nue ces der­nières années, les dépenses des col­lec­ti­vi­tés locales ont en revanche conti­nué de s’accroître et les dépenses sociales sont les plus éle­vées des pays de l’OCDE. La ten­dance per­sis­tante à la hausse des dépenses a fait mon­ter non seule­ment la dette publique mais aus­si la pres­sion fis­cale sur le sec­teur pri­vé jusqu’à des niveaux très éle­vés. Après des années pen­dant les­quelles l’ajustement pro­non­cé des finances publiques s’est opé­ré par l’augmentation des recettes, le pas­sage à un assai­nis­se­ment repo­sant sur les dépenses est la bonne stra­té­gie, et devrait être pour­sui­vi au cours des pro­chaines années.

    3. Pour que les objec­tifs bud­gé­taires à moyen terme puissent être atteints, nous recom­man­dons que l’augmentation des dépenses soit ancrée au taux d’inflation, à par­tir de 2016. D’après nos pro­jec­tions, le défi­cit bud­gé­taire sera rame­né juste en des­sous de 3 % du PIB en 2017, mais nous entre­voyons le risque que cet objec­tif ne soit pas atteint en cas de chocs défa­vo­rables. Les hypo­thèses macroé­co­no­miques qui sous-tendent le Pro­gramme de sta­bi­li­té d’avril 2015 sont pru­dentes, mais les mesures néces­saires en matière de dépenses pour appli­quer ce pro­gramme ne sont pas encore com­plè­te­ment défi­nies. De plus, le rythme d’ajustement pré­vu ne laisse guère de marge pour le cas où les résul­tats en matière de crois­sance et d’inflation seraient déce­vants ou de nou­velles dépenses s’avéreraient néces­saires. Le main­tien des dépenses au même niveau en termes réels pro­dui­rait un ajus­te­ment bud­gé­taire struc­tu­rel d’environ ½ % du PIB par an et déga­ge­rait des marges de manœuvre plus amples pour par­ve­nir aux objec­tifs de défi­cit à moyen terme, y com­pris l’équilibre struc­tu­rel à l’horizon 2020. Consi­dé­ra­tion essen­tielle, cela contri­bue­rait à pla­cer fer­me­ment la dette publique sur une tra­jec­toire des­cen­dante d’ici à 2017. Plus pré­ci­sé­ment, les mesures à prendre sont les suivantes :

    Éco­no­mies bud­gé­taires à court terme. Le gou­ver­ne­ment devrait pré­ci­ser les mesures struc­tu­relles addi­tion­nelles qu’il entend prendre pour main­te­nir les dépenses des admi­nis­tra­tions publiques au même niveau en termes réels en 2016, en réaf­fir­mant que tout sur­croît inat­ten­du de res­sources résul­tant d’une aug­men­ta­tion des recettes ou d’une baisse des taux d’intérêt sera économisé.

    • Revue des dépenses. Dans le pro­lon­ge­ment des efforts enga­gés récem­ment, une revue géné­rale des dépenses devrait avoir lieu pério­di­que­ment pour éva­luer l’efficacité et la qua­li­té des dépenses publiques à tous les niveaux de l’État afin d’identifier les pos­si­bi­li­tés d’éco­no­mies struc­tu­relles. Cette révi­sion devrait por­ter notam­ment sur le niveau des effec­tifs et les pra­tiques en matière de pro­mo­tion, ain­si que sur un meilleur ciblage des poli­tiques publiques, notam­ment en ce qui concerne les allo­ca­tions loge­ment et les allo­ca­tions familiales.

    • Col­lec­ti­vi­tés locales. L’objectif indi­ca­tif d’évolution de la dépense publique locale (ODEDEL) pour 2016 devrait être limi­té au taux d’inflation res­sor­tant des pro­jec­tions, com­plé­té par la réduc­tion pré­vue des trans­ferts et le dur­cis­se­ment des pla­fonds des emprunts et des impôts locaux. À moyen terme, les dépenses réelles au niveau local devraient être réduites en pre­nant en compte une révi­sion des effec­tifs, la réforme ter­ri­to­riale et le ren­for­ce­ment de l’intercommunalité.

    • Sécu­ri­té sociale. En s’appuyant sur les réformes récentes, il convien­drait de rele­ver encore l’âge effec­tif du départ en retraite (qui reste bas), notam­ment en ratio­na­li­sant les régimes spé­ciaux et en pre­nant des mesures pour assu­rer la via­bi­li­té finan­cière des régimes de retraite com­plé­men­taire. Il convien­drait de faire en sorte que les allo­ca­tions de chô­mage et autres allo­ca­tions sociales soient plus effi­cientes et de maî­tri­ser les dépenses de san­té en pre­nant de nou­velles mesures struc­tu­relles pour atteindre l’objectif natio­nal des dépenses d’assurance mala­die (ONDAM).

    4. Le niveau éle­vé du chô­mage et la stag­na­tion de la créa­tion d’emplois res­tent le défi pri­mor­dial pour les res­pon­sables fran­çais. Des mesures impor­tantes ont été prises à cet égard, en par­ti­cu­lier la réduc­tion du coin fis­cal sur les bas salaires dans le cadre du Pacte de res­pon­sa­bi­li­té et du Cré­dit d’impôt pour la com­pé­ti­ti­vi­té et l’emploi (CICE), les accords de 2013 visant à accroître la flexi­bi­li­té du dia­logue social au niveau de l’entreprise et les mesures pré­vues par la loi Macron pour réduire l’incertitude judi­ciaire entou­rant les licen­cie­ments au moyen d’une réforme des prud’hommes. Cepen­dant, en l’absence de nou­velles réformes struc­tu­relles, il est vrai­sem­blable que le taux de chô­mage ne dimi­nue que très lentement.

    5. Il nous semble néces­saire de com­plé­ter ces réformes louables par des efforts sup­plé­men­taires de grande ampleur pour que la créa­tion d’emplois retrouve son rythme d’avant la crise, avec plus pré­ci­sé­ment des actions dans les domaines suivants :

    • Accords au niveau des entre­prises. En s’appuyant sur les réformes récentes, il convien­drait d’étendre aux entre­prises qui ne connaissent pas for­cé­ment des dif­fi­cul­tés éco­no­miques, la pos­si­bi­li­té pour les par­te­naires sociaux de négo­cier avec plus de flexi­bi­li­té au niveau de l’entreprise le temps de tra­vail et les salaires.

    • Salaire mini­mum. Le salaire mini­mum joue un rôle social impor­tant, mais son relè­ve­ment annuel devrait être limi­té au taux d’inflation tant que le chô­mage reste éle­vé, sur­tout par­mi les jeunes et les tra­vailleurs peu qualifiés.

    • Allo­ca­tions. Les allo­ca­tions de chô­mage devraient inci­ter davan­tage leurs béné­fi­ciaires à recher­cher un emploi, notam­ment en dur­cis­sant les cri­tères d’obtention de ces allo­ca­tions et en les ren­dant dégres­sives. Le res­pect de l’obligation de recherche d’emploi devrait être pris en compte à la fois pour l’accès à l’assurance chô­mage et aux allo­ca­tions sociales.

    • Édu­ca­tion et for­ma­tion. Les res­sources exis­tantes devraient être mieux ciblées de manière à déve­lop­per les qua­li­fi­ca­tions pro­fes­sion­nelles des jeunes et des chômeurs.

    6. La dyna­mique récente des réformes des mar­chés de pro­duits devrait être main­te­nue. Le recul de la com­pé­ti­ti­vi­té au cours de la décen­nie écou­lée conti­nue de peser sur les expor­ta­tions et l’investissement. La loi Macron libé­ra­li­se­rait les pro­fes­sions juri­diques, le com­merce de détail et le trans­port en auto­car, tout en ren­for­çant les com­pé­tences de l’Autorité de la concur­rence. Les efforts déployés sous l’égide du Conseil de la sim­pli­fi­ca­tion de la vie des entre­prises devraient contri­buer à allé­ger les démarches admi­nis­tra­tives. Les obs­tacles qui dis­suadent les petites entre­prises de dépas­ser cer­tains seuils d’effectifs devraient être réduits, notam­ment en assou­plis­sant les règles qui touchent au dia­logue social et à l’emploi comme l’envisage le pro­jet de loi Reb­sa­men, mais aus­si les autres obli­ga­tions légales en matière de comp­ta­bi­li­té, de fis­ca­li­té et de par­ti­ci­pa­tion aux béné­fices. Le fonc­tion­ne­ment du sec­teur de l’immobilier devrait aus­si être réexa­mi­né en vue de sup­pri­mer les contraintes qui pèsent sur l’offre de loge­ments abordables.

    7. Le sec­teur finan­cier de la France a encore du che­min à par­cou­rir pour s’adapter à l’évolution de l’environnement éco­no­mique et régle­men­taire. Au terme de l’évaluation glo­bale à laquelle s’est livrée la BCE en 2014, les banques n’ont pas eu à accroître leur capi­tal et le cré­dit ban­caire aug­mente pro­gres­si­ve­ment. Cepen­dant, la baisse des taux d’intérêt, qui s’établissent aujourd’hui à des niveaux sans pré­cé­dent, pèse sur les marges des banques et des com­pa­gnies d’assurance, tan­dis que la pers­pec­tive d’un nou­veau dur­cis­se­ment des normes régle­men­taires pour­rait mettre à mal encore davan­tage leur ren­ta­bi­li­té. Pour assu­rer le bon fonc­tion­ne­ment du sec­teur finan­cier, nous recom­man­dons de réduire les taux d’intérêt garan­tis dans le cadre des dis­po­si­tifs d’épargne régle­men­tés, qui font obs­tacle à la trans­mis­sion effi­ciente de la poli­tique moné­taire de la BCE.

    Nous tenons à remer­cier les auto­ri­tés de leur aimable hos­pi­ta­li­té et des entre­tiens très pro­duc­tifs que nous avons pu avoir avec elles.

    DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
    Rela­tions publiques Rela­tions avec les médias
    Cour­riel : publicaffairs@imf.org Cour­riel : media@imf.org
    Télé­co­pie : 202−623−6220 Télé­co­pie : 202−623−7100

    Source : FMI

    Réponse
  6. etienne

    [Livre pour cet été]
    La CIA et la torture
    Rap­port de la Com­mis­sion séna­to­riale amé­ri­caine sur les méthodes de déten­tion et d’interrogatoire de la CIA


    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​a​-​c​i​a​-​e​t​-​l​a​-​t​o​r​t​u​re/

    Pré­face de John R. MacAr­thur et Scott Horton

    Après les atten­tats du 11 sep­tembre, l’administration Bush déclare une guerre totale au ter­ro­risme, « par tous les moyens ». Au coeur du dis­po­si­tif : la CIA. L’Agence s’arroge des pou­voirs incon­nus jusque-là, même au plus fort de la Guerre froide.

    S’estimant au-des­sus de tout contrôle, elle cap­ture, séquestre et tor­ture des sus­pects, au nom de la recherche d’informations. En 2009, le Sénat amé­ri­cain décide d’enquêter sur ses méthodes.

    Après des mois de lutte d’influence, le rap­port a enfin été déclas­si­fié et ren­du public en décembre 2014. Le voi­ci. Il ren­ferme le pire et le meilleur des États-Unis. Le pire : la tor­ture et les cri­mi­nels de bureau ; le meilleur : les moyens d’enquêtes dévo­lus aux par­le­men­taires et la publi­ca­tion de ce rapport.

    C’est la pre­mière fois que la pra­tique de la tor­ture d’État est racon­tée et ana­ly­sée avec une telle pré­ci­sion. Conclu­sion impla­cable : la tor­ture est aus­si délé­tère qu’inefficace. Les auteurs de la pré­face, John R. MacAr­thur, direc­teur de la revue Harper’s, et Scott Hor­ton, avo­cat, jour­na­liste et spé­cia­liste des droits de l’homme, ont été les pre­miers à s’opposer à la croi­sade de George W. Bush en Irak et à la mani­pu­la­tion de l’opinion dans la « guerre contre le ter­ro­risme ». Ils nous aident à com­prendre la dérive sécu­ri­taire américaine.

    Ce rap­port est un aver­tis­se­ment pour les démo­cra­ties vic­times du terrorisme. […]

    Réponse
  7. pparent

    Je vous pro­pose un petit texte qui m’est venu comme une révé­la­tion sur l’o­ri­gine du dys­fonc­tion­ne­ment de notre sys­tème éco­no­mique cette après-midi :

    [b]Pourquoi notre sys­tème éco­no­mique n’est plus adap­té, dans ses fon­de­ments même.[/b]

    Pour que notre sys­tème basé sur l’argent puisse avoir un quel­conque sens de bon fonc­tion­ne­ment il fau­drait que l’argent per­çu pour un tra­vail soit pro­por­tion­nel à la valeur crée pour les autres et la socié­té. Hors nous nous en ren­dons de plus en plus comptes c’est de moins en moins le cas. Même il n’est pas rare que des per­sonnes qui gagnent le plus d’argent sont ceux qui sont le plus nuisibles. 

    Mais pour­quoi cela ? Com­ment un sys­tème qui parait à prio­ri logique à la base, une sorte de géné­ra­li­sa­tion du troc, peut sem­bler don­ner de si mau­vais résul­tats maintenant ?

    [b]Notre sys­tème éco­no­mique face aux biens à usage limi­tés et aux communs.[/b]

    Le libe­ra­lisme et notre sys­tème éco­no­mique actuel se base sur l’hy­po­thèse que ce qui est pro­duit par les humains grâce à leur tra­vail, ne peut pro­fi­ter que à une per­sonne, ou a un nombre réduit de per­sonnes. Appe­lons-les, les biens à usage limi­tés. C’est le cas de la nour­ri­ture, des vête­ments, d’une mai­son. Du coup il parait logique de les échan­ger, puis par exten­sion et pour sim­pli­fier les échanges d’u­ti­li­ser l’argent pour vendre et ache­ter, le pri­vi­lège, d’u­ti­li­ser cette chose. (Et lorsque les bases de notre sys­tème éco­no­mique a été crée, alors effec­ti­ve­ment ce qui avait de la valeur n’é­tait qua­si­ment exclu­si­ve­ment que des biens à usage limité)

    En revanche, notre sys­tème n’est pas du tout adap­té à prendre en compte les com­muns. Ces choses dont la pro­duc­tion va béné­fi­cier à tous. Comme la construc­tion de ponts, de routes, d’au­to-routes, de biblio­thèques, de parcs, des textes des livres, des résul­tats de la recherche, des inven­tions, des logi­ciels, l’ob­ten­tion d’une graine par­ti­cu­lière par croi­se­ment suc­ces­sifs, la com­po­si­tion d’un mor­ceau de musique … Car si c’est utile à tous, ce n’est l’in­té­rêt réel de per­sonne de payer pour, d’autres pour­ront bien s’en charger.

    Alors pour inté­grer ces com­muns, on a essayé de pat­cher comme on a put le sys­tème qui ne pou­vait faire face aux com­muns. On y est allé à coup d’im­pôts qui finan­ce­ront les routes, à coup de copy­right qui per­met­tront de payer les écri­vants, de vente de copie qui ne valent rien, de vente de droit de pas­sage sur une auto­route alors que le pas­sage ne coûte rien. On a inven­té les bre­vets, les DRM, les Hado­pi, la pro­prié­té intel­lec­tuelle sur les graines le vivant et le molé­cules médi­cale, le logi­ciel as a ser­vice (SAS), les sys­tèmes de dona­tion et de finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif. Tout cela pour essayer de faire ren­trer dans notre sys­tème éco­no­mique, quelque-chose qui n’y rentre pas : les com­muns, ce qui peut par nature pro­fi­ter à tous. Faire ren­trer un car­ré dans un trou rond, pas évident.

    [b]La dis­pa­ri­tion des biens à usage limi­té et la géné­ra­li­sa­tion des communs.
    [/b]
    L’in­té­gra­li­té de l’é­co­no­mique numé­rique fait par­tie par nature des com­muns. Car par défi­ni­tion tout ce qui peut être sto­cké sous for­mat numé­rique peut être copié à l’in­fi­ni et donc uti­li­sé par tous. Que ce soit la musique, les livres, les logi­ciels, les films, les plans de cartes élec­tro­niques, les plans de pièces méca­niques, les plans de robots, les bandes des­si­nées, les des­sins, les pho­tos, les papiers scien­ti­fiques, les objets impri­mable en 3D, les plans des impri­mantes 3D, les séquences d’ADN, le code source de OGM, les molé­cules de médi­ca­ments, le jour­na­lisme… Tout cela fait à prio­ri par­ti des com­muns car cela peut à prio­ri ser­vir à tous, sans besoin de tra­vail supplémentaire.

    De l’autre coté les biens à usage limi­tés semblent avoir de moins en moins de poids. En effet on semble pou­voir les pro­duire de plus en plus faci­le­ment en grande abon­dance, à par­tir du moment ou l’on à les connais­sances pour cela. En fait de plus en plus ce qui a de la valeur n’est plus les tee-shirts, mais les plan des robots et de la ligne de pro­duc­tion qui est capable des les pro­duire en grande quan­ti­té sans peine. C’est d’au­tant plus vrai pour tout les pro­duits tech­no­lo­giques, qui sont coû­teux à conce­voir, et peu chère à répli­quer en masse. (Lorsque l’on achète un pro­duit à usage limi­té, on paye en fait en grand par­tie l’a­mor­tis­se­ment du coût de la concep­tion de celui-ci ou de ses moyens de pro­duc­tion, qui fait par­tie des communs).

    [b]La non-prise en compte de la des­truc­tion des communs.[/b]

    Étant don­né que notre sys­tème éco­no­mique est fait à son cœur pour ne prendre en compte que la valeur des bien à usage limi­tés. Il ne prend pas en compte la perte de valeur liée à la des­truc­tion des biens com­muns, en par­ti­cu­lier la des­truc­tion de notre environnement.

    Par exemple une acti­vi­té qui va pol­luer com­plè­te­ment un fleuve, mais va per­mettre de pro­duire des pro­duit à usage limi­tés que beau­coup de per­sonnes dési­rent, sera très ren­table, car la perte de valeur pour la socié­té lié à la pol­lu­tion n’est pas prise en compte dans la valeur éco­no­mique telle que défi­nie par notre sys­tème . Alors même que cette acti­vi­té, tout pris en compte dans la balance est bien plus nui­sible que pro­fi­table à la société.

    Alors pour reti­rer ce bug du sys­tème, encore une fois rajou­ter quelques petits patchs sup­plé­men­taires ne mange pas de pain(avec modé­ra­tion tout de même faut pas décon­ner): par exemple taxer les pollueurs.

    [b]De l’in­ver­sion de la valeur économique.[/b]

    Le fait de trai­ter les com­muns avec un sys­tème éco­no­mique qui est fait pour trai­ter les biens à usage limi­tés, a pour effet per­vers de pou­voir rendre cer­taines acti­vi­tés nui­sibles, très ren­tables. Ou bien de pous­ser les entre­prises à réduire dras­ti­que­ment la valeur de cer­tains de leur pro­duit pour la société.

    Par exemple, on ne peut pas pas­ser à coté du fait que dans l’é­co­no­mie numé­rique la grande majo­ri­té des acteurs essaient par une mul­ti­tude de moyens de res­treindre l’ac­cès à leur pro­duit, alors même que celui-ci serait bien plus utile à la socié­té s’il pou­vait être uti­li­sé par le plus grand monde, pour le plus grand nombre d’u­sage possible.

    Un cer­tain nombre d’en­tre­prise se retrouvent à s’en remettre à l’a­jout de fonc­tion­na­li­tés mal­veillantes et/ou nui­sible per­met­tant d’es­pion­ner de col­lec­ter, et de revendre les don­nées per­son­nelles de l’u­ti­li­sa­teurs, ou d’a­jou­ter de la publi­ci­té. Seul moyen de ren­ta­bi­li­ser leur logi­ciel, qui est un com­mun qui ne trouve donc pas une ren­ta­bi­li­té natu­relle dans notre sys­tème économique.

    On se retrouve à avoir des socié­tés dont le busi­ness est uni­que­ment les brevet,d’en ache­ter d’en vendre, mais éga­le­ment d’é­crire de faux bre­vets, tor­chons juri­diques incom­pré­hen­sibles qui ne cor­res­pondent à rien, sim­ple­ment dans l’es­poir de pou­voir attra­per et faire payer (et faire chier) un futur entrepreneur.

    On se retrouve à emper­cher l’a­gri­cul­ture natu­relle. A conce­voir inten­tion­nel­le­ment des graines modi­fiées pour ne pas pou­voir se repro­duire et être réuti­li­sés d’une année sur l’autre pour être plus ren­table. A avoir un cata­logue des semences auto­ri­sé pour être bien sur que le busi­ness de la pro­prié­té intel­lec­tuelle du vivant puis prospérer.

    On se retrouve à dépen­ser notre éner­gie pour réa­li­ser des fonc­tion­na­li­té d’ob­so­les­cence pro­gram­mée, il faut bien ren­ta­bi­li­ser la concep­tion de votre impri­mante, par des ventes répétées…

    [b]Les consé­quences sur le tra­vail sala­rié ou rentable.[/b]

    Je pense qu’il faut évi­ter, de dire, de pen­ser, ou d’u­ti­li­ser l’ex­pres­sion, que ceux qui ne réa­lisent pas de tra­vail sala­rié ou ren­table, vivent au cro­chet de la socié­té. Cela sup­pose que l’argent gagné est pro­por­tion­nel à la contri­bu­tion que l’on fait à la socié­té, et au fait que l’on soit plus ou moins utile. Hors c’est faux, on peut gagner beau­coup d’argent est être très nui­sible, autant que ne pas gagner d’argent du tout est être très utile. (Les exemples ne manquent pas). 

    Per­son­nel­le­ment, entre une per­sonne qui ne fait rien de sa jour­née par paresse et une per­sonne qui tra­vaille pour Mon­san­to, la NSA et ses col­la­bo­ra­teurs (Google, Micro­soft, Apple, &co), pour des mar­chants d’armes, ou qui spé­culent sur les famines. J’a­voue que je res­pecte infi­ni­ment plus le paresseux.

    [b]Quand l’ex­cep­tion devient la règle le sys­tème n’a plus aucun sens. Il faut en inven­ter un nouveau.[/b]

    Quand ce qui a le plus de valeur dans notre socié­té n’est plus les bien à usage limi­tés, mais les biens qui relèvent ou peuvent rele­ver des com­muns. Alors notre sys­tème éco­no­mique et sa défi­ni­tion de la valeur éco­no­mique n’a plus aucun sens.

    On réflé­chit sou­vent comme si notre sys­tème éco­no­mique était comme une lois de la phy­sique immuable, et indé­pen­dant de notre volon­té. Hors c’est faux, ce n’est que des règles écrites par des hommes, et qui peuvent être chan­gées par des hommes. Elle n’ont rien de natu­relles, et quand elle ne sont plus adap­tées il faut les changer.

    Il nous faut nou­veau sys­tème pour prendre en compte les com­muns ET les bien à usage limi­tés (tant que ceux-ci ont encore une valeur réelle). Lequel ? pour l’ins­tant je n’ai pas encore une réponse détaillé car, je n’y ai pas encore réflé­chit assez. Sachant que je viens d’a­voir cette révé­la­tion que la majo­ri­té du déca­lage entre la valeur réelle pour la socié­té, et la valeur éco­no­mique telle que défi­nie par notre sys­tème, vient de la non-prise en compte des com­muns, dans les règles de notre sys­tème. Mais je com­mence à avoir des pistes. J’y réflé­chi­rait et je vous redi­rai peut-être ça.

    N’hé­si­tez pas à me répondre si nous n’êtes pas d’accord ! 😉

    Hav’­Fun,
    Pierre.

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    • joss

      C’est le fon­de­ment du capi­ta­lisme, l’ap­pro­pria­tion des biens com­muns par le capi­tal, la confis­ca­tion par la pro­prié­té pri­vée . Et qui détient réel­le­ment le capi­tal ? Celui qui a le pou­voir abso­lu sur la mon­naie. Le pou­voir de la créer, de l’é­mettre, de la récu­pé­rer et de la détruire. Tout cela à leurs condi­tions. Des condi­tions qui pro­duisent l’en­det­te­ment crois­sant géné­ra­li­sé dans un monde où le bien com­mun est décrois­sant et pri­va­ti­sé. Que devien­dront les endet­tés ? Des esclaves ? Ils ne seront même plus pro­prié­taire de leur propre corps.
      Une fois le bien com­mun tota­le­ment pri­va­ti­sé dans la main d’un seul (j’exa­gère), il fera la pluie et le beau temps, car cela sera sa propriété.

      Concer­nant l’in­té­gra­tion de l’in­ci­dence sur l’en­vi­ron­ne­ment à la valeur éco­no­mique (ou l’in­ci­dence sur la san­té ou tout autre inci­dence), elle pour­rait être reprise sous forme de coef­fi­cient mul­ti­pli­ca­tif du prix. Au début, par esti­ma­tion et ensuite par cal­cul sur les consé­quences réelles obtenues.
      Il fau­drait aus­si avoir des indi­ca­teurs per­ti­nents de l’é­vo­lu­tion de notre éco­no­mie (autre que le PIB qui exprime la crois­sance mais vers quoi ?…vers la des­truc­tion de la planète ?).

      Réponse
    • Ana Sailland

      « Com­ment un sys­tème qui parait à prio­ri logique à la base, une sorte de géné­ra­li­sa­tion du troc, peut sem­bler don­ner de si mau­vais résul­tats maintenant ? »

      Parck

      Le troc ne doit pas être idéalisé.
      Le troc est le contraire de la soli­da­ri­té et de la générosité.
      Son per­fec­tion­ne­ment ne peut donc pas abou­tir à la solidarité.
      Il porte au contraire en lui les gênes de la compétition.

      Réponse
      • pparent

        Oui je suis d’ac­cord, le truc est dis­cu­table, porte en lui les gènes de la com­pé­ti­tion, et ne va pas à prio­ri dans le sens de la solidarité.

        Mais mal­gré cela le troc et ses déri­vés basés sur l’argent parait encore beau­coup plus sain, que le sys­tème actuel. Car il met en rela­tion la valeur pro­duit, et l’argent gagné, ou les biens reçu en échanges. Et donc si on pou­vait vivre dans un sys­tème déri­vé du troc ça serait déja pas mal (même si on peut faire beau­coup mieux).

        Alors que dans le sys­tème actuel il y a une décon­nexion totale entre la valeur effec­tive pro­duite pour la socié­té, et la valeur éco­no­mique (l’argent gagné). J’en veux pour preuve que des entre­prises peuvent être recon­nus par tout comme nui­sible et gagner des for­tunes (Mon­san­to par example).

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  8. pparent

    >C’est le fon­de­ment du capi­ta­lisme, l’appropriation des biens com­muns par >capi­tal,

    Je pré­cise juste une chose. Pour moi les moyens de pro­duc­tion en tant que machine phy­sique ne repré­sentent pas un com­mun au sens ou je l’ai employé dans le texte, mais un bien à usage limi­té, puis­qu’il ne peut ser­vir qu’à un nombre limi­té de personnes.

    Cela dit les plans et le savoir pour réa­li­ser la chaîne de pro­duc­tion fait par­ti du com­mun, car il peut pro­fi­ter à tous.

    Réponse
    • pparent

      Et je pense ce qu’il est impor­tant c’est de trou­ver un moyen que les gens ai la pos­si­bi­li­té d’être rému­né­rés, d’a­voir un inté­rêt éco­no­mique ou du moins de pou­voir vivre, de la pro­duc­tion de bien com­muns, tel quel que des logi­ciels libre, des livres de la musique, des plan d’in­ge­nie­rie, des molé­cules de médi­ca­ment, de graines, des papier scien­ti­fiques, sans devoir vendre des copies, et res­treindre l’u­sage. Et à mon avis il serait impor­tant que notre sys­tème éco­no­mique dis­suade (si ce n’est inter­dise), la ren­ta­bi­li­sa­tion de biens com­mun poten­tiels par des voies détour­née qui mène à la déna­tu­ra­tion du bien commun.

      (Comme par exemple c’est le cas du livre cité dans cet article, que l’on ne peut pas avoir accès en entier, pour de basses rai­sons éco­no­miques, et donc qui est moins utile à la socié­té qu’il ne pour­rait l’être, alors même qu’un sys­tème éco­no­mique est cen­sé favo­ri­ser la pro­duc­tion de valeur.)

      Réponse
  9. pparent

    D’ailleurs pour ima­gi­ner la tran­si­tion vers l’é­co­no­mie des com­muns, je vous pro­pose d’i­ma­gi­ner le cas extrême ou dans un futur hypo­thé­tique seul les com­muns auraient de la valeur : L’é­poque ou on aurait des répli­ca­teurs qui per­met­trait de repro­duire n’im­porte quel objet gra­tui­te­ment (y com­pris de la nour­ri­ture), à par­tir du moment ou on aurait le « code source » de l’objet.

    On ima­gine bien que dans ce cas le sys­tème éco­no­mique devrait être radi­ca­le­ment différent.

    Il faut ima­gi­ner que il y a 2000 ans, à peu près seul des bien à usage limi­té avaient de la valeur. Aujourd’­hui on a clai­re­ment enclen­chée une tran­si­tion rapide vers la situa­tion décrite plus haut.

    Réponse
    • joss

      Juste une remarque :
      Je pense que les biens com­muns doivent gar­der l’u­sage et la pro­prié­té com­mune. Les 2 carac­té­ris­tiques doivent res­ter sou­dées. Car actuel­le­ment, ce que le capi­tal est en train de faire, c’est de pri­va­ti­ser les biens com­muns (notam­ment pri­va­ti­ser le vivant, ex. Mon­sa­to qui devient pro­prié­taire des graines qui donnent vie à la nature). Dans un sys­tème capi­ta­liste, la nature n’est qu’un vul­gaire concur­rent (à prio­ri inof­fen­sif). La détruire peut aug­men­ter les pro­fits de certains.

      Réponse
      • pparent

        Bon­jour,

        >Je pense que les biens com­muns doivent gar­der l’usage et la pro­prié­té >com­mune.
        Le pro­blème est que les biens com­muns, ou les poten­tiels bien com­mun (tout ce qui peut être copié à l’in­fi­ni et/ou être utile à tous), sont sou­vent de l’i­ni­tia­tive pri­vée, et demande un tra­vail pour être réa­li­sé (glo­ba­le­ment c’est le cas de l’en­semble de la concep­tion de produit.)

        Donc il faut inclure ça dans la base des règles éco­no­mique de notre sys­tème, sans quoi on voit comme aujourd’­hui les entre­prise, même les petites et les pauvres, décom­mu­ni­ser, res­treindre l’ac­cès au bien com­mun qu’ils ont pro­duit, dans le but de pou­voir le ren­ta­bi­li­ser dans notre sys­tème éco­no­mique. Par exemple un logi­ciel libre ça se vend pas, ou presque, un logi­ciel pro­prié­taire oui, donc les entre­prise rendent leur logi­ciels pro­prié­taire quel-qu’en soit les aspects néfastes pour la société.

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        • joss

          D’où l’i­dée de Ber­nard Friot du salaire à vie (dans un cadre bien défini).
          Son livre : « l’en­jeu du salaire » per­met de sor­tir hors du cadre capitaliste.
          Impor­tant pour trou­ver des solu­tions alternatives.

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          • Ana Sailland

            Le salaire à vie comme le reve­nu incon­di­tion­nel sont la pre­mière étape de l’a­bo­li­tion du contractuel .….….….….….….….….….….…..

    • gilles

      L’époque où on aurait des répli­ca­teurs qui per­met­trait de repro­duire n’importe quel objet gra­tui­te­ment (y com­pris de la nour­ri­ture), à par­tir du moment où on aurait le « code source » de l’objet.

      Nous avons déjà le code source, la for­mule chi­mique de nom­breux nutri­ments, vita­mines, pro­téines et il est public pour la plu­part du temps, sauf avec les bre­vets scé­lé­rats qui nous tombent sur la gueule, mais ce n’est pas le point que veux abor­der. Avoir la for­mule d’une molé­cule, cela ne veut pas dire que tout est acquis, pour obte­nir la molé­cule en quan­ti­té uti­li­sable par l’être humain, il ne suf­fit pas de dire abra­ca­dra, il faut extraire, puri­fier, etc, bref travailler.

      Réponse
      • pparent

        Bon­jour,

        Quand je parle de répli­ca­teur c’est un concept abs­trait, je ne parle pas for­ce­ment de répli­ca­teur moléculaires. 

        Il y a déjà tout un tas de répli­ca­teurs dans des domaines bien par­ti­cu­lières qui sont appa­rus récem­ment : Impri­me­rie, pho­to­co­pieuse, ordi­na­teur et inter­net (per­met de répli­quer énor­mé­ment de choses), impri­mante 3D, les machines de pro­duc­tion de cartes élec­tro­nique (PCB) qui peuvent pro­duire n’im­porte-quelle carte à par­ti d’un simple d’un plan, pour ne citer que les plus connus.

        >pour obte­nir la molé­cule en quan­ti­té uti­li­sable par l’être humain, il ne >suf­fit pas de dire abra­ca­dra, il faut extraire, puri­fier, etc, bref travailler.
        Mais qui te dis que tout ça qui demande aujourd’­hui un tra­vail humain ne pour­ra pas être fait demain par des robots ?

        Pierre.

        Réponse
  10. BA

    Dans l’U­nion Euro­péenne, il n’y a pas que la Grèce.

    Neuf pays de l’U­nion Euro­péenne sont en faillite.

    La Grèce, l’Italie, le Por­tu­gal, la Bel­gique, l’Irlande, Chypre, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni sont en faillite.

    Chiffres Euro­stat publiés le mer­cre­di 22 juillet 2015 :

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 301,527 mil­liards d’euros, soit 168,8 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Ita­lie. Dette publique de 2184,492 mil­liards d’euros, soit 135,1 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Por­tu­gal. Dette publique de 225,924 mil­liards d’euros, soit 129,6 % du PIB.

    4- Bel­gique : dette publique de 447,843 mil­liards d’euros, soit 111 % du PIB.

    5- Irlande : dette publique de 203,624 mil­liards d’euros, soit 109,7 % du PIB.

    6- Chypre : dette publique de 18,700 mil­liards d’euros, soit 106,8 % du PIB.

    7- Espagne : dette publique de 1046,192 mil­liards d’euros, soit 98 % du PIB.

    8- France : dette publique de 2089,361 mil­liards d’euros, soit 97,5 % du PIB.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1600,020 mil­liards de livres ster­ling, soit 88,5 % du PIB.

    http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/6923267/2–22072015-AP-FR.pdf/864a048a-c5dd-4eed-a381-c79c8b24ef0b

    Réponse
    • nlescan

      Par­don BA mais aucun de ces pays n’est en faillite, ils sont sim­ple­ment enden­tés ce qui n’a rien à voir, c’est tout à fait nor­mal qu’un état soit endet­té puisque la dette c’est de la créa­tion moné­taire et qu’il faut bien irri­guer l’économie.

      Ce qui n’est pas nor­mal c’est que cette dette soit contrac­tée auprès d’ac­teurs pri­vés qui exigent un inté­rêt alors qu’il sont eux même finan­cés (qua­si) gra­tui­te­ment par la banque cen­trale (qui elle est bel et bien publique).

      Le pro­blème c’est l’ar­naque du ser­vice de la dette. Sans ça l’Eu­rope est plus riche qu’elle ne l’a jamais été et abso­lu­ment pas en faillite.

      Réponse
      • Ana Sailland

        Tout dépend ce qu’on appelle faillite.

        Si c’est l’é­tat d’une éco­no­mie dont toutes les res­sources finan­cières sont affec­tées au ser­vice de la dette, et au sein de laquelle tous les pro­jets col­lec­tifs sont finan­cés par l’emprunt ou par de l’argent emprun­té, alors la pla­nète est en faillite .……

        Il n’y a pas assez de mon­naie sur Terre pour rem­bour­ser l’en­semble des dettes.

        Le sys­tème est en faillite, par construc­tion, et ne doit sa sur­vie qu’à une fuite en avant dans la dette croissante.

        Ou bien pas ?

        Réponse
        • nlescan

          En fait d’une point de vue démo­cra­tique il il y a ‘faillite’ ou en tout cas confis­ca­tion de fait de la souveraineté.

          Mais au point de vue faillite éco­no­mique a pro­pre­ment par­ler non, il n’y a pas de faillite, ça tourne. Pour la plou­to­cra­tie bien sur, mais ça tourne, et très bien même, la situa­tion est flo­ris­sante pour eux et objec­ti­ve­ment la pro­duc­tion de valeurs n’a jamais été aus­si impor­tante même si elle est par­fai­te­ment asser­vie aux plus riches d’entre nous.

          Et pour ce qui est de la mon­naie s’il n’y en a effec­ti­ve­ment pas assez pour que les dettes soient rem­bour­sées (sur­tout que la mon­naie est de la dette : si tout est rem­bour­sé il n’y a tout sim­ple­ment plus de monnaie…paradoxal mais c’est bien comme ça que ça fonc­tionne) c’est en fait une volon­té, la mon­naie est du vent, un vent que les banques soufflent ou non selon leur bon vou­loir (et actuel­le­ment leur volon­té de la rendre rare afin d’é­vi­ter l’inflation)…La mon­naie est de singe (et encore), elle ne coûte rien a créer (à part de l’in­fla­tion), elle est pour ain­si dire virtuelle.

          N’im­porte quelle banque cen­trale pour­rait déci­der de prê­ter sans taux d’intérêt aux états de sa zone moné­taire ce qui leur per­met­trait de rem­pla­cer leur mau­vaise dette à inté­rêt par de la saine, et c’est même pas sur que ça se paie en infla­tion sir on reste rai­son­nable sur les mon­tants, en fait sans emprunts sup­plé­men­taires ça n’en crée­rait pas… Mais bien sur, afin que cha­cun puisse béné­fi­cier d’un tra­vail(?) il serait sou­hai­table que les états empruntent encore plus, sans inté­rêt, pour inves­tir la ou c’est néces­saire et qu’une cer­taine infla­tion soit tolérée…quitte a avoir une autre mon­naie plus rare et donc « immu­ni­sée » à l’in­fla­tion pour l’épargne.

          Tou­jours est-il que les dettes publiques sont nor­males, néces­saires même, que les éco­no­mies ne sont pas en faillite et que ce qui cloche ce sont les inté­rêts illé­gi­time que l’on nous force a payer d’une façon tout à fait scan­da­leuse et qui devrait, en démo­cra­tie, être illégale.

          Réponse
    • joss

      Quand on nous dit qu’un pays est TROP endet­té, cela veut dire (ou nous cache, selon dic­tion­naire nov­langue) que des BANQUES sont en réa­li­té en « FAILLITE » et qu’il faut les ren­flouer. Mais un état n’est jamais trop endet­té puisque la dette vient du simple fait que l’on crée de la mon­naie. Et puis, que doit-on dire alors du Japon qui a une dette de presque 250% du PIB !
      Dans le sys­tème éco­no­mique actuel, ce qui est impor­tant pour les états, c’est le taux d’in­té­rêt x sa dette, ce qui leur per­met de savoir quelle crois­sance le pays doit avoir pour rem­bour­ser les inté­rêts de sa dette.
      Par ex.
      la France avec dette=100% PIB et intérêt=1.25%, crois­sance doit être > 100% PIB x 1.25% = 1.25% PIB.
      le Japon avec dette=250% PIB et intérêt=0.5%, crois­sance PIB doit être > 1.25% aussi.
      Et le taux d’in­té­rêt est tou­jours supé­rieur au taux d’in­fla­tion du pays. Sinon ce qui est rem­bour­sé a moins de valeur que prévu.

      Réponse
      • joss

        C’est pour cela qu’il nous fau­drait (dans le sys­tème actuel) une poli­tique éco­no­mique de crois­sance, mais les banques ne veulent pas. Cela per­met­trait d’au moins rem­bour­ser les inté­rêts, car si il faut emprun­ter pour rem­bour­ser des inté­rêts, la dette suit une courbe expo­nen­tielle, voir la courbe de la GRECE !!!
        crois­sance mini­mum pour rem­bour­ser les inté­rêts pour la Grèce :
        180% x 2,5% = 4,5% !!! (2,5% est le taux d’in­té­rêt moyen)
        C’est inte­nable pour la Grèce.
        Alors comme la crois­sance n’est pas suf­fi­sante, on fait de la casse sociale et on pri­va­tise. Ils fini­ront bien par mettre la Grèce en faillite à la fin.

        Réponse
  11. claude saint-jarre

    Bon­jour. Sur l’A­mé­rique pro­fonde, je lirai. Mai je vous dis que Sey­mour Mel­man a aus­si beau­coup écrit sur le sujet, par exemple : Penta­gon Capi­ta­lism et a par­ti­cu­liè­re­ment tra­vaillé la ques­tion de la conver­sion de l’in­dus­trie mili­taire à des fins civiles.
    Par ailleurs, concer­nant le Grèce, je vous sug­gé­rais de faire pas­ser une réso­lu­tion dans vos com­munes. Je l’ai fait dans mon conseil muni­ci­pal, un jour­na­liste l’a rele­vé ici’ page 5 : http://​www​.myvir​tual​pa​per​.com/​d​o​c​/​h​e​b​d​o​_​l​a​-​s​e​i​g​n​e​u​r​i​e​/​s​g​_​1​5​0​7​2​2​/​2​0​1​5​0​7​1​7​0​5​/#4

    Réponse
    • Ronald

      Oui, c’est inté­res­sant (le lien vers l’ar­ticle a déjà été pos­té par dany dans le fil « Le secret des banques »). Mais il faut signa­ler le point impor­tant de l’af­faire. C’est que cette expé­rience démo­cra­tique (sous réserve que le récit soit conforme à la réa­li­té et ne soit pas amé­na­gé à des fins de pro­pa­gande) est réa­li­sée dans une région en pleine guerre civile. Le reproche clas­sique contre les ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques est la len­teur de déci­sion (le sys­tème le plus effi­cace en ce sens étant la monar­chie). En outre, on a consta­té que sou­vent les états de guerres amènent un dur­cis­se­ment et une concen­tra­tion des régimes. Aus­si, on peut pen­ser légi­ti­me­ment que des ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques ne sont pas adap­tées aux temps de guerre, et qu’il fau­drait alors pré­voir des pro­cé­dures pour pas­ser à une hié­rar­chie oli­gar­chique voire dic­ta­to­riale. Si l’ex­pé­rience kurde réus­sit, cela mon­tre­rait que l’on peut com­bi­ner régime démo­cra­tique et état de guerre.

      Pour com­plé­ter : Orwell se posait la même ques­tion et témoigne du même suc­cès des milices anar­chistes lors de la guerre d’Espagne :

      « On s’était effor­cé de réa­li­ser dans les milices une sorte d’ébauche, pou­vant pro­vi­soi­re­ment fonc­tion­ner, de socié­té sans classes. Bien sûr, ce n’était pas l’égalité par­faite, mais je n’avais encore rien vu qui en appro­chât autant, et que cela fût pos­sible en temps de guerre n’était pas le moins sur­pre­nant. Mais j’avoue que, tout d’abord, je fus hor­ri­fié de la façon dont allaient les choses sur le front. Com­ment diable une armée de ce genre pour­rait-elle gagner la guerre ? C’était ce que tout le monde disait alors, mais cette remarque, pour être juste, n’en était pas moins dérai­son­nable. Car, étant don­né les cir­cons­tances, il n’était pas pos­sible que les milices fussent sen­si­ble­ment meilleures qu’elles n’étaient. Une armée moderne, méca­ni­sée, ne sur­git pas de terre, et si le gou­ver­ne­ment avait atten­du d’avoir à sa dis­po­si­tion des troupes bien entraî­nées, Fran­co n’eût jamais ren­con­tré de résis­tance. Par la suite, il devint de mode de déni­grer les milices et de pré­tendre que les imper­fec­tions, qui étaient dues au manque d’entraînement et d’armes, étaient la consé­quence du sys­tème éga­li­taire. En fait, un contin­gent des milices nou­vel­le­ment mis sur pied était bien une bande indis­ci­pli­née, non pas parce que les offi­ciers appe­laient les simples sol­dats « cama­rades », mais parce que toute troupe non aguer­rie est tou­jours une bande indis­ci­pli­née. Dans la pra­tique la dis­ci­pline de type démo­cra­ti­co­ré­vo­lu­tion­naire est plus sûre qu’on ne pour­rait croire. Dans une armée pro­lé­ta­rienne, la dis­ci­pline est, par prin­cipe, obte­nue par consen­te­ment volon­taire. Elle est fon­dée sur le loya­lisme de classe, tan­dis que la dis­ci­pline d’une armée bour­geoise de conscrits est fon­dée, en der­nière ana­lyse, sur la crainte. (L’armée popu­laire qui rem­pla­ça les milices était à mi-che­min entre ces deux types.) Dans les milices on n’eût pas sup­por­té un seul ins­tant le rudoie­ment et les injures qui sont mon­naie cou­rante dans une armée ordi­naire. Les habi­tuelles puni­tions mili­taires demeu­raient en vigueur, mais on n’y recou­rait que dans le cas de fautes très graves. Quand un homme refu­sait d’obéir à un ordre, vous ne le punis­siez pas sur-le-champ ; vous fai­siez d’abord appel à lui au nom de la cama­ra­de­rie. Les gens cyniques, sans expé­rience du manie­ment des hommes, diront aus­si­tôt que ce n’est pas pos­sible que cela « marche » jamais ; mais, en fait, à la longue cela « marche ». Avec le temps la dis­ci­pline même des pires contin­gents de milices s’améliora à vue d’œil. En jan­vier la tâche de main­te­nir à la hau­teur une dou­zaine de recrues inaguer­ries faillit me don­ner des che­veux blancs. En mai, je fis pen­dant quelque temps fonc­tion de lieu­te­nant à la tête d’une tren­taine d’hommes, Anglais et Espa­gnols. Nous avions tous plu­sieurs mois de front et je n’ai jamais ren­con­tré la moindre dif­fi­cul­té à faire exé­cu­ter un ordre ou à trou­ver des volon­taires pour une mis­sion périlleuse. La dis­ci­pline « révo­lu­tion­naire » découle de la conscience poli­tique – du fait d’avoir com­pris pour­quoi il faut obéir aux ordres ; pour que cela se géné­ra­lise, il faut du temps, mais il en faut aus­si pour trans­for­mer un homme en auto­mate à force de lui faire faire l’exercice dans la cour de quar­tier. Les jour­na­listes qui se gaus­sèrent du sys­tème des milices ont le plus sou­vent oublié que les milices eurent à tenir le front pen­dant que l’armée popu­laire s’entraînait à l’arrière. Et c’est un hom­mage à rendre à la soli­di­té de la dis­ci­pline « révo­lu­tion­naire » que de consta­ter que les milices demeu­rèrent sur le champ de bataille. Car jusqu’en juin 1937 il n’y eut pour les y rete­nir que leur loya­lisme de classe. Il était pos­sible de fusiller des déser­teurs indi­vi­duels – il y en a eu par­fois de fusillés – mais si un mil­lier d’hommes eussent d’un com­mun accord déci­dé de quit­ter le front à la fois, il ne se trou­vait aucune force pour les en empê­cher. Une armée de conscrits dans les mêmes condi­tions – en l’absence d’une police mili­taire – eût fon­du. Les milices, elles, tinrent le front et Dieu sait pour­tant qu’elles rem­por­tèrent peu de vic­toires ; même les déser­tions indi­vi­duelles furent rares. En quatre ou cinq mois dans les milices du P.O.U.M. je n’ai enten­du par­ler que de quatre déser­teurs, et encore est-il à peu près cer­tain que deux d’entre eux étaient des espions qui s’étaient enrô­lés pour recueillir des infor­ma­tions. Au début, l’état évident de confu­sion, le manque géné­ral d’entraînement, le fait d’avoir sou­vent à dis­cu­ter cinq minutes avant d’obtenir l’exécution d’un ordre, me conster­naient et me met­taient en fureur. Ma façon de conce­voir les choses était celle de l’armée bri­tan­nique et, évi­dem­ment, les milices espa­gnoles dif­fé­raient extrê­me­ment de l’armée bri­tan­nique. Mais, à tenir compte des cir­cons­tances, elles se sont révé­lées des troupes meilleures qu’on n’était en droit d’attendre. » (G. Orwell, Hom­mage à la Cata­logne)

      Réponse
    • Elisabetha

      Etienne,

      je crains qu’­hé­las cet article soit de la pure pro­pa­gande, car en fai­sant des recherches le « kurde » qui en parle est un acti­viste rému­né­ré par Mr Georges Soros et ces ONG qui trans­forment la pla­nète en autant de « mai­dans san­glants » après avoir été média­ti­sé et ven­du comme un « rêve ».

      Quatre mil­lions de dépla­cés, 300 000 morts syriens, juste pour une his­toire de pipe­line de gaz ou de pétrole !

      Cet acti­viste est sur­tout dans des bureaux et le chaos qui règne dans ce pays depuis que l’occident(anglo-saxons Euro­péens dont Fabius) ont déci­der de « chan­ger le régime » de force en envoyant des fous de dieu dro­gués au cap­ta­gon et armés et for­més par les Amé­ri­cains et israe­liens, ont assas­si­nés tant de civils et mili­taires n’est pas prêt de se tarir …Un géno­cide est en cours.

      Pour preuve ce fameux pro­jet kurde de vie saine et libre est repris par son asso­cia­tion Open­de­mo­cra­cy. com : https://​www​.open​de​mo​cra​cy​.net/​a​r​a​b​-​a​w​a​k​e​n​i​n​g​/​e​v​a​n​g​e​l​o​s​-​a​r​e​t​a​i​o​s​/​r​o​j​a​v​a​-​r​e​v​o​l​u​t​i​on/

      Sachant qui est Mr Soros ami de Mac Cain, Oba­ma, der­rière la plu­part des révo­lu­tions de couleurs/coups d’é­tats dégui­sés, ce pro­jet sur papier gla­cé, ultra-média­ti­sé n’est que un énième coups de bluff pour aider à décou­per la Syrie en trois/quatre mor­ceaux : Kurde, Suu­nite, chiite, chré­tiens. la Syrie est le 6 pays pour le « régime change » selon Tony Car­tal­luc­ci : http://​land​des​troyer​.blog​spot​.fr/​2​0​1​5​/​0​7​/​p​r​o​p​a​g​a​n​d​a​-​w​a​v​e​-​p​o​r​t​e​n​d​s​-​i​n​v​a​s​i​o​n​-​o​f​.​h​tml

      .Comme l’ex-you­go­sla­vie, en son temps du sang, der­rière du beau papier gla­cé et colo­ré, coule, voir les don­neurs finan­ciers, de l’ONG et autres bailleurs de fonds : https://​www​.open​de​mo​cra​cy​.net/​a​b​o​u​t​/​s​u​p​p​o​r​t​ers.

      De grandes fon­da­tions connues, des grands noms des banques, et des hommes poli­tiques assas­sins, devront tôt ou tard payer pour ces crimes, ou au moins il faut les dénoncer .

      Réponse
  12. Piotr

    rf le livre de Peter Dale Scott :
    S’IL VOUS PLAIT, Etienne, je sais que c’est petit de répondre à qq1 qui « émet », sim­ple­ment en « émet­tant » ce qu’on a à dire (on est tous des émet­teurs et on ne reçoit/écoute plus rien sur les réseaux).
    Je jure de lire votre dos­sier (j’ai sto­cké le lien dans mon dos­sier word « PermaCultureHumaine »)

    Cepen­dant, vous ne m’a­vez pas répon­du si vous avez lu le monu­men­tal « Congo » de David Van Rey­brouck (qu’il ait fait un buzz à sa paru­tion n’est pas un cri­tère, ça m’é­tonne, même) , avec des méthodes de tra­vail que Dale Scott vous, Chom­sky ou Suzan George ne désa­voue­riez nullement.
    ‑L’a­vez vous lu aussi ?
    http://​www​.actes​-sud​.fr/​c​o​n​g​o​-​u​n​e​-​h​i​s​t​o​i​r​e​-​d​a​v​i​d​-​v​a​n​-​r​e​y​b​r​o​uck
    Encore d’autres assises à tous ces mer­veilleux tra­vaux que vous nous déli­vrez, y figurent…

    Depuis un cer­tain temps, le côté « libre pen­sée » des Qué­bé­cois et des Belges pro­duit des ana­lyses et des outils abso­lu­ment bluffants !

    « L’i­nat­ten­du nous sau­ve­ra » (Edgar Morin, après Sivens-LeTes­tet-Rémi­Fraisse, et avant le tra­gique démar­rage des inat­ten­dus 2015 : un ‘essai à trans­for­mer’ par nous ! 😉 )

    Vous pou­vez aus­si me deman­der expli­ci­te­ment de faire un dossier/pointage/commentaire … 😉 , mais j’ai une telle pile d ’ « urgent »… , faut vrai­ment m’encourager,
    -
    sin­cè­re­ment à tous,
    Elias, veilleur aux mains nues dans ce monde où les anor­maux insen­sé­ment riches ( ce qui ne s’ob­tient pas par la voie de l’é­cri­ture ! ou de la culture, … ) com­mandent de manière lon­gue­ment verrouillée/assurée

    Réponse
    • claude saint-jarre

      bon­jour. Que signi­fie  » bluffant » ?

      Réponse
  13. claude saint-jarre

    En réponse à l’É­tat pro­fond, voi­ci un court texte : 

    Com­prendre.
    Pour la ques­tion d’arrêter de consom­mer du pétrole, il faut com­prendre. La rai­son est au-delà du réchauf­fe­ment cli­ma­tique ou de la raré­fac­tion de la dis­po­ni­bi­li­té, du coût et même de la santé.
    Mais, il faut faire court, puisque l’espace d’un jour­nal est rare. Enfin, il faut être phy­si­cien, ce que je ne suis pas, alors, je suis peu cré­dible. Je m’essaie quand même avec l’aide de la pen­sée de Buck­mins­ter Fuller.
    L’Univers est éter­nel. C’est à l’aide de l’échange d’énergies, par le biais d’exportation et d’importation. Un soleil exporte, une pla­nète telle que la nôtre, importe, grâce à la pho­to­syn­thèse de la végé­ta­tion par laquelle la radia­tion solaire est trans­for­mée en molé­cules d’hydrocarbones qui deviennent du pétrole avec les mil­lé­naires. La pla­nète gros­sis­sant finit par deve­nir à son tour une étoile qui exporte l’énergie sous forme de radia­tions. L’Humain a pour rôle de contri­buer au main­tien de ce balan­cier natu­rel en ne consom­mant pas plus de pétrole qu’il faut. Le pétrole a été le lait mater­nel de notre indus­tria­li­sa­tion. C’est assez, pas­sons aux éner­gies viables quo­ti­dien­ne­ment pour assu­mer notre réelle voca­tion. Voi­là en résu­mé le mes­sage de Ful­ler. Tous les arte­facts et les plans sont là pour transitionner.
    Il y a une dif­fé­rence entre le coût natu­rel et le coût en argent du pétrole. Un dol­lar 24 sous le litre, c’est notre sys­tème de comp­ta­bi­li­té à nous. Selon le sys­tème de comp­ta­bi­li­té natu­rel, le pétrole coûte un mil­lion de dol­lars pour 3.8 litres en tra­vail de la nature ( pres­sion, temps) pour le faire. ( chiffres de 1981)
    Alors, un mil­lion de barils de pétrole par jour dans le pipe­line de l’île Gros­bois veut dire 24 mille 500 mil­liards de dol­lars par jour qu’on gaspille !
    Ful­ler disait qu’il était plus éco­no­mique de payer 400,000$ par jour à un tra­vailleur pour res­ter à la mai­son qu’à aller tra­vailler en brû­lant de un à trois gal­lons par jour pour se rendre au travail !
    Pensons‑y!!

    Réponse
    • Sam

      « Il était plus éco­no­mique de payer 400,000$ par jour à un tra­vailleur pour res­ter à la mai­son qu’à aller tra­vailler en brû­lant de un à trois gal­lons par jour pour se rendre au travail »… 

      Tra­duc­tion lit­té­rale : il est plus éco­no­mique… de ne pas tra­vailler. Eco­no­mique pour qui ? Cer­tai­ne­ment pas pour les humains, donc (en aucune manière), mais pour une nature « dont l’i­déal » serait de se débar­ras­ser des humains. Aucun sens (autre). Sinon, une valeur en mil­liards de dol­lars n’a jus­te­ment de sens qu’en termes de valeurs d’é­change, sinon d’u­sage, autre­ment dit pour les hommes. Aucu­ne­ment, faut-il le dire, pour la Nature, la Terre – qui se moquent bien que les hommes les sauvent (elles les enter­re­ront, du reste).

      Bref, conclu­sion : il faut sup­pri­mer l’é­co­no­mie, c.-à.-d. les acti­vi­tés humaines, c.-à.-d. les humains. Sug­gé­rons donc de com­men­cer par les jog­geurs, qui en se dépla­çant inuti­le­ment, en plus de me pol­luer la vue, émettent inuti­le­ment du CO2. On pas­se­ra ensuite aux vaches, puis à l’ensemble des rumi­nants, les seules émis­sions de méthanes dues à leurs rots dépas­sant de très loin, en soit-disant effet de serre, celles liées aux dépla­ce­ments des humains en voiture.

      « Enfin, il faut être phy­si­cien, ce que je ne suis pas, alors, je suis peu cré­dible. »

      Blague à part, ce genre d’ « ana­lyse », à part qu’elle s’ap­pa­rente, pour les conclu­sions à la messe tota­li­taire du Club de Rome et du GIEC, se paie le luxe de n’a­voir rigou­reu­se­ment aucun sens phy­sique. Par­don, ce serait affli­geant de consta­ter le suc­cès qu’elles ont, mais « on » a l’ha­bi­tude : idéo­lo­gie des races, des classes, du mar­ché, ont tou­jours séduit pré­ci­sé­ment les gens qui n’ont aucune édu­ca­tion scien­ti­fique, pour la bonne rai­son qu’elles paraissent leur en don­ner une qui s’ac­quière en deux heures de temps. Et c’est très exac­te­ment là que se trouve le gros du pro­blème. Cette caisse de réso­nance odieu­se­ment construite fait ensuite le sou­tien des char­la­tans qui, via de nou­velles aca­dé­mies paral­lèles, vont faire taire les scien­ti­fiques hon­nêtes. Au final, « ce qui savent se taisent… » Si tu n’es pas phy­si­cien, lis au moins Arendt (elle non plus ne l’é­tait pas). Et si tu veux lire un bon bou­quin de géo­lo­gie (pour grand public), pour mesu­rer un peu ce que sont les mer­veilles de la nature (et le délire cli­ma­tique ambiant), je te conseille en par­ti­cu­lier « Hea­ven & Earth », de Pli­mer (mal­heu­reu­se­ment pas tra­duit en fran­çais, que je sache – j’ai­me­rais tant avoir le temps de le faire).

      « La rai­son est au-delà du réchauf­fe­ment cli­ma­tique ou de la raré­fac­tion de la dis­po­ni­bi­li­té, du coût et même de la santé. »

      La rai­son se résume exac­te­ment et uni­que­ment à celle des res­sources éner­gé­tiques. Le reste est idéo­lo­gie, scien­ti­fi­que­ment insensé.

      « L’Univers est éter­nel. C’est à l’aide de l’échange d’énergies, par le biais d’exportation et d’importation. »

      Eter­nel, non mais pas­sons. Dyna­mique, oui. C’est à l’aide… que quoi ?

      « Un soleil exporte, une pla­nète […] importe [du rayon­ne­ment] ». Non. Le bilan radia­tif est nul, elle exporte autant qu’elle importe, sur le moyen terme. Un brin plus, même, vu que le noyau ter­restre est radioactif.

      « L’hu­main a pour rôle… » celui qu’il s’as­signe, point. Qu’on le veuille ou non ; la nature ne vote pas ; il n’y a que des humains qui puisse par­ler aux humains de ce que « veut » la nature. Le seul idéal que j’en tire, c’est un monde où les char­la­tans res­tent à leur place : en silence.

      « ce balan­cier natu­rel » : il n’y a aucun rap­port entre bilan de trans­ferts de cha­leur (dont rayon­ne­ment) et celui de la production/destrction des hydrocarbure.. 

      « en ne consom­mant pas plus de pétrole qu’il faut. » Qu’il faut pour qui, pour quoi ?

      La végé­ta­tion ter­restre a aug­men­té de 6% « à cause » des émis­sions anthro­piques de car­bone. C’est mal… La bio­di­ver­si­té est clai­re­ment plus grande dans un bon pota­ger que sur le même ter­rain que l’homme ne tou­che­rait pas. Enièmes exemple du fait que l’homme n’est pas un para­site mais une espèce qui, comme les autres, vit en inter­ac­tion avec « la nature ». Tant que tu ne sau­ras pas ce genre de choses (et… voir sur­tout la fin du mes­sage), nous res­te­rons esclaves du « facisme vert ».

      « pas­sons aux éner­gies viables quo­ti­dien­ne­ment pour assu­mer notre réelle voca­tion. […] Tous les arte­facts et les plans sont là pour transitionner. »

      La « voca­tion » indé­fi­nie mise à part (il nous appar­tient de la défi­nir, disais-je), ces alter­na­tives éner­gé­tiques demeurent presque tota­le­ment inac­ces­sibles en l’é­tat des choses. Mais raconte-nous donc un peu…

      Com­men­çons par nous démo­cra­ti­ser, puis évi­tons le gas­pillage (au regard des pos­si­bi­li­tés, non pas de je ne sais quel idéal impo­sé) – relo­ca­li­sons un max, bien sûr. Et démi­li­ta­ri­sons le contrôle de la recherche sur la fusion, et démar­chan­di­sons la recherche pour l’ex­traire de la logique mar­chande et, ce fai­sant, de celle de la peur et du spectacle.

      « il faut com­prendre […] Pensons‑y!! » Sur­tout pas. D’a­bord un constat digne de ce nom, ensuite on en cause. Ce mon­sieur Ful­ler raconte n’im­porte quoi, je vote pour un régime où l’on pour­rait pour­suivre ce genre de dan­ge­reux gou­roux devant un tri­bu­nal. En atten­dant, j’in­siste, sépa­rons la science et « l’É­tat » : si nous sommes gou­ver­nés par les experts, c’est pré­ci­sé­ment parce que ce der­niers sont des char­la­tans ; ce qui, en retour, balance des théo­ries com­plè­te­ment fausses au grand public qui, à son tour, fait la caisse de réso­nance sur laquelle repose le pou­voir des char­la­tans sur les scien­ti­fiques hon­nêtes. La véri­té scien­ti­fique ne fait pas vendre, pour la même rai­son qu’elle n’est pas à vendre. Pire : avec ça, elle ne marche pas au vote à main levé. Déso­lé. Tant que les gens se moque­ront de cela ou n’en auront pas conscience, le monde res­te­ra livré aux gou­rous et au busi­ness. Natu­rel­le­ment, une telle « éco­lo­gie pour les nuls » n’est rien d’autre qu’un ava­tar par­mi d’autres du tota­li­ta­risme de marché.

      Réponse
      • claude saint-jarre

        Lisez-vous l’an­glais ? Si oui, pro­cu­rez-vous Cri­ti­cal Path de Ful­ler et sinon, un moins bon mais valable, Manuel d’ins­truc­tion pour le vais­seau spa­tial terre. Peut-être que je n’ex­plique pas bien sa pen­sée. Les livres d’A­mo­ry Lovins, plus jeunes, sont les deuxièmes meilleurs pour comprendre.

        Réponse
        • claude saint-jarre

          Ayant lu un note du livre État pro­fond, où le titre anglais Deep State était employé, voi­ci le titre que je donne aujourd’­hui, qui satis­fait mieux : La vraie nature du sous-gou­ver­ne­ment état­su­nien ten­ta­cu­laire, illi­cite et dissimulé.
          Vous savez, il y a déjà eu des plans secrets de l’Oncle Sam d’en­va­hir le Qué­bec en chars d’as­sauts, en cas de séparation.

          http://​www​.laut​jour​nal​.info/​d​e​f​a​u​l​t​.​a​s​p​x​?​p​a​g​e​=​3​&​N​e​w​s​I​d​=​2​304

          Réponse
        • claude saint-jarre

          Cher ami, le ridi­cule ne tue pas, je me porte bien, l’i­nu­ti­li­té non plus. Dans le monde de Ful­ler ( décé­dé), tout le monde vit une vie de mil­liar­daire, démo­cra­ti­que­ment, paci­fi­que­ment, avec un sys­tème qui entre­tient la vie intègre, sans pétrole et sans nucléaire.
          Je vous sou­haite tout le bien que vous pen­sez de moi et vous retourne vous mau­vaises vibra­tions ! D’es­prit à esprit, pas de cer­veau à cerveau.

          Réponse
          • Sam

            « Dans le monde de Ful­ler ( décé­dé), tout le monde vit une vie de mil­liar­daire, démo­cra­ti­que­ment, paci­fi­que­ment, avec un sys­tème qui entre­tient la vie intègre, sans pétrole et sans nucléaire. »

            Cool.

            Et toi tu as besoin d’un gou­rou, je le crains. Je ne peux rien faire pour toi, je ne suis là que pour expli­quer la méca­nique de la secte…

          • claude saint-jarre

            Dans un rêve cette nuit, j’ai vu, écrit : retour­ner la terre. Je pense aux Bour­gui­gnon, ces gué­ris­seurs des sols. Je pense à la mai­trise en trac­tion ani­male à Cuba, qui sert à se pas­ser du pétrole en agriculture,mais peut-être n’é­tait-ce pas le sens de mon rêve ? Tiens, je vais me deman­der à mon gou­rou inté­rieur ce que signi­fiait ce rêve, lorsque je vais me cou­cher ce soir !

          • claude saint-jarre

            Y aurait-il une secte pro-pétrole et une secte anti-pétrole ? Mais le pétrole n’est qu’une par­tie du titre de l’É­tat pro­fond ; il y a la finance, que règle le Plan C, la guerre per­pé­tuelle que règle Sey­mour Melman,

          • claude saint-jarre

            Gou­rou, je te le demande, les Etat­sU­nis sont-ils un état de droit ?
            J’ai par­lé de gra­ti­tude. Qui sont les gou­rous ? 1) mon père, expert auto­pro­cla­mé de l’é­mer­veille­ment, 2) Rick Han­son, auteur de : le cer­veau de Boud­dha , bon­heur, amour et sagesse au temps des neu­ros­ciences et 3) Mar­tin Selig­man, la force de l’optimisme.
            Sam, c’est si bon un gou­rou ! Je vous en sou­haite deux !

        • Sam

          « Lisez-vous l’anglais ? » (En anglais, pas d’es­pace avant la double ponc­tua­tion, mais en fran­çais, si.) Je venais d’é­crire : « je te conseille en par­ti­cu­lier « Hea­ven & Earth », de Pli­mer (mal­heu­reu­se­ment pas tra­duit en fran­çais, que je sache – j’aimerais tant avoir le temps de le faire). » 

          Comme le reste de mon pro­pos devait être encore plus her­mé­tique – n’en fais pas une affaire per­son­nelle, je par­lais ni plus ni moins d’une méca­nique tota­li­taire qui caresse notre égo dans le sens du poil, à com­men­cer par notre envie de croire qu’on peut et qu’on doit tous avoir sur tout des idées (sur le sujet en ques­tion, j’ai 9 ans de lec­tures dis­si­dentes prises sur mes temps libres) –, je mobi­lise encore quelques ins­tants pour prendre un exemple que j’ai décou­vert hier.

          Dans la vidéo citée en lien, Peter Dale Scott déve­loppe assez rapi­de­ment une « théo­rie » sur­pre­nante : en court, les barons de la drogue adorent la guerre contre la drogue. Evi­dem­ment, si vous faites un son­dage auprès de gens qui ont écou­té ça, vous ris­quez de voir une petite dif­fé­rence avec le cas de ceux qui ne l’au­raient pas fait. Exemple par­mi tant d’autres d’une posi­tion de « bon sens » qui peut être exploi­tée à mer­veille. Deux indices, pour ceux qui n’au­raient pas le temps de l’é­cou­ter : 1) à par­tir du moment où ces barons sont intou­chables, la guerre contre la drogue ont essen­tiel­le­ment pour effet de faire mon­ter les prix ; 2) c’est en trou­vant des finan­ce­ments occultes qu’un pou­voir sup­po­sé public gagne son indé­pen­dance poli­tique (ain­si la CIA) – der­nière remarque en pas­sant : l’in­dé­pen­dance de la Fed se nour­rit d’elle-même (suf­fit que les gens ne posent jamais la ques­tion de savoir si elle est pri­vée, a for­tio­ri qui la détient).

          Réponse
      • claude saint-jarre

        Sam, Je me suis cou­ché( il est 08:42 du matin et je me relève avec une nou­velle idée : j’ai lu Cri­ti­cal Path 14 fois ! Pages 222–223, Ful­ler raconte com­ment le géo­logue spé­cia­li­sé en ques­tions pétro­lières Fran­çois de Cha­de­nèdes a cal­cu­lé le coût pour la nature de la pro­duc­tion d’un gal­lon de pétrole. C’é­tait, en 1981, un peu plus d’un mil­lion de dol­lars. C’est ce qui a fait dire à Ful­ler qu’un ordi­na­teur dirait qu’il est plus éco­no­mique du point de vue de la nature de payer 400,000$ à quel­qu’un qui prend d’un à trois gal­lons par jour de pétrole pour aller tra­vailler, pour res­ter à la mai­son… pour pen­ser, aller à la pêche, s’a­mu­ser, faire ce qu’il, elle aime.
        Trop simple ? Ce serait une belle aven­ture de lire le livre ensemble. Je me ferais aider du Buck­mins­ter Ful­ler Ins­ti­tute, de Medard Gabel au cas où je serais dans les cables, comme Rocky, pen­dant que la  » com­pre­hen­sive anti­ci­pa­to­ry desi­gn science stra­te­gy » conti­nue­rait le com­bat. Puis, si je perd, alors, je me rabats sur les tra­vaux de Rug­ge­ro San­tilli, qui a inven­té le magné­gas. C’est Jim­my Car­ter qui l’a enga­gé. San­tilli s’est mis à cri­ti­quer la théo­rie d’Ein­stein, pour pou­voir pro­duire des éner­gies  » vertes » et a été congé­dié d’Har­vard comme récom­pense. San­tilli dit qu’il a inven­té des nou­veaux nombres. La com­bus­tion du magné­gas entraîne comme déchet de l’oxy­gène dans l’at­mo­sphère. Oh la la.. quel char­la­tan ! Heu­reu­se­ment que l’U­ni­ver­si­té de Kat­man­dou l’a reçu avec res­pect, le reste du monde le rejette. San­tilli a réus­si, dit-il à neu­tra­li­ser les déchets radio­ac­tifs. Le lob­by de ce busi­ness le ridi­cu­lise. Et puis, si San­tilli ne résiste pas et s’é­croule, le monisme imma­nen­tiste autoé­go­cra­tique intus­su­cep­tif conti­nue­ra à s’ex­pri­mer en riant. Il est tou­te­fois mal­heu­reux que l’a­vion solaire Solar impulse, après avoir tra­ver­sé le Paci­fique, soit obli­gé de res­ter au sol quelques mois et de retar­der son tour du monde, pour régler quelques pro­blèmes tech­niques de sur­chauffe. Le psy­chiatre Pic­card, auteur de Chann­ger d’al­ti­tude, de qui ori­gine ce pro­jet, dit qu’a­vec les tech­no­lo­gies actuelles, on peut éco­no­mi­ser 50% de la consom­ma­tion de l’éner­gie mon­diale, créer 25% de nou­velles éner­gies viables, dans le confort, en créant des emplois et en tirant un béné­fice. C’est mieux pour vous ? J’aime bien!! Comme disait feu encore John Len­non, il n’y a que des solu­tions. Il est venu man­ger au res­tau­rant Seventh Inn à Bos­ton avec Yoki Ono, lorsque j’é­tais appren­ti cui­si­nier à Bos­ton dans le cadre d’un  » work-stu­dy » pro­gram diri­gé par un japonais,Hiroshi Haya­shi, qui a pré­fé­ré la cui­sine à la science de l’é­co­no­mie. C’est à Bos­ton qu’un ami libraire et cui­si­nier m’a don­né une copie du livre de Ful­ler, Uto­pia or Obli­vion. Ful­ler avait alors réus­si a‘échapper au Grand Tri­bu­nal du Juge­ment Der­nier et s’est enfui à Sher­brooke, Qué­bec, apprendre l’in­gé­né­rie dans un mou­lin à coton aant de s’en­ga­ger dans la marine où il a com­men­cé à com­prendre la stra­té­gie des Grands Pirates. à voir les bulles dans l’eau et infé­rer la théo­rie des domes géo­dé­siques et à sen­tir que le vent est puis­sant, par­tout et gra­tuit et qu’il a inven­té plus tard le réseau mon­dial de trans­port d’élec­tri­ci­té grâce à sa  » dymaxion map », réseau qui serait à l’a­van­tage de tous et au désa­van­tage d’au­cun. À pro­pos, le  » world game » qu’il a inven­té, jume­lé au  » géo­scope », contraire à  » war game », pour­rait peut-être trou­ver que vous avez rai­son et aban­don­ne­rait le scé­na­rio  » com­prendre » que j’ai com­mu­ni­qué et essaie­rait le vôtre pour le simu­ler et consta­ter si oui ou non, il serait à l’a­van­tage de tous et au désa­van­tage d’aucun.

        Réponse
        • Sam

          Claude,

          c’est Ian Pli­mer (Hea­ven and Earth).

          Réponse
      • claude saint-jarre

        Sam,
        Les conclu­sions de Ful­ler ne s’ap­pa­rentent pas à celles du Club de Rome.
        Toi, tu ferais com­ment pour faire com­prendre qu’il est pré­fé­rable d’a­ban­don­ner la consom­ma­tion du pétrole ?

        Et puis, qu’est-ce qu’un gou­rou pour toi et pour­rais-tu me démon­trer pour­quoi tu me dis que j’ai besoin d’un ?

        Réponse
        • Sam

          Claude,

          je ne peux pas (on ne peut pas) débattre sur la base d’un « réci­tal » de nom­breux noms propres et noms de livres, il faut reprendre soi-même les argu­ments et les déve­lop­per. Bref, bien trop d’ « argu­ments d’au­to­ri­té », et en tous cas rien de bien clair sur lequel répondre. Cela dit, je n’ai rien non plus contre ta joie de culti­ver la joie, mais le rabat-joie que je suis vient ici cau­ser de consti­tu­tion (la mon­naie, l’or­ga­ni­sa­tion tota­li­taire, toutes ces salo­pe­ries qui, joyeux ou pas, nous gouvernent). 

          « Toi, tu ferais com­ment pour faire com­prendre qu’il est pré­fé­rable d’abandonner la consom­ma­tion du pétrole ? » 

          Ce n’est déjà pas mon avis. En tous cas pas dit ain­si. Sinon, je com­men­ce­rais par prendre la pre­mière pré­cau­tion qui s’im­pose à l’é­vi­dence, dans un monde qui ne vit pas sur le papier : ne pas deman­der la lune. En l’occurrence : 

          1) fixer un terme. Il est évident qu’on ne va pas le faire en quelques années. Il s’a­git aus­si de recon­naître que la ques­tion n’est pas urgente à ce point. Nous avons un encore un paquet de décen­nies pour trou­ver une solu­tion, des alter­na­tives, et bien sûr pour reprendre le tout par le bon bout (démo­cra­tique). La pre­mière des urgences est jus­te­ment de sor­tir de l’é­tat d’ur­gence, ce qui implique aus­si d’ar­rê­ter de se faire peur inutilement ;

          2) esquis­ser au moins une voie vers ce terme (bref, tout reste à faire) ;

          3) avoir en tête (et d’a­bord, apprendre) qu’un humain d’il y a 15 000 ans avait un espace vital de l’ordre de 100 fois plus grand qu’au pré­sent, autre­ment dit ten­dance à détruire les espèces (en lan­gage cou­rant, certes en bonne part dévoyé) énor­mé­ment plus que nous. Et qu’en gros, la dif­fé­rence vient pré­ci­sé­ment de notre tech­no­lo­gie, laquelle est esclave de l’éner­gie. A part ça, contrai­re­ment au Club de Rome, je n’ai pas pour idéal d’é­ra­di­quer 95% de l’es­pèce humaine.

          4) Ne pas racon­ter n’im­porte quoi avec les alter­na­tives éner­gé­tiques dis­po­nibles dès à pré­sent ou pour très bien­tôt. J’ai don­né. Si tu as des miracles à pré­sen­ter en la matière, c’est que tu es capable de le démon­trer ; je ne vais pas te tirer les vers du nez. 

          Etc.

          Réponse
      • claude saint-jarre

        Sam,
        Je ne tiens pas plus qu’il faut à Ful­ler. Il est un sur huit mil­liards ou des pous­sières qui pro­posent d’a­ban­don­ner l’u­ti­li­sa­tion du pétrole. La secte dépen­dante de sa consom­ma­tion est infi­ni­ment plus grande que la secte qui réflé­chit à sa réduc­tion, disons.
        Mais, pour­quoi ne focu­se­rions-nous pas sur la lec­ture de L’É­tat pro­fond ? JE suis ren­du à la page 100…

        Réponse
        • Sam

          Je ne peux pas reprendre à chaque fois des dizaines de pages d’ex­pli­ca­tion sur la méca­nique tota­li­taire (c’est en ce sens que je parle de secte, parce qu les deux ont le même mode, à la dif­fé­rence près que l’ob­jec­tif ultime du mou­ve­ment tota­li­taire est affi­ché au grand jour…), mais il y a déjà un élé­ment qui ne colle pas du tout dans ton exemple : la pre­mière règle dans la méthode du gou­rou, c’est d’in­ven­ter un faux pro­blème (ou de le reprendre) pour four­guer de fausses solu­tions (le top du top, c’est quand les secondes entre­tiennent les pre­miers). Sans vou­loir cas­ser l’am­biance, l’emploi du pétrole dans notre socié­té n’est pas fran­che­ment à clas­ser dans ce registre… : c’est une ques­tion affreu­se­ment plus terre-à-terre (le « dérè­gle­ment cli­ma­tique », par exemple, si).

          Réponse
          • Norton

            « En 1831, Alexis de Toc­que­ville débarque en Amé­rique. Il observe, il parle, il s’in­forme. Dans son esprit se forme le sché­ma de sa magis­trale étude sur la démo­cra­tie amé­ri­caine. En atten­dant, il note ses pre­mières obser­va­tions, du pris sur le vif. Voi­ci ce qu’il écrit, dans une lettre du 1er juin 1831 : “Les hommes qui vivent sous ses lois [de la socié­té amé­ri­caine] sont encore anglais, fran­çais, alle­mands, hol­lan­dais. Ils n’ont ni reli­gion, ni mœurs, ni idées com­munes ; jus­qu’à pré­sent on ne peut dire qu’il y ait un carac­tère amé­ri­cain à moins que ce soit celui de n’en point avoir. Il n’existe point ici de sou­ve­nirs com­muns, d’at­ta­che­ments natio­naux. Quel peut être le seul lien qui unisse les dif­fé­rentes par­ties de ce vaste corps ? L’intérêt.”» Voi­ci ces hommes et ces femmes atta­chés par le seul inté­rêt : quelle socié­té, quelle répu­blique peuvent-ils for­mer ? Toc­que­ville, à nou­veau (lettre du 29 mai 1831) : “Le prin­cipe des répu­bliques anciennes était le sacri­fice de l’in­té­rêt par­ti­cu­lier au bien géné­ral, dans ce sens, on peut dire qu’elles étaient ver­tueuses. Le prin­cipe de celle-ci me paraît de faire ren­trer l’in­té­rêt par­ti­cu­lier dans l’in­té­rêt géné­ral. Une sorte d’é­goïsme raf­fi­né et intelligent… »»

            http://​www​.dede​fen​sa​.org/​a​r​t​i​c​l​e​-​t​r​u​m​p​_​e​t​_​l​a​_​c​r​i​s​e​_​d​_​i​d​e​n​t​i​t​_​d​e​s​_​a​m​_​r​i​c​a​i​n​s​_​2​4​_​0​7​_​2​0​1​5​.​h​tml

    • joss

      « Il était plus éco­no­mique de payer 400,000$ par jour à un tra­vailleur pour res­ter à la mai­son qu’à aller tra­vailler en brû­lant de un à trois gal­lons par jour pour se rendre au travail »
      Atten­tion, c’est déjà le cas de nos jours, mais tout le monde ne peut se le per­mettre. Pen­sez à l’é­lite financière.

      Réponse
      • claude saint-jarre

        Jus­te­ment, tout le monde pour­rait se le per­mettre!, si nous nous ajus­tions au sys­tème de comp­ta­bi­li­té cos­mique au lieu de notre sys­tème de comp­ta­bi­li­té basé su l’argent.
        Mais les gens qui le font pré­sen­te­ment ne le font pas dans le res­pect de l’é­co­lo­gie ni pacifiquement.

        Réponse
        • joss

          Tout est relatif.
          Le prix du pain serait à 100,000$.

          Réponse
  14. claude saint-jarre

    Bonne nou­velle pour moi, je me suis pro­cu­ré le livre L’É­tat pro­fond américain.
    Je com­mente tout de suite un peu : dans : ce qu’on peut faire, il est trop impré­cis, mais peut-être est-ce mieux, car si nous ne le savons pas, l’É­tat pro­fond ne le sau­ra pas non plus ! 2) si l’É­tat est secret, com­ment l’au­teur a‑t-il su?3) Grae­ber, lors­qu’il décrit Occu­py, semble plus enthou­siaste que mon­sieur Scott car Grae­ber a vu l’ex­pé­ri­men­ta­tion de la démo­cra­tie directe,alors que mon­sieur Scott ne l’a pas rele­vée. À la page 300, je n’ai pas com­pris pour­quoi l’é­tat de qua­si guerre est pré­fé­rable pour les Palis­ti­niens et les Israé­liens à un état de paix. À la page 304 il est beau­coup trop impré­cis sur le milion ou deux de paci­fistes qui pour­raient triom­pher du l’É­tat pro­fond. Mais je n’en suis qu’au début de la lec­ture. ( intro­duc­tion et conclusion!)

    Réponse
  15. dany

    Dans une pre­mière par­tie dont le titre était : Le but à atteindre, Pierre Cot déclarait :
    « L’expérience du pas­sé démontre que la démo­cra­tie fran­çaise ne peut s’accommoder du régime pré­si­den­tiel. L’histoire, le rai­son­ne­ment et le sen­ti­ment popu­laire sont ici d’accord. L’idée même du Gou­ver­ne­ment pré­si­den­tiel est liée dans notre pays à celle du pou­voir per­son­nel. En fait, le régime pré­si­den­tiel fut tou­jours chez nous, ou bien une forme lar­vée de la dic­ta­ture, ou bien le four­rier de la dic­ta­ture, ou bien l’espoir de la dic­ta­ture. Au cours des quatre-vingts der­nières années, les adver­saires de la Répu­blique et eux seuls ont recom­man­dé ce régime. » (Docu­ments de l’Assemblée natio­nale consti­tuante, page 847)

    Déve­lop­pant les « condi­tions nou­velles de la vie fran­çaise », Pierre Cot sou­li­gnait une pre­mière exigence :
    « Assu­rer l’établissement et la durée d’un pou­voir fort et démo­cra­tique. Ce pou­voir réa­li­se­ra, enfin, ce qu’Abraham Lin­coln appe­lait : « le gou­ver­ne­ment du peuple, pour le peuple et par le peuple ». Fonc­tion­nant sous le contrôle des élus du peuple, il assu­re­ra la tra­duc­tion de la volon­té du peuple dans la réa­li­té gou­ver­ne­men­tale. » (page 848)

    Ensuite, affirme Pierre Cot :
    « La pre­mière tâche de ce pou­voir fort et démo­cra­tique sera, chez nous comme dans toute l’Europe, de tra­vailler à la dés­in­toxi­ca­tion des mœurs et des ins­ti­tu­tions, et de détruire les germes que le fas­cisme a lais­sés dans notre orga­nisme. » (page 848)

    http://​www​.ago​ra​vox​.fr/​t​r​i​b​u​n​e​-​l​i​b​r​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​p​a​r​-​d​e​l​a​-​l​a​-​m​o​r​t​-​j​e​a​n​-​m​o​u​l​i​n​-​p​a​r​l​e​-​1​7​0​063

    Réponse
  16. etienne

    Ne vous croyez pas à l’abri,
    ça vient rapi­de­ment chez nous,
    car nous sommes tous comme abrutis
    et notre confort nous rend tout mous :

    USA, Caro­line du Nord. Les camps de concen­tra­tion Fema pour les sans domi­cile fixe

    http://​reseauin​ter​na​tio​nal​.net/​u​s​a​-​c​a​r​o​l​i​n​e​-​d​u​-​n​o​r​d​-​l​e​s​-​c​a​m​p​s​-​d​e​-​c​o​n​c​e​n​t​r​a​t​i​o​n​-​f​e​m​a​-​p​o​u​r​-​l​e​s​-​s​a​n​s​-​d​o​m​i​c​i​l​e​-​f​i​xe/

    Mon com­men­taire :
    Le futur de l’UE, c’est le pré­sent US (parce qu’on rou­pille ou parce qu’on se laisse poli­ti­que­ment diviser/déchirer sur des leurres) : voi­là ce que les ultra-riches nous pré­parent à la place de la sécu (tout en fai­sant trai­ter de « fachos conspis » les résis­tants et lan­ceurs d’a­lertes) : des camps de concen­tra­tion en zones de non droit. 

    Ça me fait pen­ser à « l’Hô­pi­tal géné­ral » de l’An­cien régime, où les « robins » (ces riches mar­chands qui avaient ache­té un titre de noblesse, noblesse « de robe », pour for­mer des « Par­le­ments » et conspi­rer pour prendre le pou­voir) enfer­maient et exploi­taient au der­nier degré les vaga­bonds (et vaga­bondes) cap­tu­rés dans la rue (hommes, femmes, enfants…) sans pro­cès ni défense ni recours ni le moindre espoir bien sûr.

    Réponse
    • Elisabetha

      Cher Etienne,

      Atten­tion cette image vient de la guerre en ex-You­go­sla­vie, bien que peut-etre éven­tuel­le­ment les camps FEMA, puissent hélas ser­vir de camps de réten­tion, ici c’est un fake ou faux, pour ne pas décré­di­bi­li­ser votre site, il serait pré­fé­rable de corriger.

      . Il s’a­git bien du camp Omars­ka de triste mémoire…

      http://www.e‑novine.com/stav/43912-Omarska-pakao-ljude.html

      .Bien à vous Etienne..

      Réponse
      • etienne

        OK, mer­ci Elisabetha.
        J’ai reti­ré l’image.

        Réponse
  17. claude saint-jarre

    Sam, ah non, j’ai encore oublié un détail ; comme disait le père de la téo­rie de l’é­mo­ti­vo-ration­nel, Ellis, je suis faillible et impar­fait… Ber­trand Pic­card, dit dans Chan­ger d’al­ti­tude, que pour le symp­tome de la dépen­dance aux éner­gies fos­siles, il y a le trai­te­ment des  » Clean­tech » ( les tech­no­lo­gies propres, en qué­bé­cois), page 282.
    J’en­tends pré­sen­te­ment les oiseaux, j’ai de la gra­ti­tude et je me rap­pelle qu’il faut pro­té­ger la joie ! Salut ! Porte-toi bien sinon lâche ‑toi… comme disait mon père!:)

    Réponse
  18. SERGE trottier

    CLAUDE ET SAM. ok c’est de bonne guerre. Mais je constate depuis ma nais­sance que l’in­tel­li­gence col­lec­tive n’est pas au ren­dez-vous et le pire est à venir. L’homme a créé un dieu pour le contrô­ler. L’homme a pen­sé à faire un maître avec ses esclaves. L’homme n’é­tant pas intel­li­gent il donne le pou­voir à son bour­reau, il semble s’y plaire. L’homme enseigne la guerre, une école à tuer dans tous les pays du monde, c’est le plus grand signe d’in­tel­li­gence faire les guerres avec les injus­tices, les famines la bar­ba­rie. Si tu es intel­li­gent, homme pour­quoi ne penses-tu à faire une école de paix. SAM tu as le droit de rire de moi, Mal­heu­reu­se­ment sur cette pla­nète-terre qui est l’en­fer d’une autre, le mot lucide n’est pas ensei­gné sur­tout il faut le caché. SAM si tu es lucide l’on ne se divi­se­rait pas pour régner, ce qui fait l’af­faire de l’é­lite. Depuis le début des temps, l’a­ni­mal-homme a tou­jours tuer le mes­sa­ger, est-ce un grand signe d’in­tel­li­gence. Accep­ter de vivre sous la dic­ta­ture est-ce une grande intel­li­gence col­lec­tive. La des­su forces toi à trou­ver des solu­tions d’ex­tinc­tion d’un para­dis que l’on pour­rait avoir. l’a­ni­mal-homme n’est que lar­bin et esclave. Sans ran­cune. salu­ta­tion de qua­li­té. serge1trottier@gmail.com

    Réponse
  19. claude saint-jarre

    État pro­fond : impos­sible d’at­tendre rai­son­na­ble­ment la fin du livre pour com­men­ter ! Déce­vant, page 87, et com­bien éton­nant!, que les États-Unis soient pré­sen­te­ment sans Consti­tu­tion.. ce qui veut dire que le monde au com­plet n’en a pas.
    Vers pages 114 : les drogues. Que c’est triste. C’est la récu­pé­ra­tion du monde du Peace and Love des hip­pies, Thi­mo­ty Lea­ry com­pris, par la mafia inter­na­tio­nale. Mais c’est plus pro­fond. Pour­quoi tant de clients-clientes pour la drogue ? Parce que les gens ne sont pas bien avec eux-elles mêmes. Pou­rant, il est si facile de s’ai­mer pro­fon­dé­ment, d’être bien avec soi, de prendre soin de soi cor­rec­te­ment, d’être son meilleur ami, de s’en­fon­cer en soi pour ne pas se fuir dans la drogue. Ici les ensei­gne­ments d’É­pi­cure devraient , du moins, un peu, por­ter fruits. Eh oui, à sur­veiller, la secte des phi­lo­sophes ! Cher moi!!!

    Réponse
  20. claude saint-jarre

    État pro­fond : la cor­rup­tion sexuelle, la pros­ti­tu­tion. La sexua­li­té libre à dis­cu­ter, confor­mé­ment aux ensei­gne­ments de Wil­hem Reich, de Fourier.
    Sexua­li­té libre= fin de la pros­ti­tu­tion, fin de la cor­rup­tion sexuelle.:)

    Réponse
  21. claude saint-jarre

    Sam!! Oublions le 400,000$ pour res­ter à la mai­son au lieu d’al­ler tra­vailler en consom­mant du pétrole… tout sim­ple­ment, je m’abs­tiens de consom­mer 3.78 litres de pétrole une fois de temps en temps et je contri­bue ce fai­sant à une dimi­nu­tion de vente d’armes. Voir page 138, État profond…

    Réponse
  22. cobra35291

    Com­ment neu­tra­li­sé le capi­ta­lisme en 3 mesures :

    1‑mettre en place un jubi­lé moderne

    La mise en place du jubi­lé est très simple : on imprime 175€(ou dans une autre mon­naie, vu que la mise en place de cette poli­tique néces­si­te­ra une sor­tie de l’€), et on oblige les per­sonnes endet­té à uti­li­ser cet argent pour rem­bour­ser leurs dettes(comme ça les dettes se retrouve sup­pri­mé). Comme les per­sonnes qui ne sont pas endet­ter consom­me­ront plus, il y aura de l’in­fla­tion, ce qui fera bais­ser la valeur des dettes.

    Une telle mesure a un double inté­rêt : ‑elle empêche le sur-endet­te­ment qui fait de cer­tain des esclaves.
    ‑elle empêche les crises finan­cière, qui sont dût à un endet­te­ment pri­vé trop important.

    Cette pro­po­si­tion per­met de conti­nuer a vivre dans un sys­tème capi­ta­liste, mais sans le ser­vage par la dette, qui autre­ment sera inévitable.

    2‑créer un reve­nu et un patri­moine maximum

    Bien sur ce reve­nu et ce patri­moine peuvent être impor­tant, l’ob­jec­tif n’est pas de lut­ter contre les inéga­li­tés mais de créé une limite dans un sys­tème qui n’en connait pas.

    En effet, le capi­ta­lisme avec la mon­naie, per­met d’ac­cu­mu­ler sans qu’ils n’y aient de rap­ports avec le réel… Une telle mesure per­met donc de créer une fin à l’ac­cu­mu­la­tion et for­ce­ra les plus riche à se concen­tré sur la qua­li­té et non plus sur des quan­ti­tés infinies.

    3‑créé un reve­nu et un panier de base

    Le panier de base contien­dra des biens et des ser­vices aus­si varier que la san­té, le loge­ment, les aides contre la dépendance.(la liste n’est pas exhaustive)

    Ain­si l’in­di­vi­du pos­sé­de­ra un niveau de vie mini­male, dès lors la par­ti­ci­pa­tion à la vie éco­no­mique devien­dra un choix.

    Com­bi­né à la pro­po­si­tion 2, cela per­met de contrô­ler les inégalités.

    Réponse
  23. claude saint-jarre

    État pro­fond : Mon état pro­fond per­son­nel en ce moment en est un d’é­ner­ve­ment à lire d’in­croyables détails sor­dides de cette his­toire. J’ai à côté de moi un livre du phi­lo­sophe, un Jour­nal du démiurge de 1200 pages qui me rap­pelle l’im­por­tance de lais­ser être l’homme des délices. Puis, je revient à la mémoire cette idée de Rum­sfield du Juge­ment der­nier, pour le main­tien du Gou­ver­ne­ment en cas de guerre nucléaire, par lequel ils sus­pendent la Consti­tu­tion. Une évi­dence : le Juge­ment der­nier. Que c’est chré­tien, de ce chris­tia­nisme malade en pro­fon­deur, celui que pour­fen­dait Neitzsche et bien d’autres. La reli­gion est dans le code géné­tique des gou­ver­ne­ments alors que la vraie reli­gion est la reliance à l’har­mo­nie inté­rieure per­son­nelle. Bon, je vais prendre une longue marche ! ( comme Thoreau!)

    Réponse
  24. claude saint-jarre

    D’ac­cord, je vais mar­cher, mais pas sans le livre de mon­sieur Scott, pas sans fiches et crayon. Et pas sans sou­ve­nirs de Michel Bau­wens dont Étienne a déjà par­lé ici ( livre Sau­ver le monde vers un monde post-capi­ta­liste par le peer-to–peer) et le lien sur le bien com­mun : remix the com­mons : http://​www​.remix​the​com​mons​.org/ sinon, je sombre dans une pro­fonde dépression!!!:)

    Réponse
  25. claude saint-jarre

    État pro­fond : Disons que j’ai à peu près ter­mi­né ; j’ai sau­té quelques pages et quelques para­graphes sur les­quels je revien­drai. Quelques  » détails » qui ont atti­ré l’attention :
    Juge­ment der­nier : juger c’est sta­tuer sur l’être. Quelle pau­vre­té onto­lo­gique de la part des arti­sans du juge­ment der­nier ; que d’en­nui en sa propre pré­sence ! Que ces mes­sieurs aillent se repo­ser dans leur cour en lisant un bon livre et siro­tant un verre de scotch et nous foutent la paix !
    Opa­ci­té : page 139 : …  » Il existe un n » trou noir » au coeur de ce pla­fond invi­sible dans lequel les inté­rêts occultes des gou­ver­ne­ments, des banques gérant des pétro­dol­lars, des agences de ren­sei­gne­ments et des mul­ti­na­tio­nales pétro­lières sont entre­mê­lés dans une opa­ci­té impénétrable. »
    Cela est du maté­ria­lisme crasse à gué­rir en s’in­for­mant sur la phi­lo­so­phie de l’im­ma­té­ria­lisme, com­men­cée par Berkeley.
    page 140 :  » Les pétro­dol­lars des Émi­rats leur per­mettent de contrer toute ten­dance vers la démo­cra­ti­sa­tion du Moyen-Orient. » À noter, Sam ! Pour une meilleure démo­cra­tie, pour une écri­ture citoyenne de la Consti­tu­tion, dimi­nuer les pétro­dol­lars… ( = Fuller!!)
    Page 155 : … .« étaient très enthou­sias­més par les accords et liai­son et les oppor­tu­ni­tés qui en décou­laient.  » ENTHOUSIASMÉS : rem­pli de dieu… quel rachi­tisme sur le plan de l’être ! Quelle pau­vre­té intel­lec­tuelle sur la plan de la concep­tion du bon­heur ‚de ces gens a‘qui nous lais­sons les rennes du pou­voir… Le phi­lo­sophe Moreau dans Clar­tés de la Psyche Univers,dit :  » Nous n’a­vons jus­qu’i­ci que médi­té sur nos misères et nous n’a­vons accor­dé à notre joie que des bribes de réflexion. » C’est ce qui arrive à ces gens qui orgasment sur la dis­si­mu­la­tion du 11 sep­tembre. Ils feraient mieux de se créer un Cogi­to du bon­heur, c’est-à-dire de se pen­ser heu­reux ici et main­te­nant et de res­ter tranquilles.
    PS. Lors de ma petite marche, j’ai cueilli mon cour­rier. Il y avait une publi­ci­té s’in­ti­tu­lant : LA MEILLEURE FAÇON DE VOYAGER CET ÉTÉ. avec une jolie pho­to d’un gros camion qui tire un gros bateau à moteur hors-bord. Ah Ah ! Si vous dépen­sez 100 litres d’es­sence, vous serez heu­reux ! ( mais vous dépen­se­rez 60 mil­lions de pétro­dol­lars en coût cos­mique du litre. ( voir Buck­mins­ter Ful­ler, Cri­ti­cal Path, pages 220–221/ 262–263)
    Conclu­sion : excellent livre pas assez clair à mon goût sur le genre d’ac­ti­visme popu­laire citoyen recom­man­dé. On devine qu’il s’a­git d’é­cri­ture citoyenne d’une Consti­tu­tion puis­qu’en réa­li­té, le monde entier est pré­sen­te­ment sans Consti­tu­tion vu la sus­pen­sion de la Consti­tu­tion états-unienne consé­cu­tive aux mesures orga­ni­sées après le onze septembre.
    Les pétro­dol­lars des

    Réponse
  26. etienne

    Vene­zue­la : Le crime se prépare
    par Jean ORTIZ :


    http://​www​.legrand​soir​.info/​v​e​n​e​z​u​e​l​a​-​l​e​-​c​r​i​m​e​-​s​e​-​p​r​e​p​a​r​e​.​h​tml

    « Le crime se pré­pare, comme en 1973 au Chi­li de l’Unité Popu­laire. La cam­pagne de dis­cré­dit, de désta­bi­li­sa­tion, contre Cara­cas, s’accélère avec le déchaî­ne­ment, l’activisme, des vraies droites, des fausses gauches, et des médias « libres » internationaux.

    Pour le chef d’orchestre, les Etats-Unis, il faut reprendre la main en Amé­rique latine, notam­ment afin de mettre en place les Zones de libre-échange trans­at­lan­tique et trans­pa­ci­fique, vastes entre­prises de reco­lo­ni­sa­tion. Cela passe par le ren­ver­se­ment, « élec­to­ral » et/ou insur­rec­tion­nel de la révo­lu­tion véné­zué­lienne, pièce maî­tresse du puzzle éman­ci­pa­teur conti­nen­tal, et dont la chute pro­vo­que­rait, selon le gou­ver­ne­ment état­su­nien, des « effets domi­no », des réac­tions en chaîne. Cara­cas est en effet l’architecte du sys­tème sou­ve­rain d’intégration conti­nen­tale, insup­por­table pour les inté­rêts géoé­co­no­miques de Washing­ton, dans une région qu’il domi­nait sans par­tage depuis le 19ième siécle et la « doc­trine Mon­roe » (1823). « L’empire » vou­drait en finir avec les « restes du cha­visme » : Petro­ca­ribe, l’Alba, l’Unasur, la Celac, les président(e)s Cor­rea, Kich­ner, Dil­ma, Morales et Madu­ro, ces empê­cheurs d’impérialiser en rond. » [Lire la suite…]

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  27. etienne
  28. etienne

    Lu sur Le Saker Francophone : 

    La France en guerre contre la Syrie

    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.net/​l​a​-​f​r​a​n​c​e​-​e​n​-​g​u​e​r​r​e​-​c​o​n​t​r​e​-​l​a​-​s​y​r​ie/

    Il paraît qu’une grosse éner­gie est dépen­sée en ce moment dans cer­taines sphères gou­ver­ne­men­tales pari­siennes pour trou­ver une jus­ti­fi­ca­tion légale ou un cadre juri­dique à l’agression fran­çaise contre la Syrie. On ne trou­ve­ra pas.

    Il n’existe aucune jus­ti­fi­ca­tion légale, en droit inter­na­tio­nal actuel (basé sur la sacro-sainte sou­ve­rai­ne­té des États), à l’agression d’un pays tiers. La seule excep­tion pour­rait être une auto­ri­sa­tion d’usage de la force don­née par le Conseil de sécu­ri­té de l’Organisation des Nations unies en consi­dé­ra­tion d’une menace immi­nente à la paix mon­diale, c’est-à-dire de l’imminence d’une attaque par le pays consi­dé­ré. Non seule­ment la France n’a pas deman­dé cette auto­ri­sa­tion, mais elle aurait de plus du mal à la jus­ti­fier puisque la Syrie ne menace aucun de ses voi­sins. Cepen­dant cette agres­sion léga­le­ment injus­ti­fiable, en elle-même, déter­mine un cadre juri­dique spé­ci­fique en droit inter­na­tio­nal, qui est l’état de guerre. Le fait géné­ra­teur de l’état de guerre est soit sa décla­ra­tion soit sa concré­ti­sa­tion mani­feste. Le terme même de décla­ra­tion de guerre recouvre deux concepts, l’un qui est une annonce faite à l’ennemi soit expli­ci­te­ment (« désor­mais nous sommes en guerre ») soit impli­ci­te­ment (« si vous n’obtempérez pas à cet ulti­ma­tum d’ici 48 heures nous serons en guerre »), et l’autre qui est une simple consta­ta­tion, dans ce cas adres­sée géné­ra­le­ment à la popu­la­tion propre plu­tôt qu’à l’ennemi (« depuis ce matin nous sommes en guerre ») : ain­si le 3 sep­tembre 1939 le gou­ver­ne­ment fran­çais décla­ra à la popu­la­tion que la France était en guerre contre l’Allemagne, alors que sa décla­ra­tion envers ce pays évi­tait le mot qui gêne.

    On avan­ce­ra l’argument selon lequel il ne s’agit pas d’attaquer la Syrie mais les posi­tions de État isla­mique. L’argument ne tient pas tant qu’on ne recon­naît pas la sou­ve­rai­ne­té de cet État Isla­mique : ses posi­tions sont soit en Syrie soit en Irak. Ce pré­ten­du État n’est pas un sujet de droit inter­na­tio­nal, le seul sujet de droit inter­na­tio­nal sur le ter­ri­toire syrien est la Syrie. Atta­quer qui que ce soit en Syrie, c’est vio­ler la sou­ve­rai­ne­té de ce pays (sauf s’il deman­dait une aide mili­taire) et atta­quer ses res­sor­tis­sants ou ses biens. Car les membres mêmes du pré­ten­du État isla­mique peuvent être Syriens, Ira­kiens, Fran­çais ou ce qu’on veut, sur le ter­ri­toire de la Syrie ils sont des rési­dents (légaux ou clan­des­tins) du pays, sont cen­sés obéir à ses lois et seul l’État syrien a le mono­pole de l’usage de la force contre toute per­sonne pré­sente sur son ter­ri­toire. Il est vrai qu’en cer­taines por­tions du ter­ri­toire syrien (et par la faute de la France notam­ment) l’autorité de l’État n’est plus res­pec­tée, ses ser­vices publics sont absents et un autre droit est, de fait, appli­qué, mais c’est aus­si le cas en France sans que ces enclaves soient pour autant extra­ter­ri­to­ria­li­sées : de même tous les pays du monde (sauf l’occupant) recon­naissent la sou­ve­rai­ne­té du gou­ver­ne­ment chy­priote sur l’ensemble de l’île même si la moi­tié en échappe à son contrôle depuis une géné­ra­tion et demie.

    Sauf erreur, si l’URSS ou la Tur­quie avait envoyé une flot­tille aérienne atta­quer en France les posi­tions de l’Armée secrète armé­nienne de libé­ra­tion de l’Arménie, la France l’aurait consi­dé­ré (à juste titre) comme une agression.

    Il paraît qu’on cherche un argu­ment rele­vant du droit de pour­suite. Or État isla­mique n’a com­mis aucune agres­sion contre la France, à plu­sieurs mil­liers de kilo­mètres de son emprise, et de toute façon le droit de pour­suite n’est oppo­sable qu’en cas d’action immé­diate et inin­ter­rom­pue suite à un fla­grant délit ; pas­sé le fla­grant délit et inter­rom­pue la pour­suite, si la France a un grief envers des bandes armées qu’elle soup­çonne d’avoir trou­vé refuge en Syrie, elle doit en deman­der le juge­ment ou l’extradition selon les voies inter­éta­tiques pré­vues à ce effet.

    Faute d’arguments juri­diques, on avan­ce­ra des pré­textes moraux comme la mons­truo­si­té des pra­tiques de État isla­mique, pré­ten­dant oublier que la France (certes pas toute seule) a déclen­ché par une agres­sion mili­taire, puis faci­li­té par une occu­pa­tion, exac­te­ment ces mêmes crimes, à savoir muti­la­tions et déca­pi­ta­tions au canif, viols sys­té­ma­tiques, exter­mi­na­tions de vil­lages entiers, extrac­tion et com­mer­cia­li­sa­tion d’organes (chez État isla­mique ce n’est que le sang), escla­vage et com­merce de femmes, des­truc­tions des sites archéo­lo­giques (ins­crits au patri­moine de l’humanité) anté­rieurs à l’islamisation, bref tous les crimes aujourd’hui impu­tés à État isla­mique, pra­ti­qués à grande échelle au Koso­vo-et-Méto­chie de 1999 à ce jour.

    Tou­jours sur le plan moral, on plai­de­ra qu’on ne peut humai­ne­ment lais­ser ces popu­la­tions sous ce joug sans rien faire. Il y a pour­tant d’autres pos­si­bi­li­tés d’action, la pre­mière étant de faire pres­sion sur l’allié de la France, les États-Unis d’Amérique, pour qu’il retire son inti­ma­tion faite aux gou­ver­ne­ments grec et bul­gare, il y a quelques jours, d’interdire le pas­sage de l’aide huma­ni­taire russe : le pre­mier secours serait jus­te­ment de lais­ser arri­ver cette aide que, comme pour les popu­la­tions civiles bom­bar­dées par l’armée ex-ukrai­nienne, aucun pays de l’Otan ne sou­haite offrir. Une autre pos­si­bi­li­té d’action serait l’interruption immé­diate de l’aide mili­taire (maté­riel et for­ma­tion) aux enne­mis de la Syrie. Quatre ans de pré­ten­dues erreurs démontrent l’évidence : il n’y a en Syrie que les forces de la Syrie et celles de ses enne­mis, dénom­mer amis de la Syrie des fac­tieux extré­mistes isla­mistes armés n’en fait pas des modé­rés. Comme pré­vu, les armes et les gué­rille­ros de l’Armée syrienne libre sont pas­sées au front Al-Nos­ra (Al-Qaï­da) et à État isla­mique, il peut y avoir des escar­mouches entre fac­tions ou des chan­ge­ments esthé­tiques de noms mais on savait d’avance que le groupe le plus puis­sant absor­be­rait les plus petits jusqu’à être à son tour absor­bé par plus puis­sant que lui. On a for­mé et armé une gué­rilla pour conqué­rir la Syrie, elle le fait. Le seul moyen de l’arrêter si on réprouve aujourd’hui les méthodes qu’elle a pra­ti­quées depuis 2011, c’est d’une part de ces­ser de l’armer et de la finan­cer, et d’autre part d’armer et d’aider le gou­ver­ne­ment du pays.

    Au contraire, har­ce­ler (ou faire sem­blant, comme les États-Unis) État isla­mique par quelques bom­bar­de­ments aériens sans les faire suivre par l’offensive ter­restre seule à même de balayer cette orga­ni­sa­tion, c’est d’une part ren­for­cer sa popu­la­ri­té et faci­li­ter son recru­te­ment, et d’autre part l’énerver. Certes le gou­ver­ne­ment fran­çais peut consi­dé­rer cela comme un incon­vé­nient mineur si le véri­table objec­tif de son agres­sion contre la Syrie est, comme c’était le cas jusqu’à pré­sent, le ren­ver­se­ment du gou­ver­ne­ment syrien et la des­truc­tion de la der­nière socié­té mul­ti­cul­tu­relle, mul­ti­con­fes­sion­nelle et paci­fique du Proche-Orient. La modi­fi­ca­tion consti­tu­tion­nelle de 2008 a don­né tout pou­voir au gou­ver­ne­ment fran­çais d’agresser un pays tiers sans auto­ri­sa­tion par­le­men­taire de décla­ra­tion de guerre, le régime a donc mis la France en état de guerre avec la Syrie. Mais en fait d’escalade pré­mé­di­tée, c’est peut-être la Rus­sie (que la presse bri­tan­nique a accu­sée men­son­gè­re­ment la semaine der­nière d’intervention mili­taire en Syrie) que l’on espère pou­voir ren­con­trer en com­bats aériens. [Ce qui n’arrivera jamais, car avant il y aura quelques sur­prises du côté des S‑300 russes dont la Syrie est main­te­nant dotée, Note du Saker Fr]

    Le 8 sep­tembre 2015 – Source Stra­te­di­plo
    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.net/​l​a​-​f​r​a​n​c​e​-​e​n​-​g​u​e​r​r​e​-​c​o​n​t​r​e​-​l​a​-​s​y​r​ie/

    Ne pas rater ceci : […] « La modi­fi­ca­tion consti­tu­tion­nelle de 2008 a don­né tout pou­voir au gou­ver­ne­ment fran­çais d’agresser un pays tiers sans auto­ri­sa­tion par­le­men­taire de décla­ra­tion de guerre, le régime a donc mis la France en état de guerre avec la Syrie. » […]

    Nous n’a­vons pas de consti­tu­tion (digne de ce nom).

    Réponse
    • etienne

      Signa­lée par Ana :
      Confé­rence sur la Syrie
      par Ays­sar MIDANI (26 mai 2015)

      (Mis­tral TV Drôme Ardèche)

      Réponse
  29. etienne

    Le malaise de McCain admet­tant que la CIA forme des terroristes 

    Réponse
    • Ana Sailland

      Une expres­sion me vient : sous trai­tance du pou­voir hégémonique

      C’est bien enten­du toxique et dan­ge­reux, comme de faire la pous­sière de la mai­son avec un bâton de dyna­mite en confiant les allu­mettes à des inconnus.

      Réponse
  30. etienne

    Un utile rap­pel des faits par Michel Collon : 

    « Nous les cham­pions de la démocratie »
    http://​www​.inves​ti​gac​tion​.net/​N​o​u​s​-​l​e​s​-​c​h​a​m​p​i​o​n​s​-​d​e​-​l​a​.​h​tml

    « Résu­mons. Nous, diri­geants US, sommes avec nos alliés euro­péens, les cham­pions des droits de l’homme, et nous rêvons de répandre la démo­cra­tie par­tout dans le monde.

    Donc, si nous avons…

    - ren­ver­sé Mos­sa­degh et impo­sé le tyran Reza Pah­la­vi en Iran

    - armé les Saoud contre les pro­gres­sistes arabes

    - sou­te­nu le dic­ta­teur fas­ciste Fran­co en Espagne

    - sou­te­nu le dic­ta­teur fas­ciste Sala­zar au Portugal

    - uti­li­sé des fas­cistes ouest-euro­péens pour créer les réseaux secrets Gladio

    - sou­te­nu le tyran Batis­ta, puis ten­té d’assassiner Cas­tro à Cuba

    - sou­te­nu l’apartheid en Afrique du Sud

    - sou­te­nu la Rho­dé­sie raciste (futur Zimbabwe)

    - assas­si­né Lumum­ba pour impo­ser le tyran Mobutu

    - assas­si­né cinq cent mille Indo­né­siens pour ins­tal­ler la dic­ta­ture Suharto

    - ins­tal­lé une dic­ta­ture mili­taire au Vietnam

    - ins­tal­lé une dic­ta­ture mili­taire en Grèce

    - sou­te­nu le fas­ciste Pino­chet pour ren­ver­ser Allende

    - armé des ter­ro­ristes pour désta­bi­li­ser l’Angola et le Mozambique

    - assas­si­né deux pré­si­dents équa­to­riens pour ins­tal­ler des dictateurs

    - rem­pla­cé le pré­sident bré­si­lien Gou­lart par une dic­ta­ture militaire

    - fait pareil avec Bosch à Saint Domingue

    - fait pareil avec Zelaya au Honduras

    - sou­te­nu les dic­ta­teurs Duva­lier à Haïti

    - armé Ben Laden pour ren­ver­ser le gou­ver­ne­ment pro­gres­siste afghan

    - sou­te­nu les tali­bans en Afghanistan

    - armé et finan­cé les ter­ro­ristes « contras » au Nicaragua

    - assas­si­né Bishop et enva­hi la Grenade

    - sou­te­nu les colo­nels assas­sins en Argentine,

    - sou­te­nu le nazi Stroess­ner au Paraguay

    - sou­te­nu le dic­ta­teur géné­ral Ban­zer en Bolivie

    - sou­te­nu la dic­ta­ture féo­dale au Népal et au Tibet

    - uti­li­sé le FIS pour désta­bi­li­ser l’Algérie

    - finan­cé Mou­ba­rak en Egypte

    - armé divers groupes ter­ro­ristes pour désta­bi­li­ser des pays afri­cains gênants

    - sou­te­nu les bom­bar­de­ments au napalm du régime éthio­pien en Somalie

    - sou­te­nu le raciste anti-juif, anti­mu­sul­man, anti­serbe Tud­j­man en Croatie

    - ten­té d’assassiner Cha­vez, Morales, Cor­rea pour ins­tal­ler des dictatures

    - sou­te­nu des atten­tats à la bombe dans des hôtels et des avions en Amé­rique latine

    - uti­li­sé Al-Qai­da en Libye

    - uti­li­sé Al-Qai­da en Syrie

    - uti­li­sé les nazis anti-juifs Svo­bo­da et Pra­vy Sek­tor pour un coup d’Etat en Ukraine

    - sou­te­nu et pro­té­gé tous les crimes d’Israël contre les Palestiniens

    C’est par hasard, bien sûr, et nous ne le ferons plus jamais ! »

    Source : http://​www​.inves​ti​gac​tion​.net

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